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 auraleen | night is coming. (terminé)

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auraleen | night is coming. (terminé) _
MessageSujet: auraleen | night is coming. (terminé)   auraleen | night is coming. (terminé) EmptyMer 16 Mai - 15:38

Elle rebondit. Encore. Et encore une petite fois. Ma main l’attrape et ne la lâche plus. Cette petite balle jaune est chose bien fidèle. Je la jette contre le mur en face, elle revient toujours vers moi. Je l’écrase, augmentant la pression que j’ai sur elle. Elle ne se casse pas. Je recommence à la lancer. Un peu trop fort cette fois. Lorsqu’elle s’en retourne à moi, la vitesse est trop grande et si je ne veux pas perdre mon nez, je dois me pousser sur le côté afin de l’éviter. Je m’exécute et me ramasse la gueule au sol, au pied de la chaise où j’étais tranquillement installé. Ma foi, les balles de tennis ne doivent pas m’aimer non plus. Je me relève et constate que je n’ai pas fermé la porte de ma chambre et que la balle s’est fait un plaisir de s’enfuir dans une contrée lointaine. Merde. Avant de sortir, je zieute quelques instants le lit de ma colocataire. Je m’humidifie légèrement la lèvre inférieure, alors que les images de ce baiser me reviennent à l’esprit. Encore en train de déambuler dans les rues sans savoir quoi faire de sa vie, sûrement. Peut-être que cette nuit, je serais à nouveau dans l’allée à prendre possession de ses lèvres. Je pouffe de rire, contre moi-même. Je suis stupide. Je secoue la tête légèrement, balayant par la même occasion cette pensée insensée qui m’est venue et je sors. Le couloir qui suit n’est pas très grand alors je repère très vite le jaune au fond. Je m’en vais la chercher. « Elle n’est pas rentrée ? » « Non. Et la nuit arrive. Je ne la trouve nulle part. » « Il faut qu’on le dise aux autres. » Je me penche et mets la main sur la balle alors que je surprends cette conversation. Je me redresse, tire sur l’élastique de mon short qui commence à descendre et les observe. Instinctivement, je sais qu’ils parlent d’Auraleen. Et plus concrètement, elle est la seule qui n’est pas dans mon champ de vision. Je soupire. Un long soupir. Elle doit être en train de déprimer dans un coin. Je ne dois pas m’en faire. Non. « Quelqu’un l’a vue sortir du périmètre de sécurité, il y a une heure. Vers la forêt. » « ‘Chier ! » Il est huit heures du soir. Dans quelques minutes, il fait nuit. Je lâche la balle de tennis qui fait quelques rebonds sur le sol, avant de s'arrêter définitivement, attirant le regard des autres mais je suis déjà dans la chambre entrain de m’habiller. Je fous un bordel pas possible. J’enfile un tee-shirt noir, cachant mon torse tatoué. Des rangers sales. Je fais bien attention de les lasser sur le lit d’Auraleen, histoire de dégueulasser correctement ses draps. Elle m’énerve. Je me venge comme un enfant. Mon short long ne convient pas à une sortie en forêt mais je m’en fous, j’aurais des écorchures aux mollets et avec un peu de chance, un zombie viendra me piquer un bout de chairs. Je prends mon couteau de chasse que je glisse entre ma ceinture et l’élastique du bermuda au camouflage militaire. De toute manière, je vais me fondre dans la masse. N’est-ce pas.

Je n’écoute pas les autres. Je grogne. Cette fille, pourquoi elle m’a embrassé ? Pourquoi elle s’est comportée si délicatement avec moi ? Je me sens obligé de la chercher. Je sors de la maison en trombe, comme un gangster qu’on a énervé. Je trottine. Puis, je cours. Un sprint qui ne dure guère longtemps mais qui me permets d’arriver rapidement à la frontière de notre zone sécurisée. Je m’arrête. La forêt est devant moi. Je le lève la tête vers le ciel, les tons orangés du crépuscule m’inquiète. « Et il a fallu que je partage ma chambre avec une tarée suicidaire. Bien joué Mikhail, bien joué. » Je parle seul. Si on me voit, on ne me laissera pas sortir aussi facilement, alors je passe discrètement, en continuant de pester contre moi-même. Et me voilà dans le pire endroit sur terre possible. Dehors. Je marche et je me demande pourquoi je n’ai pas demandé aux autres de faire une sorte de mission de sauvetage. C’est bête. Ça ne m’est même pas venu à l’esprit. A croire que je suis bel et bien un mort vivant décérébré. Cela peut paraître étrange de partir au secours d’une fille qui n’a disparu que depuis une heure ou deux, mais dans mon monde, une heure ou deux, c’est le temps qu’il faut à une personne seule pour se faire mordre et revenir voir ses amis pour les bouffer. Si ça arrive à Auraleen, qui j’emmerderais ? Qui sera la victime de mes sarcasmes ? Qui me traitera comme un homme et pas comme un monstre de foire ?

Personne.

Sombre. Il fait sombre. Même si la nuit n’est pas totalement tombée, les arbres sont si hauts que l’obscurité est déjà présente. Je plisse les yeux mais je marche sur la pointe des pieds, mon couteau à la main. Je l’ai sorti dès que mes pieds ont frôlés le sol extérieur à la zone sécurisée. Je ne peux pas me permettre de crier son nom. Alors j’avance mais je ne peux pas réduire ce bruit désagréable qui me crispe, celui de mes rangers écrasants les feuilles mortes. J’entends quelque chose. J’ai beau avoir mes avant-bras et mes mollets à nus, la sueur perle sur mon visage. Mon plan de secours si je croise un zombie, parce que ma discrétion a échoué ? Faire le zombie. Ce n’est pas si difficile. Feindre une convulsion, baver et grogner. Je le fais souvent pour faire peur aux autres. J’entends un autre bruit. Je me colle à un tronc d’arbre et je ne réfléchis pas. Ma main droite est accrochée à l’écorce de l’arbre qui me sert d’abris tandis que l’autre est dans mon dos, le couteau prêt à planter ce qui arrive. « Je préférais lancer cette foutue balle. » Ma voix est extrêmement basse. Un léger murmure dans la nuit.


Dernière édition par Mikhail Nodlaigh le Sam 19 Mai - 23:04, édité 2 fois
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auraleen | night is coming. (terminé) _
MessageSujet: Re: auraleen | night is coming. (terminé)   auraleen | night is coming. (terminé) EmptyMer 16 Mai - 16:30

Je ne sais pas où je suis.

