prénom ✄ Lana, un prénom trouvé par mes parents d'un commun accord. Je le trouve plutôt banal mais finalement je ne m'en plains pas, disons que ça aurait pu être pire. C'est un prénom qui a un côté positif c'est qu'il est court et qu'on n'a pas vraiment besoin de me trouver des surnoms ridicules... Quoique j'ai eu le droit à Lala ou Nana, je préfère me passer de commentaires... Sinon mon deuxième prénom c'est June tout simplement parce que je suis née au mois de juin, j'avoue qu'il n'ont pas vraiment cherché loin pour le coup. nom ✄ Garner, le nom de famille de mon père. Ma mère s’appelait Steevens avant de se marier, quelques années avant sa naissance. âge ✄ Vingt ans dans un mois, autant dire que je risque de passer un anniversaire... mouvementé. sexe ✄ Je pense que cela se voit relativement non ? Quoique de nos jours, parfois on peut avoir des surprises à ce niveau-là... Bon, je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps... Je suis une fille... Alors, surpris ? nationalité ✄ Je suis américaine, j'ai toujours vécu dans la même villa dans la même ville et le même quartier depuis ma naissance, au moins comme ça c'est clair. origines ✄ Mon père était américain et ma mère anglaise, il l'a rencontré lors d'un voyage d'affaire et après quelques mois de relation à longue distance elle s'est empressée de tout quitter pour le rejoindre dans son pays. votre métier avant que tout cela ne commence ✄ J'étais étudiante en arts, j'ai toujours beaucoup aimé le dessin, depuis ma plus tendre enfance. C'était pour moi une façon de m'exprimer et lorsqu'il a fallut faire un choix pour mon avenir, je n'ai pas eu besoin de réfléchir pour prendre une décision, même si cela n'était pas forcément aux goûts de mes parents. qualités ✄ adorable, attachante, sociable, positive, souriante, fidèle, intelligente, mature. défauts ✄ tête brûlée, parfois peureuse, méfiante, fragile, têtue. groupe ✄ ❝ dealing with hell on earth ❞

Vous vous retrouvez en dehors de la zone sécurisé un zombie vient de tuer votre ami, vous savez qu'il ou elle est condamnée que faite-vous ? ✄ J'ai beau être un peu peureuse, je ferais tout pour mes amis, même risquer ma vie. D'ailleurs, sans doute par peur j'avais du m'éloigner du zombie en courant mais malheureusement alors que je croyais que le dit ami me suivait, celui-ci n'avait pas été assez rapide. Cachée dans mon coin et me rendant compte de mon erreur, je ne réfléchirais pas, je sauterais sur le zombie en brandissant mon poignard au dessus de celui-ci et je n'hésiterais pas à me débarrasser de lui coûte que coûte, que mon ami soit perdu ou non. Il y a certaines personnes auxquels il ne faut absolument pas toucher et pour qui je foncerais tête baissée sans réfléchir au fait que la situation est perdue d'avance ou non. Dans certaines situations vos forces peuvent se retrouver décuplées, j'ai pu le constater à plusieurs reprises et dans de pareils cas je pense pouvoir m'étonner moi-même.

Combien de temps pouvez-vous courir avant d'avoir besoin de vous reposer ? ✄ Je n'ai jamais été une accro au sport, malgré quelques footings réguliers, on ne peut pas dire que j'étais des plus endurantes. Tout d'abord, disons que cela dépend des raisons de la course. Si je me fais suivre par une orne de zombies assoiffés de sang, je pense que je pourrais tenir une bonne distance même si je tenterais probablement de me trouver une cachette lorsque, à bout de souffle, je commencerais sérieusement à penser que je ne tiendrais plus longtemps. Après tout dépend également de ce que je porte sur moi. Je n'ai pas d'armes trop encombrantes, un simple poignard et un arc (qui reste le plus gênant des deux) mais il est sûr qu'avec un sac de dix kilos sur le dos, je ne tiendrais pas aussi longtemps qu'à vide. Au fait, pour que je connaisse réellement mes limites, il faudrait qu'un jour cela m'arrive puisque je n'ai jamais couru à en tomber sur les genoux d'épuisement. Lâchez derrière moi une bonne dizaine de zombies et on verra bien quelles prouesses je suis capable d'accomplir !

