BLACK RAIN™
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 ❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail

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❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail _
MessageSujet: ❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail   ❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail EmptyLun 14 Mai - 11:28

What the fuck is this shit? That's too creepy for me man.

Alexander avait toujours été quelqu'un de très sportif. Seulement le sport ne l'aimait pas. Ou plutôt, c'était son corps qui n'aimait pas le sport. Ça l'épuisait, l'écrasait, l'empêchait de fonctionner normalement. Et pourtant depuis qu'il était à Brazoria, le jeune homme s'était décidé à reprendre une activité intense afin de, peut être, le cas échéant, courir assez vite pour échapper à une horde de zombie. Parce que même s'il continuait de se battre sans grande conviction, son instinct de survie lui, était encore intact, et les rares fois où il s'était retrouvé face à ces corps putréfiés en mouvements, il s'était rendu compte à quel point il y tenait à sa petite vie minable. Il n'y pouvait rien, c'était comme ça. Alors afin de la garder, il courait, histoire de s'habituer. Ce matin-là, il était parti faire ça d'ailleurs. Il s'était levé de bonne heure, comme à son habitude, avait enfilé vite fait un short et un teeshirt, puis avait chaussé des tennis complètement défoncées -pour courir c'était déjà mieux que ses chaussures de marches habituelles- pour sortir dans l'air frais du matin. C'était la matinée qu'il préférait ici, à Brazoria. Pourtant elle avait toujours cette apparence trompeuse qu'elle était pleines de promesses. Mais au moins, elle réussissait à lui faire apprécier un peu plus certaines petites choses. Car il ne leur restait plus que les petites choses à apprécier. Une brise d'un vent frais, un chant d'oiseaux, un lever de soleil majestueux. L'horizon était encore rouge lorsqu'il franchit la porte, et il se mit à courir lentement, plus par habitude que par envie. De toutes manières il n'avait jamais aimé courir.

Il savait qu'il n'allait pas faire ça très longtemps ; au bout d'une dizaine de minutes il serait très certainement déjà à bout de souffle, ses poumons sifflant comme s'il avait été un fumeur invétéré depuis l'âge de dix ans. Pourtant il n'en n'était rien. Alexander n'avait jamais fumé, et ne fumerait jamais. Il tenait trop au peu de souffle qu'il lui restait. Malgré le fait que le mercure ne soit pas encore trop haut, le jeune homme fut rapidement en sueur. Au bout d'une très, très longue heure, il se décida à s'épargner un peu de souffrances, et il prit la direction des douches communes afin de se décrasser. C'était le moment qu'il préférait à vrai dire, celui pendant lequel il s'oubliait un peu sous le jet d'eau froid qui le revigorait mieux que n'importe quel café. Ça faisait une éternité qu'il n'avait pas bu de café... Peut être devrait-il en chercher la prochaine fois qu'il se retrouverait en mission. Une fois propre et rafraichi, il sortit des douches vêtu d'un simple short, ses vêtements posés sur l'épaule.Il croisa quelques personnes qu'il salua d'un vague signe de tête, se dirigeant vers la maison qu'il habitait avec d'autres survivants. Dont Auraleen. Pour sûr que s'il la croisait, elle allait encore l'éviter comme la peste.

Il monta les marches du porches quatre à quatre, la tête un peu ailleurs. Son ventre lui rappelait douloureusement qu'il n'avait rien mangé avant de partir courir, en même temps qu'il lui rappelait à quel point il se sentait mal qu'Auraleen le fuie de la sorte. Ses jambes le menèrent toute seule jusqu'à sa chambre. La porte de la chambre d'à côté n'était autre que celle qu'Auraleen partageait avec Mikhail, un de leur colocataires... pour le plus original dirons-nous. Alexander s'engouffra dans sa chambre pour s'habiller, enfilant un banal jean, un tee-shirt et sautant dans ses éternelles chaussures de marche. Il laissa derrière lui son arme. Dans le camp, il n'en n'avait nullement besoin, d'autant plus qu'il exécrait cet objet qui lui rappelait sans cesse la situation désespérée dans laquelle ils se trouvaient, ainsi que la fois où il avait dû l'utiliser contre son frère. Lui qui avait toujours été pacifiste... Sa dépendance à cette arme en serait risible si elle n'était si triste. Il rouvrit la porte de sa chambre, plongé dans ses sombres pensées, et c'est alors qu'il vit un zombie apparaître à sa droite. Il sursauta du côté opposé à la créature, et son esprit mis quelques dixièmes de secondes à analyser la situation, se rendant compte enfin que ce n'était autre que Mikhail. « PUTAIN DE BORDEL DE MERDE. Tu m'as foutu une de ces trouilles ! » Lui dit-il, son cœur battant la chamade dans sa cage thoracique. Le jeune tatoué n'était vêtu que d'un simple caleçon, découvrant un corps qui semblait intégralement tatoué.

