BLACK RAIN™
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 (MIKHAIL) could you just make me smile again ?

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(MIKHAIL) could you just make me smile again ? _
MessageSujet: (MIKHAIL) could you just make me smile again ?   (MIKHAIL) could you just make me smile again ? EmptySam 12 Mai - 23:55


❝ i hate need everything of you ❞
Louis lève encore la main. Entre ses doigts calleux, il y a une ceinture. Auraleen se recroqueville par réflexe, mais le cuir de l'accessoire mord déjà la peau de son dos et laisse une brûlante trace rouge vif dans son dos. Elle se mord la lèvre et se retient de gémir de douleur. Quand elle rouvre les yeux pour les relever, Louis est devenu un zombie. Les yeux blancs, la peau décomposée qui laisse voir son squelette, il est écœurant. Le hurlement qui monte à ses lèvres se coince dans sa gorge et elle ne peut rien faire d'autre que le voir fondre sur elle. Les dents de son géniteur déchirent sa peau et le sang perle sur sa peau. La douleur fuse, intolérable. Elle va se transformer. Elle va mourir pour revenir des Enfers.

Je me réveille en sursaut, couverte d'une mince pellicule de sueur froide. Les yeux écarquillés, j'essaie de percer l'obscurité qui règne dans la chambre. Un rayon de lune passe entre les lattes mal ajustées du volet et éclaire le visage endormi d'un de mes colocataires, Mikhail, qui partage ma chambre. Je l'observe un moment en essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Notre relation est étrange. J'ai du mal à le supporter. Il est moqueur, il se fout royalement de mes sentiments pour Alexander. Il a réussi à me percer à jour avec une facilité étonnante et ça m'horripile. Mon souffle se calme tout doucement, mais je sais que je n'arriverai plus à dormir de la nuit. Encore une fois. Encore une nuit sans sommeil à cause de mes cauchemars. Ca fait longtemps que je n'ai pas rêvé de mon père. Je fronce le nez en me relevant le plus discrètement possible. Mes jambes tremblent sous mon jogging. J'enfile rapidement un pull, j'attrape mon paquet de tabac, mes filtres et mes feuilles et je sors de la maison.

La nuit est froide. Malgré mon pull, je frissonne. La lune est pleine au-dessus de ma tête, elle illumine encore mieux que le pinceau d'une lampe torche. Je vais m'asseoir non loin de la maison et je roule rapidement ma cigarette avant de l'allumer. La nicotine me fait du bien, je tire longuement sur ma roulée avant de renverser la tête en arrière pour observer le ciel piqueté d'étoiles. Mais j'aurais mieux fait de m'en abstenir. La nausée monte à une vitesse fulgurante et j'ai juste le temps de me pencher sur le côté, par-dessus le parapet du mur sur lequel je suis assise. Je rejette le maigre contenu de mon estomac dans les buissons, avec un bruit d'éclaboussures peu ragoûtant. La bile m'irrite la gorge et remonte dans mon nez, m'arrachant un nouveau haut le cœur. Yerk. Je tremble de tous mes membres. C'est désagréable.

Je finis par me redresser lentement, le visage masqué par mes cheveux bruns qui commencent à devenir trop longs. La sueur coule le long de mon visage, je tremble de plus belle. J'ai froid, un frisson remonte le long de mon dos et m'arrache un gémissement piteux. Je me fais l'effet pathétique d'une gamine complètement paumée. Ce que je suis, en fait. Je ne suis plus qu'une gamine paumée qui n'a plus rien pour la rattacher au monde qui l'entoure. Bordel, ce que j'aimerais pouvoir accueillir un zombie à cet instant. Juste me laisser bouffer par un de ces morts vivants et arrêter d'avoir le cœur en miettes. Je sens une larme rouler sur ma joue. Je pleure un peu trop en ce moment. Je n'ai pas le temps de l'effacer que j'entends déjà quelqu'un s'asseoir à côté de moi. Je tourne à peine le regard. C'est Mikhail. Je croyais avoir été discrète. « Je t'ai réveillé en sortant ? Je... Désolée, je voulais pas. » Je passe une main tremblante sur mon visage. J'ai froid. Terriblement froid.
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MessageSujet: Re: (MIKHAIL) could you just make me smile again ?   (MIKHAIL) could you just make me smile again ? EmptyDim 13 Mai - 2:04


this is end, beautiful friend


Criii, criii. Grincements.
Les vieux lits de cette maison sont aussi bruyants que mon estomac quand je n’ai rien avalé depuis trois jours. Je n’ouvre pas les yeux. Je ne veux pas savoir ce qu’il se passe dans la chambre, je veux simplement continuer de dormir. Mais j’imagine parfaitement ma colocataire de dortoir assise sur son lit, paniquée, au son de son souffle rythmé. Un cauchemar, encore ? Cette fille fait tellement de mauvais rêves que je me demande comment elle garde un tel calme extérieur, quand on la voit en journée. Enfin, calme est bien grand mot. J’arrive à la faire sortir de ses gonds assez rapidement, il me suffit de mentionner le prénom « Alexander. » avec une voix mièvre et un air purement gamin ancré sur la face. Et voilà que je me prends tout un tas d’objets dangereux dans la tête. C’est une relation compliquée entre elle et moi. On partage la même chambre mais on ne partage pas nos vies. Je ne sais rien d’elle et elle ne sait rien de moi. C’est peut-être mieux ainsi, au final. Elle ne me juge pas quant à mon physique, elle n’a pas l’air d’écouter les commérages à mon sujet, cette fille n’est pas comme les autres. Je sens une vive lumière brûler mes yeux. Pas si vive que ça, j’exagère mais je n’aime pas beaucoup la lumière dans la tronche pendant que je dors. Que j’essaye de dormir. Pour essayer de lui signaler discrètement qu’elle me dérange avec son halètement appuyé, je soupire lentement, me positionnant sur le côté, dos à elle. Ma main se colle à ma hanche visible que je gratte frénétiquement. Je dors toujours torse nue et rarement avec une couverture sur le dos. Ça me met mal à l’aise. J’ai l’impression d’étouffer, de ne pas être en sécurité. Elle semble vouloir se faire discrète mais malheureusement pour moi, le moindre petit bruit parvient à mon oreille. Criii, criii. Grincements du vieux sol usé. Frottement du pull sur la chaise. C’est énervant. Finalement elle sort.

Je me redresse, en extirpant un soupire de ma bouche. Je suis bel et bien réveillé. Je colle mes genoux à mon torse. Je me frotte la nuque, en penchant ma tête en arrière. J’ai l’impression d’avoir porté un truc d’une tonne sur mes épaules. Je regarde le lit de cette fille. La couverture est froissée, les oreillers sont totalement en vrac, comme si elle s’est débattu dans son sommeil. Peut-être a-t-elle rêvée de ça ? Oui, sûrement. Après tout, ça traumatiserait n’importe qui. Cette fois-là, où elle était à deux doigts de se faire mordre par un rôdeur. J’avais eu un réflexe héroïque, certes, mais elle a sûrement des séquelles psychologiques. Je connais. Je pivote sur mon postérieur, levant les jambes et les reposant aussitôt sur le sol, froid. Mes pieds sont nus et ce foutu sol est glacé. Scumbag parquet. J’étire mon bras gauche, en faisant une sorte de moulinet. Puis le bras droit. Les deux en même temps. Je peux faire rougir n’importe quelle émission de gym tonic, là. Je ne sais pas quelle heure il est. Je penche ma tête pour faufiler mes yeux entre les lattes de ce volet en piteux état. La lune est à son sommet. La nuit semble encore longue. Sans les contrôler, mes pensées se dirigent vers Auraleen. Pourquoi s’est-elle encore réveillée si brusquement ? Que fait-elle dehors ? Ce n’est pas que je suis inquiet. Je ne veux pas qu’elle fasse une connerie. Cette fille m’est plutôt mystérieuse, je ne sais pas comment elle peut réagir. Je me lève enfin de mon lit, laissant place à un long grincement, ce même bruit qui m’a réveillé deux minutes auparavant. Je regarde par la fenêtre, me pliant en deux pour observer à travers le petit espace ouvert sur l’extérieur. Je peux ouvrir les volets mais ça fait certainement encore plus de bruit que les lits. Et le murs de cette baraque sont aussi fins qu’une tranche de jambon italien. J’ai pas envie de réveiller tout le monde. Je la vois de dos, assise, toute seule. La fumée qui s’éloigne d’elle me laisse deviner qu’elle est simplement sortie fumer une cigarette. Je pense retourner me coucher pendant environ cinq secondes avant que l’odeur pesante de la nicotine s’envole vers moi et mes faibles narines. Mon esprit tout aussi faible est vaincu. Je veux fumer aussi.

