 |  Sujet: « Une prière pour les pauvres oiseaux que nous sommes. » || Lana Sam 12 Mai - 15:01 | |
|  crédit - tumblrIl n’était pas croyant. Il ne l’avait jamais été. D’ailleurs, Sasha se fichait pas mal de la religion. Certes, il existait sûrement un être ‘supérieur’, mais ce n’était certainement pas cette entité que tout le monde appelait ‘Jésus’ ou ‘Dieu’. Il pensait plutôt à une forme de vie extraterrestre – après tout, pourquoi serions-nous les seuls dans tout l’univers ? – qui surpasserait l’homme sur le plan intellectuel. Enfin bon, à chacun ses croyances. Lui croyait bien aux fantômes. Et puis la prière servait parfois à aider ceux qui avaient du mal à tirer un trait sur le passé. Lana en faisait-elle partie ? Il n’en savait fichtre rien. Tout ce qu’il pouvait en dire, c’est qu’il l’observait depuis une bonne dizaine de minutes, assise devant l’Eglise – il était déjà heureux de ne pas avoir besoin d’aller la chercher à l’intérieur – apparemment en proie à ses habituels démons, à savoir, des visions de son frère mort. Ils se connaissaient depuis peu de temps. A peine une semaine et pourtant, Sasha s’était immédiatement autoproclamé papa poule pour la jeune fille. Elle lui avait paru si fragile, tellement confuse après le décès de son frère. Lui-même sur le moment, devant l’horreur d’un tel spectacle, n’avait su trouver les mots justes pour apaiser sa douleur. Il avait pensé également qu’elle avait besoin de faire son deuil à l’écart des autres quelques temps, et qu’il ferait mieux de ne pas s’en mêler. Pour avoir une adolescente à sa charge – du moins, jusqu’à il y a un an de cela – Sasha savait très bien ce qui se passait dans leurs têtes.
« Salut poussin, que fais-tu par ici par cette belle journée d’été ? Et par pitié ne me dis pas que tu es allée prier pour les pauvres pêcheurs que nous sommes parce que laisse-moi te dire que même Dieu ne voudra pas d’une éponge comme Barney. »
Barney, un homme de 30 ans, particulièrement agaçant aux yeux de Sasha pour la simple et bonne raison qu’il faisait preuve à longueur de temps d’une prétention et d’un orgueil hors du commun. De quoi le rendre détestable aux yeux de la plupart des gens. Et il s’en félicitait en plus le bougre !
« Je peux m’asseoir à côté de toi ? »
Sans attendre sa réponse, l’homme s’était déjà installé, se penchant même un peu plus vers l’arrière pour se mettre totalement à l’aise, indifférent à certains chrétiens qui l’observaient d’un air réprobateur.
« Venez, venez, y’a de la place pour tout le monde !! »
Voilà la méthode de Sasha pour détendre l’atmosphère : l’humour et l’autodérision. Le premier étant le corollaire du second. |
|
| | Sujet: Re: « Une prière pour les pauvres oiseaux que nous sommes. » || Lana Dim 13 Mai - 18:14 | |
|  Lana venait d'une famille catholique même si elle n'avait jamais vraiment eu foie en cette religion. En fait, les seuls moments où elle avait vraiment eu l'espoir que Dieu, ou du moins un antité supérieure existait c'était lors des passades difficiles qu'elle avait eu à surmonter. Elle avait déjà prié pour que son père soit plus souvent à ses côtés, pour que sa mère aille mieux, pour que son frère garde pour toujours sa joie de vivre et qu'il ne la laisse jamais tomber... Maintenant, les seuls prières qu'elle répètait lorsqu'elle n'était pas au mieux de sa forme était pour que la situation s'arrange, pour que ses proches, sa nouvelle famille qu'elle s'était fait depuis son arrivée au camp survivent et parfois même, elle s'adressait directement à son frère, pour tenter de retrouver un peu de courage. Adam avait toujours été celui qui avait séché ses larmes toute son enfance, celui qui lui avait donné confiance en elle, celui que n'avait cessé de croire en elle sans jamais douter, celui qui lui avait permis de devenir la jeune fille qu'elle était aujourd'hui. Elle était restée environ une heure à l'intérieur de l'église, peut-être plus même, elle même en avait perdu ses repaires temporels. Un bon nombre de survivants passaient une partie de leur temps à prier dans l'espoir qu'on les entende, même des personnes qui n'avaient jamais été croyants dans leur vie d'avant. Certains pleuraient, d'autres semblaient à bout de force, d'autres réussissaient à retrouver le sourire en sentant que tout espoir n'était pas perdu. L'important n'était pas que certains croient en dieu ou non, l'important était que les habitants ne perdent pas espoir, gardent toujours un sourire et au fond de leur tête un espoir, même infime, de pouvoir un jour retrouver une vie normale, même si au final tout le monde savait que plus rien ne serait normal à présent, tout le monde avait perdu des personnes qui leur étaient cheres et cela n'était malheureusement pas prêt de s'arrêter.
La jeune fille avait fini par sortir, exténuée d'avoir trop pensé, fatiguée de constater que malgré tout cela, ils étaient loin d'être sortis de l'auberge. Elle s'était assise sur le péron de l'église, la tête dans les mains, tentant de reprendre ses esprits lorsqu'une voix familière la fit sortir de sa rêverie. Elle releva la tête, faisant un léger sourire au coin des lèvres tout en écoutant Sacha. Sacha faisait parti des personnes qui avait réussi à combler un peu le manque qu'elle ressentait, qui avait prit une véritable place dans le coeur de la jeune fille. Plus qu'un ami, il était devenu comme un père pour elle, le père qu'elle avait toujours rêvé d'avoir. Il lui avait sauvé la vie à la mort de son frère et avait réussi à lui faire retrouver un peu d'espoir alors qu'elle se croyait perdue et pour cela elle lui vouait une reconnaissance sans pareil. Il avait toujours le mot pour rire et réussissait à lui faire retrouver le sourire alors qu'elle n'en avait absolument pas envie au préalable, à croire qu'il devait posséder une sorte de don.
« Bien sûr que tu peux t’asseoir quelle ques... »
Elle n'eut pas le temps de finir qu'il avait déjà prit place à ses côtés. Son sourire s'aggrandit quelque peu, c'était du Sacha tout craché, surtout lorsqu'il lança sa deuxième réplique. Lana lança un regard autour d'elle, constatant l'air interloqué des chrétien puis se tourna à nouveau vers son compagnon.
« Disons plutôt que ça me permet de me vider la tête, c'est pas negligeable je pense. Quant à Barney, je pense qu'il n'y a plus rien à faire pour lui, même une antité supérieure trouverait la cause désespérée, enfin après ce n'est que mon avis. Alors comment tu vas ? Moi qui croyait que tu ne voulais pas t'approcher à plus de cinq-cent mètres d'une église, me voilà surprise ! » |
|
Accueil 