Alexander ne put s'empêcher de laisser son regard courir sur les membres devenus une œuvre d'art. Une œuvre d'art dérangeante pour le jeune homme banal qu'était Blackburn. Même avant que le virus ne se propage, il n'avait jamais compris cette fascination que les gens avaient pour la mort, et ce genre de choses, et depuis que tout ça était arrivé, cela le perturbait encore plus. Il se disait d'ailleurs souvent que Mikhail avait de la chance de ne pas s'être fait exploser le crâne par inadvertance. Il fallait dire que la personne qui lui avait fait ça était terriblement douée, on pouvait facilement le confondre avec un véritable zombie à première vue. Le regard d'Alexander bloqua alors sur le caleçon du jeune homme, et il ne put s'empêcher de se poser la question : était-il vraiment tatoué de partout ?

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❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail _
MessageSujet: Re: ❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail   ❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail EmptyLun 14 Mai - 13:21

'morning lady !


Je me demande toujours pourquoi les gens sont si matinaux, même en sachant que c’est la fin du monde. Et pourquoi, dans cet acte insensé, je finis toujours par me faire réveiller, d’une manière ou d’une autre. Quand ce n’est pas les cauchemars bruyants de ma colocataire de chambre, c’est l’idiot d’à côté qui a décidé de sortir faire son jogging ? Enfin, je suppose. Des suppositions, c’est tout ce que je peux faire, étant donné qu’un mur nous sépare et que je n’ai franchement pas envie de me lever pour vérifier. Je me retrouve les yeux inexorablement ouverts, fixant le plafond blanc de la chambre. Je ne sais même pas quelle heure il est. Tôt. Très tôt. Le jour se lève à peine. Je le comprends en soulevant difficilement mon crâne pour regarder à travers les volets délabrés de la pièce. Je repose ma tête. Je soupire. Je me position sur mon côté gauche, admirant au passage Auraleen entrain de pioncer. Elle a de la chance, elle. Je remarque au même moment que ma couverture est tombée du lit et se la coule douce sur le plancher. C’est pour cela que j’avais super froid cette nuit. Et que je me retrouve juste avec mon caleçon et le matelas pour amis. Sans oublier l’oreiller. J’entends la porte de la chambre d’à côté se fermer, je ne réagis pas. J’écoute les oiseaux. Merde. Si je commence à écouter le chant débile des piafs, ça ne va pas aller. Finalement, je me redresse, assis sur le lit, mes jambes forment un ovale, que je complète en collant mes deux pieds ensemble. Et j’attends. Je gonfle mes joues. Je pousse un soupir. Ce n’est pas facile d’être un lève-tard et se lever tôt. Je n’ai pas l’habitude. Je me mords presque inconsciemment la lèvre inférieur, j’ai besoin de quelque chose dans la bouche quand je ne sais pas quoi faire de mon existence si indispensable. Une clope. Oui. Il m’en faut. Je zieute mon paquet vide, au pied de mon lit. Frustration. Je chuchote un petit « hé merde ! » parce qu’il faut quand même que j’exprime mon désespoir.
Pas de cigarettes, pas de cigarettes.