Je prends mon paquet de Winston, bientôt vide, qui trône sur la petite table qui fait office de repose-tout de la chambre. Je regarde mon briquet en métal. Ma main le survole, sans le prendre. Je ne suis pas con. Il faut bien quelque chose pour créer la conversation. Et vu son état, une blague vaseuse, morbide, c’est pas trop le must. Encore moins une taquinerie sur son amour à sens unique. Je suis sadique avec elle, mais j’ai mes limites. Je franchis la porte de la chambre, marchant le plus discrètement possible. Mon cerveau étant certainement resté endormi, j’oublie une veste et des chaussures, alors que je suis déjà vers la porte d’entrée. Je suis torse nu, pied nu. J’ouvre la porte, l’air me frigorifie presque instantanément. Mes poils se hérissent. Je tremble. Et je marmonne. « Oh putain de sa mère. » Je ne peux pas sortir comme ça. Je me retourne très vite et trottine tout en marchant sur la pointe des pieds, ce qui doit donner une scène assez drôle à voir, pour un mec dont le physique ne prête pas à la comédie. J’enfile ma veste en jean usée qui est resté dormir sur le canapé de la salle commune de la maison. Pour les chaussures, la flemme l’emportant sur le reste, je sors pied nu. Je ferme la porte d’entrée, sans prendre soin du bruit cette fois, tant pis si j’en réveille certaines. Il fait trop froid pour que je m’occupe des autres. Je marche sur la petite allée de goudron qui sépare la maison du trottoir, sans quitter Aureleen –plus précisément son dos- du regard. Même à quelques mètres derrière, je peux dire qu’elle frisonne. Elle doit se les cailler encore plus que moi. Je suis idiot et je ne pense même pas à zipper la fermeture éclair de ma veste, geste qui peut m’éviter des tremblements supplémentaire. Mais l’envie de fumer empiète sur ma logique. J'ai aussi l'habitude de vouloir exhibé le plus possible mon corps tatoué aux yeux de la foule. Je me balade souvent torse nu, d'ailleurs. J’arrive derrière elle. Juste derrière elle. Je baisse les yeux et regarde le haut de son crâne. Ses cheveux bruns. « Yo. » Je sais que je peux faire mieux pour dire bonjour à une femelle, mais bon. Je mets la clope que je viens de sortir de son paquet dans ma bouche. Je contourne Aureleen par la droite et je pose mes fesses sur le borde de la route, mon postérieur dépassant légèrement la limite du bord de béton et s’étalant un peu dans la pelouse fraiche. Si je salis mon fute, tant pis. Je suis un rebelle. Je ne prends pas le temps de la regarder, mes yeux étant rivés sur un point invisible en face de moi, sur le lampadaire. « On dirait que le prince charmant est venu te sauver du sommeil éternel, hein ? » Bon, l’allusion à Disney est pas mal mais ce n’est pas le moment. En prononçant ses mots, mal articulés à cause de la clope entre mes lèvres, je la regarde finalement. Tout de suite, je remarque qu’elle a pleuré. Yeux rouges. Chemin de larmes fraichement tombée sur sa joue. « Je t'ai réveillé en sortant ? Je... Désolée, je voulais pas. » Je regrette mon approche totalement nonchalante, voire stupide. Je toussote en me grattant le front. « T’inquiètes, j’ai le sommeil léger ces temps-ci. Les zombies, tout ça tout ça. J’ai pas envie qu’on vienne me grignoter les doigts de pieds dans mon sommeil. » J’essaye de la faire sourire. Je souris. Mais je ne sais pas si ça marche réellement. Je fais semblant de chercher le briquet que je n’ai pas dans la poche de ma veste puis dans celle de mon pantalon. Je suis un bon acteur, il ne faut pas croire. « Merde, j’ai oublié mon feu dans ma chambre, tu me dépannes ? » Je retire la cigarette de ma bouche et la place entre mon index et mon majeur, la mettant en évidence sous ses yeux. J’ai soudainement envie de lui demander ce qui ne va pas. Mais je ne sais pas si elle veut me raconter ses problèmes. Généralement, on ne veut pas me parler de sa vie. Je suis trop « punk » pour comprendre les autres. J’ai toujours le sentiment qu’elle cauchemarde à propos du raid. Est-ce que je dois commencer la conversation là-dessus ? Ou je dois attendre qu’elle le fasse elle-même ? Je tourne la tête, ne bougeant pas mon bras et je regarde la rue sombre, mal éclairée. Si un rôdeur arrive par ici, il fait tellement noir que je ne risque pas de le voir avant qu’il soit pile devant moi. Enfin, positivons, cet endroit est bien protégé. N'est-ce pas. Le seul être bizarre qui rôde dans l'obscurité pour cette nuit, c'est moi.
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MessageSujet: Re: (MIKHAIL) could you just make me smile again ?   (MIKHAIL) could you just make me smile again ? EmptyDim 13 Mai - 2:40

L'obscurité lui convient beaucoup mieux que la pleine lumière du jour. Cette remarque aussi bizarre que totalement hors sujet me traverse furtivement l'esprit alors qu'il pose ses fesses à côté de moi. Je remarque presque immédiatement ses pieds nus. Il ne doit pas avoir chaud, comme ça. « On dirait que le prince charmant est venu te sauver du sommeil éternel, hein ? » Je détourne la tête sans répondre, le regard fixé droit devant moi, après avoir craché un bon coup sur le sol. Le goût corrosif de la bile envahit toujours ma bouche et me donne plus envie de vomir une nouvelle fois qu'autre chose. Mon teint naturellement pâle doit être blafard à cet instant, et la lumière fadasse de la lune n'arrange pas grand-chose à ma tête. Sûre qu'un zombie me prendrait pour l'une des siens à cet instant. Je finis par m'excuser de l'avoir réveillé, alors que je ne suis même pas sûre que ce soit moi qui l'ait tiré de son lit. « T’inquiètes, j’ai le sommeil léger ces temps-ci. Les zombies, tout ça tout ça. J’ai pas envie qu’on vienne me grignoter les doigts de pieds dans mon sommeil. » J'ai un sourire sans joie. Sûr que personne ne tient à se faire bouffer. Heureusement que la zone est sécurisée d'ailleurs. Je ramène mes genoux contre ma poitrine et j'y appuie le menton, comme j'ai l'habitude de faire, la clope qui pend au coin de mes lèvres. « J'crois que ça me dérangerait pas de devenir un de ces cadavres sur pattes. Plus de souffrances. Plus rien à penser. Juste trouver de la bouffe. Ca doit être cool comme vie. » Le pire, sans doute, c'est que je suis sérieuse. Mon regard finit par s'éteindre, vidé de toute émotion.

Je me perds de nouveau dans mes pensées. Je ne sais faire que ça de toute manière. Penser, penser, laisser mon cerveau tourner encore et encore, sans jamais s'arrêter. Mes géniteurs, le campement, les zombies, le regard d'Alexander vers Émilie, l'autre jour. Cette dernière pensée renforce un peu plus le carcan de glace qui a fait son nid au creux de ma poitrine. Alexander et Émilie. Alexander. Il serait temps que je lâche l'affaire à son sujet, surtout depuis la honte cuisante qui a marqué mon âme au fer rouge l'autre après-midi. Mais comment faire pour oublier son premier amour, hein ? Je n'ai jamais su comment aimer. Je me le suis toujours interdit. La voix de Mikhail finit par me tirer de mes pensées et je l'observe un petit moment avant de tirer mon Zippo de ma poche pour le lui tendre, sans un mot supplémentaire. Je n'ai jamais beaucoup aimé parler non plus. Parler c'est prendre le risque de trop dévoiler à son propre sujet, j'en ai fait l'amère expérience. Mon regard se voile de nouveau et je balance mon mégot un peu plus loin dans le caniveau. Le point rougeoie encore un moment avant de s'éteindre, faute d'avoir de quoi consumer. « La vie est mal foutue. Elle retire à certains la possibilité d'être heureux au moins une fois dans leur vie. » Ma voix est un murmure pourtant parfaitement audible dans le silence qui règne entre nous, et nous savons tous les deux que je parle de moi-même. Je n'essaie pas de jouer les martyrs ou de me faire plaindre, j'établis juste une simple vérité d'une voix trop calme, trop indifférente. Je me relève, les mains enfoncées dans mes poches, et je fais quelques pas.

