prénom ✄ Abraham. C'est ma mère qui a choisi ce nom. Plusieurs pensent, surtout vous les Américains, que c'est en hommage à Abraham Lincoln, le président américain avec les rouflaquettes. Mais en fait, on m'a déjà raconté que mon prénom provient en fait d'un certain Abraham, qui serait selon la religion catholique, le père de tous les croyants et même de nous tous, comme peuple. Il aurait parlé avec Dieu et Dieu lui aurait même demandé de sacrifier son fils pour savoir s'il croyait réellement en lui. Je n'ai jamais compris pourquoi Dieu ferait ça, Il n'est pas supposé d'être un bon ? Enfin bon, mon père a toujours dit que la religion c'était des foutaises... nom ✄ Stephenson. Ça, par contre, ça vient de mon père. Stephenson, tout en étant un nom pouvant être retrouvé dans tous les pays anglophones du monde, est un nom typiquement irlandais. Mes racines irlandaises sont sûrement ma seule attache, ayant souvent déménagé, je ne me considère pas appartenant à un pays en particulier. Quand j'étais bambin, j'ai habité en Angleterre, puis en Écosse, puis encore en Angleterre, puis au Pays de Galles. Je n'ai jamais habité en Irlande et pourtant, quand je me présente, je me présente comme Irlandais. J'aime beaucoup mon nom. âge ✄ Douze ans & je suis né un trente-et-un octobre. Ma mère me disait souvent pour rire que j'étais son « petit monstre ». Personne ne comprenait la blague. sexe ✄ Quelle est cette question ? Je... je suis un homme - enfin, un garçon - pas une fille ! J'ai les cheveux longs, mais pas à ce point. Et si vous parlez de l'autre truc, sachez que je suis trop jeune pour ça. D'ailleurs, je ne devrais même pas savoir ce que ce mot veut dire ! nationalité ✄ Je viens du Pays de Galles, de Cardiff pour être plus précis. Enfin, c'est à cet endroit que j'habitais... Vous savez, j'ai souvent déménagé. J'étais aux États-Unis avec mon père lorsque tout a changé... Car non, je n'ai pas traversé l'océan à la nage pour venir m'installer à Brazoria. Vous imaginez ? Un garçon d'un mètre quarante-huit traversant l'océan en compagnie des requins ? origines ✄ Irlandaise. D'ailleurs, je suis né en Irlande, dans une petite ville de 3365 habitants que vous ne connaissez sûrement pas : Mitchelstown. Je suis né lors d'une visite de mon père à sa famille. Ma mère, enceinte, l'accompagnait et puis pouf, je suis arrivé. Ma mère, elle, vient de France, mais je ne connais rien du français. J'aime bien les croissants par contre... votre métier avant que tout cela ne commence ✄ Ma mère me faisait l'école à la maison. C'était une ancienne enseignante et puisqu'elle voulait le mieux pour moi, elle avait décidé de m'apprendre tout ce qu'on pouvait apprendre à l'école dans le confort de notre salon. Selon elle, on apprend plus vite de cette façon. qualités ✄ Je vais citer les gens autour de moi pour cette section, tout comme la suivante. C'est pas facile de se trouver des qualités ou des défauts. Si tu es prétentieux, tu te trouves plein de qualités et pas de défauts. Si tu es du genre « rabaissant », tu te trouves plein de défauts et pas de qualités. Enfin bon, je vais droit au but : curieux (pas tant que ça), attentif (c'est ce qu'ils pensent), dynamique (comme de la dynamite), sérieux (quand il le faut quand même), énergique (on dirait presque la description d'un petit enfant), enthousiaste (ça je l'admets), discipliné (il faut respecter les règles), joueur (vive le jeu du chat et de la souris), serviable (pour vous servir mesdemoiselles), débrouillard (je sais comment cuire un oeuf), et j'en passe plusieurs.... défauts ✄ Encore une fois, ce sont des propos dit par des gens soient francs avec moi, soient vraiment méchants : naïf (je ne suis pas un bébé !), manque de confiance (blablabla), désire toujours avoir raison (j'ai toujours raison), têtu (comme une mule), impulsif (je réfléchis toujours !), distrait (ça c'est vrai par contre), lunatique (vous ne saviez pas, je viens de la Lune ?), sensible (... arrêter de penser que je suis une fillette), exprime mal ses émotions (mais arrêter bon sang !), susceptible (pas vrai ça !), et j'en passe... groupe ✄ dealing with hell on earth, car je ne suis pas un maladroit, je ne suis pas un futur psychopathe et je ne suis pas un petit superman.