Assise à califourchon sur une branche, je laisse cette phrase tourner encore et encore dans mon esprit. Je ne sais pas où je suis. J'ai perdu le chemin de la maison. Je ne sais pas où je suis. Enfin, si, je sais que je suis en zone non sécurisée. En forêt. Mais je me suis perdue. Comme une idiote. J'appuie mon front contre l'écorce qui me fait face et je lâche silencieusement quelques jolis noms d'oiseaux dirigés contre moi-même. Stupide. J'ai été incapable de réfléchir. Je suis sortie simplement pour aller chasser un peu, j'ai réussi à négocier avec les gardes une petite demi-heure en forêt, le plus près possible de la lisière pour éviter de perdre le campement de vue. Ils voulaient m'assigner un compagnon, j'ai refusé. J'avais besoin d'être seule sur le moment, je voulais profiter de cette excursion pour réfléchir, et voilà la galère dans laquelle je me suis fourrée. La montre que j'ai au poignet m'indique que je suis partie depuis un peu plus d'une heure maintenant. Quelqu'un aura bien remarqué que je ne suis pas là et aura prévenu un garde, non ? A moins qu'ils ne me pensent déjà perdue ? Je me pince les lèvres. Je ne dois pas céder à la panique. Je voulais juste penser à autre chose que ce foutu baiser avec Mikhail l'autre jour. Je m'oblige à respirer lentement pour calmer les battements frénétiques de mon cœur, et je me décolle du tronc pour passer d'arbre en arbre le plus rapidement possible. Je dois rentrer. Coûte que coûte.

Mon obsession de retrouver le chemin de la maison me distrait. Je rate une branche, mon pied ripe sur l'écorce et je bascule avec un bruit de bois brisé. J'essaie de me rattraper mais plusieurs branches se brisent sous mon poids. Je tombe lourdement au sol et la douleur fuse dans ma tempe, juste le long de mon cuir chevelu. Je me mords intensément la lèvre pour ne pas gémir de douleur. Ca fait un mal de chien. Je vois des étoiles pendant un instant et je suis obligée de rester allongée sur le sol le temps que mon vertige se calme. Mais je ne dois pas traîner. Si des zombies traînent dans le coin, le bruit de ma chute les aura attirés. L'odeur du sang aussi, sûrement. Ce sang qui coule le long de ma peau et commence à imbiber le col de mon t-shirt blanc, lequel est d'ailleurs collé à ma peur à cause de la sueur que j'exhale presque par litres. J'ai peur. Je crois que je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Je me hâte pour remonter dans l'arbre le plus proche, et tant pis pour ma cheville que j'ai dû un peu trop échauffer, tant pis pour mes paumes écorchées, tant pis pour mon t-shirt en ruines et pour mon visage couvert de sang. Rentrer. Je dois rentrer. Sans compter que la nuit arrive.

J'ai peur.

Je ne sais pas pendant combien de temps je m'amuse à jouer à l'écureuil. Quelques minutes à peine, selon ma montre, mais ça me paraît une éternité. Ma besace, remplie par deux oies aussi grasses que des porcelets, me cisaille l'épaule au fur et à mesure de ma progression. Ma tête me lance désagréablement, mes mains me brûlent, écorchées comme jamais. Soudain, j'entends des branches mortes craquer sous le poids de quelqu'un, pas très loin. Mon souffle s'accélère, mes mains tremblent quand j'attrape mon arc pour encocher une flèche. Et une haute silhouette vient se coller à l'arbre en face duquel je suis perché. Par réflexe, je laisse partir ma flèche avec un gémissement de peur mal étranglé. Le trait s'enfonce dans l'écorce avec un bruit mat, juste sous son nez, et ce n'est qu'à ce moment-là que je le reconnais. Je dégringole de mon perchoir en accrochant mon arc à ma hanche et je me précipite dans ses bras. « Mikhail ! » Je me contrefiche de la discrétion à cet instant. Je préfère me serrer le plus étroitement possible contre lui, les yeux écarquillés. Je m'effondre presque dans ses bras. Mes jambes ne me portent plus. Trop d'adrénaline. Trop de peur. Trop de trop. Je n'en peux plus, je veux juste rentrer à la maison et dormir.

Pardon.
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MessageSujet: Re: auraleen | night is coming. (terminé)   auraleen | night is coming. (terminé) EmptyMer 16 Mai - 21:37

ZBAM.

Mes yeux sont écarquillés et mon cœur est à deux doigts de se rompre. J’entends encore le bruit de cette flèche qui scinde le vent, qui effleure mon oreille et qui se niche sous mon nez, à quelques millimètres de ma bouche. Instinctivement, je me recule brusquement. Et dans la précipitation, mes pieds se prennent dans la racine de l’arbre, je trébuche et je finis le cul par terre. Je ne comprends pas ce qu’il vient de se passer mais ma respiration est accélérée et les gouttes de sueur ne cessent de dévaler mes joues. « Putain mais qu’est-ce que… » Je parle fort, je m’en contrefiche des zombies. J’ai faillis me faire embrocher par une stupide flèche. De toute évidence, ce n’est pas l’attaque d’un rôdeur. Je tourne la tête sur le droite et au même moment, une silhouette semble tomber de l’arbre d’en face mais atterris avec agilité. C’est donc lui, l’archer fou ? Je n’arrive pas bien à discerner les traits de son visage, tout s'assombris tellement vite. Je me relève, préparant quelques insultes à lui envoyer, rangeant mon couteau à sa place. « Mikhail ! » Je dépoussière mon short long, passant ma main sur mes cuisses en chassant les feuilles mortes et autres saletés. Et je regarde Auralenn. Hein ? C’est sa voix que je viens d’entendre, oui. « Auralee… ?!» Je n’ai pas le temps de finir de prononcer la dernière syllabe de son prénom, mon souffle est coupé par son arrivée dévastatrice. Elle s’engouffre dans mes bras, qui se referment autour d’elle sans que je ne me rende compte réellement de ce qu’il se passe. Elle tremble. Elle tremble tellement. Elle respire vite. Elle est tellement paniquée. A-t-elle croisée un zombie, une horde ? « Hé... Hé. » Je frotte son dos doucement, pour la rassurer. « Calme-toi. Je suis là. » J’attrape ses épaules et je l’éloigne de moi, sans la brusquer, pour pouvoir apercevoir son visage. Elle m’a foncée dessus tellement vite, désespérément vite.

Je me penche légèrement, mon visage est au même niveau que le sien. Une position drôlement familière. La même que ce soir-là. Enfin, c’était un brin plus calme, la dernière fois. Mon regard est inquiet quand j’aperçois le rouge qui s’écoule de sa tête et qui ruisselle sur son visage effrayé. Je ne vais pas lui demander si elle va bien, c’est évidemment que non. « T’as fais une mauvaise rencontre ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Je passe ma main sur son visage, effleurant sa joue avec mon pouce. Mon autre mimine cherche dans ma poche quelque chose pour essuyer sa jolie figure. Un vieux mouchoir. Propre, je l’espère. Je le sors et le passe le plus doucement possible sur son visage. Sa joue droite, sa bouche, sous ses yeux. Je presse le tissu contre la blessure à son front, qui rougit les racines de ses cheveux aux alentours.