« Regarde ce gâchis. Premier amour ? Un mec complètement dingue de l'ex de son frère décédé depuis un an. J'ai aucune chance. Absolument aucune. Et je le savais depuis le début. » Je finis par m'arrêter, plantée au milieu de la route et le nez levé vers le ciel. Mes cheveux volent et s'emmêlent au gré du vent qui souffle. « Ma vie est rongée jusqu'à l'os. En décomposition depuis le début. Ma génitrice n'a rien trouvé d'autre que tomber enceinte d'un alcoolique violent. Il l'a d'abord battue elle, puis moi. Et pendant dix ans il n'y a eu que ça. Des coups, encore des coups, toujours des coups, tous les jours, tellement que certains matins je ne pouvais pas aller en cours à cause de la douleur. Et ma « mère » ? Trop flippée pour faire quoi que ce soit, trop lâche pour défendre sa propre fille. Quelle ironie. » Je laisse le silence s'étirer entre nous, les yeux toujours fixés sur la Lune qui semble me narguer, là, accrochée dans son ciel, bien à l'abri de la moindre menace. Connasse. « Je sais même pas pourquoi je te raconte ça. Tu dois me trouver d'un pathétique absolument navrant. » Haussement d'épaules, je finis par croiser les bras sous ma poitrine en reprenant lentement le chemin de la « maison ». Comme si j'avais déjà eu une maison. « Oublie ça. Bonne nuit. »
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MessageSujet: Re: (MIKHAIL) could you just make me smile again ?   (MIKHAIL) could you just make me smile again ? EmptyDim 13 Mai - 5:07

Comme à son habitude, elle n’est pas loquasse. Voire carrément muette. Je ne cherche pas à entamer une conversation enrichissante sur des philosophes grecs soporifiques, mais tout de même, j’ai l’impression de parler à un mur. Un mur avec une jolie chevelure brune teintée d’un roux très léger. C’est l’observation pertinente qui me traverse l’esprit en la zieutant. Je ne sais pas pourquoi, je fais une fixation sur ses cheveux. Peut-être que finalement, je complexe vis-à-vis de mon crâne chauve ? Non. Après tout, je me rase assez souvent pour savoir que j’aime le style monsieur propre. Je ne sais pas quoi dire et un silence s’installe entre mes paroles et elle. Cependant, mon regard retombe automatiquement sur la fille, après qu’un bruit de crachat se faufile à mes oreilles. Je sais qu’elle ne fait pas dans la dentelle pour certaines choses, les cendriers de métal qu’elle me jette à la gueule quand elle est énervée, en sont la preuve. Mais je ne peux pas m’empêcher de sourire, un peu béatement, en fixant inconsciemment le molard au sol. Même mes résidus de salive ne sont pas aussi imposants que les siens, c’est ce que je pense au même moment. Je me retiens de rire, l’imaginant dans un bar de lesbienne, les cheveux très courts, avec un blouson en jean, reproduire exactement le même geste. Je garde le sourire parce qu’elle semble étirer ses lèvres à son tour. Finalement, je suis plutôt doué pour remonter le morale. Je fais abstraction au fait qu’elle semble aussi joyeuse qu’un chat mort. J’ai déjà obtenu une expression physique de sa part, les sentiments, c’est la phase deux. Phase compliquée pour moi à faire exister. Je l’observe alors qu’elle appuie ses genoux contre sa poitrine, position du fœtus à la verticale. « J'crois que ça me dérangerait pas de devenir un de ces cadavres sur pattes. Plus de souffrances. Plus rien à penser. Juste trouver de la bouffe. Ça doit être cool comme vie. » Elle semble fixer un point imaginaire sur la route, un regard stérile. Je le connais ce regard. J’ai le même parfois. Il n’y a aucune raison de rire, mais comme je suis con, je ricane légèrement. Sa remarque me fait me souvenir de cette brillante conversation avec mon pote de lycée. Débat qui résulte de mon premier tatouage cadavérique. Le fameux zombie qui ne cesse de bouffer, c’est moi. Un ventre sans fond, je suis. « Je peux te dire que c’est pas si bien que ça. » Mon sourire s’efface. Dans ce contexte d’apocalypse, être le représentant vivant de ce qui cause la perte du monde, ce n’est pas facile à gérer. Je sais. Elle parle de réel zombie pas de simples dessins corporels mais j'ai tendance à être égocentrique alors je prends la remarque dans mon sens.Mais si je commence à faire mon émo, je ne vais pas arranger l’état de ma colocataire. « J’veux dire, moi j’ai pas mal souffert pour ressembler à un zombie, crois-moi. » Je lève mon bras aussi tatoué que le reste de mon corps, pour le mettre en évidence et illustrer la souffrance dont je parle. Si, ça fait mal. Surtout le visage. « A l’époque, je me disais que c’était une bonne idée. » Je ricane. « A l’époque. » Mon rire s’intensifie et je finis par tousser.

Elle me tend son briquet. Je peux enfin allumer la clope, qui reste inutile dans ma main depuis quelques secondes. Je prends ce qu’elle m’offre avec ma main libre et j’apporte la cigarette à mes lèvres, suivi de près par le feu. J’allume, une douce lumière s’en dégage. Je tire ma première taffe, j’inspire profondément et je relâche la fumée par la bouche et les narines. Je m’imbibe intensément de la nicotine, de ce goût menthol que j’aime tant. J’avance ma main vers elle et lui secoue l’objet remplie de gaz sous le nez ; avant de le lâcher pour qu’il tombe dans sa main. Je me gratte le sourcil, en utilisant la main qui tient la clope. « Merci. » Je ne sais pas quoi dire d’autres. Elle me semble plus déprimée que jamais. J’observe son mégot s’écraser pitoyablement à terre. Je mime sa position actuelle, rapprochant les genoux à mon torse, appuyant mes avant-bras sur mes rotules, la fumée s’évaporant. « La vie est mal foutue. Elle retire à certains la possibilité d'être heureux au moins une fois dans leur vie. » Hé bien. Je ne fais que remuer la tête de haut en bas, plissant mes lèvres, les yeux légèrement écarquillés. Je ne sais pas quoi répondre. J’amène une fois encore le bâton de nicotine à mes lèvres, la fumée me titille l’œil droit, que je frotte par la suite. Peut-être qu’elle fait référence à son amour à sens unique pour ce plouc ? Je ne suis pas très doué pour comprendre les sentiments des femmes. Mais une chose est sûre, cette fille est profondément et amèrement amoureuse d’un type. De ce que j’ai compris, l’homme ne l’aime pas. Pour pouvoir me moquer d’elle à ce sujet, je connais le minimum de l’histoire. Il ne m’a fallu qu’apercevoir son regard amadoué, admiratif, pendant qu’elle s’adresse à lui. Je ne le connais pas très bien, juste quelques brèves conversations de survie de base. Elle se lève. Je me tais. Je la regarde. Elle déambule comme une marionnette sans marionnettiste. « Regarde ce gâchis. Premier amour ? Un mec complètement dingue de l'ex de son frère décédé depuis un an. J'ai aucune chance. Absolument aucune. Et je le savais depuis le début. » Je suis finalement pas si inculte quant à la pensée féminine. Je peux me servir de ce don pour faire le mal et régner sur le monde, peut-être. Elle s’arrête. Mes yeux également. Je me gratte le crâne, je me ronge l’ongle de mon pouce et j’ose. « L’amour c’est une putain, tu sais. On ne la contrôle pas et elle baise n’importe qui. » Je tire une taffe sur ces paroles fortes en sens et je replonge dans un mutisme inhabituelle. D’habitude, c’est moi qui parle – qui raconte de la merde, généralement- et les autres qui écoutent. Là, j’ai envie de la laisser s’exprimer. Et apparemment, c’est ce qu’elle souhaite également.

