BLACK RAIN™
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 (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)

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(ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) _
MessageSujet: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptyVen 11 Mai - 19:17


❝ the road is long, we carry on ❞
« Choose your last words, this is the last time 'cause you and I, we were born to die. » Je pousse un soupir. La voix chaude et grave me berce tout doucement vers le sommeil. Il fait beau et chaud, un grand soleil écrase presque Brazoria de ses rayons étouffants. Une atmosphère qui donne envie de s'endormir. Il y a un vent très léger qui repousse un peu la chaleur, encore heureux. La température doit monter pas loin des trente degrés. Tout le monde est en sueur. Je ne dirais pas non à une bonne douche tiède mais j'ai les membres trop lourds pour oser bouger. J'ai la flemme aussi. J'ai l'impression d'être prise dans une espèce de nasse gluante, quelque chose de sirupeux et écœurant dont je n'arrive pourtant pas à me tirer. J'ai mal à la tête, mais ça ne m'empêche pas de réfléchir. Activement. Trop activement peut-être, mais j'ai toujours eu le cerveau rapide. La chaleur me donne envie de vomir.

Je suis fatiguée. J'ai encore mal dormi, prise dans des cauchemars sans fin. Toujours les mêmes. Toujours le même visage, celui d'Alexander, qui disparaît sous les assauts furieux des morts-vivants et moi, paralysée par la peur, incapable de l'aider. Toujours la même chose. A chaque fois, je finis en larmes et j'essaie d'étouffer au mieux mes sanglots pour n'alerter personne. Ils n'ont pas besoin de savoir. Je n'ai pas besoin de leur pitié, de leurs regards conciliants, de leurs semblants de mots de réconfort. Parfois, dans les cauchemars, mon père s'insinue et je me retrouve dans la peau de la gamine faible et effrayée que j'ai été. Que je suis toujours. Je rouvre les yeux et me redresse en essayant de me pas recracher le peu que j'ai avalé à midi. Je ramène plutôt mes genoux contre ma poitrine et j'y appuie mon menton, le nez bien caché sous le large chapeau qui orne mon crâne. Je suis fatiguée... J'aimerais pouvoir faire une nuit complète, juste une fois...

La voix continue dans mes oreilles. « Don't make me sad, don't make me cry – sometimes love is not enough and the road gets tough, I don't know why... » Ouais, ouais. La boule revient dans ma gorge. Je voulais voir Alexander ce matin, je l'ai surpris en pleine contemplation de l'ex petite amie de son frère, qu'on a ramenée avec nous. Le genre de regard qui ne trompe pas beaucoup sur la nature des sentiments de celui qui le lance, vous voyez un peu le genre ? Un putain de regard énamouré. La nausée revient, persiste. Il n'a d'yeux que pour ce joli et adorable bout de femme. Je suis prête à parier que je n'ai absolument aucune chance avec lui. Aucune. Et le jour où j'en serai sûre... Je suppose qu'il ne me suffira plus qu'à me jeter dans les bras du premier zombie qui passe pour sauver une vie. La mort. Elle semble presque accueillante dans ces circonstances.

Et me voilà sur le talus qui surplombe les champs. Je suis pathétique. Complètement pathétique. J'aurais peut-être mieux fait de crever sous les coups de mon géniteur... Un menton rugueux de barbe se pose soudainement sur mon épaule nue, je sursaute violemment et arrache les écouteurs de mes oreilles. Quand on parle du loup. Alexander se tient devant moi, un sourire moqueur aux lèvres. Il semble de bonne humeur, pour une fois, malheureusement ce n'est pas mon cas. « Putain, t'es complètement con ! J'aurais pu te trouer la peau, foutu couillon de Blackburn de mes couilles inexistantes ! » J'ai les larmes aux yeux. Je ne m'en rends compte que quand la première roule le long de ma joue. La fatigue des dernières nuits blanches, la tension, et cette putain d'histoire sentimentale qui n'a pas vu le jour et ne le verra sans doute jamais font craquer mes nerfs. « Qu'est-ce que tu me veux, hein ? T'es pas capable de passer une journée sans moi comme le grand garçon de vingt-huit ans que t'es censé être ? » J'essaie d'être sèche, je suis juste pitoyable avec mes larmes et ma voix chevrotante. Bordel de merde.


Dernière édition par Auraleen Willock le Dim 13 Mai - 13:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptySam 12 Mai - 0:02

Just be there and we'll be okay.

Une ombre bienveillante surplombait la carcasse d'une voiture, rendant la tôle moins brûlante qu'elle n'aurait put être. Le jeune homme releva la tête tout en s'essuyant le front du dos de sa main. Son travail n'avançait pas franchement rapidement ; la voiture sur laquelle il s'acharnait ne semblait pas en meilleur état que lorsqu'elle était revenue d'un raid quelques jours plus tôt... Quelques pièces lui manquaient, et bien qu'il ai l'esprit bricoleur, cette fois-ci il ne trouvait pas de solution pour arranger ça. Il soupira bruyamment. La frustration du travail inachevé se faisait grandissante, bien qu'il sache que ce n'était pas sa faute. Il referma alors bruyamment le capot, ce geste rageur le libérant quelque peu. Il ne pouvait plus rien faire, alors autant arrêter de se prendre la tête sur un problème insolvable. Peut être demanderait-il à faire partir du prochain raid afin de trouver un garage dans lequel il pourrait dégotter quelques pièces détachées. Il attrapa la bouteille d'eau à ses pieds et s'adossa au vieux 4x4 d'un air désabusé. Lorsqu'il travaillait il arrivait parfois à oublier dans quelle situation il se trouvait, et les évènements des mois passés n'étaient plus qu'un point sombre dans son esprit. Mais dès qu'il s'arrêtait la réalité le frappait de plein fouet. Il avala quelques gorgées d'eau tiède qui ne le désaltérèrent pas autant qu'il l'aurait voulu, s'essuyant la bouche avec son avant-bras plein de cambouis. L'image de son frère aîné lui apparu soudainement alors qu'il fermait les yeux. Lui lorsqu'il était encore en vie, son sourire charmeur aux lèvres, ses mots d'esprit qui faisaient toujours rire tout le monde, et ses boutades enfantines qu'il ne réservait qu'à lui. Un sourire doux se dessina sur les lèvres d'Alexander.

Oui, il préférait de loin se souvenir d'Olliver comme ça que d'avoir en tête la dernière image qu'il avait eu de lui. Sentant qu'il glissait sur la mauvaise pente, le jeune homme se rabroua intérieurement. Ne plus penser à cela. Tout simplement, ne plus penser en fait. Parfois, il aimerait tant pouvoir avoir un interrupteur qui enclencherait ou désenclencherait ses neurones... Ces derniers temps il serait très souvent en mode OFF si vous voulez mon avis. Il releva donc la tête pour plonger son regard droit devant lui, se décidant à se bouger un peu histoire de s'aérer l'esprit. Ce fut sans même s'en rendre compte qu'il se mis à la recherche d'un peu de compagnie, et ses jambes le dirigèrent toutes seules vers les endroits où il savait qu'il pouvait tomber -de manière tout à fait fortuite, entendons-nous bien- sur Auraleen. Le retour au soleil ne lui fit guère plaisir, les rayons puissants agressant ses yeux clairs, la chaleur le faisant rapidement souffrir. Heureusement, une légère brise en provenance des champs sembla se lever. Ce fut donc le chemin qu'il prit. La petite marche lui fut aussitôt profitable, même s'il avait l'impression de ne pas avoir le droit de profiter de quoi que ce soit.