Je ne peux pas m’empêcher de ressentir de la colère envers elle. Je n’ai pas l’habitude de me faire du souci. « T’es malade de venir ici toute seule ? Tu veux crever ou quoi ? T'as oubliée que t'es le plat favoris, ici ? » Ma voix est sèche, énervée. Sans pitié. Je ne peux pas me contrôler. J’enlève la compresse de fortune que j’ai faite de son crâne et je soupire. « Et en plus, tu me tires dessus. » Je ricane en affichant un léger rictus. Un rire nerveux. Je ne suis pas à l’aise ici. Trop de morts. Trop de noirs et de bruits parasites. La nuit tombe. Mais la colère cède au soulagement. Je l’ai retrouvé et elle n’est pas aussi zombifiée que je l’avais imaginé. J’essuie la sueur qui s’écoule de mon crâne tatoué et je regarde à droite puis à gauche. Tout se ressemble, l’obscurité rend cet endroit encore plus dangereux qu’un labyrinthe. J’ai le sens de l’orientation. Mais je ne suis pas un surhomme pour autant. On est dans la merde. Mon regard retourne sur elle. Je note qu'elle a son arc bien accroché, c'est sûr que je le préfère là où il est qu'entre ses mains pour me tirer dessus.

Un nouveau bruit. Ma nuque se tord immédiatement pour regarder derrière moi alors que ma main se pose maladroitement sur la poitrine d'Auraleen. Mon geste qui se voulait protecteur et professionnel se veut celui d'un profiteur pervers. Au toucher, je reconnais ce que je touche et je lève les yeux en l'air, atterré par la stupidité de ma bourde. Merde. C'est très classe Mikhail. Je retourne ma tête rapidement avant qu'elle ne réagisse réellement. J'articule sans prononcer le moindre mot, par précaution, si un rôdeur traine dans le coin. « Ne me gifle pas. » Je retire ma main pour l'amener à ma bouche, collant mon index à mes lèvres. Un air désolé sur le visage qui traduit parfaitement le ; malheureux accident, panique, possible rôdeur dévoreur de cervelles. Je chuchote le plus bas possible. « Shht, là-bas. » Je ne suis pas sûr de ce que j'ai entendu.
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MessageSujet: Re: auraleen | night is coming. (terminé)   auraleen | night is coming. (terminé) EmptyJeu 17 Mai - 12:43

Ses bras se referment sur moi et ses mains viennent frotter doucement mon dos couvert de sueur froide. Je me calme petit à petit. « Hé... Hé. Calme-toi. Je suis là. » Je hoche vaguement la tête alors qu'il m'attrape par les épaules pour m'écarter de lui doucement et m'observer. Il se penche, son visage atterrit face au mien, terriblement proche. Mon cœur rate un battement. Cette position me rappelle trop une autre, lors d'une nuit plus calme que celle-ci, juste devant la maison. Je me mordille la lèvre, son pouce frôle ma joue doucement. « T’as fais une mauvaise rencontre ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Je fais non de la tête, doucement pour éviter de provoquer un nouveau vertige. Ma migraine s'intensifie douloureusement. « Je suis tombée d'un arbre. J'ai glissé... et voilà. » Pendant qu'il presse un mouchoir contre ma blessure après m'avoir nettoyé le visage de façon sommaire, je déchire deux longues bandes de tissu dans mon t-shirt pour bander mes deux mains un peu à l'arrache. Ca m'évitera de me faire encore plus mal, comme ça. « T’es malade de venir ici toute seule ? Tu veux crever ou quoi ? T'as oublié que t'es le plat favori, ici ? Et en plus, tu me tires dessus. » Je me pince les lèvres sans oser relever les yeux. Mes joues me chauffent, de honte, de gêne, d'un peu tout en fait. « Désolée. Je... Je voulais juste ramener un peu de viande pour ce soir... Et puis j'avais besoin de m'aérer la tête, un peu. » Je ne dis pas pourquoi. Il est hors de question de lui dire que notre baiser m'a plus secouée que ce que j'aurais voulu. Je finis de serrer le tissu autour de mes mains. « Quant à la flèche, c'était pas volontaire. J'ai flippé. C'est parti tout seul. » Je retire mon t-shirt de toute façon fichu pour le rouler en boule et le presser doucement contre l'entaille qui orne maintenant ma tempe, avec une légère grimace. C'est que ça fait mal, ce truc.

Un bruit. Je ne peux pas m'empêcher de sursauter et, par réflexe, ma main se pose sur le manche de mon poignard, fermement lacé contre ma cuisse droite. Mais je n'ai pas le temps de faire grand-chose d'autre puisqu'une main vient se loger autour de mon sein gauche et m'arrache un rougissement intempestif. Je me mordille la lèvre inférieure. Un instant, il n'y a rien de plus important que ces doigts qui caressent légèrement ma peau, juste à la lisière de la dentelle qui orne mon soutien-gorge. C'est bien la première fois qu'on me touche de façon aussi intime et je ne peux pas m'empêcher de profiter du contact. Je baisse un instant les yeux sur la longue main tatouée qui englobe mon sein d'une façon presque... protectrice, avant de les relever pour observer le visage de Mikhail. Il articule quelque chose. « Ne me gifle pas. » Je me contente d'un léger sourire et d'un petit hochement de tête pour lui indiquer que j'ai compris. Il porte ensuite un doigt à ses lèvres, sa main quitte ma peau et je ne peux pas m'empêcher de frissonner légèrement. « Shht, là-bas. » Je me tord légèrement le cou pour essayer d'apercevoir quelque chose dans l'obscurité grandissante. J'ai une bonne vue, mais là, je dois avouer que j'ai du mal à y voir quelque chose. Je me rapproche donc de Mikhail, à vrai dire je me colle presque à lui, pour ensuite me hisser sur la pointe des pieds et venir chuchoter tout contre son oreille. « Je grimpe, je reviens dans quelques minutes. » Je presse un instant mes lèvres contre sa joue et je me lance ensuite à l'assaut de l'arbre qui nous couvre de ses branches épaisses.

