BLACK RAIN™
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 (ALEXANDER) it sounded right.

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(ALEXANDER) it sounded right. _
MessageSujet: (ALEXANDER) it sounded right.   (ALEXANDER) it sounded right. EmptyDim 13 Mai - 14:14


❝ something wrong with me, chemically ❞
L'eau brûlante coule le long de mon corps nu et détend peu à peu chacun de mes muscles. Les deux mains appuyées contre le mur carrelé qui me fait face, je garde la tête baissée et le dos courbé, les yeux soigneusement fermés. Ca fait un bien fou. Mes cheveux trop longs collent à ma peau et en soulignent la pâleur. Je ne sais pas quel tableau je donne depuis l'extérieur, mais il ne doit pas être très glorieux. Celui d'une fille un peu trop mince, blanche comme un cachet d'aspirine, avec juste une longue balafre toute fraîche qui court sur le haut de sa cuisse, près du pli de la hanche. La douleur est diffuse, supportable. Je boite légèrement mais rien de bien grave, l'affaire de quelques jours pour que ce soit cicatrisé. Je me lave consciencieusement le corps et les cheveux tout en chantonnant distraitement une chanson de Depeche Mode que j'affectionne particulièrement, surtout en ce moment. « I was in the wrong​ place​ at the wrong​ time by the wrong​ reaso​n and the wrong​ rhyme​ on the wrong​ day of the wrong​ week... » Il paraît que j'ai une jolie voix. Je ne sais pas trop et pour tout dire je m'en fiche un peu, je me contente de me rincer soigneusement sans pour autant me taire, pendant que mon esprit retrace ce qui s'est passé ces derniers jours.

Des petits raids, une chasse, des zombies, la routine en somme. Sauf que. Sauf que j'ai enfin montré mes réels sentiments à Alexander de la manière la plus explicite qui soit. Il m'a repoussée. Je me suis enfuie. Et depuis, je ne l'ai pas revu. Je l'ai évité le plus possible, ignoré souvent, recroquevillée autour de mon cœur en miettes et de la glace qui en prend tout doucement la place. J'ai constamment un froid intense dans la poitrine. C'est difficile à expliquer. Un froid dans la poitrine qui s'insinue dans la moindre de mes veines pour atteindre la plus petite partie de mon corps. Comme un poison lent. Je l'aime. Lui ne m'aime pas, il n'a d'yeux que pour Emily. Emily qui ne se rend compte de rien. Autant qu'Alexander ne s'est rendu compte de rien à mon sujet. Ca me fait mal de l'avouer mais ils formeraient un beau couple. Et puis, Emily est magnifique et adorable. Je ne fais tout simplement pas le poids face à elle. J'aurais dû m'en rendre compte plus tôt, ça m'aurait évité d'entretenir de faux espoirs sur un « nous » possible pendant cinq longs mois. Je me redresse et éteins l'eau. Tenir droite.

Je préfère me rendre dans la large salle qui sert de vestiaires, toujours en chantonnant. La pièce est enfumée comme pas possible et j'ai un peu de mal à me repérer, mais je finis par atteindre mes affaires, enroulée dans une serviette qui m'arrive à mi-cuisses, les cheveux toujours collés à ma peau. Je prends le temps de désinfecter et bander soigneusement ma cuisse avant toute chose mais, quand je m'apprête à m'habiller, j'entends du bruit. Je me tais aussitôt. Prudente, je récupère le poignard dans les plis de mes vêtements et je le prends bien en main avant de m'avancer vers la porte à pas de loups. Une haute silhouette se découpe dans la buée. Ne sachant pas si c'est un survivant ou un zombie qui a réussi à passer la canalisation, je profite de l'effet de surprise pour lui balayer sévèrement les chevilles et me jeter à califourchon sur son ventre en pesant de tout mon poids. Je m'apprête à abattre mon poignard en plein milieu de son front quand je le reconnais. « ... Alexander ? » Je reste un moment stupéfaite, le poignard levé, prête à le tuer, mais quelque chose me chiffonne. « Qu'est-ce que tu fiches dans les douches des filles ? A moins que... Oh bordel j'ai encore réussi à me planter, les filles c'est à droite, à DROITE, pas à gauche ! » Et ce n'est qu'à ce moment que je remarque notre position plus qu'ambiguë – moi assise sur son bas ventre – et ma tenue plus que légère, ma serviette déjà pas très longue menaçant de se dénouer proprement et laissant déjà voir une large partie de ma cuisse gauche, la blessée. Je pique un fard monstrueux et je me relève d'un bond en retenant ma serviette in extremis. « Je... Je vais passer de l'autre côté, hein, à plus tard ! » Je reprends la fuite. Comme d'habitude.

Je ne veux pas l'affronter.
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(ALEXANDER) it sounded right. _
MessageSujet: Re: (ALEXANDER) it sounded right.   (ALEXANDER) it sounded right. EmptyDim 13 Mai - 15:41

It's you and me again, through my rise and fall.

Depuis qu'Alexander était à Brazoria, il avait l'impression de travailler encore plus que lorsqu'il était à Dallas et qu'il possédait son propre garage. C'est qu'il fallait dire que les raids réguliers en dehors du camp étaient bien plus dévastateurs pour les voitures qu'un simple aller-retour au boulot. Et puis il était le seul ici qui s'y connaisse vraiment, alors il s'y collait... Parfois certaines personnes venaient lui apporter un coup de main, et c'était pas désagréable ; plus parce qu'il supportait assez mal la solitude que parce qu'ils l'aidaient vraiment cela dit. Surtout depuis quelques jours, où Auraleen le fuyait comme la peste. C'était sa faute, entièrement sa faute, il le savait, mais à vrai dire il le vivait assez mal. Elle avait toujours été là pour lui, même si ce n'était que pour passer du temps ensemble à se prendre la tête pour une énième fois, la jeune femme avait toujours été un sorte d'exutoire pour lui. L'exutoire de toute cette merde qui leur arrivait, elle était celle qui lui permettait de sortir la tête de l'eau, et de se forcer à se lever tous les matins. Histoire de dire qu'on ne baissait pas les bras, pas encore tout du moins. « Aïe ! Bordel. » Il venait de se cogner en sortant de sous la jeep qu'il réparait. Il se releva en portant la main à son front, pour découvrir peu après un peu de sang sur sa paume. Rien n'allait comme il le voulait depuis quelques temps.