C'était comme ça depuis qu'il avait quitté Dallas, en compagnie d'Auraleen et de la petite-amie d'Olliver. Pardon. De l'ex petite-amie d'Olliver. Lorsque l'un des deux meurt, la relation n'est plus franchement d'actualité non ? D'ailleurs Alexander ne supportait pas trop la compagnie de cette dernière. Elle lui rappelait trop son frère. Elle faisait remonter à la surface la culpabilité qu'il ressentait de ne pas avoir pu le sauver ; il se blâmait pour deux de la mort d'Olliver, et ce même si elle ne lui en voulait absolument pas. Il s'en voulait du fait qu'il avait toujours été amoureux d'elle, et que désormais elle n'avait plus que le mauvais frère à ses côtés. Sa gentillesse et sa patiente avec lui le faisait souffrir. Sa rencontre avec Auraleen avait été certainement la seule chose de positive qui était ressortie de tout ça. Elle arrivait à lui redonner le sourire, même lorsqu'ils se prenaient la tête pour un rien. Comme si ses pensées se matérialisaient, il vit la silhouette de la jeune fille se dessiner dans les hautes herbes, un peu plus loin. Il n'eut pas l'impression d'être particulièrement discret, mais son apparition sembla tout de même faire un choc à la jeune femme, ce qui provoqua un rire moqueur chez Alexander, tout autant que les mots doux qu'elle lui adressa ensuite. « Toujours aussi charmante. Moi aussi je suis content de te voir. » Il remarqua alors les quelques larmes accrochées à ses cils. Il se pencha en avant, et en geste affectueux et doux, il les essuya délicatement du bout du pouce. « Qu'est ce qu'il y a, t'as perdu ton doudou encore ? » Lui demanda t-il alors d'un ton mesquin, en totale opposition avec ce qu'il venait juste de faire. Bien évidemment il savait très bien que ses sentiments n'étaient en aucun cas liés à quelque chose d'aussi futile, et il ne comprenait que trop bien que les soupapes lâchent de temps en temps. Il était dans le même cas. « Voyons, tu sais bien qu'une journée passée sans te casser ces fameuses couilles inexistantes, ce n'est pas une journée complètement remplie pour moi. Et tu devrais m'être reconnaissante, je te donne matière à te distraire. » Lâcha t-il en se laissant tomber sur l'herbe à côté d'elle.

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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptySam 12 Mai - 10:52


❝ all i feel is this cruel wanting ❞
Je n'ai droit qu'à ça la majeure partie du temps. Des moqueries. Même si je sais qu'il ne les pense pas, qu'il n'est pas véritablement sérieux dans ce genre de propos, ça me fait mal quand même. Le rire qu'il me lance stoppe immédiatement mes cris. Je l'observe un long moment, la boule dans ma gorge revient, idem pour ma nausée. Je détourne brutalement la tête quand il essaie d'essuyer mes larmes. Je n'en ai pas besoin. Je n'ai pas besoin de ces petites marques d'attention envers ma personne. Je n'en ai pas besoin, pourtant je les réclame. « Qu'est ce qu'il y a, t'as perdu ton doudou encore ? » Ca me blesse. J'ai la désagréable impression que mon cœur ne fait que saigner quand je suis avec lui. Je lui balance un coup sur le bras, assez violent pour lui laisser un bleu. « Va te faire foutre, Blackburn. » je marmonne entre mes dents, tout en détournant la tête. Je réinstalle un de mes écouteurs sur mon oreille et je relance la machine.

Les premières notes de piano renforcent mon envie de pleurer. Je préfère me mordre la langue jusqu'au sang et m'enfoncer les ongles dans la paume de la main. La douleur est un excellent moyen de garder la tête froide chez moi, je l'ai remarqué il y a longtemps. « Voyons, tu sais bien qu'une journée passée sans te casser ces fameuses couilles inexistantes, ce n'est pas une journée complètement remplie pour moi. Et tu devrais m'être reconnaissante, je te donne matière à te distraire. » Je sens mes épaules se raidir et mon visage se décomposer un peu plus si c'est possible. Mais les larmes ne coulent toujours pas. Je prends une petite inspiration étranglée et je finis par me remettre debout. Malgré tout, ma voix prend le ton glacial qui indique à mes interlocuteurs que je ne suis définitivement pas d'humeur.

« Vois-tu, Blackburn, je ne suis pas uniquement la petite poupée qu'on prend et qu'on jette que tu sembles voir en moi. Je suis aussi et surtout un être humain, je ne suis pas là juste pour que Monsieur puisse faire mumuse quand il en a envie. Alors va ramoner le trou de ta dernière conquête en date si ça te chante, mais FOUS-MOI LA PAIX ! » Je dois être injuste envers lui. Je suis souvent injuste envers les autres. Mais j'en ai assez. Toute cette situation me fout les nerfs en pelote. Je crache sur le sol et j'enfonce les mains dans les poches de mon pantacourt en toile légère, le dos raide comme jamais. J'ai le cœur qui bat vite dans ma poitrine, je ne sais pas pourquoi. Je me sens faiblarde, aussi, plus que d'habitude. La sueur coule le long de mon dos et m'arrache un frisson, plus de froid que de peur.

Je suis obligée de m'arrêter au bout d'une dizaine de pas. Le monde tourne autour de moi, c'est particulièrement désagréable. Je me pince l'arête du nez et me frotte les yeux pour essayer de calmer le jeu, mais ça ne fait qu'empirer la situation. J'essaie d'inspirer le plus profondément possible. La migraine me broie les tempes, j'ai l'impression que mon ventre est en train de fondre par je ne sais quel moyen. Je reste un moment immobile et, d'un seul coup, je me sens partir sur le côté. Je n'ai pas le temps de récupérer un équilibre ou de faire en sorte de bien me réceptionner que déjà, un géant éteint toutes les lumières du monde.

L'inconscience est d'une douceur incomparable.
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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptySam 12 Mai - 13:32


Alexander ne fut pas forcément étonné de la réaction d'Auraleen lorsqu'elle évita sa main. Il avait toujours été du genre tactile avec les personnes qu'il connaissait bien, mais la jeune femme ne l'avait jamais vraiment laissé approcher. Parfois, il se demandait si cela avait un rapport avec son dur passé... Il remarqua au moment de rabaisser ses mains qu'il valait mieux pour elle qu'il ne l'ai pas touché car ses mains étaient toujours noires et il l'aurait sûrement barbouillée sans même le vouloir. Un nouveau sourire se dessina sur les lèvres d'Alexander tandis qu'une brise de vent venait lui rafraichir agréablement la nuque, dégageant quelques mèches de son visage par la même occasion. Comme à son habitude, Auraleen l'envoyait bouler aussi durement que s'ils avaient été des ennemis de longue date. Pourtant ce n'était pas le cas. Bien au contraire, depuis qu'ils s'étaient rencontré, et ce même s'ils n'en n'avaient pas l'air, les deux jeunes gens avaient appris à se connaître et surtout, à s'apprécier. Il pensait que cette colère qu'elle arborait n'était pas dirigée contre lui, mais bel et bien contre les évènements. C'était sa manière à elle de se comporter, voilà tout. Et lui, l'appréciait comme ça. Il recula tout de même un peu au coup qu'elle lui porta, car même si d'apparence la jeune femme était frêle et chétive, Alexander savait bien que c'était tout le contraire. Une fois de plus, elle se renfrogna, enfonçant à nouveau ses écouteurs dans ses oreilles.

