Citation :

Lors du dernier conseil nous avons conclu que nous commencions à manquer de nourriture, il fallait trouver plusieurs personnes qui seraient d'accords pour aller chasser et nous rapporter un peu de viande, les haricots c'est sympa, mais ça va bien trois minutes. « Bonjour, vous avez été choisi pour partir chasser dans la forêt j'espère que vous arrivez à capturé quelque chose qui ne soit pas un zombie. » Je leur offris quelques armes et je les laissais partir en espérant que tout se passe bien.

Je ne sais même plus pourquoi j'ai accepté cette mission. Je pousse un soupir agacé, le regard fixé sur la frondaison de la forêt qui nous fait face. Je bouge légèrement les épaules pour mieux caler mon carquois dans mon dos. J'ai appris à tirer à Brazoria, je me débrouille pas trop mal, mais sans plus. C'est bien la première fois que je vais chasser. J'ai déjà participe à quelques raids, mais sans plus. Pourtant, je ne suis ni effrayée, ni excitée. Je suis même un peu trop calme à mon propre goût. Je préfère observer mes deux camarades d'infortune. Deux hommes. L'un doit approcher de la trentaine, il a les yeux aussi verts que les miens, un sourire digne d'une publicité Colgate et un air plutôt détendu. Je sais qu'il s'appelle Lincoln et qu'il était professeur d'histoire avant cette catastrophe, nous avons eu quelques discussions auparavant. Plutôt intéressantes d'ailleurs.

Mon regard se porte sur l'autre. Ce n'est pas un homme, c'est un adolescent, un petit blond à qui il m'est arrivé de donner quelques cours si mes souvenirs sont bons. Alexender, il me semble. Quoi qu'il en soit, avoir un ado avec nous ne me rend pas spécialement confiante pour la suite de l'aventure. Je pince les lèvres avec un soupir et vérifie que mon poignard est bien fixé autour de ma cuisse droite. C'est finalement Lincoln qui lance le début de la chasse. On se glisse sous les hautes ramures. Le soleil qui tape fort est finalement filtré par les feuilles et l'ombre fait du bien. Je me retrouve derrière Lincoln et Alexender ferme la marche. J'ai déjà encoché une flèche, le nez levé vers les branches les plus hautes.

Tout semble calme autour de nous. Je garde l'oreille tendue le plus possible mais mon fort, c'et la vue. J'aime observer, je sais observer et je sais repérer les traces compromettantes ou inhabituelles dans un lieu tel que celui-ci. Mais il n'y a rien d'anormal, alors je me faufile vers l'avant pour me retrouver à côté de Lincoln. « On leur ramène quoi, alors ? » J'essaie de parler le plus bas possible pour éviter d'attirer le moindre zombie sur nous. Je fais encore un tour d'horizon avant d'oser poser mes yeux verts sur le visage de Lincoln. Je n'avais pas encore remarqué, mais il est plutôt canon comme mec. « Il vaudrait mieux éviter les grosses proies, si on se retrouve face à face avec une horde, ça ne fera que nous ralentir. » Simple question de logique.

Lapins, oiseaux, écureuils. Petites proies, de quoi remplir confortablement les trois besaces qui nous ont été confiées. Je me contente d'un hochement de tête un peu sec en faisant tourner ma flèche entre mes doigts. Lincoln propose finalement qu'on se sépare, ce qui n'est pas une mauvaise idée. On est toujours plus discret tout seul qu'à trois. Alexender clame qu'il part vers la gauche, tout en proposant qu'on reparte vers le campement au cas où l'un d'entre nous se perde. Ce n'est pas une mauvaise idée non plus. « Ca vaut mieux, effectivement. Faites attention à vos fesses, les gars. » Je suis un instant Alexender du regard, il s'éloigne plus loin entre les arbres sans pour autant nous perdre de vue. Finalement, je me détourne. Je cale ma flèche entre mes dents, mon arc contre mes reins et je me lance à l'assaut des hauteurs. J'aime grimper. Ca me fait du bien. Je prends un peu de hauteur, je me faufile entre les branches, je passe d'arbre en arbre de quelques bonds rapides et précis. Finalement, je grimpe encore un peu plus haut. La tête de Lincoln est aussi grosse qu'une balle de golf maintenant, le sol est loin sous mes pieds mais je relève la tête vers le ciel. Un cri d'oiseau a attiré mon attention.

Il y a une formation dans la trouée faite par les arbres. Des sortes d'oies sauvages apparemment. J'encoche une flèche silencieusement, je pointe la tête du groupe et je tire. Ma flèche traverse l'air avec un sifflement imperceptible et crève le cou de l'oiseau, qui s'abat brutalement un peu plus loin dans la forêt. Je retiens un petit mouvement de victoire et me hâte pour récupérer ma proie, que je fourre ensuite dans ma sacoche. Encore une vingtaine de minutes et je rajoute trois lapins à mon butin. Et ce n'est qu'à ce moment que je me rends compte que je me suis un peu trop éloignée de mes camarades, je ne les vois plus. Je lâche un juron silencieux en me faufilant entre les branches basses, tout en me mordant nerveusement l'intérieur de la joue. Bon sang. Il faut que je les retrouve, et vite. J'avance un peu plus encore, mes yeux essaient de trouver une chevelure blonde. Je finis par repérer les mèches blond foncé de Lincoln et c'est le soulagement qui s'empare de mon corps cette fois. « Auraleen, ma fille, il faut que tu te reprennes. Prudence... » je murmure pour moi-même. C'est le maître mot dans un raid comme ça. De la prudence, bon sang !

Citation :

Ils étaient là, ils les avaient vu et entendu. « dgbgrol gfnv faaa fuuuh » c'était le bruit d'une horde qui se rapprochait prêt à attaquer et a dévoré les aventurier du dimanche. Il n'y avait plus qu'une solution pour eux, courir et vite !