Agacé, il se décida à aller prendre une douche, enfin. Il n'arriverait certainement pas à nettoyer tout à fait ses mains et ses avant-bras, la graisse noire s'étant comme imprégnée dans sa peau, mais au moins il se délasserait quelque peu de sa fatigue et du gros de la saleté. Au moins, la jeep serait prête pour le prochain raid... jusqu'à sa prochaine panne. Il attrapa sa serviette qu'il posa négligemment sur son épaule, et se dirigea vers les douches communes. Ses pieds faisaient s'envoler la poussière sur son chemin, qui stagnait ensuite dans l'air chaud. Même le camp était un lieu où la vie semblait s'être arrêtée désormais. Ce fut d'une humeur morne qu'il entra dans le bâtiment frais, s'engageant dans un couloir, avant de franchir la porte qui le mènerait aux douches. Perdu dans ses pensées, il crû avoir une crise cardiaque lorsque ses pieds furent fauchés et qu'il se retrouva allongé par terre, le souffle coupé par la chute. Alors qu'il s'attendait à voir un zombie lui sauter dessus, ce fut une toute autre vision qui lui apparut. Celle d'une jeune femme, entourée d'une simple serviette, aussi belle que farouche. Et lorsqu'il reconnut Auraleen, il en eut une fois de plus le souffle coupé. Il mit longtemps à analyser les quelques mots qu'elle lui adressa, et sans qu'il ne put s'en empêcher, le fait qu'elle se soit trompé de porte le fit rire. Mais ce n'était pas un rire moqueur, c'était juste que c'était... tellement Auraleen.

Sans qu'il ne puisse s'en empêcher, son regard remonta le long du corps de la petite brune, s'attardant quelque peu sur le haut de sa cuisse, ainsi que ses épaules découvertes. Il détourna cependant le regard, espérant qu'elle n'avait pas remarqué son regard si... impudique. Elle sembla alors reprendre contenance, et elle se releva prestement, comme si le corps d'Alexander l'avait brûlé. Il en fut quelque peu vexé mais son égo de mâle s'en remettrait très rapidement. Puis, encore une fois, elle tenta de partir, cela en devenait presque une habitude. Une sourde colère monta au creux du ventre du jeune homme. Il se releva aussi rapidement qu'il le put, et, sans même réfléchir, s'élança vers elle pour lui agripper le poignet, la stoppant dans sa fuite. « Tu vas continuer à me fuir longtemps comme ça ? » Certes, ce n'était peut être pas forcément le moment idéal, mais il ne supportait plus cette situation. Il avait l'impression de la perdre peu à peu, et ça le rendait malade. « Putain mais j'ai besoin de toi moi ! » Oui, pour ne pas péter un câble ici, il avait besoin de sa présence, il avait besoin de la voir tous les jours, même s'ils ne se disaient pas grand chose. Car il n'avait plus personne d'autre, voilà tout. Afin de l'empêcher de continuer dans sa fuite, il vint se placer entre elle et la porte de sortie, plantant son regard dans celui, vibrant, de la jeune femme.

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(ALEXANDER) it sounded right. _
MessageSujet: Re: (ALEXANDER) it sounded right.   (ALEXANDER) it sounded right. EmptyDim 13 Mai - 16:28

Le rire d'Alexander s'élève dans la pièce carrelée et résonne un long moment suite à mes paroles. Je baisse lentement la main qui tient le poignard et je me redresse, le dos bien droit, sans pour autant le lâcher du regard. Ce n'est que maintenant que je me rends compte qu'il m'a manqué à un point que je n'aurais sans doute jamais cru possible jusqu'à maintenant. Je me rends également compte que mon cœur bat beaucoup trop vite et que mon souffle s'est accéléré sous la poussée d'adrénaline. La situation est d'un comique presque étonnant. Je suis quasiment nue, assise à califourchon sur un homme encore habillé, un poignard à la main et les cheveux assez trempés pour me coller au corps. La scène doit être terrible. Pourtant, quand l'information se fraie un chemin dans mon esprit, je sens mes joues me brûler assez pour y faire cuire des œufs et je me relève avec une certaine précipitation. Pourtant je ne suis pas spécialement pudique. Je ne trouve pas mon corps spécialement beau mais j'ai appris à le traiter avec un certain respect depuis que j'ai quitté la maison familiale, depuis que les coups quotidiens se sont arrêtés. Ca ne me gêne pas plus que ça de me trimballer à poil devant tout le monde. Mais là, dans la situation présente... C'est Alexander et la position qu'on arborait était des plus ambiguës. Je secoue la tête et annonce mon intention de partir après avoir récupéré mes vêtements que je garde pressés d'une main contre ma poitrine.

Trop tard. Sa main se referme sur mon poignet. Elle est implacable, ses doigts sont sévèrement verrouillés et je ne réussirais qu'à me faire mal en essayant de me dégager. « Tu vas continuer à me fuir longtemps comme ça ? » Je ne réponds pas. Les joues cuisantes, je garde la tête soigneusement baissée sur mes pieds nus et je déglutis nerveusement. Le fait est que je ne sais plus comment je dois me comporter avec lui depuis cet après-midi où je l'ai embrassé, lui avouant de ce fait mes sentiments pour lui. Mon cœur rate un battement, sa prise se fait plus forte sur ma peau. « Putain mais j'ai besoin de toi moi ! » Il me lâche, il va se placer entre la porte et moi, le menton fièrement relevé et le regard flamboyant d'indignation. Je lui renvoie un regard noir qui veut tout dire de ce que je pense de cet enfermement forcé. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Tu sais parfaitement que je ne te considère plus comme un simple ami mais le problème c'est que moi je ne sais pas ce que TU penses de MOI, il est là, le problème que j'ai et qui me pousse à fuir ! »