Cette fois-ci l'éclat de colère qui la secoua surpris Alexander ; il ne se souvenait pas l'avoir déjà vu autant en colère que ça, comme s'il avait touché un point sensible. Pourtant ce qu'il venait de lui dire lui semblait tout à fait banal, bref, ce qu'il avait l'habitude de dire d'habitude. Les mots qu'elle lui lança à la figure lui firent l'effet d'une claque, et ses entrailles se contractèrent quelque peu. Même s'il ne comprenait pas pourquoi elle s'emportait de cette manière, il fallait avouer qu'il n'était pas spécialement fier de la conduite qu'il adoptait envers celles avec qui il passait certaines de ses nuits. Avant de venir à Brazoria il n'avait même jamais fait ce genre de choses. Comme quoi les évènements le changeaient d'une manière totalement imprévue. Ce nouveau sentiment de culpabilité lui fit faire la grimace, pour ce muer ensuite en une paine diffuse. Il ne comprend absolument pas d'où vient ce reproche comme quoi il ne ferait que l'utiliser quand il en a envie. Il essaya de se remémorer tout ce qu'il lui avait dit, comment il s'était comporté avec elle depuis qu'il se connaissait, mais son esprit ne trouva pas de réponse. Il avait toujours été franc et honnête, et même si leur relation n'était pas de tout repos avec ces disputes incessantes, il lui semblait pourtant évident qu'elle était quelqu'un d'important pour lui, quelqu'un avec qui il ne jouerait en aucun cas. Pour ce qui était certainement la première fois depuis qu'il se connaissaient, Alexander en restait muet, ne sachant que dire, et étant persuadé que de toutes manières quoiqu'il puisse dire, ça allait aggraver les choses.

Il resta donc pantois, assis dans l'herbe, tandis que la petite brune se levait pour s'éloigner de lui. Il avait la très désagréable impression qu'il lui avait fait du mal, et le fait qu'il ne sache pas de quelles manière le rendait encore plus mal à l'aise. Il hésita un moment à la suivre, puis décida que non. Il valait mieux attendre qu'elle se calme, sans doute. Il se contenta de la regarder s'éloigner. Mais sa démarche n'était pas la même que d'habitude, elle était presque... pantelante. Il sauta soudainement sur ses deux jambes, et il la vit tanguer, comme au ralenti. Il s'élança en avant, la rattrapant de justesse avant qu'elle ne heurte le sol. Il s'assit maladroitement, le corps inerte d'Auraleen étendu sur lui. La panique monta en lui, lui enserrant bientôt les entrailles et faisant battre son cœur à tout rompre. Sa logique prit le dessus, et formula dans son esprit l'hypothèse d'une insolation afin de le rassurer. Oui, ça ne pouvait pas être quelque chose de plus grave que cela, le contraire était tout simplement impossible. Il avait heureusement toujours sa bouteille d'eau sur lui, et la sortit donc en trombe, les mains tremblantes, s'empressant d'imbiber d'eau un mouchoir qu'il avait dans sa poche arrière. La voir inconsciente fit remonter à la surface toutes les craintes du jeune homme, et notamment, celle de la perdre. « Auraleen. Auraleen... » Ses lèvres tremblaient légèrement. De sa main gauche, il faisait passer le tissu mouillé sur le visage délicat de la jeune femme tandis que de la droite il serrait sa main inerte. « PUTAIN MAIS QU'EST-CE-QUE TU ME FOUS LÀ ?! » S'emporta t-il, la peur étreignant son cœur.

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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptySam 12 Mai - 14:05

Techniquement, ma perte de conscience n'a duré qu'une petite minute et demie. Deux minutes au grand maximum, rien de bien important donc. Pourtant, j'ai l'impression qu'elle est beaucoup plus étendue que ça. Mon esprit s'est envolé très loin au-dessus du sol, au-dessus de tout ce qui se passe. Comme un oiseau. Je me sens drôlement bien, là. Je serais bien tentée de rester dans cet état jusqu'à la fin de ma vie, mais déjà quelques petits éléments me ramènent au monde réel, infesté de zombies, où nous risquons nos vies chaque jour qui passe depuis un an. Des notes de piano et une voix terriblement belle dans mon oreille gauche, une chanson qui me donne envie de pleurer et cette fois je n'arrive pas à retenir mes larmes, la première perle au coin de mon œil pour filer le long de ma tempe et se perdre dans mes cheveux. Quelqu'un passe un mouchoir humide sur mon visage, ça fait du bien, c'est frais, mon mal de tête s'estompe tout doucement. Ce même quelqu'un serre ma main dans la sienne, je fais bouger mes doigts imperceptiblement, sa poigne est assez forte pour me casser une ou deux phalanges si je fais le moindre mouvement de plus. Et puis la voix d'Alexander dans mon oreille droite. « PUTAIN MAIS QU'EST-CE-QUE TU ME FOUS LÀ ?! »

Ouch. Son cri réveille la douleur sous mon crâne et je pousse un petit gémissement, sans ouvrir les yeux. « Pas la peine de hurler, je suis pas sourde... » Ma propre voix me paraît atrocement faiblarde et c'est sans doute le cas. Je me sens terriblement fatiguée, j'ai envie de dormir. Je suis bien, là, je suppose que j'ai la tête posée sur ses genoux, il a dû me rattraper avant que je tombe définitivement. Un éclat de remords se fiche dans mon cœur quand je reconsidère les mots que je lui ai dits il y a tout juste quelques minutes. « Alex... T'es en train de me broyer la main, là... » je lui fais remarquer, toujours de cette petite voix épuisée. Je finis par soulever mes paupières. La lumière du soleil agresse immédiatement ma rétine et je plisse le nez. Mon chapeau a dû s'envoler plus loin pendant ma chute et j'ai le visage découvert, maintenant. Les cernes, les cicatrices, tout est visible. Mes iris verts se perdent un moment dans le ciel trop bleu avant de faire le point pour trouver le visage d'Alexander, penché sur le mien, le front barré d'un pli inquiet.

« Ca va... J'ai dû faire une chute de tension... Je dors pas très bien et je mange pas beaucoup en ce moment, c'est rien... » Je relève mon bras libre pour passer une main sur mon visage, mais j'ai l'impression que mon corps pèse une tonne. Avec un nouveau gémissement, j'essaie de me redresser, pour retomber aussi sec. Ca tourne. Et je ne compte pas vraiment retomber dans les pommes, alors je me contente d'observer le mécano au-dessus de moi. Je ne sais pas pourquoi mais les larmes me remontent aux yeux alors que je le dévisage. Je finis par l'attraper par l'avant de son t-shirt pour qu'il se penche un peu plus. Je suis presque obligée de loucher. « J'suis désolée. » je souffle. Ma main tremble quand je la remonte le long de son cou, puis de sa joue rendue piquante par la légère barbe qu'il arbore. « Pour tout à l'heure. J'suis désolée. Je... Je sais pas pourquoi j'ai dit ça. Excuse-moi. » En fait si, je le sais. Ma main retombe finalement et je referme les yeux en reniflant.