« Ma vie est rongée jusqu'à l'os. En décomposition depuis le début. » Je me retiens de faire un commentaire idiot sur les os de mon tatouage et la décomposition apparente de mon corps. Ce n’est pas le moment d’être moi-même. Fais un effort, Mik. D’ailleurs, en y repensant, je ne sais pas pourquoi j’agis de la sorte. Ce n’est pas spécialement mon genre d’être le confident. Peut-être parce que personne ne veut me confier ses secrets. Mon corps repousse plus qu’il n’attire. Même si je suis, musculairement, bien foutu. Mais revenons à nos moutons. « Ma génitrice n'a rien trouvé d'autre que tomber enceinte d'un alcoolique violent. Il l'a d'abord battue elle, puis moi. Et pendant dix ans il n'y a eu que ça. Des coups, encore des coups, toujours des coups, tous les jours, tellement que certains matins je ne pouvais pas aller en cours à cause de la douleur. Et ma « mère » ? Trop flippée pour faire quoi que ce soit, trop lâche pour défendre sa propre fille. Quelle ironie. » Ma bouche reste légèrement ouverte. Ma clope est à deux doigts de s’écraser au sol alors qu’elle n’est même pas entièrement consommée. Le silence pèse mais je suis surpris de plusieurs choses. Qu’elle m’en dise autant sur son passé en quelques secondes. Premièrement. Qu’elle ait vécu ça. Deuxièmement. Qu’elle fasse naître chez moi un sentiment bizarre que je ne pensais pas, dans le contexte actuel, possible. Troisièmement. J’ai, certes, de la pitié pour elle, au moment où je la vois, perdue, seule, la tête dans les nuages et la lune. « Tu… » Je ne peux pas finir ma phrase, parce qu’elle reprend aussitôt la parole. « Je sais même pas pourquoi je te raconte ça. Tu dois me trouver d'un pathétique absolument navrant. » « Pas vraiment. » Je réponds du tac-au-tac. Elle revient vers moi. Je la suis du regard, levant légèrement la tête au fur et à mesure que la distance entre nous se réduit. Elle me dépasse, ma nuque se tord pour que je puisse continuer de l’observer. « Oublie ça. Bonne nuit. » Je la laisse partir comme ça ? Alors qu’elle semble aussi heureuse qu’une publicité pour les pompes funèbres. Je n’ai pas envie de la retrouver, les veines ouverte, en retournant dans mon lit. « Euh… Attends ! » Je cri plus fort que prévu. J’ai sûrement réveillé tous les voisins. Je me relève pour lui faire face, une mine sérieuse imprimée sur ma face. Je cherche ce que je peux lui dire. L’heure tardive n’arrange pas et je ne trouve rien sur le moment. Un silence s’installe. Je la regarde, la clope au bec, les mains dans les poches de mon jean. J’ai froid. Elle aussi, certainement.

Eureka.
« Alors je dois écouter le récit de ta vie qui, franchement, me donne envie de me suicider et toi, tu vas pas m’écouter? » Je fous la clope au coin de mes lèvres, histoire de lui sortir un petit rictus. Un sourire qui veut simplement dire ; j’essaye d’être social et de ne pas te laisser seule, alors reste. Grognasse. « C’est pas très cool de ta part. » Enfin je dis ça, je dis rien. Je provoque son attention, quitte à provoquer son agacement à mon égard. Je ne sais pas comment elle réagit dans des moments de déprimes. Je ne m’assoie pas. Debout, devant elle. Je frisonne. Je baille légèrement et je fais tomber ma cigarette sans faire gaffe. Un « Merde ! » s’échappe rapidement alors que je me penche pour ramasser la malheureuse. Je souffle sur le filtre, me convaincant moi-même qu’ainsi, il est totalement stérilisé et propre pour que je puisse reposer mes lèvres dessus. Ou pas. Je lui ai dit d’écouter l’histoire de ma vie, comme le Roi Lion, mais en réalité je n’ai pas grand-chose à raconter. Je donne un vague coup de pied dans le vide, comme si je shoote un petit caillou. Je suis pied nu, j’ai mal aux pieds. « Tu veux entendre une anecdote plutôt marrante ? » Je lui souris, faisant appel à sa curiosité. Et je n'attends pas sa réponse. C'est une question rhétorique. « Devine qui a déjà fait du rôle play avec une nana pour coucher avec et jouer le rôle d’un zombie qui doit baiser sa victime avant de la bouffer ? » Je bascule d’avant en arrière, le sourcil levé, les lèvres étirées. « Et je te rassure, quand je suis parti, elle était encore entière. Fatiguée, mais entière. » Je prends une taffe dans ma clope. La dernière. Et je lance le mégot le plus loin possible, pour prouver ma virilité devant la demoiselle. Je ne suis pas doué pour remonter le moral des gens mais j’excelle dans l’art de raconter ma vie sexuelle dérangée.
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(MIKHAIL) could you just make me smile again ? _
MessageSujet: Re: (MIKHAIL) could you just make me smile again ?   (MIKHAIL) could you just make me smile again ? EmptyDim 13 Mai - 9:11

« Je peux te dire que c’est pas si bien que ça. J’veux dire, moi j’ai pas mal souffert pour ressembler à un zombie, crois-moi. A l’époque, je me disais que c’était une bonne idée. A l'époque. » Je reste silencieuse, le regard perdu dans le vague, un peu décrochée de la réalité merdique qui me pend au nez. Je me contente juste de lui tendre mon briquet quand il remarque qu'il n'a pas pensé à me rendre le mien. Le petit objet en métal retombe dans ma main ouverte quelques secondes plus tard et je me prends à jouer distraitement avec, ouvrant et refermant le couvercle, presque rassurée par le bruit si caractéristique de la marque Zippo. Et puis je ne sais pas trop pourquoi, je me mets à déambuler de long en large sur la petite portion de rue que je m'approprie, un peu désemparée, ne sachant pas trop où aller, comme une marionnette à laquelle on a coupé tous les fils pour la libérer. Je me retrouve à lui parler de choses qui n'ont sans doute ni queue ni tête à ses yeux. « L’amour c’est une putain, tu sais. On ne la contrôle pas et elle baise n’importe qui. » Je l'entends à peine, je passe de ce que je ressens pour Alexander à ce qui a pu se passer avec mes parents durant son enfance. Je ne sais pas pourquoi je lui raconte tout ça, je finis d'ailleurs par le lui avouer. Je me sens stupide.

Je suis stupide. J'ai toujours été stupide. Je m'arrête dans ma tirade pour lui marmonner un « bonne nuit » rapide, les mains enfoncées au fond de mes poches et la tête baissée sur mes pieds pour éviter qu'il voie ma tête. Ce n'est pas comme si j'avais encore envie de pleurer, non, pas du tout. Mais il me rattrape déjà. J'enfonce la tête dans les épaules par pur réflexe. « Alors je dois écouter le récit de ta vie qui, franchement, me donne envie de me suicider et toi, tu vas pas m’écouter? C'est pas très cool de ta part. » Je me contente de hausser les épaules comme à mon habitude, la tête toujours baissée alors que je joue avec un petit caillou. « Je n'ai pas envie de marque de pitié quelconque alors je m'enfuis avant qu'elles ne fusent, c'est tout. » La pitié m'a toujours horripilée plus que tout. Je n'ai pas besoin de pitié, ni de compassion. Ni de rien du tout en fait. Je suis très bien toute seule, avec seulement mes pensées morbides. Je n'aurais jamais dû accepter de suivre Alexander, l'an dernier. « Tu veux entendre une anecdote plutôt marrante ? » Le fond de curiosité qu'il me reste est piqué et je relève un œil prudent vers son visage. « Devine qui a déjà fait du rôle play avec une nana pour coucher avec et jouer le rôle d’un zombie qui doit baiser sa victime avant de la bouffer ? Et je te rassure, quand je suis partie, elle était encore entière. Fatiguée, mais entière. » Je pique un fard aussi violent qu'inattendu, les yeux largement écarquillés. Il se fout de ma gueule, hein. Hein ?

Apparemment non. L'entendre parler aussi librement d'une sexualité pour le moins... étrange... me fait virer au rouge cramoisi et je tente tant bien que mal de me dissimuler derrière mes cheveux bruns. « Merci pour la vision traumatisante, surtout. » Je n'ai pas l'habitude. Je veux dire... Je sais ce qu'est le sexe évidemment, je sais comment ça marche, mais je n'ai jamais couché avec personne. Jamais. De tous mes vingt-deux ans d'existence. Il faut dire qu'à cause des passages à tabac auxquels m'astreignait mon père, je me suis interdit clairement d'aimer mais j'ai aussi développé une certaine phobie du contact humain quand il est trop poussé. Inconsciemment, j'ai toujours peur que quelqu'un lève de nouveau la main pour me frapper avec toute la violence possible. A cause de mon géniteur. Et puis soudain, la claque. Je me rends compte d'un seul coup que je vais sûrement mourir sans avoir connu un seul moment de passion pure. Jamais de sexe avec l'être aimé, jamais d'amour partagé, jamais rien.

