Citation :

tellement jolie elle m'ensorcelle
la seine, la seine, la seine...

Sur la berge de la Seine, la grande brune observait Paris s’éveiller autour d’elle. Elle n’aurait su dire depuis combien de temps elle était là, sur ce banc. Longtemps vu les élancements dans ses pieds chaussés d’escarpins hors de prix. Qu’elle n’avait par ailleurs pas acheté elle-même, sa mère suffisant parfaitement à dépenser de l’argent à sa place. Elle détestait cette vie là, avoir tout tandis que d’autres n’avaient rien. La belle Emilie était, malheureusement pour ses parents, née dotée d’une certaine morale qui ne lui permettait pas d’être heureuse dans tout ce luxe. Elle avait déjà fait de nombreux séjours prolongés en Afrique avec l’aide humanitaire. Donner était tout ce qu’elle pouvait faire alors elle n’hésitait pas. Mais à chaque fois qu’elle revenait ici, à Paris, c’était encore pire. La luxure évidente et ce parfum d’inconscience la mettait hors d’elle. Partir était la seule solution, définitivement. Elle ne pouvait plus rester les bras croisés à faire comme si. Comme si personne ne mourrait mort de faim, comme si tout le monde avait les moyens de se scolariser, comme si les autres ne comptaient pas. Sa valise à ses côtés, elle finit par se lever pour laisser la Seine derrière elle.

« EMILIE ! » La jeune femme venait tout juste de passer les portes de l’aéroport lorsque la voix de sa plus jeune sœur l’interpella. Un sourire étira ses lèvres tandis qu’elle cherchait l’auteur de ce cri. Elle n’eut pas à le faire bien longtemps puisqu’elle sortit de la foule en courant pour se réfugier dans ses bras. Emilie lâcha sa valise pour la serrer contre elle. Seule sa sœur aurait pu la faire rester, son amour, sa petite chérie. Sa mère n’ayant pas été livrée avec le manuel de la parfaite maternelle, c’est la grande brune qui s’était occupée de sa cadette pour la plus grande partie de sa vie. Lorsqu’elle n’était pas à l’école, Emilie avait tendance à libérer la nounou pour pouvoir s’occuper elle-même de sa petite sœur. Son merveilleux et parfait amour. Il n’y avait pas de doute, Rosalie allait lui manquer plus que tout. « J’ai cru que t’étais déjà parti, quand je me suis réveillée t’étais plus là ! » Emilie déposa un doux baiser sur son front avant de lui prendre les joues entre ses mains. « Je ne serai jamais partie sans te dire au revoir mon ange. » C’était certain, la laisser là la déchirer bien assez pour qu’en plus sa cadette se mette à la détester. « Je t’aime Emy. » Elle la serra brièvement contre elle pour ne pas que ses larmes soient visibles mais Emilie les remarqua elle-même, pales copies de celle qui baignaient déjà ses joues. « Je t’aime plus que tout Rose. » Arriva le temps déchirants où les adieux devinrent réels, où Emilie du laisser Rosalie derrière elle tandis qu’elle embarquait dans l’avion. En cet instant, elle était persuadée de faire la plus grande erreur de sa vie en la quittant pour entamer une nouvelle vie aux Etats-Unis. Elle avait beau se répéter que ce n’était pas sa sœur qu’elle quittait mais sa vie, le trou qui se creusait en elle était bien réel.

Citation :

bien sur tu serais là, moi blottis contre
toi, je te raconterai ce rêve.