« Je crois que... J'en ai surtout marre... qu'on se bouffe le nez comme ça. » La vanne est ouverte, je n'arrive plus à retenir mes mots, et je sens que je vais le regretter plus tard. Mais ça fait du bien. Tellement de bien. « J'en peux plus, je... Ca me fait mal que tu te moques de moi, même si je sais que c'est pas pour être méchant, c'est juste qu'à force t'as l'habitude, et moi maintenant ça me fait mal parce que... parce que... » Ca ne veut pas sortir. Le flux s'est interrompu, brutalement, les mots coincent dans la gorge et je lâche un drôle de petit bruit étranglé. Pourtant ça me ferait juste du bien qu'il sache. Soulagement. Soulagement et regret. Mais ça ne sort pas et tout ce que je peux faire désormais, c'est me mordre la lèvre jusqu'à la faire saigner.
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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptySam 12 Mai - 15:00


Il la vit remuer quelque peu, et c'est un soulagement qui le prit tout entier. Il se rendit compte à ce moment là qu'il s'était arrêté de respirer l'espace de quelques secondes. Il souffla bruyamment, sa poitrine s'abaissant puis remontant à un rythme rapide qui pourtant ralentissait déjà. Il en aurait presque une crise de panique tiens. Entendre sa voix le rassura au plus haut point, même si elle se faisait faible et tremblante. Elle qui était d'apparence si forte, la voir dans cet état troublait Alexander au plus haut point. Cela ne faisait que lui rappeler désagréablement leur statut de mortel -encore plus souligné avec tous ces zombies autour d'eux dont la seule envie était de les bouffer. Il dé-serra son étreinte lorsqu'elle lui dit qu'il lui broyait la main, marmonnant un « Scuse. » un peu pitoyable. Il n'avait pas encore repris ses esprits, et le sang continuait de battre à ses oreilles. Il continua cependant de caresser le visage marqué de la jeune femme de son bout de tissu humide, persuadé que cela ne pouvait que lui faire que du bien. Le fait qu'elle parle d'une chute de tension le rassura quelque peu, car si elle lui disait cela c'était qu'elle en avait forcément déjà vécu, et qu'elle savait ce que cela faisait. Cependant il ne put s'empêcher de froncer les sourcils quand elle lui avoua qu'elle ne dormait pas bien, et qu'elle ne se nourrissait pas forcément assez. « Je vois qu'il va falloir que je te surveille de plus près dorénavant. » Enfin bon, ça, ça ne marcherait que pour le fait qu'elle mange, car pour le fait que le sommeil lui échappait, il n'y pouvait malheureusement rien.

La main tremblante qu'elle posa sur sa joue le fit sourire en même temps que lui fit peur. Il n'aimait pas la sentir aussi faible, comme si elle allait lui glisser entre les doigts et s'évanouir à nouveau. Ses excuses lui firent l'effet d'excuses de quelque qui va partir, et il n'aimait pas du tout cela. Il savait qu'il se montait la tête pour rien, mais sa gorge le serra tout de même sans qu'il ne puisse rien y faire. « T'inquiète pas pour ça va, ça n'a aucune importance. » En effet s'il y avait une personne à qui il pouvait tout laisser passer, ça ne pouvait être qu'Auraleen. Et de toutes manières, il avait déjà oublié ce qu'elle lui avait dit, comme si ça s'était passé il y a des heures. Il ne put alors s'empêcher d'hausser les sourcils lorsqu'elle lui avoua qu'elle en avait marre qu'ils se bouffent le nez sans arrêts. À vrai dire, il tomba carrément de haut. Lui qui pensait qu'ils étaient sur la même longueur d'onde, et que se foutre de l'autre était devenu un rituel qui faisait tout rentrer dans l'ordre... Apparemment il avait tout faux, car ça affectait la jolie brune, et il s'en voulut aussitôt terriblement. « Désolé, je pensais pas. » Elle continua sur sa lancée, elle semblait vouloir ajouter quelque chose, tout en ayant du mal à terminer. « Mais tu sais, qui aime bien châtie bien. » Lui dit-il sur un ton d'excuse. Voyant qu'elle était inconfortable, il se décida à faire quelque chose. « Attends bouge pas. » Il se releva alors, attrapa le chapeau d'Auraleen, puis se pencha vers elle. Il la pris dans ses bras, et aussi facilement que si elle avait été faite de plume, il la souleva.

Il avisa un arbre aux longues branches et larges feuilles planté un peu plus loin au sommet d'une colline, et s'avança vers lui, portant la jeune femme dans ses bras. Au bout d'une dizaine de pas ils arrivèrent au tronc d'arbre au pied duquel il la déposa délicatement. Il lui tendit son chapeau, un sourire aux lèvres, et s'assit en face d'elle. Il lui tendit alors sa bouteille d'eau. « Bois. Et puis tu pourras terminer. » Il fallait l'avouer, Alexander se demandait le pourquoi de ce revirement de situation. Au départ il lui avait semblé que leurs petites chamailleries ne la dérangeaient aucunement... Ou alors avait-il toujours été totalement à côté de la plaque ?

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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptySam 12 Mai - 15:37

« Je vois qu'il va falloir que je te surveille de plus près dorénavant. » Sa remarque m'arrache un sourire un peu tremblant. Ce mec est trop gentil pour son propre bien avec moi. Ce n'est pas vraiment comme si je le méritais. Je me sens faible, j'aimerais bien juste pouvoir dormir un peu, mais il faut que je m'excuse. Ce que je fais, d'ailleurs, accrochée à lui comme le mourant à la dernière étincelle de vie qui l'anime. « T'inquiète pas pour ça va, ça n'a aucune importance. » J'ignore ses mots et je continue sur ma lancée, les mots se bousculent sur mes lèvres sans que je puisse faire quoi que ce soit pour les retenir, jusqu'à ce que ça coince au moment où il s'agit de lui avouer mes sentiments. Incapable d'aller plus loin, je me tais, je laisse retomber mon bras, je suis juste vidée de mes forces. « Désolé, je pensais pas. Mais tu sais, qui aime bien châtie bien. » Je ne réponds pas, les joues brûlantes de honte et le regard fuyant. Quelle idiote. Je ne suis qu'une idiote. « Attends bouge pas. » Je l'observe aller chercher mon couvre-chef, puis voilà que je quitte le sol. Il m'a soulevée aussi facilement qu'on soulèverait un poids plume, et c'est sûrement ce que je suis à cet instant. Mes joues brûlent un peu plus fort. C'est la première fois que je me retrouve dans ses bras.

Ce n'est qu'une fois arrivés sous le couvert d'un arbre qu'il me dépose. Cette fois, je réussis à rester assise, le dos appuyé contre l'écorce et, sans que je le voie venir, mon chapeau retrouve sa place sur ma tête. Je repousse nerveusement une mèche de cheveux qui me barre le visage sans oser relever les yeux vers lui. Tout ce que je vois, c'est une bouteille d'eau à moitié pleine qu'il me tend et dont je m'empare avec un petit hochement de tête. « Bois. Et puis tu pourras terminer. » Terminer ? Je ne vois pas comment. Je crispe légèrement mes doigts autour du bouchon avant d'ouvrir la bouteille pour boire un peu d'eau à petites gorgées. La situation me rappelle étrangement les moments où ma mère osait s'occuper de moi après que mon père ait passé toute sa frustration sur moi. Ces soirées où j'avais l'impression que mon corps était devenu un bleu immense, un hématome unique, ces soirées où le sang poissait mes cheveux à une vitesse affolante et où j'étais trop faible pour faire autre chose que garder les yeux ouverts et fixés sur le plafond. Je suis redevenue une gamine sans défense. C'est déstabilisant. Et particulièrement agaçant.

