«Protect me from what I want.»

Mardi 13 Juillet 1990, naissance d’un heureux évènement qui au départ, ravissait toute sa famille. Sa mère la regardait, émerveillée par cette petite parcelle d’espoir qui fut arrivé à faire disparaitre son plus gros démon, qui fut l’alcool, et qui avait justement provoqué cette naissance. En effet, Amy ne connaissait pas son père, et ne voulait pas le connaître. Ainsi, sa vie débuta sans trop d’encombre. Nourris, choyée, aimée, la petite fille avait tout l’amour de sa génitrice pour grandir dans une atmosphère des plus satisfaisantes, même si le revenu de cette dernière n’était pas des meilleurs pour le moment. Elle avait seulement 32 ans et débutait sa vie entant que secrétaire d’une agence immobilière, et étant employée à temps partiel, cela lui laissait le temps de s’occuper de sa fille. A l’âge de 9 ans, la fillette devenait déjà de plus en plus autonome. Sa mère avait rencontré un homme qui savait la rendre heureuse et c’était tout ce qui comptait pour Amy, bien qu’elle le vivait assez mal parce qu’elle avait peur de lui. Et lorsqu’il s’installa à la maison pour fêter leurs deux ans de vie de couple, cet homme-là ne se gênait pas pour frapper la petite fille lorsque sa mère n’était pas présente chez elle. Il l’a menaçait des pires choses si elle disait quoique ce soit. La petite fille s’est alors enfermée dans un mutisme des plus morts. Elle devint de plus en plus mélancolique, de plus en plus sombre, et se mit à écrire sur papiers les paroles les plus noires. Sa mère sentait que sa fille allait mal, mais à chaque fois qu’elle lui demandait, elle pouvait voir le grand sourire de l’homme derrière le dos de sa mère qui la narguait. Elle s’isola, ses notes ne faisaient qu’augmenter tandis que son moral ne faisait que sombrer. C’était la seule façon pour la fille d’oublier cette violence. Elle cachait les bleus provoqués par les coups mais cela devenait de plus en plus dur, car il y en avait de plus en plus.

Quelques temps plus tard, sa mère se sépara de cet homme. Un immense soulagement pour Amy, qui malgré cela, n’est pas arrivé à dire tous ses secrets à sa génitrice. Elle continua de sombrer dans son mutisme, comme un long navire qui coule dans un Océan sans fond. A l’âge de 15 ans, la jeune femme se retrouva hospitalisée dans une clinique. Elle n’est pas arrivée à supporter tout le poids de cette souffrance. Au lieu de mettre directement fin à ses jours, elle a préféré affamer son corps, qui de toute façon n’avait plus aucun attrait pour la nourriture. Elle n’était plus que des os, la mort s’infiltrant peu à peu dans son âme. Elle faisait toujours paraître qu’elle était forte, indépendante et solide, mais en réalité, bien qu’elle fût incapable de l’admettre, elle était faible. Elle s’est donc fait suivre par des psychiatres, nutritionniste, elle n’en pouvait plus de tout cela. Ce qu’elle voulait c’était qu’on lui fiche la paix. Elle réussit quand bien même quelques temps plus tard à tout avouer à sa mère, qui tomba en larmes à cause de la lourde peine de ses mots. Elles portèrent plainte, il fût incarcéré, et tout rentra dans l’ordre. Enfin presque. La jeune femme âgée maintenant de 18 ans souffrait encore de désordre alimentaire. Puisque toutes ces années l’avaient vouée à une sorte de mort psychologique, ses relations amicales et amoureuses n’avaient donc jamais été très florissantes, bien qu’elle ait des connaissances autour d’elle, mais ils n’étaient pas importants pour elle. La seule personne qui l’avait soutenue dans tout ce qu’elle avait traversé, c’était bien sa mère.

Mais, non, il y avait aussi ce jeune homme… dont elle était follement tombée amoureuse, et qu’il l’avait quitté car il n’avait pas supporté de la voir mourir de jour en jour, et que malgré tout l’aide qui lui avait proposé, il était resté impuissant face à sa maladie mentale. Elle l’avait aimé. Elle l’avait toujours perçu comme un ange tombé du ciel, sans les ailes apparentes bien sûr. Il avait toujours été là pour elle, et l’avait comblé d’un amour et d’un bonheur sans pareil. Pour elle, c’était d’ailleurs simple, le bonheur avait juste son nom. Elle rêvait de le revoir, d’admirer son joli visage, ses beaux cheveux bruns et lisse, ses yeux d’une grande intensité dans lesquelles elle aimait se perdre… Lui seul avait vu voir en elle, ce que les autres ignoraient. Il avait compris que son caractère si fort et si sûr, n’était en fait qu’une protection. Pour se protéger du mal, pour se préserver de la faiblesse.

Alors qu’il était difficile pour elle de reprendre une bonne alimentation, elle travaillait à en perdre raison ses cours. Elle eut de très bonnes notes à ses examens, et se dirigeait à présent vers des études dans la psychologie. Etrange non ? La jeune femme pensait que cela l’aiderait à voir plus clair dans ce passé qui la tourmentait tant. Elle est aussi serveuse à temps partiel lorsqu’elle n’est pas à l’Université.



«What ever doesn't kill you is gonna leave a scar.»

Comment une journée aussi banale avait pu tourner de cette façon ? Les chaises balancées n’importe où dans la salle, des feuilles éparpillées par terre, des personnes paniqués tandis que d’autres étaient devenu comme fous. Elle ne comprenait pas ce qui arrivait, elle avait juste entendu un cri de souffrance à l’autre bout de l’Amphithéâtre.

Lorsqu’elle s’était retournée, comme tous les autres, ils avaient tous été frappés d’horreur. Un élève, qu’elle ne connaissait que de vue, était en train de manger, ou plutôt d’arracher avec ferveur le pauvre cou de la fille qui se trouvait à ses côtés. Le sang giclait à grande dose et le garçon n’avait pas l’air d’éprouvé l’envie de s’arrêter, on avait vraiment l’impression qu’il aimait réellement la douleur qu’il infligeait à sa camarade, ou petite-copine, ou peu importe. Il se retournait, voyant qu’ils le fixaient tous avec horreur et stupéfaction. Son visage n’était pas celui d’un être humain. Il était comme ravagé par la mort. Ses yeux étaient retournés dans leur orbite, sa peau était blafarde, bleuâtre, et il avait la mâchoire peint de sang. C’est lorsque ce même jeune homme s’est abattu sur un autre devant lui que la salle a été prise de panique. Tout le monde désirait une seule chose : s’enfuir, et très loin de ce spécimen. Pour seule réaction Amy s’était couchée sous sa table. Les gens morts vidés de leur sang, revivaient peu de temps après et se mettait à effectuer la même boucherie que précédemment. L’amphithéâtre se vidait peu à peu de monde, et les cris retentissaient de partout, de quoi avoir mal à la tête. Elle avait peur. Elle devait l’avouer. Elle ne comprenait rien à ce qu’il se déroulait devant ses yeux, ce n’était pas possible.

Elle désirait au plus profond d’elle-même se réveiller de ce cauchemar maintenant, au plus vite. Elle s’était même pincée, mais non. C’était réel. Lorsque la moitié était sortie hors de la salle et que l’autre moitié était transformée en chose surnaturelle défiant toute loi humaine et physique, la jeune femme commença à cogiter pour essayer de sauver sa propre peau. Elle ne voulait pas finir comme un bout de viande massacrée. Elle se creusait les méninges, et effectuait un plan détaillée de ce lieu dans sa tête. La porte de sortie était à quelques pas, et elle pouvait peut être l’atteindre si elle prévoyait de ramper sous la longue table. C’était ce qu’elle fit. Le parquet craquait sous ses genoux, alors elle se devait de ralentir un peu le pas, ce qui l’angoissait encore plus. La seule chose qu’elle ait pu se dire dans son esprit c’est : « Promis si je sors d’ici je réduis de moitié ma consommation de clope. » Ce n’était pas une chose très motivante puisqu’elle était une fumeuse invétéré mais bon, c’était mieux que rien, mieux que de se dire « je vais mourir ».

Elle avançait à pas confiant, et trouvais un ciseau un peu plus loin sur le sol. Elle le prit en main, car cela pouvait au moins lui servir d’arme si jamais. Elle entendait pleins de rugissements, de chairs qui se découpaient, et cela lui donnait l’envie de vomir, mais elle essayait tant bien que mal de penser à autre chose. Elle devait prévenir sa mère. Comme si celle-ci avait lu dans ses pensées, son portable se mit à sonner. Ce n’était évidemment pas le meilleur moment. Elle entendit des pas s’approcher vers sa position. Elle commença à paniquer et décida de sortir de sa cachette. Elle fût surprise qu’autant de monde étaient si… changés.

Elle prit ses jambes à son cou et enfonça le ciseau dans la tête de quelqu’un qui lui avait agrippé le bras. Elle se rendit à sa voiture, et décarpillais d’ici en vitesse. Sur sa route, elle aperçue plusieurs accidents de voitures et comprit que cela avait un lien. Elle voyait des gens sur le trottoir qui marchaient comme sans vie, le regard vide, les vêtements tachées de sang, et elle conclut que cela ne s’était pas seulement passé dans l’Université, mais aussi dans la ville. Elle l’appela sa mère, les mains tremblantes mais elle fût tombée sur le répondeur, ce qui l’inquiéta d’autant plus. Elle lut le message vocal de son appel en absence, et entendit la voix de sa mère, apeurée, lui priant de se réfugier quelque part. Elle lui expliqua en larmes que c’était un virus, une épidémie qui était sur le point de dévaster le pays, peut-être même la Terre entière. Elle finit son message par cette phrase, plutôt significative d’une triste fin : « Je suis fière de toi ma fille. Bas-toi, ne renonce jamais, je serais toujours là à veiller sur toi. Je t’aime. »

Amy pleurait, criait, elle était hors d’elle-même. Elle garait sa voiture, entra chez elle, et vit sa mère transformée. La main devant sa bouche, son cœur fit un bond dans poitrine. La mort l’avait pris à tout jamais. Elle dut l’achever avec une immense peine au cœur, qui s’était inscrit en elle pour le restant de ses jours. Elle ne savait que faire, et pensa même mettre fin à ses jours, mais ce serait pourrir l’estime que sa mère avait de sa personne. Ainsi, elle apprit à survivre dans ce nouveau monde seule, avec pour armes des couteaux de cuisines, et le revolver de sa mère, qui a eu le droit à une sépulture dans le jardin. « Toujours visé la tête. » Une devise lancée par les médias avant que la télévision ne soit brouillée. Voilà comment elle allait survivre.