Je soutiens son regard un moment, puis je boitille jusqu'à un banc sur lequel je laisse retomber mes affaires. Je ne veux pas être rejetée, pas encore une fois. Sans trop me préoccuper de s'il me regarde ou non, je laisse glisser la serviette au sol, tout en lui tournant soigneusement le dos. La lumière blafarde des néons soulignent les reliefs de mon dos couturé de cicatrices de brûlures et d'entailles dues aux coups que j'ai repris. De la nuque jusqu'au creux des reins, en passant par les épaules et les côtes, on dirait que ma peau a été recousue par une couturière complètement cinglée. « Je voulais pas te faire de mal. Vraiment. C'est juste... Merde. » Je soupire et enfile mon shorty. J'ai toujours été particulièrement nulle pour parler de ce que je ressens exactement, je déteste ça en plus. « Ca m'a fait mal que tu me repousses comme ça. Imagine un peu le tableau, t'embrasses la nana dont t'es raide amoureux, pendant une petite minute elle te rend ton baiser, elle te fait espérer quelque chose, et au bout de cette minute elle te repousse et elle se recule comme si elle venait de rouler une pelle à... je sais pas, moi, à un espèce de truc gélatineux absolument dégueu. »

Je fais volte-face sans prêter grande attention à ma poitrine nue et j'écarte largement les bras avec un sourire sans joie. « Tadaaaam ! Tu as la situation actuelle d'Auraleen Willock. Si on considère que je suis à ta place et que c'est toi dans le rôle de la personne dont je suis raide. » Avec un nouveau soupir, je finis par croiser les bras sous mes seins découverts, les remontant légèrement au passage, sans que je le remarque. « Je ne voulais pas être blessée. Pas encore une fois. J'ai mon quota rempli pour trois vies complètes niveau douleur, je crois. »
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(ALEXANDER) it sounded right. _
MessageSujet: Re: (ALEXANDER) it sounded right.   (ALEXANDER) it sounded right. EmptyDim 13 Mai - 17:24


Droit comme un piquet face à Auraleen, Alexander attendait qu'elle dise quelque chose. N'importe quoi. Mais pour tout dire il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui répondit, l'air presque aussi énervé que lui... Si ce n'était plus énervée même. Il en resta muet une nouvelle fois, un air neutre sur le visage. Le lieu donnait à la scène quelque chose de comique, comme s'il était tout à fait improbable que l'on puisse "régler ses comptes" dans des douches communes. Bon, ce n'était certes pas le premier endroit qui vous viendrait à l'esprit pour ce genre de choses, mais au final c'était un lieu isolé comme un autre, cela conviendrait parfaitement. Alexander se racla la gorge. « Tu sais que je tiens à toi. Ou t'es complètement aveugle. » Lui dit-il d'une voix plus dure qu'il ne l'aurait aimé. Lui non plus n'avait jamais aimé parler de ses sentiments, d'autant plus qu'il ne savait jamais choisir les bons mots. Quant à choisir ceux qui qualifieraient ce qu'il ressentait pour Auraleen, il en était tout simplement incapable. Tout ce qu'il savait, c'est qu'ayant Emilie en permanence dans le crâne, il ne pouvait certainement pas faire miroiter quoi que ce soit à la petite brune. Il la regarda d'un air presque désespéré, espérant qu'elle ne lui demande pas d'être plus précis. Elle soutint son regard un instant, puis s'éloigna vers un banc.

Surpris par son geste, Alexander ne détourna même pas les yeux lorsqu'elle fit glisser la serviette le long de son corps. Il laissa son regard vagabonder sur le corps nu et pâle, suivant la courbe de son dos gracieux jusqu'au galbe des fesses. Honteux de son comportement, il leva les yeux pour fixer son regard sur un enchevêtrement de tuyaux qui étaient accrochés au plafond. C'est alors qu'elle reprit la parole, lui adressant les même reproches qu'il se faisaient tous les jours depuis ce fameux moment dans les champs. Il n'en ressentit que plus de honte. Il savait qu'il n'aurait pas dû répondre à son baiser mais il n'avait juste pas pu s'en empêcher. Il faillit s'étrangler lorsqu'elle lui déballa qu'elle avait eu l'impression d'être rejetée comme si elle était "un espèce de truc gélatineux absolument dégueu" comme le disait si bien. Elle était si loin du compte que c'en serait presque comique si la situation n'avait pas dérapé à ce point.

Alexander plongea son regard dans celui d'Auraleen lorsqu'elle se retourna brusquement. Il essayait tant qu'il pouvait d'ignorer sa nudité, et croyez-le, c'était vraiment très difficile. Il restait un homme après tout, dans n'importe quelle situation, de la plus triste à la plus comique en passant par la plus dangereuse, il était capable de penser au sexe. Il se mordilla l'intérieur de la joue afin de rester concentré. Il réagit alors à ce qui l'avait tant choqué, et lui dit : « Si je t'ai repoussé c'est parce que je veux pas te faire de mal, justement. » Ouais, pas très convainquant. Pourtant il disait la pure vérité. « Je sais que j'aurais dû le faire dès le début, j'avoue j'ai merdé à ce moment-là. » Il soupira bruyamment. Ça faisait des jours qu'il se faisait la morale par rapport à ça. Il avait été si faible. Et présentement, Auraleen ne l'aidait absolument pas, debout devant lui, à moitié nue. Tout d'abord parce que ça le désarçonnait complètement, ensuite parce que ses instincts de mâle revenaient à la surface au galop. Il se concentrait du plus fort qu'il pouvait afin de continuer de la regarder dans les yeux, mais se décida à regarder de nouveau au dessus d'elle. C'était plus sûr.