« Je ne finirai pas. » Les mots ont passé mes lèvres avant que j'aie eu le temps d'y penser. Je referme soigneusement la bouteille et la lui recolle entre les mains, avant de ramener les genoux contre ma poitrine et de les entourer de mes bras. J'y appuie mon menton, le haut du visage masqué par la bordure de mon chapeau. Tant mieux. Au moins il ne peut pas voir mon expression. « D'une part parce que je n'y arrive pas, d'autre part parce que je n'ai pas le droit. Ca ne ferait que tout gâcher. Et j'ai déjà gâché assez de choses dans ma vie. » Je pousse un long soupir et passe machinalement une main sur mon bras droit, là où court la cicatrice infligée par mon père l'année de mes douze ans. Ce jour-là, il m'a griffée jusqu'au sang, avec assez de force pour m'arracher la peau sur une longueur de sept centimètres. « A commencer par mon enfance, à être trop effrayée par mon géniteur pour oser parler de ce qu'il me faisait subir quotidiennement. » Mon regard se perd un instant dans le vague avant que je ne me décide à relever les yeux vers lui pour le fixer. Je sais que ça a tendance à déstabiliser quand je fais ça.

« A cause de ça, je me suis interdit d'aimer qui que ce soit. Pas eu de petit ami, jamais. » Je me demande pourquoi je lui raconte ça. C'est bien la première personne à qui je le dis, tout ça. Et oui, la petite Auraleen est fraîche, pure et innocente. Enfin, innocente... Personne ne peut être innocent au jours d'aujourd'hui. Cette constatation m'arrache un froncement de nez. « Je ne suis jamais tombée amoureuse de qui que ce soit. Jusqu'à... il y a quelques mois. C'est comme ça, on y peut rien. » Je hausse les épaules et déplie ma carcasse doucement. Mes genoux craquent désagréablement sous la pression. « Sinon, toi ? Tu comptes te déclarer un jour à Poupette ou quoi ? » Poupette. Il n'y a pas d'ambiguité, la seule personne que j'appelle comme ça est l'ex petite amie de son frère.
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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptySam 12 Mai - 16:43


Une fois arrivés à l'ombre de l'arbre, l'air s'était fait moins étouffant et les poumons d'Alexander réussirent un peu mieux à respirer. En tant qu'asthmatique il avait toujours eu du mal à respirer lorsque le temps était lourd et humide, comme si ça appuyait sur sa cage thoracique, empêchant ses bronches de s'ouvrir. Mais c'était une habitude que l'on prenait facilement, de ne pas respirer convenablement. Comme toute douleur, peine, ou gêne, plus souvent on la ressentait, moins elle se faisait présente même si elle ne disparaissait jamais complètement. D'ailleurs c'était un peu la même chose que l'absence de son frère faisait ressentir à Alexander une douleur diffuse permanente qui se faisait plus vive que lorsqu'il se laissait à trop gamberger. Le jeune homme haussa une fois de plus les sourcils lorsqu'Auraleen lui dit qu'elle ne finirait pas, tout simplement. Décidément, il ne la comprenait absolument pas aujourd'hui. Elle pouvait tout lui dire, elle le savait, et d'ailleurs elle lui avait déjà raconté tant de choses ; des choses difficiles qui plus est. Ces choses qu'elle évoqua à nouveau en quelques phrases qui firent saigner le cœur du jeune homme. Lui qui avait eu une enfance idyllique, il n'arrivait pas à s'imaginer comment des personnages aussi horribles que le géniteur -car on pouvait difficilement appeler ça un père- de la petite brune puissent exister. Lorsqu'il pensait à ce qu'elle lui avait raconté sur les sévices qu'elle avait subi durant son enfance, Alexander était prit d'une terrible envie de vomir, ainsi que d'envies de meurtres.

Il soupira bruyamment. « Ce n'était pas ta faute, tu le sais bien. » Non bien sûr qu'elle ne le savait pas. Ce n'était pas faute d'avoir tenté de l'en convaincre pourtant. Comment une enfant pouvait aller à l'encontre de son père, et prendre position contre lui ? Alexander lui-même n'avait par exemple jamais dénoncé son père pour tous les crimes qu'il avait commis, et ce même s'il savait que ça aurait permis d'éviter d'éviter qu'il en commette à nouveau. Adolescent, il avait souvent été réveillé par des cauchemars dans lesquels les victimes de la mafia des Blackburn criaient son nom, l'accusant de rester là à rien faire. Mais Alexander n'avait jamais été courageux. Auraleen, elle, avait fini par trouver le courage de s'opposer à son paternel alors qu'elle lui avait été soumise toute sa vie. Elle en était la personne la plus forte que Alexander connaissait à ce jour. Le jeune homme reste assis là, le dos bien droit, écoutant la jeune femme déverser ce flot de paroles qui, il le sait, lui fait du bien de pouvoir enfin partager. Une ombre de tristesse passa dans les yeux d'Alexander lorsqu'elle lui avoua qu'elle s'était interdite d'aimer à cause de ça. « C'est vraiment dommage. » Et il le pensait. Car il était persuadé que c'était grâce à l'amour que l'on portait aux autres qu'on pouvait surmonter les épreuves auxquelles on devait faire face. Auraleen n'en avait été que plus démunie depuis tout ce temps.

Le regard d'Alexander s'accrocha au mouvement de la jeune fille sur son bras, ses yeux suivant la longue cicatrice qu'elle portait au bras. Son regard resta bloqué dans le vide lorsqu'elle lui raconta qu'elle était tombée amoureuse. Les neurones du jeune homme s'engrangèrent aussitôt. Elle était tombée amoureuse de quelqu'un en arrivant ici, à Brazoria. Ce devait forcément être quelqu'un du camp. Sa curiosité fut piquée, en même temps qu'une jalousie mal placée. Elle avait tissé avec quelqu'un d'autre un lien plus fort que celui qu'ils partageaient... Mais il se devait d'être heureux pour elle. Un sourire se dessina alors sur ses lèvres. « Tant mieux. » Un ange passa. « Qui est l'heureux élu ? » Il n'était pas sûr qu'il veuille savoir en fait, parce qu'il doûtait qu'il y ai quelqu'un qui soit vraiment digne d'elle à Brazoria. Mais bon, il essaierait de ne pas se faire trop protecteur. La question qu'elle lui posa ensuite sembla sortir comme de nulle part, et Alexander en toussa de stupeur*. Il mit quelques temps avant de reprendre une certaine contenance. « Mais de qui tu parles ? » Lui demanda t-il d'une voix rauque. Il était très certainement aussi fort pour se voiler la face que pour mentir aux autres. Ses pensées s'étaient aussitôt tournées vers Emilie, bien évidemment, mais il s'en écarta aussi vite que possible. Il ne pouvait tout simplement pas penser à elle de cette manière, il s'en trouvait lui-même presque malsain. De toutes manières il était décidé à garder le plus de distance possible entre eux. Affaire réglée.

* hahaha je sais pas si ça existe tousser de stupeur, mais j'espère que tu vois ce que je veux dire x)

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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptySam 12 Mai - 17:11

« Ce n'était pas ta faute, tu le sais bien. » Je hausse les épaules. Il aura beau me le répéter, ça ne me rentrera jamais dans la tête. J'ai un fond de culpabilité, je me sens mal rien qu'à l'idée de savoir que j'aurais pu faire quelque chose et que j'étais restée paralysée par la peur. Je n'ai agi qu'après avoir atteint ma majorité, en partant pour Dallas. Chienne de vie... Et me voilà que je continue sur ma lancée, que je lui explique que je n'ai jamais pu aimer qui que ce soit à cause de ça. Que je me le suis toujours interdit, jusqu'à il y a peu. Il me dit qu'il trouve ça dommage, je me contente de hausser les épaules encore une fois. « Tout est une question d'habitude. Je n'ai jamais eu beaucoup d'ami, je n'ai jamais eu d'amant, et je m'en porte très bien. » Faux. J'ai toujours été jalouse de ces couples sur le parvis de l'université, ou simplement dans la rue, quand j'en croisais. J'ai toujours été jalouse de les voir si heureux simplement grâce à la présence de l'autre. Je me demandais toujours la même chose. Pourquoi eux ? Pourquoi pas moi ? Pourquoi j'y ai pas le droit moi aussi ? Je n'ai jamais intéressé les hommes. Trop silencieuse, trop discrète, trop secrète, trop farouche, pas assez détendue, pas assez féminine, pas assez jolie. De toute façon, avec une enfance aussi catastrophique que la mienne, je sais que je suis incapable d'aimer qui que ce soit correctement. La preuve avec Alexander.