Il ne me faut pas très longtemps pour atteindre une hauteur raisonnable. Le plus silencieusement possible, l'arc entre les mains et une flèche déjà encochée, je recommence mon numéro d'équilibriste sur les branches pour repérer ce qui fait tant de bruit. J'entends des feuilles mortes qui se froissent sous un poids relativement lourd. Je bande mon arc, je ramène la corde contre ma joue en respirant calmement. J'entends un grognement, puis un couinement porcin parfaitement identifiable. Rien de plus qu'un sanglier qui fait son chemin entre les troncs. Avec un soupir soulagé, je range mon arc et ma flèche à leur place, puis je reprends mon ascension le long du tronc. Autant en profiter pour voir où on est. Je ne tarde pas à atteindre la cime de mon perchoir. Le soleil embrase l'horizon et me fait plisser les yeux. Mais j'arrive à voir les premières lignes du campement, avec les tours de surveillance. La lisière du bois n'est pas loin, quelques centaines de mètres à peine. Mais un cri perçant d'oiseau attire mon attention. Je lève la tête, juste à temps pour voir une nuée de volatiles se diriger droit vers le sud, vers Brazoria et vers la mer donc. Je fronce les sourcils. Il se passe quelque chose d'anormal dans les bois et, franchement, je ne tiens pas à savoir quoi. Je me dépêche donc de redescendre et atterris souplement sur le sol, attrape Mikhail par le poignet. « Juste un sanglier. Mais il y a un truc bizarre, les oiseaux s'enfuient. Je parierais sur quelques-uns de nos amis bouffeurs de chair humaine. » Je secoue légèrement la tête en resserrant les bandages improvisés autour de mes mains. « Personnellement, je n'ai pas très envie de rester sur place pour vérifier. La lisière est tout droit. On ferait mieux de se dépêcher. »
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MessageSujet: Re: auraleen | night is coming. (terminé)   auraleen | night is coming. (terminé) EmptyJeu 17 Mai - 17:06

Elle semble plus blessée qu’il n'y parait. Elle arrache deux bandes à son tee-shirt, déjà dans un très mauvais état, et les enroule autour de chacune de ses mains. Mon regard se perd légèrement dans le bout de peau que j’aperçois à travers son habit déchiré mais je reprends mon esprit, secoue légèrement la tête. « Je suis tombée d'un arbre. J'ai glissé... et voilà. » Je retire finalement la compresse. « Désolée. Je... Je voulais juste ramener un peu de viande pour ce soir... Et puis j'avais besoin de m'aérer la tête, un peu. » « C’est toi la chair fraîche ici, crétine. » Je ne peux pas retenir ma réponse balancée la tête baissée, marmonnant dans ma barbe. Je me mords les lèvres et je lui fais face une nouvelle fois. « Quant à la flèche, c'était pas volontaire. J'ai flippé. C'est parti tout seul. » Elle m’arrache un vrai sourire, au moins, c’était accidentel. Ça me rassure un court instant de penser que des accidents comme cela peuvent encore arriver, aujourd’hui. Il y a des choses qui ne peuvent pas être changées, peu importe le nombre de zombies qui envahissent la planète. Un léger silence s’installe entre nous. Je la regarde, elle en fait de même. Elle brise notre échange visuel en ôtant son tee-shirt. Mon sourcil se hausse naturellement alors qu’elle me dévoile la dentelle fine de son soutien-gorge. Je ne détourne pas le regard. Une telle vue se savoure un minimum. Les battements de mon cœur trahissent mon visage impassible face au spectacle envouteur. Il bat à la chamade, j’ai l’impression d’être un adolescent qui admire la poitrine d’une femme pour la première fois.

Si elle n’avait pas retiré son tee-shirt, la situation aurait été déjà plutôt embarrassante. Mais voilà qu’un possible bruit de rôdeur affamé me fait perdre le contrôle de moi-même et de ma perception des distances. Au lieu de lui toucher son ventre pour l’avertir du danger, ma main se dépose sur un sein. Réflexe presque naturel pour moi, que dis-je, naturel pour chaque homme né sur cette glorieuse planète, j'entoure le mamelon de mes doigts en émettant une légère pression. La balle jaune que je m’amusais à tripoter quelques minutes avant n’avait qu’à rester là où elle était. Mon geste ne dure que quelques secondes. Je n’imagine même pas son état actuellement, elle doit certainement me détester. Elle semble, cependant, comprendre ma mine désolée et se rapproche de moi. Quelques millimètres nous séparent et la dentelle de son soutien-gorge effleure le tissu de mon tee-shirt noir qui survole légèrement ma peau. Elle se hisse jusqu’à mon oreille avec difficultés, je préfère l’entourer de mes bras, sans la toucher. Je ne sais pas ce qu’elle veut faire mais mes mains seront là pour l’attraper. « Je grimpe, je reviens dans quelques minutes. » Ses lèvres déposent un léger baiser sur ma joue et je la vois instantanément grimper à l’arbre qui me servait d’abris. « Hey ! » Je murmure avec une voix cassée, parce que je n’ai pas envie d’être abandonné sur terre. Je suis un bon grimpeur mais l’arbre est trop abrupt pour moi.

Cette femme est une amazone. Je lève la tête, jusqu’à m’en briser la nuque pour l’observer, comme une gymnaste, se tenir en équilibre sur les branches de l’arbre. De mon côté, je ne compte pas servir d’appât aussi facilement et je sors mon couteau que je brandis comme si j’étais dans un film américain, la lame contre mon avant-bras. Je suis courbé et j’avance avec précaution, sans m’éloigner du tronc. Il ne faudrait pas que Robin des Bois en soutien-gorge me confonde avec un mort-vivant. Un bruit dans les buissons attire mon attention, je plisse les yeux et alors que je me décide à y jeter un coup d’œil, Auraleen, apparemment redescendu, m’attrape le bras. Je me retourne en me redressant légèrement et je la regarde. « Juste un sanglier. Mais il y a un truc bizarre, les oiseaux s'enfuient. Je parierais sur quelques-uns de nos amis bouffeurs de chair humaine. Personnellement, je n'ai pas très envie de rester sur place pour vérifier. La lisière est tout droit. On ferait mieux de se dépêcher. » Elle n’a pas l’air rassuré. Je le suis encore moins. Je regarde une nouvelle fois en direction de ce tas de buissons et de petits arbres. « Ouais, on s’casse. » Mes mots sortent de ma bouche comme si je les crache, je n’ai pas le temps d’articuler correctement. Je glisse mon poignet entre ses doigts pour attraper sa main et la serrer. « Il faut se tirer d’ici, maintenant. » Je la regarde, avec un sérieux à toute épreuve. Chose qui détonne sur moi. Je commence à marcher, sans aller jusqu’à courir mais avec un rythme soutenu, tirant Auraleen derrière moi. Le stresse s’empare de moi et je ne contrôle pas la pression que j’exerce sur sa main déjà meurtrie. Je n’y peux rien, une légère odeur de corps en putréfaction me terrorise. Peut-être que c’est mon esprit qui me joue des tours ? C’est seulement mon imagination ? Peut-être. Nous avançons aussi vite que nous le pouvons, en nous dirigeant vers la lisière. Vers ce camp que je n’aurais jamais dû quitter. Et tout ça pour quoi ? Une flèche. Un soutien-gorge.
Une promenade main dans la main avec elle.