Cette constatation m'arrache un gloussement sonore. Un véritable fou rire complètement nerveux qui laisse évacuer toute la frustration des dernières semaines. « J'vais crever... et j'aurais jamais... baisé ni aimé ! Ca... c'est moche ! » Mes phrases sont entrecoupées de hoquets sous le rire qui me plie en deux. Et, tout aussi brutalement, mon rire se transforme en lourds sanglots qui me semblent littéralement arrachés de ma gorge. Des sanglots sonores, qui me ravalent au rang de gamine effrayée par le tonnerre. Je suis accroupie, recroquevillée sur moi-même, le visage enfoncé contre mes genoux, et je chiale tout ce que je peux. Stupide.
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MessageSujet: Re: (MIKHAIL) could you just make me smile again ?   (MIKHAIL) could you just make me smile again ? EmptyDim 13 Mai - 20:24

Elle se cache de moi. Je le vois. J’essaye de la retenir maladroitement avant qu’elle ne rentre dans la maison, qu’elle ne franchisse la porte d’entrée et qu’elle mette fin à cette rencontre nocturne qui risque de me marquer plus que je ne le prévois. Ma voix grave s’élève. Elle me remarque et se retourne. J’ai réussi, finalement, à attirer son attention. Je l’observe avec un brin de pitié dans le regard. Je ne peux pas m’empêcher de penser « cette pauvre fille. » quand je la vois, la tête enfoncée au maximum dans ses épaules. Elle semble vouloir disparaitre devant moi. « Je n'ai pas envie de marque de pitié quelconque alors je m'enfuis avant qu'elles ne fusent, c'est tout. » Coupable. Je suis coupable des sentiments qui naissent en moi contre mon grès. Je n’y peux rien. Et pourtant, je ne ressens pas très souvent de la pitié pour les autres, surtout pour les personnes qui vivent, des personnes avec qui je ne partage rien, mise à part la misère et le désespoir de notre monde présent. Je baisse la tête à mon tour, je ne veux pas qu’elle remarque cette petite lueur dans mon regard, cette lueur qui peut très certainement me trahir. Je ne réponds rien. Parce que si j’ouvre la bouche, je vais lui mentir. Et ce n’est pas de mensonges dont elle a besoin, à cet instant. Malgré tout, j’ose encore une fois. Je suis un être libertin. Je n’ai jamais eu honte de ma sexualité débridée et j’aime particulièrement en parler. Le regard de mes interlocuteurs choqués me réjouit, me rend hilare. Les mœurs ont tellement changés. On ne peut plus parler de baise sans offenser un dieu, le représentant d’une religion, une mère trop chaste ou des enfants trop innocents.

Je me mets à rire, d’une façon très décontractée, les mains dans les poches de mon pantalon, en me penchant légèrement en avant. Mon visage au préalable baissé se lève pour faire face au sien, totalement rouge. Je la vois essayer de cacher sa gêne en se retranchant derrière sa tignasse brune mais rien n’échappe à mes yeux taquins. Je me mords la lèvre inférieure pour retenir le fou rire qui n’est pas loin. C’est bien la première fois que j’arrive à l’embarrasser à ce point. Même lorsque je sous-entends des choses quant à son amour solitaire devant d’autres personnes, elle ne réagit pas ainsi. Non, d’ordinaire, elle s’énerve en me suppliant d’aller me faire maltraiter le derrière par de sombres inconnus. « Merci pour la vision traumatisante, surtout. » Je pouffe de rire. Je mets la main, devenu un poing pendant la route, devant ma bouche, histoire de faire passer le ricanement moqueur pour une toux désagréable. Il ne faut pas qu’elle pense que je me fous de sa gueule, elle déprime déjà suffisamment. Je remets ma main dans la poche et je baisse la tête, me courbant légèrement l’échine comme si j'étais un gentleman qui salue une donzelle. « Mais de rien. Ça me fait toujours plaisir de nourrir l’imagination des autres. » Je salue mon auditrice et je me redresse, lui lançant un clin d’œil taquin et un sourire enjôleur. Je la regarde. Je retrouve mon silence. Je la vois subitement troublée. Elle semble dans ses pensées. Je me plonge donc dans les miennes, levant la tête vers le ciel étoilé, dos à la lune. Je me demande comment serait ma vie actuelle, si cette apocalypse n’avait pas eu lieu ? Peut-être que j’aurais un appartement, une copine, un emploi et un petit chien que j’aurais appelé « doug » Cette pensée me fait sourire. Parce que je ne pense pas que j’aurais eu un travail, même si je payais pour. C’est stupide de penser à ça de toute manière. Je ne peux pas avoir de vie normale. Je ne peux plus. Les autres non plus. Enfin moi, je n’ai jamais eu de vie, dans le bon sens du terme, ça ne me fait pas grand-chose.

Je sursaute. Ma tête se baisse pour revenir à son niveau ordinaire et mon visage se retrouve dans l’axe de celui d’Auraleen. Elle rit. D’une manière déjantée. Comme si la folie venait de remplacer sa raison, à l’instant. Je hausse mes épaules et penche la tête sur le côté, les yeux légèrement plissés. Je ne comprends pas. Et comme je ne comprends pas, je m’inquiète. « Tu… » Je fais un pas en avant. Six pas nous séparent. « Qu’est-ce qu’il y a de si marrant ? Ma gueule ? » J’essaye de rire à mon tour. Mais la situation ne m’aide pas à provoquer l’hilarité. Elle a beau rire, je peux affirmer, juste en l’observant, que ce n’est pas un rire vrai. « J'vais crever... et j'aurais jamais... baisé ni aimé ! Ca... c'est moche ! » Son souffle se coupe. Elle a du mal à parler correctement. J’ai envie de lui dire de se calmer, de prendre le temps de respirer. Mais je n’ai pas le temps, moi-même, de prononcer les moindres mots. Elle s’effondre. Son rire disparait et je vois une larme coulée sur sa joue gauche. Une autre sur sa joue droite. Ma bouche est ouverte, mes paupières ne se ferment plus. Je suis choqué de la voire pleurer sans retenu devant moi. Et de connaître les principales raisons de son état. Je ne suis pas doué pour ça. Je suis immobile. Elle, elle s'accroupie. Le visage se niche dans les genoux. Elle semble vouloir disparaître de ce monde. Je fais un pas en avant, par pure réflexe. Je ne sais pas pourquoi je m’avance. Je l’écoute pleurer. Je sors les mains de mes poches et mes bras tombent le long de mes hanches. Je suis plutôt inutile. Je passe longuement une main sur mon crâne chauve et tatoué, un tic gestuel que j’exécute lorsque je me sens totalement inutile. J’en ai pratiquement oublié sa remarque d’il y a quelques secondes. Sur le fait de n’avoir jamais connu d’hommes. Est-ce que je joue le cliché du « ça va aller » en lui tapotant l’épaule ? le « tu trouveras le bon va ! » ? Ou encore le « Y’a pleins de poissons dans l’océan. » Non. Je vais agir à ma façon.

Je fais deux pas de plus vers elle. Un pas de plus et je peux lui rentrer dedans. Elle continue de pleurer et je ne pense pas que mes mots vont pouvoir la réconforter. Je suis plutôt con, comme garçon. Je n’ai pas de diplôme dans l’art de faire disparaître les sanglots des autres. Je m’accroupi à mon tour, juste en face d’elle. Je mime sa position comme un singe le ferait. Mes pieds nus parallèles aux siens. Mes genoux se collent presque aux siens. Elle ne doit sans doute même pas me calculer, elle doit penser aux choses tristes qui la mettent dans cet état. Mes bras sont croisés sur mes rotules et je l’observe. Je ne pense pas que je dois la calmer. Il faut qu’elle pleure cette nuit. Je dois être le spectateur. Personne ne nous voit. Mais on doit certainement avoir l’air de deux idiots. Accroupies comme des enfants, dans la petite allée goudronnée de la maison. Je remarque que ses cheveux forment un voile ne me permettant pas d’accéder visuellement à son visage, assombri. Alors je me permets un geste. J’avance ma main vers elle et comme si j’ouvrais un rideau, je décale doucement quelques-unes de ses mèches que je retranche délicatement derrière son oreille droite. Je retire ma main de son espace vitale, sans un mot .Mes yeux ne la quittent pas. « Tu sais, c’est pas encore trop tard pour avoir tes propres expériences. » Je souris. Ce n’est, certes, pas le moment de draguer mais je n’ai pas de réelles mauvaises intentions. Même si mon regard explicite qui souligne mes paroles me trahit certainement. Je ne lui demande pas de s’abandonner à moi, là, maintenant, sur le trottoir, j’essaye juste de la rassurer, à ma manière. « C’est con de pas pouvoir prévoir le moment, mais ça t’arrivera. » Cette fois-ci je pose ma main sur son bras. Je suis sincère. Et sérieux. Un peu trop sérieux, d’ailleurs. J’y remédie. Je n’aime pas quand les choses sont trop sérieuses. On va bientôt tous crever, merde. Autant se détendre. C’est ce que je devrais lui dire, d’ailleurs. « Tu vas certainement prendre ton pied et tomber amoureuse. » Je ricane narquoisement. « Encore une fois. » Je fais référence à son amour pour cet Alexander. C’est con mais je le fais quand même. Je sous-entends aussi par là que sa flamme pour ce type va certainement bientôt s'éteindre. Je retire ma main de son avant-bras. Je me relève, parce que mes jambes s'engourdissent méchamment. « Et tu sais, avoir une vie sexuelle surbookée, c’est pas le must non plus. Tu peux te choper pleins de saloperies. » J’enchaine. « Tu peux rester… » Silence. Légère toux. « Pure. » Ce mot me fait rire. Je plaisante toujours. Même si ce n’est pas le moment. J’essaye de détendre l’atmosphère et lui remonter le moral.
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MessageSujet: Re: (MIKHAIL) could you just make me smile again ?   (MIKHAIL) could you just make me smile again ? EmptyLun 14 Mai - 17:25