Quand je lui dis que je suis tombée amoureuse récemment, il m'adresse un sourire. Il me dit que c'est tant mieux pour moi puis, après un moment de silence, il me pose la redoutable question de l'identité de « l'heureux élu ». Je l'observe un moment avant de laisser un sourire sans joie s'emparer de mes lèvres. Tristesse et amertume, voilà les deux sentiments qui se battent dans mon regard. « Quelqu'un qui ne me verra sans doute jamais comme une petite amie potentielle. » Je hausse les épaules. Le poids se fait un peu plus pesant dans ma poitrine, le carcan de glace se resserre autour de mon cœur et le gèle un peu plus. « Je n'y peux rien... Il a déjà quelqu'un en vue... » Vite, détourner la conversation. Je préfère lui demander où il en est avec Émilie. Il manque de s'étrangler et se met à tousser bruyamment quand je lui pose la question, avant de jouer les innocents et de me demander de qui je parle. Mes épaules se courbent un peu plus. Quel idiot il fait. « T'es complètement con. » Ce n'est pas vraiment gentil pour lui, mais il faut bien que quelqu'un s'occupe de lui secouer les puces. Et comme je suis la seule disposée à le faire...

« Tu sais très bien de qui je parle. Émilie doit souffrir de te voir t'éloigner d'elle comme ça. » Un ange passe. Je reprends. « Ca fait un an qu'Olliver est mort, Alexander. Elle a eu le temps de faire son deuil et de tourner la page. Tu veux quoi ? Qu'un de ces idiots de gros bras sans cervelle la séduise et lui fasse du mal ? » Je ne comprends pas pourquoi, mais ça me met hors de moi qu'il se refuse un peu de bonheur avec elle. Évidemment je préférerais que ce soit avec moi, mais je n'ai aucune chance. Je le sais. « Le rôle de martyr ne te va pas. Alors arrête de culpabiliser et va la draguer avant qu'elle tombe dans les bras d'un autre et que tu n'aies plus que tes yeux pour pleurer ! » L'amertume revient et glace un peu plus mon cœur. « Pour moi c'était perdu d'avance mais toi tu as toutes tes chances alors ne suis pas mon exemple et accorde-toi une tranche de bien-être dans ce monde de dingues. »
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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptySam 12 Mai - 18:03


Auraleen pouvait très bien faire semblant avec lui, Alexander savait très bien ce qu'il en était. Ça se voyait d'ailleurs sur son visage que le fait qu'elle soit très bien sans petit-ami ou amant lui convenait très bien -puisqu'il en avait toujours été ainsi- était complètement faux. Mais s'il lui faisait remarquer son mensonge éhonté, il savait qu'elle allait se buter, et que quoiqu'il dise elle n'admettrait pas qu'il avait raison de la contre-dire sur ce fait. L'ombre d'un sourire passa sur les lèvres masculines, légèrement amusé de la tête de mule qu'Auraleen pouvait être de temps en temps. Enfin, la plupart du temps seraient les termes exacts. Mais cette ombre fut rapidement chassée par les phrases qu'elle lui adressa ensuite concernant cette personne qui faisait battre son cœur. La jolie brune semblait sans espoir lorsqu'elle parlait de ce garçon, et Alexander en fut désolé pour elle. Elle qui méritait tant d'avoir enfin un peu de bonheur, même en ces temps sombres. Mais le pessimisme du jeune homme refit surface. De toutes manières, ils étaient condamnés non ? Alors à quoi bon ? Ceci dit il ne trahit pas ses pensées, et lui répondit à la place, un sourire aux lèvres : « Bah. Il ne sait pas ce qu'il perd. » Alexander Blackburn, cet handicapé des sentiments, n'avait jamais été doué pour remonter le moral de ceux qui l'entouraient, pourtant il aurait donné beaucoup pour avoir ce don, et faire sourire Auraleen.

Au moins, elle sait à quoi s'attendre de la part de cette personne, et peut être en souffrira t-elle moins que dans le cas où elle pourrait encore espérer. Il fallait toujours essayer de voir le bon côté des choses... Et c'était lui qui disait ça. Haha, la bonne blague. La réaction de la jeune femme le prit totalement au dépourvu. Mais qu'avait-il fait encore ? Pourquoi l'insultait-elle comme ça ? Au départ surpris, il se renfrogna rapidement lorsqu'elle nomma Emilie. Un léger pincement se fit ressentir au niveau de son ventre lorsqu'elle lui dit que cette dernière devait certainement souffrir de son éloignement. C'est vrai qu'il n'avait pas forcément de raisons apparentes pour être aussi désagréable et froid avec elle. Elle ne devait pas comprendre le moins du monde pourquoi il agissait de cette manière, et Auraleen venait de réussir à lui en faire ressentir de la culpabilité. Elle avait déjà dû faire face à tant d'épreuves, et lui continuait de l'accabler un peu plus. « Mais elle n'a pas besoin de moi. » Grommela t-il. Et cette fois-ci il était persuadé de la véracité de ses dires. Elle était bien mieux lorsqu'il n'était pas dans les parages. Au moins il ne lui rappelait pas son défunt frère.

Mais apparemment Auraleen ne comptait pas s'arrêter là, et elle continua sur sa lancée. Entendre prononcer le prénom de son frère le choqua plus qu'il ne l'aurait pensé, se rendant compte que de manière inconsciente, il s'était interdit de le dire, et il était un sujet qui était devenu plus ou moins tabou -en tous cas n'en parlait-on jamais directement. Qu'elle parle de faire le deuil le remonta. Lui-même faire le deuil. Et certes il espérait qu'Emilie, de son côté, le fasse, car il voulait qu'elle puisse être en paix, mais il lui semblait illusoire qu'elle puisse penser à un autre homme. Alexander avait connu le couple lorsqu'ils en étaient encore un, et ce qui les liait était bien trop fort. Une fois qu'Auraleen eut terminé sa tirade, il inspira à fond, histoire de se donner du courage, puis planta son regard dans le sien. « Écoute, tu te fais des idées. » Il avait dit ça d'une voix forte et tranchante, espérant mettre un terme à la conversation. Le reste de ses mots se bloquèrent dans sa gorge. De toutes manières quoiqu'elle dise, quoiqu'elle fasse, il continuerait de nier, car il se le niait à lui aussi. Et puis après tout il nourrissait pour elle un amour à sens unique depuis presque aussi longtemps qu'il la connaissait. Il s'y était fait. Surtout que peut être qu'il ne serait même plus en vie dans deux jours. Alors à quoi bon ? « Mais merci de te préoccuper tant de moi. Tu sais que j'aurais perdu complètement la tête depuis longtemps ici, sans toi. » Ajouta t-il avec un sourire sincère qui vint glisser au coin de ses lèvres. Tentative pure et simple de changer de sujet -pas très discrète, il fallait l'avouer.