Je me lève, m’éloigne de mon lit et reste pendant au moins dix secondes debout au milieu de ma chambre sans bouger. J’entends la respiration calme de Leen et je m’amuse à respirer au même rythme qu’elle. Oui, je me distrais facilement. Tout ça à cause de mon sommeil léger de ces dernières journées et d’un type qui sort pour aller je ne sais où. Je me gratte le ventre, toujours en caleçon et je sors de la chambre, ouvrant la porte le plus discrètement possible. Une fois à l’extérieur, je regarde à droite et à gauche, pas d’âmes qui vivent à l’horizon. Ça fait longtemps que je ne m’étais pas levé si tôt –sans réellement savoir l’heure, d’ailleurs- et la maison est bien calme à cette heure-ci. Dans ma vie, je n’ai jamais pu me lever avant dix heures, minimum. Quand le bordel des morts-vivants a commencé, mes habitudes ont changés, puisque je ne pouvais même pas dormir sans avoir peur qu’un zombie me bouffe les intestins pendant mon sommeil. J’ai longtemps été à la limite de l’insomniaque paranoïaque. Et quand je suis arrivé dans cette zone sécurisée, le Mikhail lycéen qui dort à outrance est réapparut. En même temps, j’avais bien besoin de repos. Sur ces réflexions bien étranges pour un matin, je me rends aux toilettes. J’en sors quelques minutes après, en baillant. Je compte bien retourner dans ma chambre et me rendormir. La porte voisine à la mienne s’ouvre. Je m’étire au même moment, les bras en l’air, la face un peu crispée. « PUTAIN DE BORDEL DE MERDE. Tu m'as foutu une de ces trouilles ! » Je recule d’un pas. « Heyheyhey. » Je place mon front dans la paume de ma main. « T’es malade de gueuler comme ça dès le matin, mec. T’as vu un fantôme ou quoi ? » Alexander. Alexander vient de me péter le cerveau. Je me frotte les yeux, histoire de le voir correctement parce que j’ai, et c’est un euphémisme, la tête dans le cul. Je me demande ce qu'il fait là. Je suis resté si longtemps sur le trône ? Il est habillé et me parait étrangement bien réveillé. Je remarque sa tignasse encore légèrement humide. Soit il a sacrément transpiré, soit il sort de la douche. Et étant donné l’odeur de vanille qui se dégage de lui, je penche pour la douche.

Je ne pense pas rester des plombes à le mater. On a l’habitude de se croiser. On ne se parle pas. C’est plutôt tendu entre nous, sans raisons apparentes. Je pense qu’il ne m’aime pas alors je ne cherche pas à engager de conversations avec lui. Pourtant, je sens son regard insistant. Il me dévisage. Entièrement. Je devine qu’il est intrigué par mes tatouages, après tout, je suis en caleçon et mon corps est à la vue de tous. Je passe la main sur mon crâne, lui aussi recouvert de dessins corporels. On pourrait croire que je me gratte la cervelle. « J’ai un truc bizarre de collé sur le corps ? » Je souris. J’ironise. Je sais ce qu’il regarde. Cependant, je ne m’attends pas à ce que son regard descende autant vers cette zone. Je me retiens de rire. Ce type est drôle quand il le veut. Et son regard le trahit. « T’essaye de faire un trou dans mon caleçon ? » Je penche la tête sur le côté, avant de croiser mes bras. J’en profite pour me gratter un peu les côtes. Ça me démange. Je ne suis pas gêné par son regard, je suis presque prêt à bouger mes hanches pour agiter mon caleçon sous son nez. On me dit grivois. « Non parce que si tu continues à mater ma queue aussi intensément, elle va disparaître dans un trou noir. » Je suis vulgaire. C’est volontaire. Je ne sais pas comment il réagit. Tout ce que je sais de lui, c’est le cas « Auraleen ». Elle est folle de lui. Ça je le sais. Enfin, s’il continue de regarder cette partie de moi, je comprendrais pourquoi il ne peut pas aimer la nana qui partage ma chambre.
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❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail _
MessageSujet: Re: ❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail   ❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail EmptyLun 14 Mai - 19:28


C'est vrai qu'il avait complètement oublié qu'on était le matin. Pour sa défense, il avait vraiment eu les jetons, et dans ce genre de circonstances, on faisait pas trop attention à ce qui nous entourait. Il espérait en tous cas n'avoir réveillé personne, et surtout pas Auraleen. Déjà qu'elle avait du mal à dormir, si en plus il se mettait à la réveiller... Le jeune homme tendit une oreille afin de vérifier que personne ne se levait furieux pour venir leur gueuler dessus à leur tour, mais apparemment il n'avait pas réussi à réveiller l'entière maisonnée. Ceci dit la blague de Mikhail sur le fait qu'il avait vu un fantôme lui tira un rictus. « On va dire ça comme ça. » Se contenta t-il de dire.