Je m’arrête derrière un arbre, en lui lâchant la main. Je positionne mon bras en une parfaite diagonale qui survole sa peau nue, frontière imaginaire entre moi et la limite qu’elle ne doit pas dépasser pour ne pas se faire bouffer. J’entends quelque chose. Je baisse la tête, je ferme les yeux. Ma respiration est lourde et à son paroxysme, les perles de sueurs se multiplient et dévalent les lignes de mon tatouages faciale. J’essaye de cacher mon visage paniqué à Auraleen alors qu’elle se trouve derrière moi. Je prie. Je prie la saloperie de Dieu qui nous a foutu dans ce bordel pour que ce ne soit pas ce que je pense. Je serre le poing et les dents, une grande inspiration et je penche la tête rapidement sur le côté du tronc. « Putain. » J'articule sans qu'aucun sons ne sortent de ma bouche. Je prends le temps de l'observer. Il est de dos, ses vêtements sont déchirés et sa puanteur parvient à mes narines, ce qui me vaut une légère remontée acide présageant ma soudaine envie de régurgiter le sandwich que j'avais gobé le midi-même. Je me cache à nouveau en me retournant pour faire face à l’amazone en herbe. Mon crane s’écrase lourdement contre l’écorce, un peu désespérément. « On dirait qu’une de ces saloperies a eu la même idée que toi. » Je souris. Un faux sourire, évidemment. « Chasser de quoi se remplir la panse. » Je chuchote. Il est assez loin pour que je me le permette. Mais tout de même trop proche. De nous et surtout de la zone sécurisée. La faim les pousse à venir de plus en plus de Brazoria. C’est dangereux. Il semble déambuler depuis pas mal de temps, ses membres désarticulés. Je n’ai pas vu son visage mais le grognement bestial qu’il émet ne laisse aucun doute sur l’état de son corps. C’est un mort-vivant. On peut s’enfuir en le contournant. Il est lent et j’ai brièvement remarqué que sa cheville est totalement tordue, il doit boiter. Mais peut-on le laisser se promener aussi librement ? J’ai mon couteau toujours dans l’autre main, je le mets en évidence entre elle et moi puis je la regarde, en bougeant rapidement ma tête de haut en bas. Mon message est clair. « J’ai jamais aimé ce cousin, de toute manière. » Je plaisante. Même dans un moment comme celui-là. Mon rire est retenu, je ne dois pas faire de bruits.


Dernière édition par Mikhail Nodlaigh le Jeu 17 Mai - 19:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: auraleen | night is coming. (terminé)   auraleen | night is coming. (terminé) EmptyJeu 17 Mai - 18:27

Une pression sur mon mamelon. Ce contact, pourtant freiné par la barrière de tissu que forme mon soutien-gorge, m'arrache un léger halètement et m'oblige à me mordre l'intérieur de la joue. Je ferme les yeux pendant un instant. Ce simple petit contact furtif a réussi à faire naître un véritable brasier au creux de mon ventre et me déstabilise plus que nécessaire. J'ai les joues rouges et la respiration courte, même si j'essaie d'être le plus impassible possible. Je n'aurais jamais pensé que son contact pourrait me faire réagir aussi brutalement. C'est pour ça que je me hâte de grimper, non sans avoir essayé de le déstabiliser à mon tour. Mon corps pressé contre le sien, mon souffle contre son oreille et mes lèvres contre sa joue, simples petits gestes qui, apparemment, n'ont pas l'effet escompté. Cependant, ma grimpette réussit à me clarifier la tête. D'abord parce que le sanglier est impressionnant, un véritable roi dans son espèce, d'autre part parce que le comportement étrange des oiseaux m'inquiète. Autant de volatiles en vol au même moment ? Ca ne peut vouloir dire que migration ou danger imminent. Il s'avère que nous sommes au mois de mai. La migration vers le sud est donc exclue, ne reste plus que le danger imminent en tête de liste. Je me dépêche donc de redescendre pour prévenir Mikhail de ce que j'ai vu. Il y a beaucoup de dangers en forêt. Ours, loups, même les sangliers sont dangereux. Mais le pire de tout, la tête de la chaîne alimentaire, c'est le zombie affamé. Pire encore s'il est accompagné de plusieurs dizaines de ses congénères. La main de Mikhail s'empare de la mienne pour la serrer. « Il faut se tirer d'ici, maintenant. » Je hoche la tête. Et nous voilà partis dans une course folle entre les arbres. Il marche vite, mais ses enjambées sont trop grandes pour moi et je suis obligée de trottiner. Mon arc bat doucement ma cuisse gauche, m'arrachant un froncement de sourcils.

Et soudain, l'arrêt sur image. Il se plante derrière un arbre, je manque de lui rentrer dedans. Je suis à moitié plaquée contre son dos et, surtout, cette odeur de cadavre en décomposition me monte aux narines et m'arrache un violent haut-le-cœur. Cette odeur est insoutenable. Je viens me boucher le nez presque immédiatement, les yeux plissés. C'est atroce. Mikhail se penche pour jeter un coup d'œil à ce qui se passe derrière notre abri improvisé, je vois ses épaules trembler un instant. Je n'ose pas faire de même et j'attends qu'il vienne me faire face. « On dirait qu'une de ces saloperies a eu la même idée que toi. Chasser de quoi se remplir la panse. » Son sourire me fait mal au cœur. Il sonne faux. Je me mordille un instant la lèvre en cherchant comment nous échapper de cette situation. J'empeste le sang, donc même si le zombie ne nous voit pas, il finira par retrouver notre trace à l'odeur. On peut le contourner, la lisière n'est plus loin, je commence à apercevoir la plaine entre les arbres. Une fois sortis du bois, les vigiles dans les tours de surveillance ne feront qu'une bouchée de la bestiole. On peut aussi s'échapper par la voie des airs, en jouant aux singes. Ou le tuer. Je ne sais pas. Soudain, Mikhail brandit son couteau de chasse juste sous mon nez. « J'ai jamais aimé ce cousin, de toute manière. » Ca veut tout dire. Je l'observe un long moment avant de me pencher lentement sur le côté pour apercevoir la créature.