Dernière édition par Alexander Blackburn le Dim 13 Mai - 20:13, édité 1 fois
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(ALEXANDER) it sounded right. _
MessageSujet: Re: (ALEXANDER) it sounded right.   (ALEXANDER) it sounded right. EmptyDim 13 Mai - 18:15

« Je tiens à toi. » Je ne peux pas m'empêcher de lâcher un ricanement particulièrement sonore à cause de l'écho qui règne dans la salle de bains. « Je tiens à toi. Je tiens à toi ! Tu parles d'une clarté et d'une précision ! » Ma voix est amère, trop amère, elle claque dans la pièce entre nous. Je l'observe encore un long moment avant de me détourner pour rejoindre un banc. Rapidement, je me retrouve nue sous son regard, je sais qu'il me détaille, c'est comme des milliers de picotements sur ma peau qui partent de ma nuque et descendent jusqu'en haut de ma cuisse, juste sous la courbe de mes fesses. Ca ne me réconforte pas plus que ça. Il m'observe, il me détaille du regard, et alors ? Qu'est-ce que ça peut bien faire ? Ca ne veut rien dire. Tous les mecs sont attirés par n'importe quelle femme du moment qu'ils peuvent tirer leur coup. Je suppose qu'Alexander n'est pas différent. Non, en fait, je suis sûre qu'il n'est pas différent. On est colocataires, et il est plus que fréquent que j'entende des gémissements féminins s'échapper de sa chambre. En fait, c'est à cause de ça que je me suis rendue compte de ce que je ressens pour lui. J'ai toujours été jalouse d'entendre ces filles. J'ai toujours rêvé d'être à leur place, entre les bras d'Alexander, de sentir ses mains sur ma peau. Une boule acide me remonte dans la gorge, j'essaie de la refouler au mieux. Je refuse de pleurer. Je ne peux plus pleurer. Je n'ai pas le droit.

Finalement, je me retourne face à lui pour lui exposer les faits en quelques phrases simples, jetées de cette même voix sèche que j'ai déjà utilisée précédemment. J'écarte largement les bras, exposant sans aucune pudeur ma glorieuse nudité aux regards inquisiteurs. Je n'ai plus rien à cacher. Je n'ai plus rien du tout, de toute manière. Plus de famille, presque plus d'amis, si peu de possessions. Je n'ai plus que ce corps qui est le mien, là, comme ça, sans artifices, atrocement blanc sous la lumière des néons collés au plafond. « Si je t'ai repoussé c'est parce que je veux pas te faire du mal, justement. » Je lève les yeux au ciel avec un sourire ironique. Ne pas me faire de mal. Il doit se foutre de ma gueule, c'est pas possible, vraiment. « Je sais que j'aurais dû te repousser dès le début, j'avoue j'ai merdé à ce moment-là. » Je réponds à ce moment. Mais cette fois, mon ton est amer. Désespéré. « Si tu ne voulais pas me faire de mal, il ne fallait pas me repousser du tout. » Je ferme les yeux un instant. C'est toujours douloureux. La glace est douloureuse dans ma poitrine. J'ai l'impression que ma chair est en train de s'ouvrir sous un scalpel, sans anesthésie.

Il n'ose pas me regarder. Ses yeux se perdent quelque part au-dessus de ma tête et j'en profite pour me rapprocher silencieusement de lui, avec cette agilité qui m'a toujours caractérisée. J'ai toujours été souple, plus que la moyenne, mais très vite je me retrouve à quelques centimètres de lui et je frôle son torse du bout des doigts au travers de son haut. « Pourquoi pas moi ? » je murmure. Ma voix est tremblante. J'ai besoin de comprendre, il faut qu'il me dise pourquoi toutes mes chances avec lui sont perdues d'avance. « Qu'est-ce que j'ai de moins que les autres ? Je ne suis pas jolie, c'est ça ? Ou alors mon caractère ne te convient pas ? » Ah. Non. Évidemment. Un sourire sans joie étire mes lèvres. Je suis définitivement idiote. « Ou alors tu as la tête pleine de quelqu'un. Tu la vois partout, tu penses toujours à elle, tu ne peux pas t'en empêcher, c'est ça ? » Je soupire et retourne vers mes vêtements pour enfiler mon soutien-gorge. Il serait temps que je tourne la page.

Impossible.
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(ALEXANDER) it sounded right. _
MessageSujet: Re: (ALEXANDER) it sounded right.   (ALEXANDER) it sounded right. EmptyDim 13 Mai - 20:11


C'était évident qu'elle n'allait pas se contenter de son "je tiens à toi" et l'amertume dans sa voix le fit grimacer. Heureusement pour lui elle ne lui en demanda pas plus. Peut être avait-elle comprit que lui-même était dans l'incapacité de comprendre ce qu'elle représentait exactement. Et lorsqu'elle lui répondit que s'il n'avait pas voulu lui faire de mal il aurait tout simplement dû ne pas la rejeter, Alexander baissa la tête. Dans un sens c'est ce qu'il aurait aimé faire ; ne pas la rejeter et pouvoir s'oublier, avec elle. Mais ç'aurait été lui mentir dans un sens. Il se refusait d'être de ce genre de salauds qui utilisaient les personnes comme bon leur voulait sans se préoccuper de leurs sentiments. Car avec ces filles avec qui il lui arrivait de passer ses nuits, tout était déjà posé clairement : c'était juste physique, et rien de plus. Même si l'expérience venait à se répéter, d'un côté comme de l'autre il n'était pas question que les sentiments s'en mêlent. Certains, à Brazoria, oubliaient la merde dans laquelle ils se trouvaient grâce à une petite pilule, un joint, ou encore en se prenant une cuite. Lui c'était comme ça qu'il s'évadait : avec le sexe. Il n'en n'était pas spécialement fier, loin de là. Mais il avait appris depuis longtemps que ce n'était pas forcément synonyme de sentiments, et que lorsque les deux se mêlaient, ça pouvait donner un bon gros bordel.

Voilà pourquoi il ne s'imaginait même pas aborder ce genre de relations avec les personnes auxquelles il tenait réellement. Comme Auraleen par exemple. Il avait à peine remarqué qu'elle s'était rapprochée de lui, et il sursauta légèrement lorsqu'il entendit sa voix tout près. Il baissa les yeux sur elle, et le contact de sa paume sur son torse à travers le tissu fin de son tee-shirt le fit frissonner. Ses questions continuaient de lui vriller les entrailles. Elle avait tout faux. Complètement, entièrement faux. Elle était magnifique, et dans d'autres circonstances, Alexander en serait tombé follement amoureux. Mais comment le lui faire comprendre ? Le lui dire ? Le jeune homme n'avait jamais été doué avec les mots. La preuve, en ce moment même, ceux-ci lui échappaient désespérément. « Comment peux-tu dire ça ? » Souffla t-il. « Nan mais regarde-toi... » Ce fut les seules choses qu'il réussit à dire, du bout des lèvres, comme si cela lui avait demandé des efforts surhumains. Et effectivement si elle pouvait se regarder avec ses yeux à lui, peut être qu'elle comprendrait ? Mais encore une fois, Alexander se contenta de ne dire les choses qu'à moitié, trop coincé, renfermé et maladroit pour s'expliquer clairement.