Je pleure. Encore. Je ne sais faire que ça. Pleurer, encore et encore, dès que j'ai un moment de solitude, dès que mes nerfs lâchent mon corps craque et je me mets à pleurer. Mes nerfs ont encore lâché. Et je suis là, accroupie au milieu d'une rue, recroquevillée comme une gamine, à gémir et à sangloter tout ce que je sais. J'ai à peine conscience de Mikhail qui s'approche et qui imite ma position face à moi. Je suis en train de pleurer un amour définitivement perdu. Et Dieu que ça fait mal. Ca saigne. Je n'ai pas de sang sur la peau, mais ça saigne. Ce n'est qu'au bout de longues minutes que je finis par me calmer, j'ai quelques hoquets étranglés mais mes larmes se tarissent peu à peu. J'ai un sursaut quand les doigts de Mikhail viennent recaler une de mes mèches brunes derrière mon oreille et, instinctivement, j'ai un mouvement de recul. Mais déjà le contact s'évanouit et je m'essuie prestement les joues. « Tu sais, c’est pas encore trop tard pour avoir tes propres expériences. » Je me contente d'un haussement d'épaules en guise de réponse. Je n'ai pas envie de servir de vide-couilles et vide-frustration à un mec sur le point de partir en raid. Je veux le faire par amour. Mais qui veut aimer aujourd'hui ? Qui veut prendre le risque de perdre l'être aimé ? Personne. « C’est con de pas pouvoir prévoir le moment, mais ça t’arrivera. » Sa main trouve une place sur mon bras, je me fais violence pour ne pas le retirer immédiatement. Je n'aime pas qu'on me touche. J'ai peur qu'on me touche. Je n'ai jamais eu de contacts physiques autres que des coups. « Simplement pour qu'un mec quelconque puisse se détendre avant une mission parce qu'il veut oublier qu'il pourrait se faire bouffer le lendemain ? Je passe mon tour, merci. » Ma voix a retrouvé sa fermeté et sa froideur habituelles. Réflexe. « Tu vas certainement prendre ton pied et tomber amoureuse. Encore une fois. » Je reste silencieuse, mes muscles se raidissent le plus possible à la mention d'Alexander. Ca fait mal. Ca saigne.

Ses doigts quittent ma peau et une sensation de froid s'installe à l'endroit où sa main me touchait auparavant. J'y passe mes propres doigts, rêveuse. Je ne laisse personne me toucher d'habitude. C'est une sensation étrange. Nouvelle. Mais pas désagréable. Il se lève, je le suis du regard, toujours dans cette position bizarre. J'ai sans aucun doute les yeux rouges mains tant pis. « Et tu sais, avoir une vie sexuelle surbookée, c’est pas le must non plus. Tu peux te choper pleins de saloperies. » Il n'a pas tort. Je penche la tête sur le côté tandis qu'il enchaîne. « Tu peux rester... Pure. » Le dernier mot le fait rire et m'arrache moi-même un sourire en coin. Pure. La pureté n'est plus de mise, au jour d'aujourd'hui. « On ne peut plus se permettre d'être pur aujourd'hui, Mikhail... » Je me relève lentement, déplie mes membres et masse mes cuisses engourdies en les frottant vivement. Je me rapproche ensuite de lui. « Je... Merci... Pour ce soir. Je... » Je m'interromps. Je ne sais pas quoi dire. Je sais manier les mots, mais là ils m'échappent. Ils se délitent dans mon esprit. Alors je me rapproche encore de lui et je passe timidement mes bras autour de lui, je cale ma tête contre son torse et je reste comme ça, à écouter les battements de son cœur au creux de sa poitrine. Le silence s'installe entre nous. Lentement, je remonte une main sur son torse et je viens tracer du bout du doigt les contours de ses tatouages, sous la lumière blafarde de la Lune. Il sent bon. Agrumes. Herbe tout juste coupée. C'est plutôt étonnant. Mais ça fait du bien. Je relève ensuite le nez pour observer son visage. Beaucoup ont peur de ses tatouages. Pour ma part, je trouve que ça lui donne une beauté plus sombre. Inquiétante, presque dangereuse. Mais son sourire efface tout. Il a un sourire de gosse joyeux. Absolument magnifique. « Penche toi. » Je le lâche, m'écarte d'un pas et lui fais signe de se pencher. « Penche toi, t'es une véritable asperge. Je ne vais pas te frapper. » Encore un signe. Et j'attends qu'il s'exécute. Il faut que je le remercie de façon plus... concrète, j'ai l'impression, même si je n'ai pas grand chose à lui offrir.
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MessageSujet: Re: (MIKHAIL) could you just make me smile again ?   (MIKHAIL) could you just make me smile again ? EmptyLun 14 Mai - 22:19

« Simplement pour qu'un mec quelconque puisse se détendre avant une mission parce qu'il veut oublier qu'il pourrait se faire bouffer le lendemain ? Je passe mon tour, merci. » Je la comprends. C’est pourquoi je ne réagis pas spécialement à ses dires. Elle ne veut pas être utilisée juste pour son corps. Je le vois dans ses yeux, lorsqu’elle ne pleure pas. Cette fille attend désespérément un amour profond, passionné et sans retenu. Je ne peux pas penser comme ça. Je n’ai jamais pensé ainsi. Les sentiments n’ont pas autant d’importance que le contact physique à mes yeux. Après tout, s’il n’y a plus personnes pour s’étreindre, à quoi ça sert de ressentir des choses ? Mon regard est toujours intense envers elle. Elle semble si fragile. Effrayée. Est-ce de ma faute ? Les quelques mèches que j’ai effleuré ? Cette main réconfortante que j’ai posée sur elle ? Je me souviens maintenant des révélations d’il y avait quelques minutes. Son père. Les coups. La souffrance. Cependant, elle ne me repousse pas. Chaque fois que je la touche, je vois son visage se crisper une fraction de secondes mais elle ne proteste pas. Elle prend sur elle. Peut-être qu’elle veut changer cette partie d’elle ? Enterrer les vieux démons. C’est ce que je ferais, si j’étais à sa place. Mais chacun gère les choses à sa manière. Elle me sourit après mon élocution sur la pureté. Chose qui me semble d’un temps ancien. Il n’y a plus rien de pur ici. Juste des restes de vies pourries. Elle semble sur la même longueur d’onde que moi. « On ne peut plus se permettre d'être pur aujourd'hui, Mikhail... » « Putain tu l’as dit. » C’est un euphémisme, même. Comment peut-on croire encore à l’innocence, à l’amour et toutes ces choses totalement superflues à présent ? Ce qui compte réellement à l’instant présent ? La survie. Elle se relève, peu de temps après moi. J’en profite pour jeter un coup d’œil à la globalité de son corps, frêle. Elle est petite. Tout le contraire de moi. J’ai envie de me sortir une nouvelle clope. J’ai envie de fumer, de me choper un cancer des poumons. Mais elle s’approche. « Je... Merci... Pour ce soir. Je... » Je ne sais pas quoi lui répondre. En fait, ça faisait longtemps que l’on ne m’avait pas remercié aussi naturellement. Sa timidité me touche. J’ai un petit sourire incontrôlable sur la gueule. Je passe un bras sur ma nuque, que je frotte nerveusement. « Euh, pas de problème. » Je lui souris doucement. Je ne sais pas où me mettre. Il m’arrive quoi là ? Je suis tout, sauf timide. C’est bon j’ai un ticket. Je la prends et je l’embrasse. C’est comme ça que je résonne d’ordinaire. Mais mon corps ne bouge pas. Connard.

Elle se colle à moi. Comme si j’avais un lampadaire coincé entre les fesses, je ne bouge pas. Mes bras sont collés à mes hanches, le long de mon corps alors qu’elle faufile les siens pour m’enlacer. Je sens son souffle s’écraser comme un murmure contre mon torse. En contact direct avec ma peau. Quand je dis que j’aurais dû zipper cette veste. Le froid que je ressentais jusque-là, disparaît. La chaleur humaine, c’est tellement efficace. On dirait un jeune puceau qui touche une femme pour la première fois. Je suis con. Stupide. Idiot. Je lève la tête vers le ciel. Pense à des chats morts. Je me le répète. Mais je succombe. J’abaisse mon visage et tombe nez-à-nez avec le sommet de sa tête. Elle est plus petite que moi. Je ne sais pas comment agir. A mon tour, je ressens le besoin de compléter l’étreinte. Je passe mes bras autour d’elle. Je l’encercle. Comme un protecteur. Se sent-elle mieux maintenant ? Je niche mon visage dans ses cheveux, appuyant légèrement mon menton contre son crâne. Et je respire. Je respire son odeur. J’ai l’impression de sentir de la cannelle, c’est étrange. Les deux gamins accroupis que nous étions il y a quelques minutes se transforment en amoureux désespérés ? Non. Bien sûr que non. Je sens son doigt se balader sur mon buste. Elle suit le chemin de mes tatouages. Zone sensible. Je lâche un petit rire en gigotant légèrement. Cette fille est bizarre. Elle s’écarte. Je ne la retiens pas.