Sa vue m'arrache un nouveau haut-le-cœur. Une large partie de sa mâchoire inférieure a totalement disparu, laissant sa langue pendre lamentablement dans le vide. Son bras droit n'est plus qu'un souvenir. L'un de ses orbites est vide, son t-shirt déchiqueté laisse voir les nombreuses marques de morsures et les endroits où la chair a disparu. C'est écœurant. Je plaque une main sur ma bouche pour ne pas vomir. Et mes yeux s'écarquillent de frayeur quand ils croisent la pupille pâle et l'oris vert du zombie. Il m'a vue. Il m'a vue. La bestiole lâche un borborygme étouffé et commence à se diriger vers l'arbre qui nous sert de cachette. « On grimpe ! » Je secoue Mikhail pour qu'il m'écoute un tant soit peu. « On grimpe, il m'a vue ! On sera en sécurité là-haut ! » Je siffle entre mes dents. Je m'en veux. J'ai fait une énorme boulette. Je bondis à la verticale pour attraper la première branche basse qui arrive et je me hisse dans la ramure à la simple force des bras et des abdominaux. Rester en vie. Il faut rester en vie.
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MessageSujet: Re: auraleen | night is coming. (terminé)   auraleen | night is coming. (terminé) EmptyJeu 17 Mai - 21:14

Le derrière de mon crâne chauve s’enfonce un peu plus dans l’écorce de l’arbre. J’aimerais bien briser la boite d’os qui protège mon cerveau, l’écraser. Ça serait toujours moins douloureux que de se faire piéger par cette créature abominable. J’ai beau essayé de me concentrer, de me perdre définitivement dans les prunelles de la belle devant moi, les grognements que j’entends me désespère. Je sers un peu plus le pommeau de mon couteau de chasse, à m’en faire exploser quelques veines. Pour le coup, je ne sais pas quoi faire. Et apparemment, Auraleen non plus. Le silence dure entre nous, bien que troublé par les bougonnements du zombie à quelques mètres. Je pense sérieusement à me faufiler derrière et lui planter ma lame au plus profond de son lobe frontale. Mais avant que je n’agisse, la curiosité de mon amie prend le dessus. Elle se penche, m’imitant. Je n’y vois pas d’inconvénients, elle a le droit de voir ce qui peut, potentiellement, nous bouffer. Mon bras se baisse et je l’autorise à sortir légèrement de notre abri. Je l’observe. A son tour, elle semble horrifiée par la vision de cet être dégoutant. Et c’est la panique. Je la vois trembler. Nos rôles d’il y a quelques secondes s’échangent. « On grimpe ! » « Quoi ? » Je suis surpris. Non seulement parce qu’elle cri, mais ensuite parce qu’elle me secoue, affolée. J’entends le craquement de feuilles mortes qui me vaut un frisson le long de mon échine. Je ne bouge pas, ma colocataire non plus. C’est forcément l’autre. Et il se rapproche de nous. Je m’écarte de l’arbre, reculant de deux pas et il pénètre dans mon champ de vision. Cette fois, je le vois entièrement. Et ce n’est pas réellement un cadeau. Un monstre qui boite, de la salive mélangée à du sang s’écoule de son palais. Je constate avec un certain dégout que sa langue pend dans le vide, dépourvue de mâchoire inférieure à laquelle se rattacher. Je plisse les yeux, grimaçant. Il se rapproche dangereusement, sûrement attirée par la vision d’un bon repas et par l’odeur du sang d’Auraleen. « On grimpe, il m'a vue ! On sera en sécurité là-haut ! » Je suis pétrifié. Et il se rapproche toujours plus. La nuit est tombée mais je le discerne parfaitement. Tout s’accélère dans mon esprit, je recule encore et mes yeux se posent sur Auraleen, qui grimpe sur le tronc d’arbre. Elle est maintenant à quelques mètres du sol. Bizarrement, je ne semble pas intéressé le rôdeur, qui se précipite vers la proie la plus proche de lui, celle qui a sans doute la meilleure odeur. Il s’accroche à l’arbre. Ses grognements sont aussi hideux que son apparence. Il se met à arracher l’écorce sous la pression de ses griffures répétés et couvre de sang le bois. Il n’a qu’un bras mais ça lui suffit pour faire des ravages. Je suis derrière et je ne sais pas quoi faire. Comment l’attirer ? Le rôdeur est dans son angle mort, elle ne peut pas lui tirer dessus sans changer de position. La branche est trop fine pour permettre le moindre mouvement superflu.

Je ne réfléchis pas. La première idée, bien que totalement dingue, qui me vient à l’esprit, je l’exécute. Le sang sur le front d’Auraleen qui l'attire est sec, l’odeur bien que perceptible pour lui n’est pas aussi forte qu’un filet de sang fraichement sorti d’une veine. « Merde, merde merde ! » Je n’espère pas attirer le zombie, qui continue ses raclements frénétiques contre le tronc, en étant vulgaire. Je place la lame coupante de mon couteau de chasse dans la paume de ma main. Et d’un coup sec, je m’entaille. Je finis par serrer le poing, crispant le visage de douleur, histoire de faire couler le sang. Le mort-vivant continue de m’ignorer. J’attrape une pierre à mon pied avec ma main ensanglantée. « Sale… » Je lui jette dessus avec toute ma force, elle touche son dos déchiqueté. J’en chope une nouvelle. « Fils de… » Nouveau lancé. Une fois encore, le caillou couvert de liquide rougeâtre touche sa cible. Cette fois, le zombie tord sa nuque et me montre sa langue décomposée. « PUTE ! » Dernier lancé, je mets toute ma rage dedans. Il lui arrive en pleine tête, ce qui le fait reculer d’un pas et il se heurte au tronc, qu’il malmenait quelques secondes avant. Je lui tire la langue, en affichant la balafre sanguinolente. Il se détache du tronc et commence enfin à venir vers moi.

C’est là que je me rends compte que mon idée n’est pas si brillante que ça. « Voilà, viens voir ton pote Mikhail. » Je recule doucement. Je commence à paniquer un peu, puisque je l’ai apparemment énervé et qu’il accélère autant qu’il le peut, avec sa seule jambe entièrement valide. « Auraleen… » Mes pas s’accélèrent, je marche à l’envers, je ne vois pas ce qui arrive dans mon dos. « Si tu veux tirer sur quelqu’un, c’est MAINTENANT ! » Il se rapproche toujours de moi et je trébuche sur la racine d’un arbre, foutue racine. Les fesses au sol, la main droite inutilisable, le monstre borgne se rapproche. Je ne sais pas ce qui est le pire, ma, très certaine, horrible mort sous les crocs de ce type ou son odeur quasi insupportable, alors qu’il n’est qu’à quelques pas de moi. « Tire, tire, tire… TIRE. ET LE RATE PAS ! » Je n'ai pas envie de me faire embrocher le genou. Le son de ma voix augmente en crescendo. J'augmente la pression sur le pommeau de mon fidèle couteau. Si elle rate, j’aurais toujours la solution du corps à corps mais…ça ne me tente pas.
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MessageSujet: Re: auraleen | night is coming. (terminé)   auraleen | night is coming. (terminé) EmptyVen 18 Mai - 20:52

