Catriona & Enora « Et même dans un monde dangereux les gens font des bébés ... j'appelle ça de l'irresponsabilité ! » Citation : Lors du dernier conseil, nous avons conclu que nous commencions à manger de protections pour les rapports intimes entre les individus. Bien évidemment, cela s'avère plus que problématique, les gens de Brazoria ne pouvant s'empêcher de copuler et la ville ne pouvant, dans le cas contraire, se retrouver dans neuf mois remplie de marmots braillards et baveux. De ce fait, deux personnes ont été désignées pour aller chercher de quoi protéger nos très chers concitoyens. « Bonjour, merci d'être venu nous aurions besoin de vous pour aller chercher des protections de toutes sortes pour les rapports sexuels. Vous devriez en trouver dans la pharmacie de l'ancien hôpital.» Une trousse de soins et quelques munitions furent données et les deux jeunes gens durent partir en mission. Il faut se rendre utile, quoi qu'il arrive ... à peine arrivée à Brazoria Enora avait ressentit ce besoin inexplicable de sortir de l'enceinte de la zone dite de sécurité. Totalement sécurisée ? Sur ce point, la jeune femme savait pertinemment que ce n'était que mensonge, qu'un jour ou l'autre, l'endroit se ferait envahir, naturellement ou par une faille, faille humaine. Car l'erreur est humaine. Mais rester là, à glander pour ainsi dire, n'était plus supportable, faire la lessive et la cuisine n'était en rien occupant pour elle. Besoin de sortir, de souffler, de s'éloigner. Seulement voilà, partir seule aurait été tellement merveilleux, mais vivre en communauté à quelques inconvénients... et celui de partager les tâches, en fait partie. Assise au volant d'une des voitures du camp, Enora stationnait devant la tour de surveillance, c'est là qu'elle avait décidé d'attendre la femme avec qui elle devrait accomplir la mission, dont, l'existence même portait à réflexion. En effet, les deux jeunes femmes étaient chargées de trouver dans la zone non sécurisée tout ce qui permettrait d'éviter le baby-boom made in Brazoria. Pour Enora, cela n'avait pas de sens. Non, comment pouvait-on, alors que chaque jour des proches meurent, que l'on risque notre vie à chaque instant, penser à ... pas à faire des enfants ..., même penser à aimer, à avoir envie de prendre du bon temps ... Inconcevable pour elle, mais apparemment pas pour tous. Incompréhensible. A l'arrière du véhicule, les armes qu'on leur avait confiaient et la trousse de secours. Au cas ou. C'était la première sortie d'Enora, mais étrangement, elle n'appréhendait pas. Non, elle était réellement volontaire et était même impatiente. Dix minutes qu'elle attendait là, sa coéquipière n'était pas en retard loin de là, c'était Enora qui était en avance, ne supportant plus de rester debout à ne rien faire. Elle avait donc prit de l'avance, récupérant armes et trousse de survie. Comme ça, une fois l'heure venue elles pourraient se mettre directement en route. La jeune femme jeta un coup d'oeil à l'horloge central du véhicule, il était l'heure, plus ou moins. Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle et vit la jeune femme qu'elle avait croisée lors du conseil. Une grande blonde, plutôt froide et renfermée, comme l'était Enora. Intérieurement, elle se disait que c'était un bon point. Qu'au moins, elles n'auraient pas besoin de se faire la conversation. Pas bavarde ? Non, c'est pire que ça. La mort de Joshua ne là pas rendue muette, mais c'est tout comme. Elle ne s'exprime plus que pour le strict nécessaire. La portière côté passager s'ouvrit et la coéquipière de la jeune femme monta en voiture. « Bon et bah ... en route. » Elle mit le contact et démarra la voiture pour sortir de Brazoria. Enfin. « Comment est-ce que je dois t'appeler ? » Plutôt direct et sec, mais s'appeler Micheline et Truc n'allait pas être pratique. Alors, évidemment, il allait falloir qu'elles connaissent chacune le prénom ou le nom de famille de l'autre. Pour Enora, rien ne la dérangeait. On pouvait très bien l'appeler par son prénom que par son nom de famille. Ces stages à l'armée d'une part l'avait habitué et puis par la suite à l'hôpital et au centre humanitaire au Congo ou l'appeler Quispe quand ils bossaient. Plus professionnel soit disant. Mais plutôt impersonnel à mon avis. Histoire de pas s'attacher ni rien. Le silence s'installait déjà. Pas facile de travailler et parler avec une inconnue. Surtout quand parler et s'ouvrir nous est difficile. Autrefois, Enora se serait intéressée à la jeune femme, mais aujourd'hui, c'est différent. Rien, elle ne veut rien s'avoir. Elle préfère être seule, sans attache. La peur de souffrir encore ? Certainement, mais le pire elle l'a déjà vécue et le vit encore. La journée s'annonçait déjà bien longue et la route vers l'ancien hôpital semblait durer une éternité. Spoiler:

Catriona secoua la tête d’un air résigné. On lui avait donné pour mission de rapporter de quoi empêcher la prolifération des enfants. C’était peut-être une bonne chose, à vrai dire, qui voudrait faire un enfant dans de telles conditions ? Il était évident qu’une boîte de préservatifs ou de pilules serait certainement très appréciée de tous ses survivants à la recherche de chaleur. Mais il avait fallu que cette mission tombe sur elle. Cela paraissait bête, sans intérêt, presque… honteux. Après tout, elle avait définitivement quitté la société à l’époque où les jeunes comme elle rougissaient en faisant passer la boîte de préservatifs sur le tapis roulant à la caisse de la supérette. Et on ne pouvait pas dire que la prison avait été une occasion d’avoir des relations intimes régulières. Du moins, par pour celles qui étaient suffisamment fortes pour l’éviter…

Passant le canon de son arme dans son pantalon, Catriona se dirigea vers la tour de surveillance où son équipière de la journée lui avait donné rendez-vous. Elle s’était proposé de s’occuper de la voiture et du matériel qu’on leur avait donné pour cet assignement et Catriona s’était contentée de hausser les épaules. Le volontarisme de sa partenaire était le signe de son arrivée récente au camp et elle savait que, bientôt, la petite blonde ne ferait pas montre d’autant d’enthousiasme. Comme beaucoup, elle finirait sûrement par s’empâter en restant bien en sécurité dans le périmètre tandis que ceux qui n’avaient rien à perdre – ou qui étaient trop stupides pour vouloir vivre – continueraient à sortir de la zone pour des missions aussi diverses que variées. Cela ne faisait peut-être que deux mois que Cat était à Brazoria mais elle s’était rendu compte de beaucoup de choses. Et qu’elle-même faisait aussi finalement partie de ces gens qui ne quitteraient pas la ville de sitôt. Même si, pour elle, il s’agissait d’une autre raison que le simple espoir de retrouver une « vie normale » ou un semblant de « vie d’avant ».

Catriona finit par apercevoir sa coéquipière et monta dans le véhicule en adressant un salut de la tête à l’intention de la conductrice. Quelques secondes plus tard, elles démarraient et quittaient la zone sécurisée pour s’enfoncer dans un monde plein de dangers et de mort. « Cat. » Fut le seul mot que l’ancienne détenue décocha quand la question de sa partenaire fusa. Et elle ne lui retourna pas la question. Catriona n’était pas là pour badiner et, s’il devait leur arriver malheur, elle ne tenait pas à connaître le nom de celle qu’elle abandonnerait à son triste sort si cela lui permettait de sauver sa propre vie. Connaître le nom d’une personne, c’était le premier pas vers une sorte d’attachement auquel Cat ne voulait pas avoir à éprouver. C’est pour cette raison qu’elle préférait surnommer les gens. Cela donnait une certaine distance.

La voiture avalait les kilomètres et rien ne venait perturber le silence. Pas même un zombie ne se mit sur leur route. Chose étrange ? Normale ? La ligne était parfois ténue entre ces deux questions. Après tout, il y avait tellement de raids effectués aux alentours de Brazoria qu’il ne devait plus rester beaucoup de zombies dans le coin. Probablement une bonne chose pour leur mission…

Mission qui allait d’ailleurs pouvoir débuter. L’hôpital se profilait devant elles et la conductrice se gara devant l’entrée. « Prête ? » lâcha Catriona avant de saisir un sac à dos vide et une boîte de munitions et de sortir de la voiture.