Tout est trop sérieux d’un seul coup. Le silence pèse. Je dois lâcher une blague bien débile. « Tu sais… je » « Penche toi. » « Hein ? » Sa voix est sérieuse, légèrement froide. Mais avec une pointe de douceur, à la fois. Que je me penche ? Je ne comprends pas sur le moment, alors je penche ma tête sur le côté, interloqué par cette demande bizarre. Je pensais qu’elle détestait communiquer physiquement avec quelqu’un. Je hausse un sourcil. « Penche toi, t'es une véritable asperge. Je ne vais pas te frapper. » Je pouffe de rire. Sa répartie m’amuse beaucoup. Je sens encore légèrement la chaleur qu’elle m’a transmise mais elle disparait peu à peu ; les frissons vont revenir. Je frotte un de mes pieds contre le mollet d’en face, histoire de voir si je ressens encore quelque chose. Oui. Génial, avec de la chance, le froid n’emportera qu’un orteil ou deux.

« On sait jamais. Même si t'es petite je suis sûre que t’aimes bien frapper les gens de temps à autre. » Je fais référence à ses coups de gueule quand je l’embête un peu trop avec Alexander. « Pas que ça me déplaise. » Mon sourire et mon regard se veulent tous deux taquin et je m’exécute. Je courbe légèrement l’échine. Comme par magie, mon visage se retrouve pile en face du sien. Je pense avoir deviné ce qu’elle compte faire. Alors je ne cache pas mon air malicieux et une certaine fierté masculine qui m’envahit. J’en profite pour l’observer de très près. A vrai dire, je suis tellement proche d’elle qu’une petite tapette dans mon dos suffirait à coller mon nez au sien. J’aime rentrer dans l’espace vital et intime des gens. Je sais qu’elle n’aime pas. Mais après tout, ce sont ces ordres. « La princesse veut embrasser son prince charmant ? » Je jubile. Et je parle certainement trop alors que le moment exige un silence de cathédrale. Je fous en l'air l'ambiance mais qu'importe. C’est rare pour moi qu’une demoiselle ne soit pas révulsée par mon apparence. Une femme nature qui ne pense pas qu'à la mort et à Belzébuth, en tout cas. Elle est vraiment belle. Et si j'arrête de jouer au clown, il se passe quoi ? Mon sourire disparait. Mon visage sérieux. Je plonge mon regard dans le sien. Vas-tu embrasser un zombie, princesse ?

Finalement, cette nuit n’est pas aussi nulle que les autres.
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MessageSujet: Re: (MIKHAIL) could you just make me smile again ?   (MIKHAIL) could you just make me smile again ? EmptyMar 15 Mai - 11:37

Ses bras finissent par s'enrouler autour de mes épaules, son menton se cale contre ma tête, au sommet de mon crâne. Je me sens étrangement bien. Légère. J'ai l'impression d'avoir enfin trouvé une place qui me revient. Je ne me suis jamais sentie bien, nulle part. Mes parents ne m'ont jamais aimée et ils me l'ont toujours fait sentir, que ce soit par les coups de mon père ou l'indifférence froide de ma mère. Je n'ai jamais été à l'aise à l'école, jamais douée pour les relations humaines, je n'ai jamais eu de véritable ami, toujours de vagues connaissances avec qui j'échangeais des banalités pendant la journée avant de me renfermer dans mon mutisme habituel une fois la porte de la maison passée. Je ne suis pas vraiment à l'aise ici non plus. Je ne suis pas athlétique, je ne suis pas avenante, je n'ai pas de grandes connaissances en génétique ou en combat, je sers tout juste à instruire les gosses sur l'histoire du monde et à abattre quelques lapins et oiseaux quand une horde ne nous court pas après. Mais là, dans les bras de Mikhail, j'ai l'impression d'avoir trouvé un foyer, un endroit où je suis chez moi. Particulièrement étrange. Mais je garde le silence, je me contente de suivre ses tatouages du bout des doigts le long de son torse. Je longe ses pectoraux un instant avant de m'amuser à suivre le tracé des côtes sur son flanc pour finalement atterrir sur son ventre, le long de la bordure de son jean. Je laisse ensuite retomber mon bras et je m'écarte histoire de lui demander de se pencher vers moi.

« On sait jamais. Même si t'es petite je suis sûre que t’aimes bien frapper les gens de temps à autre. » Je fronce légèrement le nez à sa remarque, vexée. « Je ne suis pas petite. Ce sont les autres qui sont trop grands. » Je fais un véritable complexe sur ma petite taille. C'est quand même particulièrement frustrant de constater que les gamins à qui tu donnes cours sont aussi grands que toi, peut-être même plus grands. J'ai bien conscience que ça peut être un atout, après tout les plus petits passent plus facilement inaperçus au milieu d'une horde de zombies. « Pas que ça me déplaise. » « Masochiste. » La remarque est partie toute seule et je me permets finalement un léger sourire en coin, pendant qu'il obtempère enfin pour se baisser vers moi. Son visage se retrouve juste en face du mien, si proches que nos nez se frôlent au moindre mouvement. Son souffle balaie mon visage et m'arrache un frisson. « La princesse veut embrasser son prince charmant ? » Je me contente d'un sourire particulièrement mystérieux mais je ne fais pas un seul geste, attendant bien sagement qu'il arrête de se marrer comme un bossu. Son visage redevient sérieux, ses yeux se plantent dans les miens et je viens enfin glisser ma main sur sa nuque, la déplaçant ensuite sur sa joue. J'approche lentement mon visage du sien, je semble diriger mes lèvres vers sa pommette, mais je change de cap et ma bouche trouve la sienne.

Le baiser est d'abord léger. Chaste. Je me contente de presser doucement mes lèvres contre les siennes, comme une adolescente encore émerveillée par les sensations qu'elle découvre. Enfin, j'ose l'approfondir. Délicieuse danse qui fait naître des papillons au creux de mon ventre. Je ne sais pas combien de temps je reste accrochée à ses lèvres comme ça, mais je finis par m'écarter doucement, pas trop non plus, seulement pour détacher ma bouche de la sienne. Je garde la main sur sa joue et les yeux fermés, mon front appuyé contre le sien, le souffle légèrement accéléré. « Merci, Mikhail. Sincèrement. » Mon pouce vient se faufiler le long de ses lèvres. « Ceux qui te traitent de morts-vivants ne savent pas de quoi ils parlent. Ils sont stupides... »
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MessageSujet: Re: (MIKHAIL) could you just make me smile again ?   (MIKHAIL) could you just make me smile again ? EmptyMar 15 Mai - 19:01

J’étire mes lèvres, une ride apparait sur une de mes pommettes. Je l’ai vexée en me moquant de sa petite taille. « Je ne suis pas petite. Ce sont les autres qui sont trop grands. » Je hausse mes sourcils sans dire un mot. Je ne la contredis pas. Ça ne serait pas sympa de lui rappeler que j’ai la taille moyenne des hommes de mon âge. Et donc, qu'elle est bel et bien petite. Sourire. Un léger sourire semble se dessiner sur son visage. « Masochiste. » « Sadique. » Je réponds du tac-au-tac alors que je suis proche d’elle. Je me penche. Après une vague plaisanterie sur la légende du prince charmant, je reprends mon sérieux. Un sérieux inhabituel. Je n’y crois pas, aux contes de fées. Et si conte il devait y avoir, je ne suis certainement pas le héros sur son cheval blanc. Je la réconforte. Je ne suis pas l’homme de sa vie, juste de l’instant présent. Je sens sa respiration se déposer doucement sur mon visage. Sa bouche légèrement ouverte. Ses lèvres pulpeuses. J’admire tout. Je suis tellement près d’elle. Mais je ne la touche pas. J’attends qu’elle fasse le premier pas. Je ne suis pas dupe. Une simple bise est au rendez-vous. J’essaye de faire taire cette voix dans ma tête. Embrasse-la. Embrasse-la. Je suis légèrement opportuniste. Je ne laisse jamais une occasion d’entrer en contact buccale avec la gente féminine passer sans rien faire. Mais avec elle, c’est différent. Je joue le jeu. Elle est différente. Le silence pèse. Et un simple geste change tout.