Lorsqu'elle lui demanda s'il y avait quelqu'un à qui il pensait continuellement, il s'arrêta de respirer pendant quelques instants. Elle savait pour Emilie, c'était évident. Même lorsqu'ils étaient dans les champs, elle lui avait parlé d'elle. Mais pour Alexander, c'était tout simplement impossible de se l'admettre. Pourtant il avait l'impression qu'il devait à Auraleen de lui répondre franchement. Allait-il enfin le faire ? Non, il en était tout bonnement incapable. « Je suis désolé. » Furent les seuls mots qu'il réussit à dire. Et il baissa la tête, fixant le bout de ses souliers comme un écolier qui se retrouvait prit en faute. Elle s'éloigna alors de nouveau vers le banc sur lequel ses vêtements reposaient. Après de longues secondes de silence, il releva enfin la tête, décidé à s'exprimer. « J'suis peut-être égoïste mais je veux juste te retrouver. Que ce soit comme avant. Que ce soit toi et moi quoi. » Mais au moment même où il prononça ces mots, il eut la désagréable l'impression que la réponse de la jeune femme allait être négative, et sa gorge se serra.

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(ALEXANDER) it sounded right. _
MessageSujet: Re: (ALEXANDER) it sounded right.   (ALEXANDER) it sounded right. EmptyLun 14 Mai - 10:48

Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi faire, quoi dire pour qu'il me regarde comme une personne à aimer et non pas comme la petite brune avec qui il aime s'engueuler. L'espoir me file entre les doigts, se délite au fil des secondes qui s'égrènent sur le tic-tac trop régulier de la montre à son poignet. Dieu est mort on affirmé certains, il a entraîné l'espoir qui m'animait dans sa chute et, sans tout ça, à quoi bon rester en vie ? C'est sans espoir. Ca l'a toujours été. « Comment peux-tu dire ça ? Nan mais regarde-toi... »L'amertume revient. Il n'y a plus rien à voir. Je m'écarte, je m'éloigne, j'ai l'impression d'avoir un abîme sans fond dans la poitrine, un trou noir qui engloutit peu à peu tout mon être. « C'est inutile. Il n'y a rien. » Je lâche un petit reniflement ironique. Je me fais pitié à m'accrocher comme ça à une relation amoureuse fantoche, qui n'a jamais existé et qui n'existera jamais. Je perds tout. Tout me file entre les doigts et ça me laisse complètement vidée. « Il n'y a plus rien. Dieu est mort, et l'espoir avec. » Je finis de me rhabiller lentement. J'ai l'impression que chacun de mes membres pèse plus lourd qu'un bloc de béton armé. Je suis fatiguée de vivre. La mort serait plus acceptable.

« Je suis désolé. » Ses mots m'écorchent les oreilles et le cœur. Je boucle la ceinture qui tient mon jean sur mes hanches et je me retourne pour lui faire face, les bras croisés sous ma poitrine. Tenir droite. Il faut que je tienne droite face à lui. Aussi raide que du fer. Je le toise pendant qu'il contemple ses chaussures comme un gosse qui a fait une bêtise. Il finit par relever la tête. « J'suis peut-être égoïste mais je veux juste te retrouver. Que ce soit comme avant. Que ce soit toi et moi quoi. » Mon regard durcit, se transforme en glace – couleur verte, certes, mais de la glace quand même. Comment peut-il juste oser réclamer ça ? Comme avant ? Comment notre situation peut-elle revenir au point de départ ? Est-ce qu'il a conscience de l'absurdité de son exigence ? « Tu es égoïste, Alexander Blackburn. » Ma voix frôle le zéro absolu. Dans tout ça, il ne pense qu'à lui. Retrouver sa jolie petite conscience tranquille par rapport à moi, même si c'est dû à un foutu mensonge. Et moi ? Je dois continuer à souffrir ? A l'aimer en silence ? A l'observer de loin, à espérer qu'un jour il se tourne vers moi pour m'embrasser, pour me dire « je t'aime », tout en sachant pertinemment que ça n'arrivera jamais ?

Mon énergie est drainée. Mes épaules retombent brutalement, elles se courbent sous le poids de trop de sentiments conflictuels, de trop de non-dits. Je dois ressembler à une fille usée par la vie malgré mon âge trop jeune, et c'est pendant cet instant de faiblesse que je me rends compte avec une acuité douloureuse d'une chose. Une petite chose stupide, toute simple, et pourtant. « Personne ne m'a jamais dit je t'aime. Même pas ma mère. » je souffle pour moi-même. Et voilà. C'est fini. Je passe une main sur mon visage lentement, la salive que je déglutis a du mal à passer dans ma gorge. Avec un soupir, je récupère les compresses et la bande que je dois ramener à notre infirmerie improvisée. « Va prendre ta douche. Je t'attends dehors. » Ma voix n'a pas d'intonation particulière, elle est juste le reflet déformé de la façon dont mon cœur saigne. Sans attendre, je sors, la porte claque derrière moi. Le soleil menace de m'éblouir. Et ce n'est qu'une fois avec des murs solides entre nous que je me décide à m'effondrer, littéralement. Je me laisse lourdement tomber sur le trottoir, je me recroqueville sur moi-même et, le regard perdu dans le vide, je laisse les larmes couler.