Alexander était toujours là, planté debout dans le couloir, le regard étrangement fixé sur une partie de l'anatomie de Mikhail d'une manière qui pouvait, disons... prêter à confusion. Lorsque ce dernier lui en fit d'ailleurs la remarque, Alexander reporta aussitôt son regard sur le visage du jeune homme, et une moue gênée s'afficha sur son visage. « Ah ouais euh, désolé. » Il fit une mimique du genre "c'était pas mon attention de te fixer de cette manière super flippante, je te jure", puis il baissa la tête tout en se grattant le crâne. Allait-il oser ? N'allait-il pas ? Puis finalement « En fait pour tout t'avouer, je me demandais si t'étais tatoué genre, de partout. » Et il releva la tête pour le regarder finalement d'un air d'excuses. Il ne connaissait absolument pas Mikhail à vrai dire, les rares fois où ils s'adressaient la parole c'était pour échanger des banalités de colocataires. En fait, depuis la première fois qu'il l'avait vu -où il avait bien failli faire une crise cardiaque à la vision de ses tatouages effroyablement bien réussis- Alexander n'avait toujours pas réussi à se faire à cette vision que donnait ce corps entièrement tatoué. Si bien qu'il tentait d'être le moins souvent possible en sa présence. Pourtant le jeune homme était peut être quelqu'un avec qui il pourrait très bien s'entendre... mais sur certains points, Alexander conservait une certaine vision enfantine -tout comme certaines de ses réactions à vrai dire. Il se rendit alors compte que ce qu'il était en train de faire n'était absolument pas poli, et le rouge lui monta aux joues. « Oh excuse-moi, ça se fait pas de te demander ça. »

Il se dirigea alors vers la cuisine, se doutant que son colocataire prenait le même chemin. Son ventre gargouilla bruyamment afin de lui rappeler ce qu'il venait de lui infliger -des efforts alors qu'il avait le ventre vide !- et il se dirigea aussitôt vers le frigo qu'il ouvrit avec un automatisme flagrant. Il ne se mit à chercher ce qu'il pouvait bien qu'une fois la lumière blafarde éclairant les quelques trucs qu'ils avaient dedans, et ses yeux se posèrent d'eux-même sur quelques œufs. Brazoria avait la chance de compter quelques poules et donc les œufs étaient un des rares luxes qu'il pouvaient se permettre. Il sortit la boite du frigo, se tournant vers Mikhail. « T'en veux ? » C'était une habitude, de proposer la même chose que ce qu'il prenait à la personne qui était dans la même pièce que lui. Non que sinon il ne lui aurait pas proposé, mais disons qu'il préférait passer le moins de temps possible avec lui. Une fois de plus il ne put retenir son regard de se balader ; sur son bras cette fois-ci. Alexander était en fait à moitié apeuré, à moitié fasciné. Ouais, définitivement comme un enfant. Il s'arracha à sa contemplation morbide et se dirigea vers la gazinière, alluma un brûleur, et attrapa une poêle qu'il posa sans délicatesse. Un filet d'huile. Attendre que ce soit chaud. Et il balança les œufs après les avoir ouverts un à un, le son de friture remplaçant le silence qui s'était imposé.
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❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail _
MessageSujet: Re: ❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail   ❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail EmptyMar 15 Mai - 14:59