Vous vous retrouvez en dehors de la zone sécurisé un zombie vient de tuer votre ami, vous savez qu'il ou elle est condamnée que faite-vous ? ✄ Bien malgré moi, je ne peux rien faire autre que l'aider et lui dire que tout ira bien. Mais en même temps, je ne dois pas rester trop longtemps près de lui, sinon le zombie risque de me tuer à son tour. J'aimerais bien l'aider, avoir des dons miraculeux qui pourraient le remettre sur pied en moins de deux. Mais j'en ai pas et personne n'en a. J'aimerais bien lui toucher le cœur et le remettre en marche, de lui donner le petit plus qui lui permettra de battre encore des années. Ce n'est que science-fiction malheureusement. Donc, pour répondre à votre question, après lui avoir susurré des mots d'encouragements aux oreilles, je partirais le plus rapidement possible, criant à l'aide. Peut-être que quelqu'un se tient près de nous. Peut-être qu'il a des bandages, des médicaments. Peut-être qu'il pourrait arrêter le sang de couler. Peut-être que lui, sans pour autant avoir de pouvoirs magiques, pourrait remettre son cœur en marche. Perdre un ami doit être horrible. Le sentiment de ne pouvoir rien faire, ce sentiment que je déteste. Il doit bien y avoir un moyen d'aider un ami qui souffre autre qu'en criant à l'aide. On pourrait nous donner des médicaments ou des pansements. Ce n'est pas si compliqué !

Combien de temps pouvez-vous courir avant d'avoir besoin de vous reposer ? ✄ Je suis rapide comme l'éclair à ce qui paraît. Je cours et je cours, sans m'épuiser. Je suis jeune, encore énergique. Et puis, j'ai un poids plutôt raisonnable. Imaginez vous quelqu'un de douze ans qui court deux minutes et est essoufflé ensuite. C'est plutôt drôle. Nous ne sommes pas des adolescents dégonflés ! Nous sommes des pré-adolescents encore fringants, jamais prêt à s'arrêter de courir. Quand on pense qu'en plus, la plupart du temps, il y a une horde de monstres cannibales à notre poursuite, on veut encore moins s'arrêter. Peut-être que vous, vous voulez servir comme dessert, mais moi, je préfère manger le dessert qu'être le dessert. Pour résumer tout ce que je viens de dire, je peux courir peut-être une trentaine de minutes - même une quarantaine - avant de m'épuiser complètement. Tout est dans le rythme.

Serez-vous capable de traverser la ville infesté de zombie pour retrouver l'être que vous aimez ? ✄ L'être que j'aime ? Vous pourriez peut-être modifier un peu vos questions pour les enfants... je suis beaucoup trop jeune pour aimer qui que ce soit. Aimer, c'est une affaire d'adulte. C'est ce que mon père disait toujours. Et ma mère répliquait qu'il y avait différent type d'amour. L'amour entre un fils et sa mère par exemple, ou entre frère et sœur. Malheureusement, je n'ai jamais eu de frères ou de sœurs. Je ne côtoyais presque aucun enfant de mon âge quand j'y pense... Enfin bon, pour la question, si vous tenez en compte ces différents types d'amour, je dirais que oui je serais capable de traverser une ville infestée pour retrouver l'être que j'aime. Pour moi, juste m'imaginer quelqu'un que j'aime souffrir me donne le goût de pleurer. Je veux aider les gens autour de moi et ce n'est pas en abandonnant une personne que j'aime que je vais y arriver. En fait, je trouve que les gens qui laisseraient quelqu'un qu'ils aiment mourir seuls sont des lâches. Ils se laissent diriger par la peur et ça, il ne faut pas. Il ne faut pas avoir peur. Je n'ai pas peur. Et puis, ce n'est pas comme si les zombies étaient les créatures les plus dangereuses de la planète, non ? On peut survivre suite à une morsure... c'est ce qu'on m'a raconté. Je ne verrais pas pourquoi on me mentirait. Je suis assez vieux pour comprendre, je ne suis plus un bébé. J'en ai marre des gens qu'ils le pensent. Ai-je de l'air d'un bébé ? Franchement ! Je suis peut-être un enfant, mais j'ai une tête sur les épaules, comme tout le monde ! Quelques fois, je me demande qui est le plus bébé entre les adultes et moi. La réponse pourrait bien vous surprendre...

Avez-vous déjà manié une arme ? En possédez-vous une ? Savez-vous bien vous en servir ? ✄ Vous savez, je n'ai que douze ans. Vous imaginez, le petit garçon de douze ans qui tient une arme à destruction massive dans les mains. Ce serait très étrange. Et puis, même si je le voudrais, on me l'interdit. Oui oui. Les gens ont peur que je me fasse mal. Pourtant, je ne suis pas mauvais moi avec une arme. Je me débrouille. Quelques fois, il m'arrive en cachette d'aller au terrain de sport pour m'entraîner un peu... Je suis doué à l'arc. C'était une activité que je pratiquais avec mon père quand il était à la maison. Nous nous amusions. Je me prenais pour un preux chevalier et je m'amusais à descendre des cibles qui, je disais, étaient de terribles ogres qui voulaient me manger. J'en ris toujours. Maintenant, quand je me pratique, je m'imagine que ce sont des zombies. Mais il m'arrive encore de dire que ce sont de méchants ogres... Comme je vous le disais, on m'interdit d'avoir une arme. Pourtant d'autres enfants en ont ! La seule arme qu'on m'a confiée est un lance pierre que je traîne partout avec moi. Je m'entraîne sur des canettes. J'en fais tomber trois sur six. C'est un bon début non ?

Savez-vous bien vous adapter en société ? Avez-vous appris à partager ? ✄ Ma mère me disait toujours que dans la vie, il faut apprendre à partager. Je n'ai jamais oublié ce qu'elle me disait et j'ai toujours partagé ce que j'avais. Bon, c'est sûr que certaines choses sont plus difficiles à partager... mais généralement, je ne suis pas égoïste. Ce qui est le plus difficile pour moi, dans cette nouvelle vie, n'est pas la société. Car, vous pouvez penser ce que vous voulez, mais ça ressemble à l'ancien gouvernement, avec moins de matérialiste (puisqu'on ne peut pas se le permettre). Alors, si on était bien adapté à l'ancienne société, je ne verrais pas pourquoi on se serait mal adapté à la nouvelle société. Non, ce qui me dérange, c'est de ne connaître personne. De n'avoir aucune famille avec qui partager ses moments difficiles. Savoir que ma mère est toujours là-bas, au Pays de Galles, m'attriste énormément. Est-ce que c'est pareil là-bas ? Et puis mon père, ici, aux États-Unis. Où est-il ? C'est ça qui me fait de la peine. J'aimerais bien savoir que quelqu'un qui m'aime est là, près de moi. Mais je sais que mes parents sont toujours en vie. Pourquoi ? Je le sais, c'est tout. J'en... j'en suis certain. Raaah, ne me détournez pas du sujet. C'était quoi la question ? Ah oui, ça. Oui, j'ai appris à partager et je partage bien. Tel un enfant dans un carré de sable, je partage mes « jouets », mes biens. Je ne consomme que le nécessaire. Le flafla inutile ne m'intéresse pas.

L'apocalypse vient tout juste de commencer quel est le premier endroit où vous vous rendez ? ✄ Auprès de ma famille, des gens avec qui je me sens bien. Il n'y a aucun endroit au monde qui peut me rendre autant joyeux que cet endroit, ce petit cocon où on se sent bien puisque entouré des gens que nous aimons. J'irais me blottir dans les bras de ma mère. Mon père viendrait nous serrer dans ses bras. Je serais protégé des foudres extérieures, nous serions à l'abri de tous les dangers du monde. Malheureusement pour moi, cela ne s'est pas du tout passé comme cela pour moi. Quand l'apocalypse (si vous la nommez ainsi, mais moi, je ne pense pas que c'est l'apocalypse) a eu lieu, j'étais dans une bibliothèque. Mon père, lui, avait une rencontre d'affaire ailleurs dans la ville. Ma mère, elle, se situait à des kilomètres de là, l'autre côté de l'océan. Je fus donc seul. J'étais seul. Et au lieu d'aller dans les bras des gens qui me sont chers, je me suis mis à marcher et à marcher, sans savoir où cela allait me mener. J'ai rencontré des gens comme moi, qui me menèrent à Brazoria. Et puis voilà. Mais je sais qu'un jour, je vais pouvoir me blottir dans les bras de mes parents. Mon père doit être à ma recherche. Et puis ma mère, là-bas, sur cette petite île qu'on nomme Grande-Bretagne, ne doit pas être touché par ce problème « de morts » et doit prier pour moi chaque soir. Maman, je suis en vie, n'ai pas peur. Nous allons nous retrouver. Bientôt. Ces zombies ne vont pas rester là indéfiniment, ils vont finir par disparaître.