J’ouvre grand les yeux. Elle passe sa main sur ma nuque. Ses doigts sont froid, je frisonne en sentant sa peau sur la mienne. Tout se réchauffe très vite. Et le chemin de ses doigts sur mon épiderme tatoué me brûle. L’endroit qu’elle touche devient braise. Mon cœur s’accélère légèrement. Je ne suis pas du genre à paniqué dans ces moments-là mais son regard me perce. Je ne la quitte pas des yeux. Sa main est maintenant sur ma joue. Je ne pensais pas qu’elle puisse être aussi douce. Je pivote légèrement ma tête sur le côté. Même si son geste est délicat et intime, je sais pertinemment ce qui va suivre. Je souris. Ce n’est pas grave. Au dernier moment, alors que je guette du coin de l’œil ses lèvres qui se rapprochent, elles atterrissent sur les miennes. Pour le coup, mes yeux écarquillés traduisent parfaitement mon étonnement face à cette situation. Mais mes paupières se ferment. Je respecte la tradition.

Doux. Bénin. C’est un baiser d’enfant qu’elle me donne. Sans conséquences. Je ne peux pas étirer mes lèvres, elles sont trop occupés et ravies d’accueillir celles d’Auraleen. Alors intérieurement, je me réjouis. Mes bras, inactifs jusque-là, trouvent le chemin de ses hanches, où mes mains se déposent délicatement. Aucuns mouvements brusques. Elle ose. J’ose. Sage, notre échange en devient plus profond. Plus passionné. Je prends possession de ses lèvres comme elle le fait avec les miennes. Mes mains parcourent sa taille de haut en bas et finissent dans son dos. Je l’enlace. Je l’embrasse. Soudain, c’est l’explosion sous ma boite crânienne. Une explosion de saveur. Ces lèvres. Une explosion de sensation. Ces lèvres. Une explosion d’envie. Ces lèvres. Les secondes me semblent stoppées. Les morts-vivants sont morts. Et le froid n’est qu’un lointain souvenir. Mes yeux s’ouvrent alors que je sens sa bouche s’éloigner de la mienne.

Front contre front, mon regard noirci d’encre est grave. Je me retiens de sourire comme un idiot. Ce n’est pas classe. Je remarque seulement maintenant que sa main n’a pas bougé d’un iota, là, peuplant ma joue. « Merci, Mikhail. Sincèrement. » Elle effleure mes lèvres. A mon tour, je frôle avec mes doigts, ses mèches brunes qui tombent sur son visage, qui touchent le mien. Nous sommes proches. Elle est plus proche de moi qu’aucune autre femme avant elle. Cette même main se dépose sur sa joue. Sa peau est froide. Mais ses pommettes sont chaudes. Effet de notre baiser, certainement. Mon sourire n’est plus taquin mais attendri. « Pas de quoi. » Modeste. Pas de quoi m’offrir tes lèvres. Je ne pense pas mériter ce geste. Mais je l’accepte. Je retire ma main de sa joue. « Ceux qui te traitent de morts-vivants ne savent pas de quoi ils parlent. Ils sont stupides... » Je me redresse, m’écartant de son front, de son visage, d’elle. C’est devenu beaucoup trop sérieux pour moi. Ce moment d’égarement, de tendresses, ça m’a fait du bien. Je veux dire, à part voir des corps mutilés, ces derniers temps, il n’y a pas de place pour tel moment. « Je suis un peu con, moi aussi. » Je ricane légèrement, histoire de changer l’atmosphère entre nous. « Après tout, je me suis tatoué un corps de zombie sur la tronche. » Mon rire est légèrement forcé. Je tousse. Ma tête se baisse, puis se relève. Je regarde à droite et à gauche. « Je me demande comment réagirait ton véritable prince charmant s’il te voit embrasser la bête. Plutôt zarb non ? » Pourquoi je dis ça ? Aucune idée. Je replonge mes mains dans les poches. Sans elle, je recommence à avoir froid. Je recule d’un pas. « Bon… Je pense que je vais retourner me coucher. Sinon, je risque de crever d’une pneumonie et c’est pas comme ça que je veux mourir pendant une apocalypse de zombie, ça serait trop con. » Une excuse. Ça se voit très bien. Je cherche une excuse. Si je reste, ça risque de compliquer les choses. Je marche sur l’allée et je dépasse Auraleen, mon épaule frôlant de justesse la sienne. La porte d’entrée n’est qu’à quelques mètres. Je crispe mon visage et je serre les poings. Je grommelle quelques noms d'oiseaux, dans mon coin, avant de me retourner pour la regarder. T'es trop con, Mikhail. « Ça va aller ? » Ce monde de fou ne me réussit pas.
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MessageSujet: Re: (MIKHAIL) could you just make me smile again ?   (MIKHAIL) could you just make me smile again ? EmptyMer 16 Mai - 13:35

Sa main sur ma joue. Ses doigts sont gelés, mais ça me fait étrangement du bien. J'ai mes yeux plongés dans les siens, il sourit doucement, tendrement peut-être, j'avoue avoir du mal à me rendre compte de ce qui peut bien se passer dans sa tête. Déjà que dans la mienne, ce n'est pas le plus calme... Je ne sais pas pourquoi je l'ai embrassé. Tout ce que je sais c'est que j'ai adoré ça, et ça me frustre de ne pas comprendre pourquoi. J'ai l'impression que chaque endroit de mon corps où ses mains se sont posées me picote, une légère brûlure qui me fait du bien mais qui me laisse des dizaines de questions en tête. Sa main quitte ma joue sans que je réagisse, je me contente de l'observer, encore et encore, comme si on était sur le point de se séparer pour un très, très long moment. Il se redresse ensuite, je me retrouve comme une conne face à lui, les joues rouge vif et le regard perdu dans le vague. « Je suis un peu con, moi aussi. Après tout, je me suis tatoué un corps de zombie sur la tronche. » Son rire n'est pas naturel. Je relève les yeux vers son visage pour le scruter longuement, sans pour autant répondre. Bras ballants, muette, je me sens particulièrement idiote à cet instant. Mais j'ai l'habitude de la honte. « Je me demande comment réagirait ton véritable prince charmant s’il te voit embrasser la bête. Plutôt zarb non ? » « Tu n'es pas une bête, un monstre ou n'importe quelle autre connerie du genre. » Ma réponse a fusé, immédiate et claquant aussi sèchement qu'un coup de fouet. Je me pince les lèvres et détourne la tête en croisant les bras sous ma poitrine. « Et le prince charmant n'existe pas. » je rajoute d'une voix plus faible, en tapant distraitement dans un petit caillou du bout des orteils. Ah, il est loin le temps de l'enfance où on ne pensait qu'aux princesses à sauver des méchantes sorcières ou des terrifiants dragons, ou même aux princes charmants sur leurs montures aussi blanches que la neige. Les contes de fées n'existent pas. Même si parfois ils me manquent.

Il y a un petit silence entre nous. Je dois avouer que plus le temps passe, moins j'ai envie de finir la nuit toute seule dans mon coin. Alors je finis par relever la tête. « Tu... » « Bon… Je pense que je vais retourner me coucher. Sinon, je risque de crever d’une pneumonie et c’est pas comme ça que je veux mourir pendant une apocalypse de zombie, ça serait trop con. » « ... Ah. » Trop tard. D'un côté, je ne peux pas vraiment lui demander de sacrifier sa nuit de sommeil pour ma petite personne. Je hoche vaguement la tête. « OK. Bonne nuit. Enfin, ce qu'il en reste. » Je n'ose pas reporter le regard sur lui. Je ne comprends pas pourquoi je suis déçue à l'idée qu'il rentre. Je passe ma langue sur mes lèvres sèches dans un mouvement rapide pendant qu'il remonte l'allée. Son épaule frôle la mienne, il remonte de quelques pas encore avant de s'arrêter. « Ca va aller ? » Sa voix me fait redresser la tête et je lui adresse un sourire mal assuré. « Comme toujours. » Je n'ai pas beaucoup le choix. Tout ira bien. Tout finit par s'arranger. Je finis par lui adresser un léger signe de la main avant de me détourner pour remonter la rue, les mains enfoncées dans mes poches. Je ne sais pas ce que je vais faire. Peut-être m'entraîner au tir à l'arc. Je ne sais pas. Et je n'en ai pas vraiment grand-chose à faire, pour tout dire. Peu importe.

La nuit n'est pas faite que de cauchemars.
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MessageSujet: Re: (MIKHAIL) could you just make me smile again ?   (MIKHAIL) could you just make me smile again ? EmptyMer 16 Mai - 14:11

    Topic terminé. archiver, vous pouvez.
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