La tête appuyée contre la vitre, Emily regardait le paysage défiler sous ses yeux. Si les larmes striées ses joues, c’était bien le seul signe qu’elle pleurait. Elle n’était pas femme à sangloter inutilement et elle comprenait parfaitement que si elle mourrait d’envie de se rouler dans son chagrin, ce ne serait utile à personne. Peut-être une fois en sécurité, elle pourrait se laisser aller mais pas maintenant, pas encore. Qui plus est, au-delà de la peine qu’elle éprouvait d’avoir failli être dévoré par son fiancé, elle avait conscience qu’Alexander était tout aussi terrifié qu’elle à l’idée qu’il soit mort. Principalement par le fait que c’était lui qui avait mit fin à la deuxième vie de son frère. Si pour le moment, la rancœur était telle qu’Emy avait du mal à passer outre, elle savait qu’il souffrait tout autant voir plus qu’elle. Elle avait seulement vécu avec lui trois ans. C’était peut-être, ou non, l’amour de sa vie mais ce n’était que trois ans. Alex, lui, l’avait idéalisé pendant des années durant. Il l’avait placé sur un tel piédestal que ça devait lui faire un mal de chien de l’avoir descendu. Il n’avait pas le choix, c’était lui ou eux, il avait bien fait. Mais la pilule était difficile à passer. Ils venaient juste de se fiancer, à peine une semaine avant. Certes ce n’était pas toujours tout rose entre eux et elle n’avait pas totalement confiance en lui mais elle comptait lui en parler. Arranger les choses. Elle était profondément amoureuse de lui et sa perte créait comme un vide. Un trou noir béant qui s’était installé en son cœur. « On fera une pause dans une heure. » La voix d’Alexander la tira de sa rêverie et elle essuya machinalement les larmes qui tombaient toujours. La conversation était assez sporadique, tout deux étant sous le choc de la mort d’Olliver et la pauvre Auraleen supportait cette tension sans trop oser, visiblement, la faire empirer. Fermant les yeux, Emy essaya de se détendre et d'oublier. De glaner quelques minutes de paix intérieure.

« Chérie ? » Emily claqua la porte d’entrée derrière elle, prouvant, par la même occasion, que c’était bien elle. Il était près de trois heures du matin et si Emy se demandait ce qu’il faisait encore debout, elle n’était pas certaine d’avoir envie d’entendre la réponse. A une heure pareil, il devait soit travailler, soit magouiller avec son père et ses amis peu recommandables. Si elle n’en avait aucunes preuves matérielles, son instinct lui disait qu’il y avait quelque chose de différend chez lui ces derniers temps. « T’es où ? » La brune se débarrassa de son manteau ainsi que de son sac qu’elle jeta sur le canapé avant de s’avancer dans le couloir. « Salle de bain. » Hochant la tête, elle s’avança jusqu’à la porte de la dite pièce et poussa doucement la porte pour rester interdite sur le seuil. Elle n’avait jamais vu autant de bougies dans une pièce. L’ampoule n’était pas allumée et pourtant elle y voyait comme en plein jour. De l’entrée à la baignoire, des pétales de roses avaient étés semés au sol pour former un chemin romantique. Une légère odeur de vanille avait pénétrée l’air et la voix de Barry White rendait l’atmosphère encore plus intime. Emy resta immobile de nombreuses secondes avant de lever les yeux sur Olliver, enseveli par la mousse présente dans la baignoire. Consciente des larmes qui lui montaient aux yeux, elle essaya de les retenir mais l’émotion était facile à saisir. Elle était réellement touchée de l’attention qu’il lui portait. Elle s’en voulait d’avoir pensé le pire quelques minutes plus tôt en se disant qu’elle avait un petit ami extraordinaire. « Surprise. » Son sourire ravi lui en tira un tandis qu’une larme se faufila le long de sa joue, unique. « Tu comptes me rejoindre ou rester plantée devant la porte ? » Reprenant ses esprits, elle secoua légèrement la tête et referma la porte après s’être avancée. Elle était pressée de se retrouver entre ses bras mais se déshabilla avec une lenteur exquise, savourant le regard fiévreux du brun. Quand enfin elle s’était débarrassée de la moindre couche de tissu, elle se glissa dans la baignoire pour se nicher dans les bras d’Olliver. Son dos collé au torse de son amant, elle savoura l’étreinte bienheureuse après une journée de travail éreintante.