Vous venez de trouver une place où vous cachez, quel est la première chose que vous faites ? ✄ J'essaie d'avertir le plus rapidement possible les gens qui m'accompagnent que j'ai trouvé une cachette. Et puis, si personne ne m'accompagne cette fois-là, je me cache tout simplement et j'essaie de me débrouiller seul. Mais habituellement, je ferais tout pour protéger les gens autour de moi, ne voulant pas qu'ils leur arrivent malheurs. Ils méritent autant que moi de se cacher. Même si ce n'est pas mon genre de se cacher. Moi, je me montre. Si on veut changer les choses, il ne faut pas se cacher comme des fillettes, mais plutôt affronter nos problèmes en face et se battre. Bien sûr, je n'ai pas comme but de mourir bientôt et si je me retrouve devant un groupe gigantesque de zombies, là, je me cache ou je pars en courant... Et puis, si je suis avec des gens, je vais me cacher. Tout en étant têtu - oui, je l'admets, je suis têtu - je respecte le choix des autres et je me cache avec eux. Notre vie est importante. Puis, si on veut attaquer par surprise, il est bien plus simple de le faire à partir d'une cachette !

pseudo ✄ je vais vous diriger subtilement vers mon pseudo. Vous connaissez Edgar Allan Poe ? Si oui, vous connaissez ce poème parlant d'un oiseau sortit en 1845 ? Oui, et bien, dans la version original, ce très cher oiseau dit un mot. Ce mot, c'est mon pseudo. Ah ! Et puis, il est affiché dans mon profil si vous ne voulez pas chercher. prénom ✄ bobino. age ✄ je suis né le treize décembre de l'année quatre-vingt quatorze... j'ai donc 1917 ans. pays ✄ ...dans un pays enneigé dirigé, désormais, par un playmobil. sexe ✄ si je regarde dans mes pantalons, je crois voir le signe distinctif d'un homme. comment es-tu arrivé ici ? ✄ j'ai déjà un compte. que penses tu du forum ? ✄ je ne l'aime pas et c'est d'ailleurs pourquoi je me réinscris. avatar ✄ isaac hempstead-wright ou bran stark personnage inventé ou scénario ? ✄ il sort tout droit de ma tête, car oui, j'ai une tête. un dernier mot avant l'apocalypse ? ✄ la fin du monde est à sept heures, n'oubliez pas. Et plus sérieusement, je plains la personne qui va lire ma fiche.

« En garde ! » « Puis-je savoir pourquoi vous m'attaquer très cher comte de Brazor ? » « Je veux la main de votre femme, Baron. » « Sa main m'appartient ! » « Depuis le jour où nos regards se sont croisés, nous sommes follement amoureux. Et rien ne m'empêchera d'aller la rejoindre ! » « Vous allez la rejoindre... en enfer ! » Cling, clang, les épées s’entrechoquèrent. « Aaah ! Vous m'avez touché ! » « Le bien triomphe toujours du mal, sachez le » Je plantai mon épée invisible dans le corps du Baron. Baron tout autant invisible. Puis je restai là, planté en plein milieu de ce terrain désert. J'entendis des pas. « Ô preux chevalier, puis-je vous parler un moment ? » Je me retournais. Devant moi se tenait un homme d'un certain âge aux lunettes épaisses. « Mais bien sûr messager. Venez-vous asseoir. » Je lui montrai un siège invisible à mes côtés, lui souriant. « Arrêtons de jouer un instant. Ce que je viens te demander est sérieux. » Jouer ? Moi ? Selon cet homme, que j'avais pu voir quelques fois dans le camp, je n'étais pas sérieux ? Selon lui, tout ce que je faisais n'était que des stupidités, des activités innocentes d'enfants ? Il ne comprenait rien. Je voulais répliquer, lui dire ce que je pensais, mais il ne me laissa pas de temps. « Je viens te poser une petite question. Si tu ne veux pas y répondre, tu peux très bien... » « Tu peux la poser. » « J'aimerais savoir qui tu es, d'où tu viens. Tu es plutôt mystérieux et tout le monde dans le camp se demande comment tu es arrivé ici... » C'était ça. J'avais gardé le silence tout ce temps et maintenant, on venait me demander en face qui j'étais. « Et puisque les autres sont trop timides, je viens te le demander. » « Alors, comment les autres vont pouvoir avoir des réponses s'ils ne m'entendent pas ? » « Je vais écrire ce que tu me dis. » « Ah... on pourrait s'asseoir ? » « Bonne idée. Il y a un banc là... » Trop tard. Je m'étais assis sur le sol en position indienne, attendant qu'il fasse de même. Pourquoi aller s'asseoir sur un banc tandis qu'on pouvait rester là ? Non mais, avoir un dossier, ce n'est pas nécessaire. Les adultes peuvent être tellement stupides... Tout peut servir de siège. « Alors, alors... vous voulez tout savoir ? » « Ce que tu veux ! » « Ça risque d'être long. »

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« À ce que je vois chérie, tu es déguisée en sorcière... enceinte ! » « Ha ha. J'adore ton hum- » « Tout va bien méchante Sorcière de l'Ouest ? » « Je... je crois que je viens de perdre mes eaux. » Et c'est là que je vins au monde, dans ce monde que nous appelons réalité. Enfin, c'est à ce moment que je respirai ma première bouffée d'air, que je pleurai pour la première fois. Je n'ai jamais bien compris comment fonctionnait les accouchements, mais je crois que les enfants sortent des nombrils. Enfin, c'est ce que ma mère avait de l'air de me dire. Mais, ça voudrait dire que je pourrais mettre un enfant au monde ? Bon, sûrement pas, il doit y avoir un autre truc... Je suis né à dix-huit heures trente-neuf et quatre secondes. Et au même moment à l'extérieur, des enfants demandaient des bonbons. Mon père n'était pas présent lors de ma naissance. Enfin, oui il était là, mais dans la salle d'attente. On ne voulait pas le laisser entrer. Ou il ne voulait pas. Je sais pas. Ce n'est même pas lui qui a coupé le tuyau qui me tenait à ma mère ! Il a le cœur sensible vous savez. Moi je l'aurais fait. J'ai un cœur de lion. Mes parents auraient dû m'appeler Richard. Mais non, ils se sont arrêtés sur Abraham. Comme vous vous en doutez sûrement, je ne me souviens pas très bien des premières années de ma vie. Je ne me souviens pas de mes premiers pas, de mes premiers mots (à ce qui paraît, c'était « cheveux ») ni de mes premiers anniversaires. Je ne me souviens pas de mes un an, de mes deux ans, de mes trois ans. Mon plus loin souvenir, souvenir peut-être inventé, remonte au moment où nous sommes déménagés en Écosse à cause du boulot de mon père. Je me souviens du trajet en voiture (en voiture oui), surtout de la longueur du trajet. Dans ma petite tête de bambin, j'ai eu l'impression de faire le tour de la planète entière. Je me suis habitué après, mais cet événement m'a toujours marqué. J'avais quatre ans. C'est à l'âge de cinq ans que ma vie devint un peu plus intéressante...