Serez-vous capable de traverser la ville infesté de zombie pour retrouver l'être que vous aimez ? ✄ Je ne pense pas... Enfin, disons que même si par miracle je m'en sors vivante, je ne pense pas être utile à cette personne. Si j'apprends qu'il est dans une position délicate, sans arme ni personne pour l'aider, peut-être que par un coup de folie j'irais, même si je courrais à une mort presque sûre. On dit que par amour on peut soulever de montagnes certes, mais est-ce vraiment rendre service à l'être aimé que de risquer sa vie pour lui et qu'il finisse par se sentir responsable de votre mort alors que finalement vous ne pouviez rien pour lui à cet instant ? Peut-être que j'en serais capable, tout dépend des circonstances mais franchement, je ne serais peut-être pas la mieux placée pour lui venir en aide et je lui mettrais probablement plus des bâtons dans les roues qu'autre chose. Et puis, j'avoue que pour le moment la situation ne pourrait pas se poser puisqu'il faudrait déjà trouver l'amour pour cela et ce n'est pas vraiment dans mes priorités. Autre question ?

Avez-vous déjà manié une arme ? En possédez-vous une ? Savez-vous bien vous en servir ? ✄ J'ai toujours été contre la violence et jamais je n'aurais cru devoir me servir d'une arme un jour mais la situation fait que sans armes vous courez à une mort certaine. Lorsque je suis partie de chez moi, je n'ai même pas pensé à prendre quoique se soit pour me défendre mais alors que je marchais pendant plusieurs heures, j'ai trouvé un poignard sur le sol, quelqu'un l'avait probablement perdu et je l'ai donc immédiatement ramassé, histoire de me sentir un peu plus en sécurité et de pouvoir réagir lors d'un éventuel combat en corps à corps. Par la suite, je me suis fabriqué un arc et des flèches avec lesquels je me suis longtemps entraînée étant donné que c'était assez laborieux au départ. Finalement, j'avoue commencer à me débrouiller particulièrement bien, même si ce n'est pas le moyen le plus rapide d'éliminer un ennemi, je fais avec ce que j'ai et je ne pense pas être plus douée pour me servir d'une arme à feu.

Savez-vous bien vous adapter en société ? Avez-vous appris à partager ? ✄ Je suis une fille sociable qui aime aller vers les autres même si je suis devenue particulièrement méfiante depuis quelques temps. Une fois ma confiance gagnée, je peux m'intégrer facilement dans un groupe et ne suis pas du genre à juger sur les apparences. Je n'ai pas spécialement appris à partager, ayant été traitée comme une princesse toute mon enfance, on m'a toujours tout donné dans un claquement de doigts mais disons que j'ai eu une générosité innée que je n'ai pas perdu avec le temps. Je pense donc que je pourrai m'adapter assez facilement, même si j'ai un peu peur que l'on me juge sur le fait que je ne suis pas vraiment une super héroïne qui dévaste les zombies un par un sans aucune peur. J'espère juste me faire accepter telle que je suis, si c'est le cas cela devrait plutôt bien se passer.

L'apocalypse vient tout juste de commencer quel est le premier endroit où vous vous rendez ? ✄ Je quitte rapidement la villa familiale pour me rendre chez mon frère, la personne avec qui je me sens le mieux. De toute façon, comme d'habitude mon père n'est jamais présent lorsque l'on a besoin de lui et je vois mal ma mère réagir dans une pareille situation. D'ailleurs, lorsque l'apocalypse a commencé, j'étais chez mes parents et j'avais rejoins immédiatement celle-ci, elle semblait une fois de plus droguée par ses anti-dépresseurs et ne semblait pas apte à réagir. Sans réfléchir j'avais été rejoindre Adam qui habitait à deux pas de chez mes parents et chez qui je me sentais le plus en sécurité. Même si ce n'était pas le cas bien sûr... Finalement nous étions partis tous les deux, tout aurait pu bien se passer s'il n'avait pas perdu la vie au bout de quelques heures, sauvagement attaqué par un groupe de zombies sans avoir le temps de réagir il m'avait juste demandé de partir au plus vite pour sauver ma peau...