Ce n’est que lorsqu’il changea de position qu’elle ouvrit de nouveau les yeux pour mieux les écarquiller. Seul son bras avait bougé mais ce dernier désormais tendu tenait au creux de sa paume un écrin. Un écrin où trônait la plus magnifique des bagues de fiançailles qu’elle ait vu. Emy n’était pas vraiment bijou et elle en portait très peu, aussi il n’avait pas fait dans le tape à l’œil. Un anneau tout simple avec une minuscule pierre d’un bleu si profond qu’elle tirait presque vers le gris. « Olliver ? » Sa voix contenait tant de question qu’il semblait presque inapproprié de ne prononcer qu’un seul mot. « Je t’aime Em’, je t’aime et je veux t’aimer pour le restant de nos jours. » La gorge serrée par l’émotion, elle du s’y reprendre à trois fois avant de prononcer un oui correct. Il la serra contre elle, embrassa sa tempe et utilisa son autre main pour sortir la bague et la passait à l’annulaire gauche de la jeune femme. « Toi et moi. » Les larmes d’Emily l’aveuglaient mais elle n’avait pas besoin d’y voir. Elle était heureuse et ça lui suffisait. « Toi et moi. » Elle enlaça ses doigts aux siens tout en laissant libre court à l’émotion.

« C’est l’heure de la pause. » Le bruit de la portière avant qui claqua la réveilla en sursaut et elle mit quelques secondes à replacer la réalité. « Tu faisais un cauchemar ? » Auraleen toujours dans la voiture tourna légèrement la tête vers elle. « Non, pourquoi ? » Elle secoua la tête et commença à sortir. « Parce que tu pleurais. » Claquant à son tour la portière une fois dehors, Emily resta quelques instants supplémentaires dans l’habitacle tout en jouant avec sa bague qu’elle avait accrochée autour d’une chaine à son cou. Non, elle ne faisait pas de cauchemar, c’était d’être éveillée le véritable cauchemar.

Citation :

les belles romances n'ont de sens
que lorsque l'on est amoureux.

« Je ne voudrai pas avoir l’air de ma plaindre de ta compagnie mais qu’est ce que tu fiches encore ici ! » Emilie secoua négligemment la tête, ne pouvant empêcher un petit sourire d’étirer ses lèvres. C’était au moins la dixième fois qu’elle soignait la jeune femme depuis son arrivée. De ses maigres moyens, elle avait dès le départ fait en sorte d’aider les survivants. Étant donné qu’elle avait des connaissances en médecine, elle s’était reconvertie en infirmière quand les besoins s’en faisaient sentir. « Je me suis dit que c’était une façon originale de te faire la court ! » Emy leva les yeux au ciel tout en souriant, cette femme était vraiment incroyable. Vraie tête brulée, elle n’hésitait devant rien, ce qui était autant une bonne qu’une mauvaise chose. « Assois-toi plutôt que de raconter n’importe quoi. » La brune alla chercher de quoi recoudre la cuisse de la blonde dans une pièce adjacente avant de revenir pour la trouver en petite culotte. Ou du moins si l’on pouvait appeler cela petite culotte, c’était tellement transparent que s’enrouler de film plastique devait aboutir au même résultat. « Bon dieu, où est-ce que tu as trouvé ça ?! » Les vêtements ne faisaient pas légions ici bien que ceux ayant les plus gros moyens acceptaient de partager. Cela dit, sa grande taille était un handicap évident puisque peu pouvaient se targuer d’être aussi grands. « Dans la maison où j’étais. Je me suis dit que ce serait mon offrande pour toi. » La brune émit un petit bruit entre la protestation et l’incompréhension avant de sourire, se laissant emporter par celui étincelant de la blonde. C’était leur mode de communication ceci dit, Emily avait réussi à dompter l’indomptable mais cela n’était pas gratuit et un jeu de séduction s’était installée entre elles. Ou du moins la blonde entreprenait et Emily déjouait. Au moins elle la laissait la soigner sans rechigner ce qui était un plus on ne peut plus notable. La première fois qu’elle l’avait ausculté, elle avait pensé perdre sa main dans l’affaire tant le regard de sa patiente se portait sur son couteau.