Je ne comprends pas. Au lieu de me suivre dans les hauteurs d'un arbre, Mikhail reste au sol. Il préfère être à découvert plutôt que se mettre à l'abri. Je sens mon cœur accélérer plus que nécessaire au creux de ma poitrine, la sueur dégouline le long de ma colonne vertébrale. J'ai peur. Une peur panique qui me coupe le souffle et fait s'écarquiller mes yeux trop verts. « Mikhail ! Fais pas le con ! » Un bruit d'écorce arrachée m'arrache un hurlement de pure panique et je manque de tomber de mon perchoir en sursautant. Le zombie est juste sous la branche qui me sert d'abri précaire et griffe le tronc de toutes ses forces pour essayer de m'atteindre. Je respire à fond pour essayer de me calmer. J'ai peur. Non. C'est trop faible, comme terme. Je suis terrorisée, oui. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Pour ma propre peau autant, si ce n'est plus, que pour celle de Mikhail. Il est là, en bas, complètement à découvert. Il ne suffira que de quelques minutes à la créature pour remarquer qu'une autre proie est nettement plus à portée de dents que celle qu'il s'acharne à vouloir atteindre. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir, bon sang. La sueur colle mes cheveux à mon crâne et mon fuseau, déjà étroit, est devenu une seconde peau sur mes cuisses. Le zombie est dans mon angle mort. J'essaie de bouger pour pouvoir lui coller une flèche entre les deux yeux mais à peine je bascule mon centre de gravité que la branche sur laquelle je me tiens debout craque dangereusement. Je m'immobilise aussi sec. Le moindre mouvement brusque entraînera une chute. Et une chute entraînera ma mort sous les dents de cette saloperie. La situation est complètement désespérée.

Une brusque odeur de sel et de rouille mélangés me monte au nez, couvrant efficacement celle de pourriture qu'exhale le mort-vivant. Mon regard feuillage se repose sur Mikhail. Il a la main fraîchement ensanglantée et s'amuse à balancer des pierres sur la bestiole en le traitant joyeusement de fils de pute. « Arrête tes conneries, Mikha ! Dégage d'ici ! Va prévenir les autres ! » Il ne m'écoute pas. L'un de ses projectiles atteint le zombie en pleine tête et l'oblige à détourner son attention de moi pour la porter sur le grand tatoué. Et voilà qu'il se dirige à pas lents vers lui, une lenteur exaspérante pour quelqu'un d'autre, mais qui me semble un peu trop rapide. Non. Non, non, non. Frénétiquement, je décroche mon arc et j'encoche une flèche, mais mes doigts tremblent trop pour me permettre de tirer juste. « Auraleen... Si tu veux tirer sur quelqu’un, c’est MAINTENANT ! » J'essaie de me calmer le plus possible. Mes tremblements se calment, je bande mon arc et je vise la tête du zombie. Mikhail trébuche sur une branche et tombe sur les fesses. Le zombie s'approche de plus en plus de lui. « Tire, tire, tire… TIRE. ET LE RATE PAS ! » Je fais claquer ma langue. « Hey, toi ! Ouais, toi, la pourriture sur pattes ! Viens voir tante Auraleen ! » Le zombie tourne la tête vers moi, je lâche ma flèche. Elle part à une vitesse vertigineuse, elle siffle presque imperceptiblement dans l'air et se fiche en produisant un bruit mat dans l'orbite vide, avec assez de puissance pour ressortir de l'autre côté de son crâne en emportant quelques bouts de cervelle dans sa course.

Le zombie s'effondre aux pieds de Mikhail. Définitivement mort cette fois.

Il y a un moment de flottement. J'observe un moment le corps décomposé sur le sol, puis j'accroche mon arc à ma hanche et je me laisse tomber de mon perchoir sans prendre la peine de le faire correctement. Après quoi je me précipite sur Mikhail. Sans attendre, je l'oblige à se relever, j'attrape son poignet et je l'entraîne dans une course folle au milieu des arbres, jusqu'à ce qu'on débouche à la lisière du bois, complètement hors d'haleine. Plus jamais ça. Plus jamais. « Ne refais... jamais... un coup pareil ! » Je siffle entre mes dents, pliée en deux pour récupérer ma respiration. Je finis par me redresser, je déchire une nouvelle bande de tissu dans mon t-shirt et j'entreprends d'en entourer sa main blessée doucement, sans oser relever les yeux vers lui. « J'ai jamais eu aussi peur. » J'appuie doucement mon front contre son torse une fois ma besogne terminée et je me laisse bercer par les battements irréguliers de son cœur. Trop rapides. Je relève la tête, j'observe un moment son visage et, finalement, je me jette sur lui avec assez de force pour qu'il se retrouve encore une fois les fesses par terre. Je suis assise à califourchon sur ses hanches. J'attrape son visage. Et je l'embrasse à pleine bouche, sans lui demander son avis.
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MessageSujet: Re: auraleen | night is coming. (terminé)   auraleen | night is coming. (terminé) EmptySam 19 Mai - 0:40

« Mikhail ! Fais pas le con ! » Sa voix résonne dans ma tête et je ne peux retenir un bref sourire, creusant une ride sur ma joue alors que j’attire finalement l’attention du con décérébré. Il ne lâche pas l’affaire et semble plus qu’aguicher par mon épiderme taché d’encre et de sang. J’aurais dû l’écouter la première fois qu’elle m’a averti. Ce n’était pas une bonne idée. « Arrête tes conneries, Mikha ! Dégage d'ici ! Va prévenir les autres ! » Je continue mes petites enjambées, sans faire attention à ce qui arrive derrière moi. Mes yeux fixés sur ce puant, qui marche en boitant dans ma direction. Il grogne et à mesure que la distance entre nous se réduit, il semble gagner par une espérance macabre de me déchiqueter, une vision qui lui donne un coup de fouet et la détermination d’accélérer, malgré son état de décomposition et son handicap certain. Cette persévérance dont seuls ces êtres abominables ont le secret m’a toujours effrayé. Qu’ils soient en train de brûler, ramper au sol coupés en deux, les rôdeurs n’ont qu’un seul but, atteindre la proie pour y planter leurs crocs et arracher de la chair fraîche. Je tombe au sol, les pieds une fois de plus pris au piège dans les racines d’un saule-pleureur. Pour ralentir ma chute, j’ai le mauvais réflexe de mettre mes mains en arrière, histoire que mes bras encaissent le plus dur du choc. Ma main meurtrie par une balafre qui ne cesse de saigner n’apprécie pas. Je crache un petit cri de douleur couvert par les rugissements du mort-vivant arrivant vers moi. J’ordonne à Auraleen de tirer. Je sais qu’il ne faut pas la brusquer mais étant donné ma situation actuelle, je joue les égoïstes. Ne voyant aucune flèche à travers son crâne, je brande mon couteau de chasse devant moi, montrant à ce monstre ce qui l’attend. Il n’est qu’à six ou sept pas de moi. Mon flingue ? Je l’ai oublié comme un crétin à la maison numéro six. Finalement, la disparation de cette fille m’a plus chamboulé que je ne le pensais, à en oublier ce que je n’oublie jamais. Cinq pas. Je sens déjà presque son hideuse haleine et je vois sa bave sanglante couler de sa langue. Quatre pas. Le voilà, il arrive. Je suis prêt à bondir pour lui planter le couteau dans son orbite, en espérant esquiver une morsure. « Hey, toi ! Ouais, toi, la pourriture sur pattes ! Viens voir tante Auraleen ! » La flèche lui transperce la boite crânienne et son cerveau éteint pour finir son chemin dans le tronc, non loin de ma tête. Le zombie n’a le temps de pousser qu’un dernier gémissement avant de s’effondrer à mes pieds. Je l’observe, les yeux écarquillés. Mon bras n’a pas bougé de place, toujours prêt à planter ce qui arrive. Je tremble. Je finis par baisser mon bras tatoué sans perdre de vue le corps définitivement sans vie.

Ma respiration est haletante. Lourde.

La sueur n’en finit pas de s’écouler sur mes joues. Mon cœur bat à la chamade, si ça continue, j’ai l’impression qu’il va définitivement cesser de battre. Mes yeux se détachent enfin du cadavre et se posent sur Auraleen. C’est étrange. Il fait nuit mais elle semble amener de la lumière avec elle, une lumière chaleureuse et rassurante. Mais cette lueur est bien éphémère, me voilà déjà tiré par le poignet et je cours, suivant les pas de la demoiselle dans l’obscurité. Nos rôles se croisent et s’entrecroisent. Finalement, nous arrivons à la lisière de la forêt, quelques mètres en plus et nous sommes sauvés. J’en ai fait des choses folles dans ma vie mais attirer un zombie avec mon propre sang pour secourir une princesse en détresse, c’est bien la première fois. Le sang à l’intérieur de mon corps bouille, l’adrénaline imbibe mes nerfs, mes muscles et mes neurones. Une fois arrêté, je pose les mains sur mes cuisses, me pliant en deux pour essayer de regagner mon souffle. J’ai l’impression que mon cœur va exploser. Un rapide coup d’œil à Auraleen me redonne le sourire, je ne suis pas le seul au bord de l’évanouissement. « Ne refais... jamais... un coup pareil ! » Mon rictus s’intensifie et je laisse un petit ricanement s’extirper d’entre mes lèvres. « T’inquiète pas… j’suis pas prêt…de recommencer. » Je me redresse, les mains sur les hanches, grimaçant pour illustrer mon haut-le-cœur suite à cette course effrénée. « Le terme appât à zombie ?... » J’agite le bras devant moi, coupant l’air en deux, comme si je rayais une définition dans un dictionnaire. « …Rayé de mon vocabulaire ! » Je gémis légèrement, le visage dirigé vers les étoiles. Le rideau noir est bel et bien tombé sur nous. La belle attrape ma main, j’en avais presque oublié cette coupure. Ma tête se baisse et je la fixe, elle qui déchire à nouveau son tee-shirt, pour me confectionner un bandage de fortune. Je crispe mon visage, au moment où le tissu entre en contact avec la plaie mais je ne peux effacer le rictus qui apparait sur ma face tatouée. Je fais peut-être de l’anémie, ce qui expliquerait que je ne contrôle plus les muscles de mon corps.

« J'ai jamais eu aussi peur. » Elle lâche délicatement ma main et appuie son front contre mon torse. J’admire son cuire chevelue quelques secondes jusqu’à ce qu’elle me montre ses yeux, son nez, sa bouche. Son visage. Je ne lui réponds pas, préférant laisser le silence le faire à ma place ; L’envie de passer ma main bandée sur sa peau pour l’effleurer doucement grandit. Mon cœur cavale toujours mais mon visage semble serein. Je ne sais dire si la cause de ma tachycardie passagère est ce zombie dégoutant, la course frénétique qui s’en suit ou son corps frôlant le mien. Je lève mon bras mais avant que je ne puisse accomplir le moindre geste, elle se jette littéralement à mon cou. Je suis surpris. Et je trébuche encore une fois. Une chose est sûre, j’aurais de sacrés douleur à mon coccyx le lendemain. Je n’ai pas le temps de protester qu’elle s’empare de ma bouche, ses fesses posées sur mes hanches. Légèrement penché en arrière, je me redresse, l'échine droite, l'obligeant à s'asseoir sur mon bermuda militaire couvrant mes cuisses. Mon tee-shirt noir se heurte à la dentelle raffinée de sa lingerie. Le baiser n’a rien à voir avec celui de la dernière fois. Il est plus désespéré, comme si c’était le dernier. Je lui mords la lèvre inférieure. J’écarte de quelques millimètres mes lèvres des siennes, reprenant ma respiration. Mon nez est contre le sien. Une main se pose sur sa hanche, ses jambes encerclent ma taille et mes doigts glissent sur sa peau, aussi douce que la soie. Je prends possession de ses lèvres encore une fois. Les zombies ? La mort ? Le chaos ? Tout ça n’est plus. Il ne reste que ma langue qui danse une valse sensuelle avec la sienne, alors que nos lèvres fusionnent.

Je la dévore.

Ma main remonte le long de sa colonne vertébrale et j’effleure la fermeture de son soutien-gorge. Une nouvelle fois, j’interromps le long baiser. Je souris. Mes yeux sont plongés dans les prunelles émeraude de cette fille qui me trouble, moi et moi seul. « Je reviens sur ce que j’ai dis. » Mes lèvres contre les siennes encore une fois. « Je veux bien me faire bouffer par une centaine de zombies si tu m’embrasses comme ça à la fin. » Un autre baiser. Ma bouche quitte ses lèvres et j’entreprends un voyage sur sa peau. Les lèvres glissent et à chaque secondes passées, je dépose un baiser, doux, sensuel. J’appuie mon nez contre sa pommette, laissant l’anneau métallique qui traverse mes narines refroidir un court moment son épiderme puis je m’attarde sur le lobe de son oreille. Morsure indolore. Je taquine son corps comme je taquinais son esprit il y a peu de temps.

Je sais qu’il ne faut pas que je m’abandonne plus. Ici, en plein milieu d’une zone non sécurisée alors que nous venons de tuer un de ces bâtards. La nuit. Mais je savoure. Mes lèvres qui glissent sur sa chair pour y semer des soupirs, jouir de cette saveur raffinée. No man’s land dans mon esprit, je me redresse pour la regarder. « Faut… se contrôler. » Un conseil que je me donne à vive voix. Je ravale mon envie, les yeux fermés. Je suis enivré par son odeur. « C’est pas vraiment… le bon endroit... non ? » Ma phrase est entrecoupée par mon souffle haletant. Je me balance légèrement, mon front appuyé contre le sien. Cet échange entre Auraleen et moi va finir de m'achever. Je ne sais pas ce que je veux. Je ne sais pas ce qu’elle veut.

La belle et la bête dans sa représentation la plus dépravée.
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MessageSujet: Re: auraleen | night is coming. (terminé)   auraleen | night is coming. (terminé) EmptySam 19 Mai - 23:05

sujet terminé, à archiver.
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