« On va dire ça comme ça. » Il sourit légèrement. Enfin. Je ne le vois pas souvent rire alors que moi, à la moindre connerie infantile, je me roule par terre. Nos caractères sont donc opposés, radicalement. En réalité, je suis le seul de cette baraque à avoir le sens de l’humour, je pense. Ou du moins, le seul à le montrer. Certes c’est la fin du monde, les gens qu’on aime ne tarde pas à venir nous bouffer mais est-ce qu’on doit tout de même devenir des cons moroses ? C’est contre ma politique de vie. Après tout, même quand je crevais de faim dans la rue parce que je n’avais aucun endroit où aller, je gardais mes blagues toujours à l’affût du moindre spectateur. Et j’adore l’autodérision. Évidemment que c’est ma gueule qui vient de lui faire peur. Évidemment. Quand on ne me prend pas pour un zombie, je suis un psychopathe cannibale à faire trembler Hannibal Lecter ou encore un suppo de Satan prêt à vandaliser une église catholique.

Après ma remarque sur son regard ambigüe dirigé vers mes parties génitales, ses yeux se reportent automatiquement sur mon visage. Je souris. Je l’ai gêné. Ça me fait plaisir. « Ah ouais euh, désolé. » « Pas de problème, je comprends, mec. » J’ai envie de lui donner une petite tape à l’épaule en signe de ma bonne foi, mais ça ne le fait peut-être pas. On n’est pas potes. Il regarde ses pieds, je sens qu’il va me demander quelque chose qu’il n’assume pas. Personnellement, je pense qu’on m’a posé toutes les questions les plus embarrassantes qu’il puisse exister. J’attrape mon épaule et je l’enroule, histoire de m’étirer une fois encore. J’ai l’impression que mes os craquent de partout. Je penche ma tête à droite puis à gauche, ignorant quelques secondes mon vis-à-vis. « En fait pour tout t'avouer, je me demandais si t'étais tatoué genre, de partout. » Ma main se retire de ma clavicule, en écarquillant les yeux, d’étonnement. L’embarras, non. Je suis juste surpris qu’il ose me questionner sur ça aussi directement. Je ne le savais pas comme ça. C’est bien la preuve que je ne le connais pratiquement pas. Mes suppositions à son propos se basent sur quelques observations visuelles et des échanges conventionnels de cohabitions forcées. Pourtant, je devrais être le premier à savoir qu’il ne faut pas juger les gens sur l’apparence. Je suis idiot, parfois. Je m’amuse. Mon sourire ne disparait pas. « Par partout, tu veux dire… » Je baisse la tête, pointant du doigt mon entrejambe. Je sais parfaitement ce que son partout signifie. Je fais juste durer le moment. « Tu veux savoir si quelqu’un a maltraité mon bâton sacré avec une aiguille d’encre ? » Ma tête baissée, mon regard ne l’est pas. Je le fixe, sourire aux lèvres. Rictus qui veut dire explicitement : si je te le dis, ça ne serait pas drôle, je suis un mec mystérieux, tu sais. Finalement je sens qu’il regrette déjà sa question. Ses joues sont rouges. Moi, je jubile. Dans mon esprit, un rire sardonique digne des plus terribles méchants de cinéma résonne. Je suis machiavélique. Je vais donc laisser planer le doute sur ses questions. « Oh excuse-moi, ça se fait pas de te demander ça. » Je pouffe de rire. Sans aucune raisons. En fait si. S’il savait ce qu’on m’a déjà demandé, il se fouterait complétement de la nature douteuse de sa demande. Je me gratte l’estomac. Le R.I.P qui est inscrit à l’encre indélébile me démange. J’ai peut-être des puces. Ou c’est simplement parce que je suis crade. Les cafards et autres insectes puants qui sont tatoués sur ma gueule vont bientôt devenir réels si je ne me décide pas à prendre une douche. « Tu sais, on m’a déjà demandé si j’avais baisé un zombie, avant que j’arrive ici, alors niveau question gênante, je m’y connais. » Je tire sur l’élastique de mon caleçon, pour le remettre en place. « Y’a certaines choses qu’il ne faut pas savoir, crois-moi. » Double mystère. Effervescence totale.