Tenir droite. Ca n'a aucun sens.
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(ALEXANDER) it sounded right. _
MessageSujet: Re: (ALEXANDER) it sounded right.   (ALEXANDER) it sounded right. EmptyLun 14 Mai - 12:48


« C'est inutile. Il n'y a rien. » Alexander ne comprit pas cette phrase. De quoi parlait-elle ? D'elle-même ? De son corps ? Décidément, le jeune homme était une véritable calamité en psychologie féminine ; non seulement il n'arrivait pas à communiquer, mais en plus lorsqu'elles le faisaient pour deux, il ne comprenait pas un traitre mot de ce qu'elles racontaient. Une moue d'incompréhension et d'embarras se dessina sur son visage tandis qu'il continuait de se creuser le crâne... en vain. « Tu es belle, c'est tout. » Ces mots lui avaient échappé, car pour sûr que si son cerveau avait eu le temps de les analyser, il leur aurait tout simplement apposé sa barrière de censure liée aux choses trop personnelles, trop délicates, trop vraies. À peine les eut-il lui même entendu qu'il s'inquiéta de la réaction d'Auraleen. Allait-elle s'énerver contre lui ? Elle ajouta alors quelque chose sur l'espoir étant mort, que Dieu était mort. Les yeux d'Alexander se posèrent sur la jeune femme tandis qu'elle revêtait ses habits. « Il n'y a jamais eu de Dieu Auraleen. » Étrange moment, étrange endroit pour parler de métaphysique. Mais cela n'avait plus d'importance car dans un sens Alexander était complètement d'accord avec la petite brune. Lui non plus n'avait plus aucun espoir à vrai dire. Il ne se levait chaque jour que parce qu'il le devait, mais il doutait qu'un jour l'humanité redevienne ce qu'elle fut. Glorieuse, maîtresse du Monde.

Elle lui concéda qu'il avait complètement raison. Oui, il était égoïste, et sa gorge s'en resserra qu'un peu plus. Elle ne lui avait pas vraiment répondu, elle ne lui avait aucunement dit qu'ils pourraient se retrouver comme avant, mais il avait bien compris que pour elle il n'en n'était pas question. Il aurait vraiment aimé capable de lui dire je t'aime. Oui, ça aurait été son plus grand bonheur que d'être le premier à le lui dire, et même si c'était vrai, il ne pouvait pas se le permettre car l'amour qu'il lui portait n'était pas le même que celui qu'Auraleen avait pour lui. Il était moins complet, moins pur certainement ; elle méritait que quelqu'un l'aime assez pour pouvoir tout envoyer balader, comme envoyer balader cet amour stérile pour l'ex-petite-amie de son frère par exemple. Alexander eut envie de lui répondre qu'un jour quelqu'un le lui dirait, mais comment lui promettre ce genre de choses alors qu'ils pouvaient tous crever demain ? Il se contenta donc une fois de plus de baisser la tête, et d'aller prendre sa douche, comme elle lui avait dit de faire.

Une fois seul, il se déshabilla près d'un banc afin de poser ses vêtements dessus, et se dirigea ensuite vers les douches. Il tourna le robinet d'eau froide, puis celui d'eau chaude, appréciant rapidement les bienfaits d'une douche tiède. L'eau qui coulait sur son corps emportait avec elle bien des soucis, mais Auraleen restait au centre des pensées d'Alexander. Oui, il était définitivement égoïste. Qui était-il pour lui demander de passer outre ses sentiments ? Lui-même savait ce que ce c'était que de voir l'être aimé hors de sa portée, il ne savait que trop bien à quel point cela pouvait faire souffrir. Il se devait d'essayer d'apaiser son fardeau. Même s'il avait un besoin presque vital d'elle, il devait accepter qu'elle s'éloigne. Debout ainsi sous la douche, le jeune homme prit sa décision, et même s'il savait que c'était ce qu'il fallait faire, il n'en ressentait pas moins une boule dans la gorge et dans le ventre. Après s'être savonné et rincé, il sortit de la douche, s'essuya avec sa serviette, l'esprit ailleurs, puis enfila de nouveau son jean, gardant sur son épaule son tee-shirt et sa serviette humide. De l'eau gouttait de ses cheveux en batailles sur sa peau nue, le rafraichissant agréablement, et il sortit de la vaste pièce, déterminé. Il vint alors se planter devant la jeune femme, et lui dit : « Okay, si c'est ce que tu veux, je m'éloignerais de toi. » La boule dans sa gorge était plus présente que jamais, et il fixait le haut de la tête de la petite brune plutôt que ses yeux afin de se donner le courage de rester sur sa décision.

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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) it sounded right.   (ALEXANDER) it sounded right. EmptyLun 14 Mai - 19:11

La vie est devenue absurde. Mes larmes sont sèches désormais, je crois que j'ai trop pleuré ces derniers jours. A cause de lui. Mes yeux m'irritent désagréablement et ma tête me fait mal, mais peu importe. Je déglutis au bout d'un moment et je me remets lentement sur mes pieds pour lever la tête vers le ciel, laisser le soleil caresser les arêtes de mon visage et faire mine d'effacer les marques laissées sur ma peau. Les coups de mon père. Le manque de sommeil. Le manque de nourriture. Je suis fatiguée. J'ai envie de dormir, mais je ne peux pas. Je ne veux pas cauchemarder, comme je le fais presque toutes les nuits. Je manque de sommeil, mon corps me le fait dangereusement savoir. Je suis à moitié endormie quand Alexander sort des douches, tout juste vêtu de son jean. Je lui renvoie un regard vitreux. Je l'observe avec le peu de concentration qui me reste. J'ai juste envie d'aller me coucher, je ne peux pas, bordel, je ne peux pas. Je passe une main sur mon visage avec un long soupir. Il n'ose pas me regarder. Il a les yeux perdus au-dessus de ma tête, encore une fois. Le dessus de ma tête, mes cheveux emmêlés et encore humides, mais ils retombent en un rideau soyeux sur mes épaules. La migraine me vrille la tempe, j'ai du mal à saisir les paroles qu'il m'adresse. « Okay, si c'est ce que tu veux, je m'éloignerais de toi. » Silence. Je relève les yeux vers son visage, toute envie de dormir envolée. L'adrénaline gonfle mes veines en même temps que la colère. Je franchis les quelques mètres qui nous séparent en une grande enjambée.

Le bruit de la gifle que je lui administre résonne dans la rue.

La main encore levée, douloureuse, je le fixe sans ciller. Je suis furieuse et ça se lit sur mon visage. Je serre un instant le poing avant de laisser mon bras retomber le long de mon corps. « T'es complètement con ! Qu'est-ce que t'as dans le crâne, hein ? Du plomb ou du vent ? » Je hurle comme une dératée, sans me soucier des éventuels regards qu'on peut porter sur moi. Je hurle, comme avant, sauf que cette fois ma fureur est bien réelle. « C'est hors de question ! T'es un putain d'égoïste, Blackburn, mais le problème c'est que je suis incapable de me passer de toi dans ma vie ! C'est stupide, c'est complètement masochiste, MAIS C'EST COMME CA ! » J'ai un hoquet, je m'étrangle à moitié en avalant ma salive et je me mets à tousser comme une dératée, la tête tournée sur le côté. Je suis en train de m'arracher la gorge, mais la douleur physique m'aère la tête et m'empêche de trop penser. C'est avec une voix cassée que je poursuis ma tirade. « C'est pas ce que je veux. Tu sais ce que je veux mais ça sera jamais possible alors je me contente de ce que je peux avoir. C'est mieux que rien du tout, hein ? J'ai appris à me contenter du peu que j'ai. Je ne suis pas complètement heureuse. Mais je ne suis pas complètement malheureuse non plus. » Haussement d'épaules. La fatigue revient et m'enveloppe de son atmosphère cotonneuse.

Avec un soupir, je finis par appuyer mon front contre son épaule. Je suis en train de me demander si je n'ai pas de la fièvre. Le sang bat douloureusement à mes tempes et m'assomme encore plus. Fermer les yeux et dormir... « Désolée pour la gifle. » je marmonne vaguement, les paupières lourdes. Je cligne un moment des yeux et je finis par les fermer complètement. L'obscurité me fait du bien, elle est belle. J'ai envie de dormir...
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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) it sounded right.   (ALEXANDER) it sounded right. EmptyMar 15 Mai - 13:05


Alexander s'attendait à absolument tout, sauf à cette magistrale claque qu'Auraleen venait de lui asséner. Trop déboussolé pour faire quoi que soit, il ne porta même pas la main à sa joue alors que celle-ci le brûlait déjà à peine quelques dixièmes de secondes après que la main de la petite brune ne l'ai quitté. Lui qui pensait avoir dit ce qu'elle désirait entendre, lui qui pensait cette fois-ci avoir tu son égoïsme pour n'agir que pour le bien de la jeune femme, il ne comprenait décidément absolument, complètement et définitivement rien aux femmes. Il ne remarqua même pas que des gens avaient tourné leurs regards vers eux, et de toutes manières il n'en n'avait strictement rien à faire. « Mais qu'est ce que j'ai fait encore ? » Demanda t-il en fronçant les sourcils. Les traits d'Auraleen s'étaient transformés pour devenir presque féroces. Alexander ne l'avait jamais vu autant en colère, et pourtant il n'avait jamais eu autant l'impression de l'avoir si peu mérité. Elle explosa alors, lui lançant des insultes au visage. Le jeune homme resta cependant de marbre, et elle lui expliqua alors la raison de sa colère. Ouais, ben si elle ne pouvait pas se passer de lui dans sa vie, comment cela se faisait-il qu'elle puisse être aussi violente avec lui ? « T'as qu'à me dire ce que tu veux que je fasse à la fin, et je l'ferais ! »Lui répondit-il presque en criant, de mauvaise humeur.

Il ne put cependant empêcher un nouveau soupir de s'échapper d'entre ses lèvres lorsqu'elle lui dit qu'elle n'était pas complètement heureuse, mais pas complètement malheureuse non plus. Il baissa à nouveau la tête, se sentant terriblement fautif. Il aurait tant aimé pouvoir y remédier. Pouvoir la rendre heureuse, mais il ne pouvait pas, et ça le rendait en même temps triste et coupable. Il avait l'impression d'être son tortionnaire à son insu. Voilà pourquoi il lui avait proposé de s'éloigner. Mais si elle ne le voulait pas... Une brise de vent secoua les mèches encore mouillé de ses cheveux, et Auraleen vint apposer son front contre son épaule. Alexander l'entoura des ses bras pour la serrer doucement contre lui, espérant que cette fois-ci elle se laisserait faire. Sentir son corps contre lui était d'un tel réconfort. Encore plus après qu'elle l'ai évité pendant des jours.Sa main droite vint se glisser sur la nuque féminine tandis que son pouce s'aventurait le long de la ligne de sa mâchoire. Lorsqu'elle s'excusa de l'avoir giflé, il lui répondit d'un léger grognement, avant d'ajouter : « Faudrait pas que ça arrive trop souvent quand même... » Son ton était légèrement accusateur, mais un sourire s'était dessiné sur ses lèvres.

Tout était paisible autour d'eux. La vie semblait avoir reprit son cours normal, même si tout un chacun savait que cela n'était guère le cas. À Brazoria pourtant il pouvait leur arriver d'oublier tous leurs soucis. Oui, le camp avait parfois l'apparence d'un véritable havre de paix. Parfois seulement, car il n'était pas rare d'entendre au loin des disputes, ou même des coups de feux qui ne présageaient rien de bon. Dire que bientôt il devrait repartir en mission, risquer à nouveau sa vie. Mais c'était inévitable. Et toutes manières il ne pouvait pas passer son temps à se tourner les pouces ici, ou à réparer éternellement des voitures. Alexander baissa à nouveau la tête vers Auraleen, et un sourire amusé vint se glisser au coin de ses lèvres. « On dirait que t'aurais bien besoin d'un peu de repos. » Il ne savait que trop bien que la jolie brune avait énormément de mal à dormir la nuit, souvent réveillée par des cauchemars. Lui avait la chance de dormir du sommeil du juste. Oui, il avait la chance que ses cauchemars se cantonnent à son quotidien et qu'ils ne s'insinuent pas dans ses rêves.