« Je rigole, ceci dit j’ai vraiment quelque chose pour toi. » Elle tira son sac à dos devant elle avant de poser sa jambe sur le tabouret qui faisait face au lit. Emily s’activait déjà à désinfecter la plaie lorsque des vêtements sortirent du sac. Un jean et un tee shirt bleu roi à premier vu. Et à sa taille. « Tu m’as trouvé des vêtements ? » Son pantalon en toile était troué aux genoux et son tee shirt était tellement grand qu’elle pouvait presque y entrer deux fois. « Non, je ne t’ai pas trouvé de simple vêtements, ce sont tes vêtements, et ils sont à ta taille. » Elle insista lourdement sur le pronom personnel ce qui laissait à penser qu’elle attachait une grande importance à ce que ce soit elle qui les porte. « Le premier que je vois les porter, qui n’est pas une grande brune sulfureuse je le scalpe, c’est clair ? » Emy hocha la tête vivement, un énorme sourire aux lèvres. « Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer. » Elle avait beau se moquer, elle savait que la blonde n’hésiterait pas à mettre ses menaces à exécutions. « Tu n’aurais pas du te donner tout ce mal mais ça me fait vraiment plaisir. Très, très plaisir. Merci beaucoup. » Elle pressa la jambe saine de la blonde avant de se mettre au travail. La conversation badine n’était pas chose que pratiquait sa patiente donc le reste de l’opération se fit dans le silence complet. Un silence serein, absolument pas gêné. « Comme neuve. » Emy donna un coup de ciseau et libéra sa patiente. « Merci doc. » La brune hocha la tête et désigna la sortie. « Allez oust, et ne reviens pas avant un petit moment, laisse au moins à celle là le temps de cicatriser. » La blonde se dirigea vers la porte et juste avant de sortir se retourna vers Amy qui rangeait. « Hors de question, il faut absolument que je trouve des sous-vêtements sexys à ta taille. » Emily, dans un geste très adulte tira la langue à la blonde qui disparaissait de sa vue.

Ses nouveaux vêtements serrés contre elle entre ses bras, Emily s’avança vers la cantine tout en s’arrêtant de temps en temps pour discuter. Elle s’était rapidement adaptée et avait tendance à prendre soin des autres comme elle pouvait. Elle adorait particulièrement garder les rares enfants du camp, c’était une activité qu’elle trouvait étrangement revigorante. Elle décéléra son allure en apercevant Alexander. Ils ne se parlaient pas vraiment, plus vraiment. Les choses étaient devenues tendues entre eux et cette situation la pesait énormément. Emily n’étant pas douée pour les conflits, celui-ci la mettait dans une situation qu’elle n’aimait guère, une position qu’elle n’aimait pas adopter. Ainsi elle faisait ce qu’elle pouvait pour désamorcer la situation. C’était plutôt clair, il s’en voulait et la voir lui rappelait encore et toujours cet incident. Elle avait fini par penser qu’il lui en voulait d’une manière ou d’une autre pour l’avoir mit dans cette position. Si elle n’avait pas oublié l’incident, de l’eau était passée sous les ponts et elle ne gardait aucune rancune envers lui. Il avait fait ce qu’il fallait. Il lui avait sauvé la vie, quant à celle d’Olliver elle était déjà terminée. Lorsqu’il posa les yeux sur elle, Emily lui adressa un léger sourire de peur de le brusquer, il fuyait pour un rien ces derniers temps. Voyant qu’il s’était arrêté à son tour, elle se risqua à lui faire un léger signe de la main en guise de salutations. Elle sentait bien que réduire la distance entre eux ne seraient utile d’aucune façon aussi finit-elle par continuer sa route. Alexander lui manquait et elle ne savait pas comment remédier à cela.

Bienvenue et bonne chance pour ta fiche .

OMG BRIDGET

BIENVENUE SUR LE FORUM
& bon courage pour ta fiche

Emilie Rosier a écrit:

chloe gère tout, merci!