| Sujet: le jour où tatie auraleen se prise pour robin des bois × auraleen Mer 23 Mai - 21:30 | |
| MÊME LES HOMMES PRÉHISTORIQUES UTILISAIENT DES ARMES Brazoria n'était pas un campement comme les autres. Ce n'était pas comme les camps de réfugiés que nous pouvions voir à la télévision, suite à des désastres naturels. Non, Brazoria était en fait une ville, un petit village en plein milieu de nulle part. Indiquée sur aucune carte, indiquée dans aucun guide touristique, Brazoria est le genre d'endroit où les gens vivent leur petite vie sans se soucier des autres. Une petite vie tranquille, presque utopique. Qui aurait cru qu'un jour, cette petite ville inconnue allait devenir le nouveau berceau de la civilisation ? Tel la Mésopotamie l'était, Brazoria était la nouvelle Babylone. Je me demande souvent que, quand tout ça va être terminé (car ça va se terminer), est-ce que Brazoria va être dans les livres d'histoire ? Est-ce que les futurs enfants des enfants des adultes d'ici vont étudier notre vie, nos comportements ? Je sais, je me tracasse avec des questions inutiles, mais je suis comme cela... Quelques fois, j'aimerais être un enfant normal, le genre qui joue en plein milieu de la rue sans se soucier des voitures passant près de lui. Peut-être que c'est mon éducation, je sais pas. On me dit souvent que je suis un « petit homme »... peut-être. Je sais pas. Je ne suis qu'un enfant après tout et être adulte n'a pas de l'air d'être amusant. Et puis, ce n'est pas comme si j'étais toujours sérieux ! Je m'amuse moi-aussi !
Le terrain de sport était sûrement mon endroit préféré. Car bon, dans ma maison, on n'a pas vraiment la paix, où les chantiers il n'y a rien d'intéressant, dans les douches... euh... enfin... et l'Église me rappelle trop ma mère. Et puis, le terrain de sport n'est pas qu'un terrain de sport ! C'est un peu une salle commune, l'endroit où on va pour s'amuser et où, des personnes comme moi, n'ont pas de l'air folle en courant et criant partout. Je peux faire ce que je veux. Danser. Faire des pirouettes. Courir. Sauter. Jouer. J'aime bien parler aux autres, savoir leur petite vie respective, si tout s'est bien passée pour eux, etc. L'avantage d'être un enfant c'est qu'on se confie à moi, on ne me traite pas comme un espion. Y'a des gens qui me font peur par contre... Ce barjot philosophe par exemple. Il me fiche des pamphlets dépressifs sous le nez, me criant que la fin du monde est à nos portes et que nous allons tous mourir. Un jour, j'aurais le goût de lui dire que non, tout va s'arranger. On va trouver un remède, une méthode pour éradiquer ces créatures. Tout va bien se terminer pour nous, il ne faut pas désespéré et écrire ses désespérances sur papier. Il n'était pas là aujourd'hui. D'ailleurs, il n'y avait pas grand monde... Je pouvais voir un petit groupe de gens jouer aux cartes à l'intérieur, mais j'étais le seul sur le terrain. Un petit sourire se figea sur mon visage. Je pouvais faire ce que je voulais.
Je sortis mon lance-pierre. C'était la seule arme qu'on voulait me donner. J'aurais préféré un arc franchement. Quand j'étais un peu plus jeune, avant tout ça quoi, je me pratiquais avec mon père. Je me déguisais en Robin des Bois, héros de tous les jours, donnant aux plus pauvres ce que les riches leurs ont volés. Avec mon accent, on pouvait presque y croire. Je n'avais malheureusement pas de costume de Robin des Bois ici, tout comme d'arc. Je n'avais que des pantalons normaux avec une chemise et un manteau normaux, plus un lance-pierre. Je le chargeai, pour ensuite me pratiquer dans le vide, visant des points imaginaires. S'il fallait que je l'utilise un jour, je devais me pratiquer. Je fermai les yeux et je tirai une pierre au hasard. J'entendis un petit « aïe ». Oh non. Je lâchai mon arme, ouvrit les yeux et, ne voyant pas très bien ma victime, me lançait en criant des « désolé » et des « je suis stupide ».
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