Premièrement, à cinq ans, je déménageais de nouveau vers l'Angleterre et ma mère voulait que je devienne un peu comme elle. En d'autres mots, elle voulait que je devienne catholique. Bon, moi je ne connais rien à cela, je vous préviens. Pour moi, Jésus, c'est juste un vieux type barbu qui avait des supers-pouvoirs, un superman des temps anciens. Mais ma mère, elle, voulait que j'en connaisse un peu plus, elle voulait que je sache qui était le « Abraham » dont je portais si joliment le prénom. Elle n'était pas une folle religieuse, loin de là, mais elle voulait que son fils unique devienne catholique. Point final. Mon père ne voulait pas, affirmant à ma mère que la religion allait me mettre l'esprit à l'envers. Enfin bon, ma mère, têtue comme elle est, décida quand même de me convertir. Je fis même partie de la chorale du coin. Je posais souvent des questions à l'évêque, lui demandant si Dieu existait vraiment. Il me regardait toujours avec de gros yeux, suppliant Dieu à genoux pour me pardonner de mon innocence. Pas de ma faute si je me pose des questions moi. Je suis curieux voilà. Dans une autre vie, j'aimerais bien être un Indiana Jones. Si un jour tout s'arrange (et tout va s'arranger), je vais aller à l'université étudier en histoire. J'adore l'histoire. Surtout celle de l'Irlande. Enfin bon, je répondais toujours à l'évêque que je ne défiais ni son autorité, ni celle de Dieu, mais qu'en fait, j'aimerais le voir pour le croire. En gros, j'aimerais qu'Il me parle ou qu'Il apparaisse devant moi. Vous voyez le genre. Mon père préférait ne rien dire sur le choix de ma mère et quant à elle, bah, elle faisait toujours à sa tête. Je commençai mes études dans une école catholique, portant un joli uniforme tout blanc (sauf pour les pantalons noirs) et devant avoir les cheveux très courts. Il fallait que mon comportement soit exemplaire. À la récréation, nous ne pouvions même pas joués au ballon, c'était trop dangereux pour eux ! Heureusement, à l'âge de sept ans, je déménageais encore une fois pour aller au Pays de Galles, le dernier endroit où j'habitais avant cette épidémie. C'est à cet endroit que ma petite rébellion commença à prendre forme.

Comme n'importe quel enfant qui se respecte, il y a une phase dans notre vie où, eh bien, nous arrêtons d'écouter nos parents. Ma mère avait décidé de m'enseigner à la maison, ce qui fait que j'ai passé moins d'une année dans un établissement scolaire durant toute mon existence. Elle était une ancienne enseignante, donc elle le pouvait aisément. Et puis, elle trouvait que le truc des ballons à l'ancienne école était un peu poussée. J'étais son meilleur (et seul) élève. Tout allait bien. Jusqu'au jour où je me mis à lire. Et à lire. Et à lire. Et la lecture n'aida pas vraiment à corriger ma curiosité. Je voulais tout savoir, tout découvrir. Je posais des questions un peu trop intelligentes pour mon âge, je lisais des livres pour les plus vieux. Ma mère trouvait cela plutôt inquiétant, tandis que mon père, lui, s'en foutait. Je n'écoutais plus les cours que ma mère me donnait et à la place, c'est soit que je lisais ou que j'organisais des chasses au trésor dans ma cour arrière, m'inspirant grandement des aventuriers de roman. Ma mère était exaspérée et essayait le tout pour le tout pour me faire écouter. Mon père voulait que je retourne dans une école. Ma mère ne voulait pas. Ce petit train-train de vie continua jusqu'à environ une année. Cette année-là, je décidai d'accompagner mon père dans son petit voyage d'affaires et puis pouf, les zombies sont apparus...

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« ... et c'est à peu près tout. » Je souriais au vieil homme, le regardant droit dans les yeux (bien qu'il était borgne, alors je devrais dire l’œil). « Mais, où est ton père ? Et ta mère ? » « Ma mère est au Pays de Galles, sûrement en train de boire une tasse de thé ou en train de prier pour que je lui revienne en santé. Mon père lui, il doit être en train de combattre des zombies. C'est un Rambo mon père ! » « Pourtant, tout à l'heure, tu as dit qu'il avait le cœur sensible ? » Je baissai le regard. « Mouais... » « Raconte-moi la journée où tout changea, où les zombies arrivèrent. Et puis, comment es-tu arrivé ici au juste ? Jeune comme tu es. » « Je ne suis pas un bébé. » « Je n'ai jamais dit ça. »