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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptySam 12 Mai - 19:38

« Bah. Il ne sait pas ce qu'il perd. » Et il ne le saura sans doute jamais. Je déglutis nerveusement, sans répondre. De toute façon, nous sommes condamnés. Qu'il le sache ou pas revient au même. Personne ne peut savoir si je serai vivante demain. Je renifle nerveusement, la tête baissée. « Je l'aime. Et il ne s'en rendra sans doute jamais compte. C'est comme ça. Il faut que je fasse avec. » Je me pince légèrement les lèvres. Je me sens vide. « Condamnée à ne pas connaître le bonheur. » Le pire c'est que j'y crois. J'en suis persuadée et ça me fait mal malgré tout. Je n'ai jamais été heureuse, je ne le serai jamais et je ne peux rien y faire parce qu'Alexander ne me verra jamais autrement que comme une très bonne amie. Proche, sans doute plus proche que n'importe qui. Mais une foutue amie. Ca me dégoûte. J'aimerais pouvoir faire quelque chose mais espérer n'engendre que la douleur. La nausée revient au creux de mon ventre et je pâlis.

Voilà qu'on se retrouve à parler de l'élue de son cœur. Émilie. Elle est belle, elle est souriante, elle est douce et patiente, elle a tout ce que je n'ai pas. Cette constatation finit d'enfermer mon cœur au creux d'une muraille de glace qui envoie ses tentacules tout le long de mon corps, s'infiltre dans mes veines et me laisse une impression de calme étrange malgré mes mains qui tremblent. Mais j'ai toujours envie de vomir. Je referme les yeux et détourne la tête. « Mais elle n'a pas besoin de moi. » Je ne relève pas. Il est capable d'être aussi têtu que moi, si ce n'est plus. Je commence à bien le connaître, depuis un an... Alors je laisse filer et je me contente d'un soupir alors qu'il continue. « Écoute, tu te fais des idées. » Quel idiot il est. « Mais merci de te préoccuper tant de moi. Tu sais que j'aurais perdu complètement la tête depuis longtemps ici, sans toi. » Je l'observe un moment. Il est beau. Mais bizarrement, cette constatation ne me fait rien. Comme si mon esprit avait définitivement renoncé à l'idée même d'aimer.

« Tu voulais savoir de qui je suis amoureuse ? » Je me suis redressée, absolument sereine. Je me suis décidée. C'est le moment. Il faut que je lui dise. Ce sera toujours un regret de moins dans ma tête. Je me rapproche lentement de lui, perchée sur mes genoux, mon visage arrive proche du sien, je peux sentir son souffle balayer mes joues et faire bouger la mèche qui traverse mon front. « Tu veux vraiment savoir ? » Ma voix n'est plus qu'un murmure. Ma tête bascule sur le côté et je presse déjà mes lèvres contre les siennes, lentement, avec une tendresse que je ne me serais pas soupçonnée. Les battements accélèrent légèrement au creux de ma poitrine. Ses lèvres sont douces et chaudes. J'ai envie de plus. La pointe de ma langue vient frôler sa lèvre inférieure et j'attends. Même si je me doute déjà de ce qui suivra.

Il va me repousser. Me rejeter. Et je n'aurai plus qu'à aller pleurer dans un coin reculé du campement, quelque part où il ne pourra pas me retrouver.
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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptyDim 13 Mai - 11:10


Apparemment sa tentative avait fonctionné, car la jeune femme ne semblait pas déterminée à continuer sur le sujet précédent, et tant mieux. Mais l'expression peinte sur son visage intriguait Alexander. Elle semblait ailleurs, ou peut être même bien le contraire ; oui, elle semblait encore plus présente que quelques minutes auparavant, comme si elle s'était décidée à quelque chose. Le jeune homme se contenta donc d'attendre posément la suite des évènements. Alors lorsqu'elle lui demanda s'il désirait savoir de qui elle était amoureuse, il répondit : « Bien sûr. Dis-le moi. » et son comportement tout à coup déterminé ne le fit pas tiquer. Pas plus que lorsqu'elle se relèva légèrement pour s'approcher de lui. Il se dit juste qu'elle n'avait pas l'habitude de parler de ce genre de choses, et que ça la mettait mal à l'aise. Qu'est ce qu'il pouvait être aveugle... Il ne répondit pas lorsqu'elle vérifia s'il voulait véritablement savoir, se contentant de la regarder droit dans les yeux tout en attendant qu'elle prononce les quelques syllabes qui formeraient un prénom ou un nom. Mais il eut beau attendre, ce n'était pas du tout ce qui arriva. Il la vit s'approcher encore plus de lui comme au ralenti, son cerveau trop lent pour comprendre ce qui était en train de se passer. Et incapable de comprendre de toutes manières, car c'était bien la dernière chose qu'il se serait imaginé.

Lorsqu'elle déposa ses lèvres sur les siennes, Alexander en était tellement surpris qu'il ne bougea pas d'un pouce, gardant les yeux grands ouverts. Son cerveau, toujours aussi lent, avait besoin d'un temps d'adaptation et d'ajustement à ce scénario complètement improbable pour lui encore quelques secondes plus tôt. Puis, plus que son esprit, ce fut son corps qui répondit à ce contact. L'odeur de la jeune femme mêlée à la chaleur déconcertante de ses lèvres l'enivrèrent, et afin d'apprécier un peu plus ce contact, il ferma les yeux. Pour répondre ensuite au baiser. Depuis qu'ils se connaissaient, la jeune femme avait toujours évité le contact physique avec lui, et ce changement soudain, bien que le prenant totalement de court, ne lui déplut pas. Il remonta doucement une main pour venir la plaquer sur la nuque d'Auraleen, approfondissant le baiser dans un besoin presque vital de se sentir proche d'elle. Il vint entourer la jeune femme de son deuxième bras pour la rapprocher un peu plus de lui, délicatement, mais fermement.

Mais alors qu'il se laissait aller à ses pulsions et son désir de la garder tout contre lui, les mots qu'elle avait prononcé un peu plus tôt vinrent résonner sans sa tête. « Tu voulais savoir de qui je suis amoureuse ? » Il rompit aussitôt le baiser. Il se détacha d'elle, se remettant rapidement debout pour s'éloigner de quelques pas en arrière, les jambes flageolantes. Comment avait-il pu se laisser aller de la sorte ? Il ne pouvait pas. Auraleen était la dernière personne à laquelle il voulait faire du mal, et en agissant ainsi il venait très certainement de lui en faire bien plus qu'il n'aurait jamais pu faire en la repoussant simplement. « Désolé, je n'aurais pas dû. » Ses pensées tourbillonnaient dans sa tête, à lui en donner presque la nausée. Comment est-ce-que tout avait pu déraper comme ça ? Si seulement Emilie n'existait pas, il aurait été plus qu'heureux de répondre aux sentiments d'Auraleen, mais toujours coincé avec ceux qu'il avait pour l'ex-petite-amie d'Olliver, il ne pouvait pas se comporter ainsi avec la petite brune. Ce n'aurait pas été juste pour elle. Un goût amer dans la bouche, il se passa une main sur les paupières. Et voilà, il venait de tout gâcher. Auraleen n'allait certainement plus jamais vouloir lui adresser la parole. Pourtant qu'est ce qu'il aurait aimé pouvoir la prendre à nouveau dans ses bras.