Sans dire un mot, il se recule et s’en va vers la cuisine. Groum. Groum. –onomatopée censée retranscrire un bruit de ventre affamé- Je me rend compte que je crève la dalle, en fait. Je ne sais pas quelle heure il est mais mon estomac est bien éveillé, lui. Contrairement à mon cerveau. Et à mes réflexes. Et à ma faculté à éviter les obstacles. « T'en veux ? » Je vois les œufs qu’il me propose dans ses mains. Je m’avance, en baillant et en me grattant mon crâne chauve. Et c’est le drame. Le plus petit de mes orteils se heurte au pied de la table qui trône au milieu de la pièce. Meuble usé jusqu’à la moelle, d’ailleurs. « AIE.» Mes bras s’appuient sur la responsable de ma souffrance. « Saloperie de fils de … » C’est vraiment la pire des douleurs. Je suis sûr qu’un zombie me grignotant le bras ne me ferait pas aussi de mal. Je crispe mon visage. Je remue mon pied meurtris dans le vide alors que mon visage baissé, se relève pour regarder Alexander. « Si tu peux mettre des antidouleurs dans les œufs, j’en veux bien une cinquantaine. » Je souris malgré tout. Je n’arrête pas de marmonner des petites insultes alors que je pose mes fesses sur une des chaises entourant la table. Coude sur la table. Tête nichée dans les mains, j’essaye de penser à autre chose. Quand j’entends les œufs passer un sale moment sur la poêle, je lève la tête en direction du cuisinier d’office. Un rictus sur le visage. « Cuisine pas trop gras, chérie, je tiens à mon corps d’athlète. » Parce que bon. Je ne peux pas m’empêcher d’avoir l’image de la femme qui cuisine pour son époux alors qu’il est de dos. Un léger frisson me parcoure doucement l’échine, d’un seul coup. Peut-être que je commence à avoir froid. Je suis toujours en caleçon. Et si quelqu’un passe derrière moi, il va sûrement avoir l’honneur d’admirer la raie de mes fesses.
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❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail _
MessageSujet: Re: ❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail   ❝ Good morn...aaaaaaah! ❖ Mikhail EmptyMar 22 Mai - 17:01


Lorsque Mikhail avait reformulé sa question concernant sa partie... intime, Alexander n'avait pu s'empêcher d'esquisser un nouveau sourire gêné. Lui qui n'osait pas franchement adresser la parole à ceux qu'il ne connaissait pas bien, il avait carrément posé une question franchement indiscrète à celui qui n'était que son colocataire. Peut être que si ça avait été une personne qui ne lui foutait pas les jetons à chaque fois qu'il le voyait, alors oui, peut être aurait-il rit un bon coup de son audace, et se serait mis à plaisanter avec le jeune homme qui se tenait en face de lui, mais la vision de ses tatouages le mettait toujours aussi mal à l'aise. Il lui faudrait certainement un bon bout de temps avant d'être parfaitement à l'aise en sa présence. Ce n'était pas de l'intolérance, certainement pas, Alexander n'était pas du tout de ce genre ; même s'il ne comprenait pas l'impulsion qui avait put prendre Mikhail pour décider de se tatouer l'intégralité du corps de cette manière, il respectait les décisions des autres, quelles qu'elles fussent. Tout le monde était différent. Mais sur bien des points, Alexander avait encore ses réactions de gamin.

Ceci dit le grand brun fut quelque peu choqué lorsque Mikhail lui révéla que ce n'était pas la pire des questions qu'on ait pu lui poser. Tellement choqué d'ailleurs qu'il en écarquilla les yeux de stupeur, et ne put rien répondre, se contentant de suivre le chemin qu'il avait emprunté, le menant à la cuisine. Tout du long, ses pensées s'étaient mises à tourner dans sa tête. Comment est-ce-que des gens pouvaient poser ce genre de questions ?! C'était tout simplement ignoble. Ou alors ils étaient les pires ignorants que la Terre ait jamais porté que de croire que de telles choses étaient rien que possibles. Ou la méchanceté avait tout simplement envahie leur cœur et leur unique volonté avait été de dénigrer Mikhail en sous-entendant qu'il était capable de telles vilénies ? Le côté mauvais qui pouvait ressortir de la nature humaine le surprendrait toujours. Puis Alexander se souvint de tout ce qu'il avait put voir dans sa vie, et surtout dans son adolescence, les exactions commises par sa propre famille ; alors son pessimisme revint au galop. Rien ne devrait plus l'étonner désormais... Mikhail le tira de ses pensées lorsqu'il lui répondit qu'il ne valait mieux pas savoir, et alors qu'il lui tournait le dos, arrivant presque devant le réfrigérateur, Alexander haussa les sourcils. Qu'avait-il bien pu vouloir dire par là ? Il n'en saurait certainement jamais rien. Pour le jeune garagiste, l'homme tatoué lui semblait être un véritable et complet mystère. Ses réactions tout comme ses paroles n'étaient jamais ce à quoi il s'attendait, et parfois, comme à présent, il n'avait pas la moindre idée de ce que son colocataire pouvait vouloir dire. Ou ne pas dire.

Il ne s'attarda donc pas sur la question, Mikhail se montrant évasif -bien qu'en réalité il avait décidé de ne pas insister sur le sujet à peine avait-il finit d'émettre son interrogation à voix haute. Il s'était alors intéressé de plus près au petit-déjeuner pour lequel il salivait d'avance. Lorsqu'il entendit le bruit qu'avait fait le pied de Mikhail contre le meuble, puis l'imprécation
il se retourna prestement vers lui, pour aussitôt se retourner de nouveau, en face de sa poêle. Un sourire s'était dessiné sur ses lèvres et il s'était empêché de rire, car son colocataire l'aurait forcément mal pris. Mais plus que moqueur, ce sourire était la manifestation de sa nervosité, et une banale situation un rien comique -voire même pas comique du tout- pouvait alors le faire rire. Ce qui était parfois très mal interprété, et il y avait de quoi, il fallait l'avouer. Heureusement Mikhail lui répondit alors, désintéressant ainsi Alexander de l'évènement cocasse qui venait d'arriver. Le jeune homme se retourna alors de nouveau, un peu plus longtemps cette fois-ci histoire de lui répondre avec un sourire en coin : « Je crois que tu seras obligé de survivre sans... » Effectivement le camp était souvent à cours d'anti-douleurs malheureusement, et pour sûr que se cogner un orteil dans un meuble ne suffirait pas à convaincre le corps médical présent à Brazoria de leur en refiler. Mais bien sûr, ils savaient tous les deux que même si ça pouvait faire un mal de chien, c'était le genre de choses qui passaient vite. Ce qu'avait dit Alexander était en somme une simple boutade quoi. Non, lui, oser adresser la parole à son colocataire pour dire autre chose que le strict nécessaire ? Y avait de l'amélioration...

Le visage de nouveau tourné vers la poêle qui faisait doucement cuire les œufs, Mikhail lui répondit au même moment où Alexander enfournait des tranches de pain -un peu rassis, certes- dans le grille-pain (ça rattraperait un peu...). Il sourit de nouveau, amusé par la phrase, mais ne répondit pas. Il n'était pas non plus assez à l'aise avec lui pour renchérir sur sa blague. Pourtant, sa réaction première aurait été de lui lancer un « Mais regarde, il ne te reste plus que la peau sur les os, et encore ! » -rapport à ses tatouages bien évidemment. Mais bon, la timidité, le fait de n'être pas d'un naturel très expansif aussi sûrement. Puis c'était zombie boy à qui il parlait, ça faisait toujours bizarre. Les œufs furent cuits très rapidement, et quelques secondes plus tard les tranches grillées sautèrent en l'air. Le jeune homme amena le tout sur la table, et s'installa en biais de Mikhail. Il lui fit glisser ce qu'il avait préparé pour lui, puis engouffra u morceau de pain dans sa bouche. Putain que ça faisait du bien de manger. Tout en mâchant, Alexander ne put empêcher son regard de retourner errer sur les tatouages du jeune homme. Ce qu'il lui avait dit lui revint alors en tête. « On t'a vraiment demandé si t'avais couché avec un zombie ? » Alexander n'utilisait pas le mot "baiser". Jamais. Certains l'en trouvaient coincé. Et pas que pour ça d'ailleurs.
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