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« J'en ai pour quatre heures. Tu as assez de quatre heures ? Bon sûrement. C'est rien qu'une bibliothèque, pas un cinéma. Et encore, dans un cinéma, tu pourrais regarder deux films en quatre heures ! » « Oui oui papa, j'ai assez de quatre heures. » « Je reviens te chercher ici-même après la rencontre. Bien compris ? » « Yep. » « J'aimerais que tu dises un « oui » bien clair. » « OUI. » « Ce n'est pas difficile tu vois ? Et il va falloir couper tes cheveux, ils commencent à être longs... » Mon père partit, me laissant seul devant cette bibliothèque dans une ville complètement inconnue de je-ne-sais-quel-état aux États-Unis. Il était parti en me parlant de mes cheveux. Pourquoi est-ce que mes parents ont une fixation sur mes cheveux ? J'aime avoir les cheveux longs ! Pour ma mère, c'est seulement les femmes qui peuvent avoir les cheveux longs et pour mon père, hum, je crois que ce n'est pas assez virile... Enfin, on se fout de la virilité à dix ans ! Non mais. Je rentrai dans la bibliothèque en silence. Elle était plutôt grande. Il y avait l'étage qui servait de rez-de-chaussée, contenant la majorité des livres. Il y avait un sous-sol dans lequel il y avait des tables pour être tranquille. Et pour terminer, il y avait un minuscule troisième étage, où on devait avoir une permission pour y accéder puisque les livres étaient très précieux. J'allais me contenter du premier étage. Les gens me regardaient, se demandant qui je pouvais bien être. Je me contentais de sourire et de visiter les lieux, ne recherchant rien de bien particulier. La section pour les enfants ne m'intéressait pas. C'est toujours des livres sans contenus, parlant d'animaux dotés du pouvoir de la parole ou des trucs du genre. Je finis par trouver un truc à zyeuter dans la section historique. Ça parlait du Moyen-âge et tout. C'était bien intéressant... même si je savais déjà tout. Je rangeais le livre à sa place initiale et je me mis à flâner entre les rangées.
Tout en chantonnant une chanson que mon père me chantonnait quand j'étais plus jeune, C'est alors que je découvris un petit livre au titre bien accrocheur, écrit par un certain William Golding. Le titre était « Sa Majesté les mouches ». Il était dans la section pour adulte, mais je ne comprenais pas du tout pourquoi. Avec ce titre, c'était plutôt pour les enfants, non ? Et le livre mettait en scène des enfants sur une île déserte, style Robinson Crusoé. J'aimais les histoires de ce genre. Je me mis à lire le roman, ne comprenant pas tout. C'était étrange. Avant que je puisse savoir la fin, je remarquai que les quatre heures étaient déjà passées. Je refermai le livre et le mis à l'endroit où il était destiné. Je regardai autour de moi. Tout était calme et bizarrement, il n'y avait personne derrière le comptoir. Je sortis dehors. Mon père n'était pas là. Je m'approchais de la rue. Il allait sûrement arriver bientôt... Puis à ce moment, je vis quelqu'un couché sur le béton de la route. Il y avait du sang. Je m'approchais, paniqué. « À l'aide, appeler une ambulance ! » Je me penchais vers l'inconnu, prenant bien soin de regarder s'il n'y avait pas une voiture qui s'approchait. « Tout va bien monsieur ? » Il ne respirait pas. Oh non, oh non. Il bougea son pouce, sa main, son bras. Et il finit par se lever. Je reculai. Il n'y avait plus rien dans ses yeux de vivant. « Vous... vous allez bien ? » Il s'approcha de moi, préparant à me prendre par le cou. « Ne me touchez pas ! » Je lui donnai un bon coup de pied sur la jambe puis je me mis à courir. J'avais l'impression d'être dans l'un de ses vieux films d'horreur, vous savez, avec des zombies. Je n'aimais pas ça. Je voulais voir mon père. J'ignorais où sa réunion avait eu lieu. Je courais et courais, sans savoir où j'allais arriver. Après un certain temps, je rencontrai d'autres gens comme moi et ils m'ont conduit ici. Voilà.

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« Histoire très intéressante. Merci de m'avoir fait ce beau témoignage, je vais faire un beau papier là-dessus. » C'était la dernière fois que je vis cet homme. Avant qu'il puisse faire son papier, on l'envoya en mission et il se fit tuer. Ce n'était pas le premier, ce n'était pas le dernier. Mais mon père est en vie. Il va venir me chercher et nous allons retourner auprès de ma mère. Comment je fais pour en avoir la certitude ? Je le sais, c'est tout.