Catriona & Enora « Et même dans un monde dangereux les gens font des bébés ... j'appelle ça de l'irresponsabilité ! » Rouler, quitter cette prison. Quitter ce lieu de communauté où on ne se sent pas bien. Voilà, ce que ça signifiait pour la jeune femme. Elle prenait ses distances et même si elle aurait préféré être seule, il fallait avouer qu'à deux, il était déjà un peu plus facile de se débarrasser d'un groupe de zombie. Alors, il faudrait prendre son mal en patience. De retour à Brazoria, elle pourra s'isoler dans un coin et puis ce sera oublié. En attendant, il fallait trouver ce qu'on leur avait demandé. Les kilomètres défilaient au compteur et on ne peut pas dire que les mots faisaient de même. Non, c'était le silence radio dans le véhicule. Aucune des deux n'avez l'air bavarde et pour Enora c'était bien le cas. Une seule est unique question, savoir quel était son prénom. Et ce n'était pas par curiosité, mais plutôt par nécessité. « Cat. » Au moins, c'était radical. Le dialogue n'allait pas être leur point fort. Enora laissa lui échapper un soupir. Apparemment, elle était tombée sur quelqu'un qui lui ressemblait et c'était ... une bonne chose, mais bon, ... « Moi, c'est Enora. Mais tu m'appelles comme tu veux. Ca m'importe peu. » Les zombies se faisaient maintenant assez rares aux alentours proches de la zone sécurisée. Un bien pour un mal. Brazoria était plus sécurisé certes, mais, ils étaient forcément regroupés plus loin. Ce qui veux dire, que les missions sont plus dangereuses. Mais qu'importe. Il fallait se rendre utile, tant qu'on le pouvait. Enora commença à freiner à l'approche de l'hôpital, la bâtisse semblait avoir deux cents ans. Les portes en mauvais états faisaient froid dans le dos. Et même si Enora avait l'habitude des hôpitaux en tant qu'infirmière urgentiste, elle n'échappa à quelques frissons lui parcourant la colonne vertébrale. Elle stoppa le véhicule. « Prête ? » Enora posa les yeux sur la fameuse Cat qui sortait déjà de la voiture. « Prête ou pas, on y va. » Elle se pencha entre les deux sièges avant pour attraper son sac, déjà près. Elle en sortie son CZ-75. Avant de sortir du véhicule. On n'est jamais trop prudent. Elle contourna le véhicule et ouvrit le coffre, pour sortir le grand sac, dans lequel elle comptait déposer tout ce qu'elles trouveraient. Avant d'entrer, quelques petites vérifications, fermer la voiture, vérifier qu'il n'y ai pas de zombies qui les suivent, parce qu'une fois entré, difficile de leur échapper. D'un geste presque naturel, Enora rechargea très rapidement son arme. Elle posa son regard sur celle de sa coéquipière, un Desert Eagle en plutôt bon état. « T'as rechargé la tienne ? Non, parce qu'une fois là-dedans, on sait pas sur quoi on va tomber, alors ce sera pas le moment ! » Quelques secondes, un dernier coup d'oeil et elle s'avança, avec prudence et détermination de la porte d'entrée qui par le passé devait ne jamais cesser de s'ouvrir et se refermer au plus grands regrets de secrétaire qui étaient en plein courant d'air. Elle poussa la porte, ou du moins ce qu'il en restait lentement, pour ne pas faire de bruit et ainsi attiré l'attention des potentiels mutants dans les parages. Tout avait l'air calme, trop calme. Elle entra dans l'enceinte de ce qui était avant cette putain d'apocalypse, un hôpital. Un endroit où on se sentait en sécurité, où on pouvait espérer se faire soigner. Mais il n'en était plus rien. « On ferait mieux de rester aux aguets, ils peuvent être n'importe où. » Elle se stoppa net, essayant d'en quelque sorte deviner, déduire où elles pourraient trouver ce qui leur avait été demandé en se souvenant de l'hôpital dans lequel elle avait travaillé. Histoire, de ne pas chercher trop longtemps, mais à vrai dire, elle savait que ce serait bien trop beau, si cet hôpital était construit et agencé de la même manière que son ancien lieu de travail. Elle fit la moue. Commencer par en haut, par en bas ? Bonne question, a laquelle elle n'avait pas réellement de réponse. Qu'importe dirait certain, ça revient au même, mais quand on y pense, non. Monter les escaliers d'abord et redescendre étage par étage ça évite de monter les escaliers le dos chargé comme des mulets par des sacs remplis de moyens de contraception. D'un signe de tête la jeune femme montra les escaliers à sa silencieuse coéquipière, puis le couloir qui s'étendait devant elle. La question était claire, nette et précise. « A ton avis ? » Spoiler: