HE HEARD IT FROM ONE OF THE KARAMAZOV BROTHERS

On me demandait la porte. Qui osait venir me déranger lors de ma période d'écriture quotidienne ? Pourtant, tout le monde était au courant de cette période sacrée, de ce petit moment où je prends le temps de noter mes pensées sur papier pour les regarder une nouvelle fois plus tard. Pour plusieurs, ce n'est qu'une façon stupide de passer son temps. Pour moi, c'est une façon intelligente de passer mon temps. Et puis, ils devraient être contents : pendant ce temps-là, je ne suis pas dans la rue à la recherche de nouveaux « partisans » à ma cause. Oui, on nomme les gens qui croient en ce que je dis des « partisans », un peu comme si j'étais une équipe sportive, ou pire, un dirigeant de secte. Ai-je de l'air d'un dirigeant de secte ? « Embarquez dans la secte de l'Apocalypse, là où on dit toute la vérité, rien que la vérité. L'inscription est seulement de 100 $... » Je ne suis ni un arnaqueur, ni un faux prophète. Je suis un penseur. J'étais payé pour penser et je continue de penser. Au grand détriment de plusieurs personnes...
J'ouvris la porte, remontant d'un doigt mes grosses lunettes. Je ne souriais pas, n'en voyant point l'utilité. Quand on nous demande, c'est soit pour nous annoncer que quelqu'un qui nous était proche est mort, où qu'on doit aller en mission. Puisque je n'ai aucune relation sociale vraiment intéressante, c'est que j'allais en mission. C'était exactement cela. « Bonjour, vous avez été choisi pour partir chercher des médicaments et bandages dans l'ancien hôpital. » Pourquoi moi, me retins-je de demander. On m'annonça ensuite qui était ma partenaire et on me donna une arme. À ce qui paraît, elle était déjà au courant... Ma partenaire m'intéressait tout particulièrement. Elle se prénommait Mara. Son nom de famille était beaucoup plus intéressant. Tchaïkovski. Tel le compositeur que tout le monde connaît pour son Lac des Cygnes. Elle était russe. J'aime les Russes. Je me dirigeais content vers l'endroit où se tenait la grille que je détestais tant. Une chevelure blonde attendait pour partir. C'était sûrement la fameuse Mara. Un grand sourire sur le visage (c'est rare), je m'approchais d'elle tranquillement. « Miss Tchaïkovski je présume ? Serais-tu parente avec le compositeur ? Tu sais, celui qui a fait le Lac des Cygnes et Casse-Noisette. Tout le monde connaît Casse-Noisette ! » Je me mis à lui fredonner la mélodie de la Valse des Fleurs, me laissant bercer par le rythme. « Sinon, je suis ravie de faire ta connaissance ! Je suis Frederick. Frederick Bergmann. » Je lui tendis ma main, que j'essuyais d'abord sur mon pantalon. Disons que le stylo que j'utilisais pour écrire était un peu usé... Je ne voulais pas partir. Je voulais seulement rester là, avec mon arme non-identifié dans les mains. Pourquoi, pourquoi, je ne pouvais pas prendre ma pelle ? Mon arme devait être... hum... un fusil ? Je ne connais pas ça. Et puis, je suis nul de toute façon. Vous voyez, si je réussis à toucher une chose avec ma balle, c'est mon pied. Ou le pied à Mara. Mais je ne veux pas faire mal à une Russe. Oh non.

la mort n'est pas derrière les montagnes, elle est derrière nos épaules Skinny.lOve

Mara avait eu la nouvelle qu’elle devait partir en mission. Ce ne l’étonnait plus réellement, elle avait l’habitude de le faire et prenait parfois plaire à s’y rendre. La Russe savait parfaitement se défendre et elle était toujours prête à sortir du camp. À vrai dire, elle aimait sortir d’ici, même si à chaque fois elle devait risquer sa vie. Le sentiment d’adrénaline était toujours euphorisant. La jeune femme avait comme toujours, enfilé son holster et y poser ses deux armes. Deux berreta qu’elle portait sans cesse sur elle. Sa ceinture, son pistolet mitrailleur. La jeune femme avait pris soin de remplir ses chargeurs, question qu’ils ne soient pas vide. La jeune femme prenait soin de remplir son petit sac, qu’elle portait toujours quand elle parfait en mission, de munitions. Pas question qu’elle se retrouve devant des zombies sans la moindre munition. Pour le coup, elle devait allez chercher des médicaments parce qu’il commençait à en manquer dans le campement. Quelque chose de simple. Allez le plus rapidement possible et revenir au campement. La jeune femme était donc sortie pour se rendre à la grille après avoir fait ce qu’elle devait faire. Sa veste de cuir se posait contre ses épaules et elle nouait sa chevelure blonde pour ne pas qu’elle soit ennuyante pendant qu’elle allait surement se battre. Le nom de son partenaire lui avait quelque peu échappé. Elle avait l’habitude de faire des missions avec les mêmes personnes et elle n’aimait pas qu’on lui assigne quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Mara n’avait aucune idée de la personne qui allait venir la rejoindre. Immobile, elle attendait sur le bord de la grille, se demandant quel pouvait être le meilleur moyen de se rendre rapidement. La voiture faisait de bruit et attirait les zombies, mais être à pieds ne permettait pas de faire les choses rapidement et efficacement. Surtout quand il fallait se rendre aussi loin dans la ville.

Après un petit moment d’attente, une voix se faisait entendre derrière elle. La jeune femme se tournait pour poser son regard sur lui, ne pouvant s’empêcher de le dévisager pendant un moment. Elle fronçait les sourcils alors qu’il se mettait à parler du célèbre compositeur. Elle n’avait aucun lien de parenté avec lui. Silencieuse, elle le laissait partir dans son petit délire avant d’ouvrir la grille et de reposer son regard sur lui. « -Oui je le connais très bien et non, je n’ai aucun lien avec lui.» Une fois la grille ouverte, elle se retournait pour attraper fermement sa main et la serre, en posant son regard dans le sien. Elle ne savait pas encore si elle devait être enchantée de le connaître ou pas, elle n’en avait pas la moindre idée pour le moment. La demoiselle relâchait doucement sa main avant de se mettre en marche pour sortir de la grille et refermer la porte derrière une fois qu’il fut dehors à son tour. « -Est-ce que tu sais comment tirer?» Elle se demandait puisqu’il ne semblait pas particulièrement à l’aise avec une arme dans les mains. Il lui parlait de compositeur et elle, elle sautait droit dans le vif du sujet. Maintenant, ils devaient se rendre là-bas et elle pensait que la meilleure option était de se rendre en voiture. Elle tournait le regard sur lui pour s’assurer qu’il était en train de la suivre. « -On y va en voiture?»

Elle le connaissait. Heureusement. Elle remontait dans mon estime, bien qu'elle n'était point parente avec ce fameux compositeur russe. Elle connaissait la culture de son pays. C'est toujours bien. Moi, je connais les compositeurs américains, les musiciens américains, les peintres américains, les réalisateurs américains, les écrivains américains... Je ne suis pas un inculte en ce qui concerne mon pays ! Même si je trouve que, souvent, nous essayons un peu trop de nous éparpiller un peu partout (si vous comprenez le sens de mes paroles), nous avons une belle culture. Et par « belle », je ne parle pas de tous les films qui sortaient dans les dernières années, ces films de super-héros ou de robots tapageurs qui sont là seulement pour nous divertir. Non, je parle des oeuvres qui nous aident à grandir notre esprit ! Si je le voulais, je pourrais vous parler de ce sujet pendant des heures, mais je crois qu'il serait préférable de revenir à nos moutons... Nous sortîmes à l'extérieur de la zone sécurisée. Nous étions maintenant à la mercis des zombies. Aucun n'était assez stupide pour s'approcher près de notre camp, mais quand même, il pourrait y en avoir un de téméraire qui voudrait se jeter sur nous... Ça n'arrive pas. Miss Tchaïkovski se retourna vers moi et me demanda avec son si joli accent russe si je pouvais me servir de mon arme. Bien sûr que je pouvais m'en servir ! Même un enfant pouvait tirer s'il le voulait. J'ai déjà entendu parler d'un bébé, un jour, qui avait trouvé une arme et bang! sa tête avait explosé... Pas marrant je sais. Mais la vie n'est pas marrante.« Je sais tirer. Même un enfant pourrait arriver à tirer. Penserais-tu que je suis un enfant par hasard ? » Je lui souris. C'était rare que je souriais. Je souris seulement en compagnie de jolies filles. Et là, j'étais devant une jolie fille... une jolie fille qui devait avoir vingt ans de moins que moi.
Je la suivis, gardant le silence, regardant le décor tel un chien apeuré (si j'avais eu une queue, elle aurait été basse). Je tenais mon arme fermement, ne sachant pas trop où la mettre. J'avais peur que si je la mettais dans une poche de mon pantalon, un coup de feu parte seul et que je me tire dans la jambe. Je ne voulais pas qu'on la coupe. Mara s'arrêta et me demanda si on y allait en voiture. Merveilleuse idée, l'hôpital ne devait pas être à côté. « Oui oui, on peut y aller en voiture. Je ne conduis pas par contre... » Je remontai mes lunettes sur mon nez. « Je n'ai jamais passé le permis. » Sans un mot de plus, je me dirigeais vers la voiture la plus proche et je m'assis au siège passager, attendant l'arrivée de ma coéquipière.