Vous venez de trouver une place où vous cachez, quel est la première chose que vous faites ? ✄ Je lance des regards rapides autour de moi l'oreille aux aguets pour vérifier que je n'ai pas été suivie. Je reprend ma respiration, tente de me calmer et de relativiser la situation. Je reste ainsi quelques minutes, écoutant le moindre bruit suspect puis je tente de me reposer quelques minutes, gardant mes armes près de moi et ouvrant les yeux à chaque petit son se trouvant non loin de moi. Bien sûr, je tente de faire le moins de bruit possible et vérifie bien que personne ne peut me trouver à l'endroit où je suis.

pseudo ✄ Nin' prénom ✄ Elodie age ✄ Quelques années après ma naissance. pays ✄ France sexe ✄ Féminin, aux dernières nouvelles du moins, après à savoir si ça ne changera pas un jour... Bon j'avoue que j'aimerais pas me réveiller un matin et me rendre compte que j'ai changé de sexe pendant la nuit mais sait-on jamais... comment es-tu arrivé ici ? ✄ J'ai vu de la lumière du coup je suis entrée... Plus sérieusement sur Bazzart =) que penses tu du forum ? ✄ J'en suis folle ! avatar ✄ Emma Watson la sublime. personnage inventé ou scénario ? ✄ Inventé, tout droit sorti de ma cervelle de moineau un dernier mot avant l'apocalypse ? ✄

Une vie de princesse... ou presque.
13 ans avant le virus.

« Ma chérie, regarde ce que papa t'a rapporté ! » Je sortais de ma chambre en courant en entendant la voix de mon père, je le voyais tellement rarement que le simple fait de savoir qu'il restait à la maison quelques jours me remplissait de joie. Je descendais les escaliers et me stoppait à quelques mètres de lui, visiblement embêtée. « Qu'est-ce qu'il se passe, cette poupée ne te plaît pas ? » Je fronçais les sourcils, c'était une poupée en édition limitée, tellement belle mais surtout tellement chère, toutes les petites filles auraient rêvé de la posséder, et pourtant j'étais déçue. Mon père était comme cela, il croyait qu'avec un cadeau j'oublierais ces longs jours d'absence lorsqu'il partait en séminaire, j'oublierais le fait que le reste du temps il rentrait à la maison alors que j'étais au lit depuis des heures et qu'il repartait avant même que je sois sortie des bras de Morphée. J'étais pourrie gâtée, j'avais tout ce que je voulais ou presque... Est-ce qu'un jour il comprendrait qu'en réalité ce que je désirais plus que tout au monde c'était l'amour et la présence d'un père ? Je savais que mon père travaillait d'arrache-pied mais même lorsqu'il était à la maison cette distance qui nous avait séparé dès mon plus jeune âge, semblable à un mur de pierres glacées, insurmontable, cette fameuse distance il était juste incapable de la briser, et pourtant dieu savait le nombre d'occasions que je lui donnais dans l'espoir qu'il ne me sert rien qu'une fois dans ses bras. Il était accroupi, me tendant cette fameuse poupée dont je me fichais totalement mais qui semblait visiblement le ravir, lui. Au lieu de me tendre ce jouet, j'aurais simplement eu l’espoir qu'il me tende les bras et que je puisse lui sauter dessus comme le faisaient toutes les filles de mon âge. Je reprenais doucement le sourire, je ne voulais pas le vexer, je voulais lui faire plaisir et puis j'étais contente de le voir quand même, même si j'aurais préféré que les retrouvailles se passent autrement. J'avançais vers lui d'un pas bien moins rapide puis je prenais la poupée en lançant un : « Si papa, elle me plaît beaucoup, merci ! » Puis lorsqu'il me tendit la joue, je lui déposais un petit bisou, aussi distant qu'il l'était avec moi. « Je suis contente que tu sois enfin là. » Voilà la relation que j'avais avec mon père, moi qui avait soif d'amour et de tendresse, je devais me limiter à un petit bisou tous les mois et paraître heureuse sous une montagne de cadeaux. Mon père n'était pas un homme mauvais en soit, bien au contraire je l'aimais, j'étais même particulièrement fière de lui mais seulement, il n'avait absolument rien comprit. Je n'étais pas le genre de fille avec qui on pouvait combler un manque affectif avec un surplus d'objets inutiles qui ne compensaient rien du tout. Je n'étais pas matérialiste, je ne l'avais jamais été et je ne le serais jamais, à choisir j'aurais préférée vivre pauvre et dans la misère avec des parents présents et aimants que riche dans une grande villa avec piscine où régnait une incompréhension totale et où y trônaient des murs indestructibles entre mes parents et moi qui n'avaient fait que de se renforcer avec le temps.

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Une famille loin d'être parfaite.
6 ans avant le virus.

« Maman est-ce que ça va ? » J'étais très inquiète du haut de mes quatorze ans, ma mère n'avait presque pas quitté le canapé depuis plusieurs jours et passait ses journées le regard dans le vague, laissant parfois quelques larmes couler sur ses joues. Elle n'était pas heureuse, je le savaits et cela avait été flagrant depuis ma plus tendre enfance. Régulièrement elle allait chez le médecin, ou, lorsqu'elle n'en avait pas la force il venait à la maison et se contentait de prendre un air grave et de lui prescrire tout un tas de médicaments qui étaient soit-disant là pour l'aider. « Apporte moi mes médicaments s'il-te-plaît. » Voilà, cela recommençait, elle n'avait jamais clairement prononcé le mot d' "anti-dépresseurs" mais moi je n'étais pas dupe, cela faisait longtemps déjà que je le savais. Malgré tout ce qu'elle avait, elle était dépressive et la seule façon pour elle de ne pas passer ses journées à pleurer et se lamenter c'était de se droguer avec ces saloperies que ce cher médecin familial avait cru bon de lui prescrire. Je ne comprenais pas, je ne LA comprenais pas, malgré l'absence de mon père, elle avait tout pour être heureuse et pourtant elle n'essayait même pas de remonter la pente. Elle qui vivait presque comme une mère célibataire, était-ce vraiment le bon exemple qu'elle devait donner à ses enfants ? Je me rendais tout de même dans la salle de bain, je savais que je ne pourrais rien faire contre une pareille situation, dans tous les cas. J'allais dans l'armoire à pharmacie et attrapais une boite de médicaments, les mains légèrement tremblantes. Si je ne me retenais pas, j'aurais tout balancé dans les toilettes, toutes ses plaquettes qui trônait dans cette armoire d'aspect de glace en espérant que tous mes soucis partiraient avec. J'aurais pu le faire, j'en avais très envie mais malheureusement je n'osais même pas imaginer la réaction de ma mère si je le faisais, elle aurait été capable de basculer dans une rage folle avant de s'effondrer un peu plus et d'être emmenée une fois de plus d'urgence à l'hôpital. Je ne voulais pas être responsable de cela, malgré tout ce que j'avais vécu à cause de ma mère et cette fichue maladie, je ne voulais pas devoir me mordre les doigts toute ma vie d'avoir fait LA bêtise qui aurait tout fait basculer. Je passais pas la cuisine pour lui servir un verre d'eau et revenais auprès de ma mère pour lui tendre le tout alors qu'elle s'était emmitouflée dans la couette, on aurait juré voir une grand-mère. « Tu as besoin de quelque chose d'autre ? » Ma mère se redressait, attrapait ses médicaments et mettait trois pilules dans sa bouche dans la même foulée avant d'avaler une gorgée d'eau pour faire passer le tout. Je ne pouvais réprimer un léger soupire devant un tel spectacle mais me taisais, une fois de plus. « Non va-t'en, laisse moi tranquille. » Je restais scotchée devant elle l'espace de quelques instants. Malgré tout ce que je faisais pour elle, il était courant qu'elle m’envoie promener ainsi sans un remerciement et cela me faisait énormément de mal. Je me retournais en lui lançant un nouveau regard et ne pouvait m'empêcher de murmurer un : « Oh mais de rien maman, avec de tels remerciements comment pourrais-je te refuser quoique se soit ? » Phrase qui était restée inaudible pour ma mère bien sûr. Je soupirais à nouveau, peinée et montait les escaliers qui menait à l'étage supérieur, celui des chambres. Je me dirigeais vers le fond du couloir et frappais à la porte qui me faisait face. « Adam ? » Mon frère ouvrit la porte et m'adressa un sourire. Je lui souriais légèrement puis il m'invita à entrer. Adam c'était bien la seule personne de ma famille avec qui j'avais des liens aussi forts. Le grand frère idéal, il avait toujours été à l'écoute, un brin sur protecteur je m'étais toujours sentie bien à ses côtés, nous étions même inséparables. Il faut dire aussi qu'il avait sept ans de plus que moi et que cet écart d'âge n'avait fait que renforcer un peu plus notre lien. « Qu'est-ce qu'il se passe ma puce ? Ça n'a pas l'air d'aller... » Nous nous étions assis sur son lit et à cet instant je m'étais blottie contre lui alors qu'il me serrait dans ses bras, se doutant éperdument de ce qu'il se passait. Je ne pouvais réprimer quelques larmes qui zigzaguaient déjà sur mes joues. « C'est maman, je ne sais plus quoi faire, j'ai beau tout faire pour elle, elle m'envoie promener sans cesse et... J'aimerais tellement qu'elle aille mieux, qu'elle se ressaisisse enfin... » Adam resta silencieux quelques secondes, il connaissait ce genre de situations et il avait perdu espoir depuis longtemps concernant la guérison de notre mère, lui. « Tu sais Lana, j'ai vu l'état de maman s'aggraver au fils des années malgré toute l'aide que je lui ai apporté auparavant, je pense même que l'on pourrait compter sur les doigts d'une main le nombre de sourire que je l'ai vu m'adresser depuis ces cinq dernières années... C'est pour ça que j'ai abandonné, j'ai vécu la même chose que toi et j'ai fini par me rendre compte qu'elle ne voulait pas qu'on l'aide, sinon elle se serait fait suivre depuis longtemps déjà... » Il s'était détaché de moi l'espace d'un instant et m'avait embrassé sur le front avant d'ajouter : « Tu as fais tout ce que tu pouvais pour elle, je t'ai vu grandir et murir bien trop rapidement que tu ne l'aurais du à cause de cela et il est temps maintenant que tu penses à toi, j'ai compris il y a des années qu'on ne peut pas aider une personne qui refuse toutes les mains tendues. » Je me blottissais à nouveau contre lui, calmant doucement mon chagrin en sachant très bien qu'il avait raison, même si j'étais loin d'être sûre que je pourrais renoncer à chercher à aider ma mère coûte que coûte... « Tu dois avoir raison... Mais c'est tellement dur de la voir comme ça... » J'étais restée un instant dans les bras de mon frère lorsque, ouvrant les yeux, je m'étais attardée sur une annonce entourée dans un journal. Je m'étais reculée, les yeux encore légèrement rouges et humides, j'avais attrapé le journal puis avais regardé mon frère, ayant peur de comprendre. « Qu'est-ce que c'est ? » Adam semblait gêné et prit au dépourvu, apparemment il s'agissait d'une annonce qu'il ne comptait pas me faire pour l'instant, attendant probablement un moment plus propice. « Je... tu sais que j'ai trouvé un petit boulot depuis quelques mois, en plus de la fac... Je me suis trouvé un appartement qui sera libéré dans deux mois... » Je fronçais les sourcils, commençant à comprendre. « Pardon ? Tu veux dire que dans deux mois tu vas... partir ? » Je savais qu'il était en âge de quitter la maison mais cette soudaine réalité m'avait fait tomber de haut, j’espérais tellement que cela arriverait le plus tard possible... « Mais tu sais que tu viendras quand tu veux ma puce, je viendrais te chercher quand tu le souhaites... Il y a même un bus qui arrive à quelques mètres de chez moi, l'appartement n'est pas très loin tu sais... » J'avais l'impression que le monde s'écroulait autour de moi, j'allais devoir vivre seule avec ma mère et des passages éclairs de mon père et même si je m'y préparais depuis un moment, savoir que mon frère allait partir restait particulièrement difficile pour moi. Je tentais de cacher ma peine, voyant très bien que pour Adam ce n'était pas une épreuve des plus aisées non plus même si au moins il n'aurait plus à croiser ma mère et son visage blafard au beau milieu des couloirs en pleine nuit. « Attends toi à avoir souvent de la visite dans ce cas... » Il me souriait, soulagé que je le prenne aussi bien, même si ce n'était pas vraiment le cas. Je voulais plus que tout le bonheur de la personne qui m'était le plus cher et pour cela j'étais bien capable de paraître heureuse à un moment où j'avais envie de fondre en larme, une nouvelle fois.

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La fin d'un monde n'est pas toujours celle qu'on croit
Au moment du virus.

Je m'en souviens comme si c'était hier, j'étais dans ma chambre, allongée sur mon lit en train de lire lorsque j'avais entendu des cris venant de l'extérieur. Au début, je n'avais pas bougé, je pensais qu'il s'agissait d'étudiants qui chahutaient comme ils le faisaient régulièrement en rentrant des cours mais lorsque les cris s’amplifièrent j'avais fini par me lever pour voir ce qu'il se passait. J'avais ouvert ma fenêtre et vu des gens courir en tous sens, comme s'ils devenaient fous alors qu'à ce moment une voix retentissait dans les rues : ❝ Nous demandons à tous les citoyens de se diriger vers les grandes villes, merci de ne pas paniquer et n'emmener avec vous que le strict nécessaire. ❞ Nous entendions cette annonce à répétition ainsi que diverses alarmes qui venaient mettre mes tympans à rude épreuve. Sans perdre une seconde, je descendais les marches quatre à quatre puis allais rejoindre ma mère dans le salon, accoudée à la fenêtre écoutant cette phrase qui ne cessait de résonner. « Maman il faut qu'on parte tout de suite ! » J'ignorais ce qui pouvait bien se passer mais j'avais peur, je n'avais pas envie de rester sagement chez moi à attendre de savoir ce qui pourrait bien m'arriver, il fallait agir vite pour se mettre en sécurité. Elle ne bougeait pas d'un pouce, sa réaction contrastait en tout point avec la mienne. Je l’attrapais par le bras et tentait de la tirer avec moi mais elle lâcha aussitôt ma prise et elle dodelina doucement de la tête. « Mais maman, nous sommes en danger, nous ne pouvons pas rester planté là à attendre que quelque chose de grave n'arrive. » Elle resta le regard dans le vague, fixé sur la fenêtre à voir les gens courir de part de d'autre de la rue, des voitures démarrer et des bagarres commencer à semer encore un peu plus la panique. ❝ Nous demandons à tous les citoyens de se diriger vers les grandes villes, merci de ne pas paniquer et n'emmener avec vous que le strict nécessaire. ❞ Je la fixais sans ne savoir que dire ni que faire, est-ce que j'allais être forcée de l'abandonner ici ? Je ne savais pas ce qui se tramait mais de toute évidence cela était grave et je tenais à ma vie, je voulais pas me laisser mourir sur un caprice de ma mère. « Je ne bougerai pas d'ici, tu devrais partir au plus vite, ne perds pas de temps pour moi. » Je sentais l'émotion monter en moi puis sur un coup de tête, je m'approchais d'elle, je l'embrassais sur la joue, je prenais quelques affaires entassées dans un sac, avant de partir en claquant la porte derrière moi, j'étais folle de rage qu'elle m'ait forcé à prendre une telle décision alors qu'elle avait juste à me suivre et que j'aurais pu encore et toujours veiller sur elle. J'avais couru au milieu de la foule, ne sachant toujours pas ce qui se passait. D'ailleurs, je ne lançais même pas de regards autour de moi, je n'osais pas, je ne voulais pas me retrouver au milieu d'une bagarre dont j'étais incapable de me sortir sans conséquences. On me bousculait, tout le monde criait et semblait désorienté alors que moi, je savais déjà où j'allais faire ma première escale, ma décision avait été prise sans que je n'ai besoin d'y réfléchir. Je n'avais jamais couru aussi vite et j'étais rapidement arrivée en bas de l'immeuble où habitait