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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptyDim 13 Mai - 11:39

Je m'étais attendue à tous les scénarios possibles. Qu'il me repousse, qu'il me hurle dessus ou qu'il marmonne des excuses sans queue ni tête pour fuir ensuite, oui. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il réponde au baiser. C'est pour ça qu'en sentant sa main sur ma nuque je reste un moment immobile, prise dans un instant de flottement qui est une porte ouverte à tous les possibles. Ce n'est que quand sa main vient trouver ma nuque que je finis par réagir. Mes propres doigts se glissent immédiatement dans ses cheveux et je l'embrasse un peu plus longuement, un peu plus fougueusement peut-être, tout en pressant mon corps contre le sien le plus possible. Comme si je voulais me fondre en lui. L'espoir grimpe dans ma poitrine, il fait accélérer mon cœur et il fait fondre la glace qui l'enserrait depuis tellement d'années. Je ne dois pas espérer, pourtant j'espère, parce que merde je suis en train d'embrasser passionnément l'homme que j'aime et cette idée ne semble pas lui déplaire. Une de mes mains reste dans ses cheveux et l'autre descend le long de sa gorge, pour se loger ensuite sur son torse, bien à plat sur ses pectoraux ; je bouge légèrement pour être plus confortablement installée contre lui. J'ai des étoiles plein la tête. C'est magique.

Mais déjà le sort se rompt. Ses mains sur mes épaules me font reculer avec assez de force pour que je me retrouve les fesses par terre plutôt qu'à genoux. Je ne comprends pas. Il a rompu le baiser, il s'est relevé et il a fait quelques pas de recul, comme s'il se rendait compte qu'en fait il était en train d'embrasser je ne sais quel extraterrestre venu d'ailleurs. « Désolé, je n'aurais pas dû. » J'ai l'impression qu'on est en train de me faire un trou béant dans la poitrine quand j'entends ces mots. Je retiens un hoquet étranglé. La glace revient et comble le trou à vitesse grand V, avant de se diffuser de nouveau dans mes veines. Mes poils se hérissent sur mes bras malgré la chaleur ambiante. Je n'aurais jamais dû espérer. Jamais. Jamais ! J'ai envie de me frapper la tête contre l'arbre pour ça. Mais quelle idiote j'ai été ! Comment ai-je pu espérer quoi que ce soit de la part d'Alexander ? Je sais parfaitement qu'il est amoureux d'Emilie ! Je sais parfaitement que je n'ai pas la moindre petite lueur de chance pour être dans ses bras ! Pourtant me faire refouler de la sorte après un baiser aussi magique me donne l'effet d'une claque assez violente pour me fendre la lèvre.

Je déglutis difficilement. Les larmes s'agglutinent déjà au bord de mes paupières mais je leur refuse le passage. Pas maintenant. Pas tout de suite. Je ne veux pas pleurer devant lui. Je ne veux pas qu'il sache que j'ai mal. « Qui ne tente rien n'a rien, pas vrai ? » Je tente un sourire qui échoue lamentablement. Ma lèvre inférieure tremble légèrement sous mes dents. « Je savais que je n'avais aucune chance avec toi. Je le savais. Désolée de... t'avoir... embrassé comme ça, je... C'est venu... tout seul. » Je me relève à mon tour et fais mine d'épousseter mon jean pour éviter d'avoir à affronter son regard. Je fais quelques pas, toujours la tête baissée, et m'arrête un instant juste à côté de lui. Nos épaules se frôlent, mes doigts caressent les siens un instant. C'est une sensation que je ne connaîtrai jamais. Être main dans la main. Juste ça, se tenir la main, je ne le connaîtrai jamais. « Bon courage avec Emilie. » Ce n'est qu'un murmure mais je sais qu'il m'a compris. Finalement, je m'éloigne en vitesse pour dévaler la colline sur laquelle nous avions pris place, et ce n'est qu'une fois en bas, loin de lui, que je laisse couler les larmes.

L'étincelle d'espoir est morte en moi.
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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptyDim 13 Mai - 13:13


Son cœur battait à tout rompre, ses pensées, désordonnées, s'embrouillaient dans sa tête. Toujours planté là, debout, devant Auraleen, il voulait dire ou faire quelque chose, mais rien ne lui venait à l'esprit. Ses envies contradictoires entre fuir et la reprendre dans ses bras faisaient qu'il en restait immobile, les bras ballants. À ce moment précis, il n'avait jamais eu plus envie d'être quelqu'un d'autre ; un gars qui savait comment parler aux femmes par exemple, ou qui avait rien qu'un soupçon de délicatesse. Mais s'il avait été cette personne, de base, il ne se serait pas mis dans cette situation. Bien qu'il ne se fut écouler que quelques secondes depuis qu'il avait rompu le baiser, Alexander avait l'impression que de longues minutes s'étaient écoulés, le temps s'étirant indéfiniment afin de le confronter à ses actes manqués. Auraleen prit alors la parole, puisque lui ne semblait pas être capable d'ajouter quoique ce soit, et la phrase qu'elle prononça lui sembla pleine d'amertume. Mais peut être se faisait-il des idées ? La gorge du jeune homme se resserra un peu plus. Il faillit défaillir lorsqu'elle s'excusa de l'avoir embrassé. La culpabilité lui broyait les entrailles, il aurait tant voulu lui prendre la main, la toucher, juste lui communiquer ce qu'il ressentait, ce qu'il pensait pour qu'elle puisse voir à quel point il tenait à elle. Mais c'était chose impossible, et ses lèvres continuaient à rester closes.

Elle fit quelques pas, et dans un élan de volonté de la retenir auprès de lui, il balbutia un vague « Non, mais... » Mais rien. Plus aucune parole ne franchit ses lèvres. Il se sentait minable. Incapable de la réconforter ; de toutes manières tout ce qu'il arriverait à faire c'est de la faire se sentir encore plus mal, il en était sûr. Elle s'arrêta juste à côté de lui, mais lui ne pouvait toujours rien faire, rien dire. Le dernier murmure qu'elle lui souffla finit de l'achever, la culpabilité se faisant plus grande encore. Il la regarda alors s'éloigner sans même essayer de la rattraper. De toutes manières, à quoi bon ? Elle dévala la pente sous son regard triste, et une fois que sa silhouette fut trop éloignée pour qu'il ne puisse la reconnaître, il se retourna vers l'arbre au pied duquel elle était assise quelques minutes plus tôt. Tout était devenu un bordel monstre en l'espace d'une dizaine de minutes seulement. Comment est-ce-que cela avait-il put arriver ? Pourquoi n'avait-il rien remarqué auparavant ? Alexander alla s'appuyer dos au tronc, pour se laisser glisser ensuite jusqu'au sol. Il cacha ses yeux de sa main droite, celle qui s'était posée sur la nuque d'Auraleen quelques instants auparavant. La chaleur lui sembla soudain accablante, et les évènements récents lui donnaient l'impression d'être dans un rêve. Un rêve étrange et perturbant.

Il aurait aimé pouvoir revenir en arrière. Remonter le temps et tout changer, pour pouvoir retrouver l'insouciance dont il n'avait pas assez profité. Avant aujourd'hui. Avant il y a un an. Mais ce n'était malheureusement pas possible. Il devait se contenter d'aller de l'avant désormais, voilà tout. Même s'il ne savait absolument pas comment faire ça. il avait l'impression d'avoir perdu quelque chose d'inestimable. Il soupira bruyamment. Tout ça le fatiguait. Il se disait parfois que tout serait tellement plus simple s'il laissait tomber tout simplement. La chaleur se faisait de plus en plus écrasante, et il commençait à avoir de plus en plus de difficultés à respirer. Il se releva donc et se mit en tête d'aller chercher sa ventoline. Il n'en n'avait presque plus. Il lui faudrait bientôt aller en chercher, au péril de sa vie comme d'habitude. Mais étrangement aujourd'hui cela lui faisait moins peur. Il prit alors la direction du camp, le cœur lourd.

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MessageSujet: Re: (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over)   (ALEXANDER) ▼ take a walk on the wild side. (over) EmptyDim 13 Mai - 13:21

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