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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) it sounded right.   (ALEXANDER) it sounded right. EmptyMar 15 Mai - 17:57

Le monde tourne de nouveau rond, ou presque si on excepte cette histoire d'apocalypse. Et voilà. On est réconciliés. Même si, comme d'habitude, ça s'est passé dans les cris. De toute façon, je n'aurais jamais pu rester éloignée de lui. J'en suis incapable. Je n'ai absolument aucune volonté. Pourtant je sais que ça me ferait du bien, ça me permettrait de l'oublier, d'essayer de refaire ma vie et de repartir du bon pied. Je n'ai absolument aucune volonté. Sinon, je ne serais pas à cet instant avec le front appuyé contre son épaule, à respirer son odeur et écouter les battements de son cœur que je sens se calmer sous sa peau après son éclat de colère. « T'as qu'à me dire ce que tu veux que je fasse. » Ce que je veux qu'il fasse ? Il le sait parfaitement. J'ai envie qu'il m'aime. Aussi désespérément et violemment que moi je l'aime, mais c'est impossible, je le sais. Alors je prends le temps de soigneusement clouer le cercueil dédié à mon amour pour lui. Ses bras glissent autour de mes épaules dans une étreinte purement fraternelle, sa main caresse ma nuque découverte, l'autre vient suivre l'arête trop marquée de ma mâchoire. Le dernier clou s'enfonce avec un bruit de verre brisé et un pincement au creux de mon ventre. « Faudrait pas que ça arrive trop souvent quand même... » Je me mordille la lèvre. M'excuser une seconde fois ne servirait à rien. Alors je reste silencieuse, à moitié endormie sur son épaule.

« On dirait que t'aurais bien besoin d'un peu de repos. » « Je n'y arrive pas. » Je lâche un soupir, je finis par relever la tête en me frottant les yeux nerveusement. Je dois vraiment avoir une tête à faire flipper un zombie lui-même. Je finis par récupérer la serviette qui repose sur son épaule et je me hisse sur la pointe des pieds pour pouvoir lui essuyer les cheveux correctement. « Je cauchemarde toutes les nuits. Le sujet dépend. Parfois, je te vois en train de te faire dévorer par un zombie et je suis incapable de bouger pour te sauver la peau. D'autres fois, je me fais bouffer par un zombie et je suis encore une fois paralysée. D'autres... » Je hausse machinalement les épaules en retombant sagement sur mes pieds, les lèvres pincées. « D'autres fois ce sont des souvenirs. Je revois mon père me frapper. De temps en temps, quand je rouvre les yeux, il est devenu un zombie et il se jette sur moi pour m'avaler toute crue. »

Je reste un moment immobile avant d'oser glisser le dos de ma main le long de sa joue, puis de sa gorge, pour finalement échouer sur son torse, au niveau de son cœur. « Je vais essayer de dormir un peu. » Je repose la serviette sur son épaule bien sagement, les joues roses et, soudainement, je relève la tête pour lui voler un baiser parfaitement chaste, à peine mes lèvres pressées contre les siennes. « Considère ça comme une sorte de baiser d'adieu. » Je lui adresse un petit sourire triste, tapote légèrement son torse du plat de la main et je file sans plus attendre vers le quartier où on habite, la tête baissée sur le goudron qui défile sous mes pas. Le cercueil est cloué, il ne me reste plus qu'à l'enterrer bien au fond de mon cœur et de mon esprit, puis de refermer les portes du jardin à triple tour et tenter d'en oublier le chemin. Je n'ai plus que ça à faire.

Personne ne peut imaginer à quel point c'est dur de renoncer à son premier amour.
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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) it sounded right.   (ALEXANDER) it sounded right. EmptyMar 22 Mai - 18:38


Le cœur d'Alexander le serra très fort lorsqu'il l'entendit lui raconter tous les rêves affreux qu'elle pouvait faire, et à quel point ça l'empêchait de dormir. Il se sentit étrangement coupable de ne pas avoir de cauchemar de dormir chaque nuit comme un enfant bienheureux. Quoique bienheureux était tout de même de trop. Il aurait aimé pouvoir troquer ses nuits contre les siennes, histoire qu'elle puisse se reposer, histoire qu'il puisse enfin faire quelque chose pour elle. Mais non, encore une fois il ne lui servait strictement à rien. Pire que ça, il lui avait fait du mal. Sans le vouloir, certes, mais s'il avait été un peu moins empoté et indécis... Enfin, s'il n'avait pas fait que de la merde pour une fois ! Mais c'était tout lui ça. Incapable de faire la chose juste dès le début, il lui fallait tâtonner, encore et toujours. D'ailleurs, s'il ne s'était pas retenu, il aurait encore fait une gaffe à l'instant même, lui répondant qu'elle devrait dormir avec quelqu'un et que peut être alors ses rêves ne viendraient pas la hanter. Mais étant donné le contexte, cette phrase qui lui semblait si innocente aurait très certainement été mal appréhendée. Heureusement qu'elle ne pouvait pas voir son visage car le rouge monta légèrement aux joues du jeune homme. « J'aurais aimé pouvoir faire quelque chose pour que tu dormes mieux. » Lui dit-il alors, de la tristesse dans la voix.

La main qu'elle fit balader quelques secondes sur sa joue puis sur son torse le fit légèrement frissonner. Avec la douche qu'il venait à peine de prendre, même avec ce temps étouffant, il lui suffisait apparemment de peu pour qu'il ait froid, et il apprécia ce frisson, comme si ça le revigorait. Auraleen lui dit alors qu'elle allait essayer de se reposer un peu, et il acquiesça d'un simple hochement de tête, tout de même légèrement déçu qu'elle s'en aille aussi vite, car même si en réalité cela ne faisait que quelques jours, il avait l'impression q'ils s'étaient "perdus" il y a une éternité. La tête toujours baissée vers elle, il fut surpris du mouvement rapide, et du baiser qu'elle déposa sur ses lèvres. Toujours aussi empoté, il ne réagit même pas, et ne répondit pas non plus alors qu'elle s'en allait. Il avait l'impression de sentir encore ses lèvres sur les siennes alors qu'elle lui tournait déjà le dos. Il passa le bout des doigts pour tenter de toucher ce contact -en vain bien évidemment- et il ne réussit qu'à le faire disparaître. Il ne savait pas pourquoi, mais son cœur était lourd. Il se décida alors à tourner les talons à son tour, et à laisses ses jambes avancer pour lui. Une petite promenade lui ferait du bien, histoire d'apprécier les rares plaisirs simples qui lui restaient. Qui leur restaient à tous, eux, les survivants. Car c'étaient le peu de choses qui leur restaient.
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