Adam. J'entrais et montais les marches rapidement puis j'ouvrais sa porte sans même prendre le temps de sonner. Mon frère s'affairait à remplir lui aussi un sac avec quelques affaires de survie puis releva la tête vers moi lorsqu'il m'entendit arriver. « Lana, j'étais sur le point d'aller te chercher à la maison... Est-ce que ça va ? Maman n'est pas venu ? » Je faisais une légère grimace avant de lui répondre : « Oui moi ça va et... Maman n'a pas voulu venir, pourtant j'ai essayé de la convaincre... » Adam ne sembla pas surpris de cette réponse et me lança un regard compatissant avant de se diriger vers moi, sur le pas de la porte, mettant rapidement son sac sur le dos. « Allez, il faut qu'on file au plus vite, je ne sais pas ce qui nous attend mais rassure toi je suis là, je ne te lâcherai pas... Plus vite on sera en sécurité mieux se sera. » Mon frère était bien plus courageux que moi, il semblait tellement sûr de lui alors que moi, j'avais déjà les mains tremblantes rien qu'à imaginer ce qui pouvait bien nous attendre avant qu'on atteigne une zone sécurisée. Nous étions partis à pieds, voyager avec une voiture était beaucoup plus long étant donné la panique qui régnait dans toutes les rues et nous serions plus vite arrivés ainsi... Nous avions couru pendant un long moment, Adam me tenait la main tout en ouvrant la marche et moi je le suivais presque à l'aveugle, faisant une entière confiance à mon frère. Parfois, nous pouvions ralentir la marche lorsque nous arrivions à trouver une ruelle plus calme ou un endroit caché à la vue de tous pour pouvoir reprendre notre souffle. Tout à coup, alors que nous reprenions notre course effrénée, je n'avais moi-même pas compris ce qui s'était passé, une dizaine d'hommes, ou plutôt de zombies étaient arrivés sur nous et avaient sautés sur mon frère en le plaquant sur le sol. J'avais sentit sa main glisser de la mienne et j'étais restée figée, incapable de pouvoir faire quoique se soit pour Adam. « Lana, sauve toi vite ! » Je sentais les larmes humidifier peu à peu mes yeux alors que mes jambes m'empêchaient de prendre la fuite pendant que mon frère était en train de se faire dévorer sous mes yeux. « ADAM !!! » J'étais sur le point de m'effondrer sur le sol lorsque je sentis quelqu'un m’attraper par le bras et m'entraîner avec lui, voyant que je me trouvais dans une situation critique. « Mademoiselle, ne restez pas là, nous ne pouvons plus rien faire pour lui... » Il ne me lâchait pas le bras alors que moi, j'avais juste envie de rester avec mon frère, sans lui j'étais totalement perdue, je n'avais plus aucun repaire. ❝ Nous demandons à tous les citoyens de se diriger vers les grandes villes, merci de ne pas paniquer et n'emmener avec vous que le strict nécessaire. ❞ J'essayais de faire lâcher prise à l'homme qui venait de me sauver la vie mais rien à faire. Je me retournais une dernière fois, voyant le corps de mon frère allongé sur le sol, dans un cri de désespoir je lançais un dernier : « ADAMMMMMM !!! » Sentant de nombreuses larmes rouler sur mes joues puis je finissais par ne plus résister et suivre le groupe en sachant très bien que je ne pouvais plus rien pour lui et que surtout, il n'aurait sûrement pas du tout apprécié le fait que j'abandonne si facilement alors que, comme il me le répétait souvent, j'étais une fille bien plus forte que quiconque pouvait le penser...

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Quand il faut survivre et non vivre
Après le virus.

J'étais arrivée dans la zone protégée depuis quelques mois déjà et j'avais réussi peu à peu à me faire une place, même si la mort de mon frère et l'abandon de ma mère me pesaient sur la conscience, sans parler du fait que j'ignorais totalement si mon père était lui-même encore en vie. « Lana, l'équipe chargée de ramener de l'eau est revenue. » Occupée à m'entraîner à tirer avec mon arc, je baissais celui-ci et me tournais vers la jeune fille, d'une trentaine d'années qui venait de me rejoindre. Je m'étais attachée à quelques personnes qui partageaient désormais mon quotidien et cette jeune fille en faisait partie. Seulement, s'attacher à d'autres personnes qui risquaient de mourir à tout instant pendant une mission promettait encore de douloureuses épreuves que je ne pouvais contourner. J'avais toujours eu cette fâcheuse tendance à m'attacher facilement, sans doute à cause du manque d'affection de mes parents, en tout cas je ne pouvais rien faire contre cela, même si depuis quelques temps j'étais devenue plus méfiante aux premiers abords. « Et ? » Je haussais les sourcils, la jeune femme savait très bien où je voulais en venir mais je n'arrivais pas clairement à poser cette question qui me brûlait les lèvres. Combien est-ce qu'il y avait eu de morts cette fois-ci ? « Seulement deux personnes sur les cinq sont revenues... » Je soupirais, restant silencieuse. Je ne connaissais pas personnellement les personnes qui avaient été choisies pour mener à bien cette mission mais j'étais bien forcée de constater que le nombre de victimes se faisait de plus en plus important. Je n'étais pas des plus courageuses, tout le monde le savait, d'ailleurs j'étais même plutôt peureuse, j'étais bien forcée de l'avouer. Seulement, lorsque j'étais envoyée moi-même en mission, j'étais parfois capable de me surprendre moi-même et de réagir au quart de tour lorsqu'il le fallait, entre autre pour sauver l'un de mes coéquipiers, même si je priais sans cesse de ne pas tomber sur un groupe de zombies à chacune de mes sorties. Avant chaque mission c'était toujours la même chose, j'étais tremblante, je me sentais incapable de contrôler le moindre de mes mouvements mais j'étais bien forcée de prendre sur moi et de foncer tête baissée, comme le faisaient les autres, ces missions étaient souvent vitales et je ne voulais absolument pas jouer les lâches, je me forçais à me surpasser et j'y arrivais plutôt bien, même si j'étais loin d'être une grande guerrière.

Voilà où nous en étions, une zone sécurisée que nous devions sans cesse quitter pour des missions, de la violence, de la peur, de la tristesse, tous ses mots rythmaient à présent notre quotidien. Parfois je me sentais inutile, en particulier en dehors des missions, parfois j'avais envie de baisser les bras, de tout laisser tomber en me disant que peut-être que nous ne sortirions jamais de cet enfer, peut-être que nous finirions tout bonnement par devenir fous et nous entre-tuer, peut-être que nous étions nous aussi condamnés. Dans de pareils moments, je pense à mon frère et à toutes les personnes qui m'étaient proches et qui ont perdus la vie sans avoir le temps de s'en rendre compte, sans avoir le temps de dire ce qu'ils avaient sur le cœur aux personnes qu'ils aimaient et je me dis qu'Adam, et tous les autres, ne pouvaient pas être morts pour rien, on devait combattre, encore et encore et surtout, ne jamais les oublier, les garder dans un coin de notre tête à tout jamais.