prénoms ✄ Jude Scarlett. Oui je confirme, ma mère était fan des Beatles et d'Autant en emporte le vent. Je pense qu'elle voulait que je sois touchée à la fois par la grâce de ces musiciens et par l'impétuosité du personnage principal de ce roman. Elle a au moins réussi je pense à faire en sorte que je sois aussi imbuvable et désespérante que la Scarlett d'origine. nom ✄ Everdeen, comme mon défunt père. L'une des seules choses qui me restent de lui. Au moins, il n'aura pas vécu assez longtemps pour voir le chaos dans lequel le monde a sombré. âge ✄ Dix huit ans. Oui je suis jeune. Et alors? sexe ✄ Féminin, certains pourront vous l'assurer. nationalités ✄ Américaine et italienne. Je n'ai pas voulu choisir entre mes deux racines, pour moi ça revenait à en renier l'une et il en était hors de questions. origines ✄ Martiennes? Non, je déconne. Américaines par mon père, italiennes par ma mère. Et oui je suis mi-cheeseburger mi-pizza si c'est pas beau ça. votre métier avant que tout cela ne commence ✄ Glandeuse professionnelle? Artiste nous dirons, c'est une appellation plus noble. Et lycéenne à temps partiel, c'est à dire, pas souvent. qualités ✄ rusée, protectrice, indépendante, courageuse, amusante, séductrice, imaginative, loyale, dévergondée, intelligente, TRES chanceuse, débrouillarde, passionnée, surprenante. défauts ✄ arrogante, manipulatrice, cynique, orgueilleuse, capricieuse, n'écoute personne, n'obéit jamais, garce, rancunière, pardonne difficilement, ne sait pas exprimer ses sentiments, secrète. groupe ✄ dealing with hell on earth.

Vous vous retrouvez en dehors de la zone sécurisé un zombie vient de tuer votre ami, vous savez qu'il ou elle est condamnée que faite-vous ? ✄ Malheureusement pour moi, c'est déjà arrivé. Donc je suppose que je ferai de nouveau la même chose. A savoir, achever mon ami avant de brûler son corps. Ne croyez-pas que cette idée m'enchante ou que c'est par sadisme que je ferais ça, loin de là. Mais soyons un petit peu réalistes, vous le voulez bien? Ce sont des zombies qui veulent notre peau, donc par pure logique, des morts-vivants. Des individus décédés qui reviennent à la vie pour venir nous dévorer. Donc la seule manière d'empêcher qu'un de mes proches ne deviennent une telle chose, je suppose que c'est de les brûler. Ou peut être de les décapiter mais bizarrement, ça ne me branche pas trop hein. Mais bon, vous savez, ce n'est pas que par peur pour ma petite vie que je ferai ça, même si je ne vais pas mentir en vous disant que ça ne me fait pas peur d'être poursuivie par ma meilleure amie zombifiée. Mais c'est aussi par respect et par amour. Si je venais à décéder, je sais que je n'aimerais pas me transformer en zombie et poursuivre comme un robot des individus pour leur dévorer la chair. De ce fait, je suppose qu'il en va de même pour mes proches et c'est pour cela que je leur éviterais un tel sort. Quitte à passer pour une barbare sans coeur ou sentiment.

Combien de temps pouvez-vous courir avant d'avoir besoin de vous reposer ? ✄ Aussi étrange que cela peut paraître, je suis une jeune fille très sportive. Autant j'avais des notes pitoyables à l'école, autant j'étais toujours la première en sport, spécialement en athlétisme et en gymnastique. Ces deux matières ont toujours été mon point fort. Je suis rapide, endurante et vraiment très souple. Autrefois, je ne voyais pas vraiment à quoi tout ça pouvait vraiment me servir. Je pratiquais la gym comme passe-temps régulier, mais je ne pensais pas que cela pourrait servir un jour à me sauver la vie. Pour ce qui est de la course à pieds, que ce soit dans le sprint comme dans la longue durée, je me défends. Trois, quatre heures je dirais. Après forcément ça dépend de l'état dans lequel je suis, de ce que je porte et de ce qui me poursuit. Mais franchement, si je dois me faire dévorer par des zombies, ça ne sera pas à cause de mon état physique. De ce côté là, je gère!

Serez-vous capable de traverser la ville infesté de zombie pour retrouver l'être que vous aimez ? ✄ Oui. J'ai été soulagée de le retrouver ici. Honnêtement, je ne pensais pas qu'il survivrait. C'est un geek, un crack en physique mais j'avais du mal à l'imaginer entrain de combattre des zombies pour sa survie. C'est un gentil garçon, pas un guerrier. Depuis que je l'ai retrouvé, je ne le quitte plus. Les choses ont toujours été très compliquées entre nous, depuis que l'on est tous petits. On passe notre temps à nous disputer et à nous faire la misère. La vérité c'est que je pense qu'il me hait autant que moi je l'aime. Soyons réalistes, pour qu'un garçon vous repousse comme il le fait avec moi quand vous essayez de le séduire, c'est qu'il faut vraiment que vous le dégoutiez. Honnêtement, même si je ne le montre pas, ça me fait mal. Je sais que je ne le mérite pas, mais j'aurais au moins voulu avoir son affection. Mais je crois que c'est trop espérer. Je l'ai compris aujourd'hui. Alors j'essaye de l'oublier, de tuer ces sentiments dans mon coeur. Pourtant, je reste auprès de lui, le soir c'est dans ses bras que je m'endors. Oh, je vous vois venir. Rien ne se passe jamais. Mais je sens sa chaleur qui m'entoure, son souffle chaud dans mon cou, son odeur dans mes narines. Et son coeur battre contre le mien. Alors malgré tout, malgré mes efforts pour aller de l'avant, je sais que je ferai tout pour lui, je sais que traverser une ville infestée de zombies ne me ferait pas peur si c'est pour le rejoindre. Ma vie? Je m'en contrefiche s'il n'en fait plus partie, elle n'a pas d’intérêt sans lui.

Avez-vous déjà manié une arme ? En possédez-vous une ? Savez-vous bien vous en servir ? ✄ Mon père avait commencé à m'apprendre à manier des armes quand j'étais gamine et honnêtement, à l'époque je n'étais pas très attentive à tout ce qu'il pouvait bien me dire. Je n'ai retenu que les bases et deux trois bricoles, comme par exemple le fait que je suis capable de tirer avec une arme dans chaque main. Enfin théoriquement, je n'ai pas encore vraiment eu l'occasion d'essayer de le faire sur le terrain mais Rozen m'affirme qu'avec de l'entrainement, j'y arriverai particulièrement en raison du fait que je suis ambidextre. D'ailleurs en parlant de Rozen, c'est elle qui ici - et en douce - m'aide à m'entrainer à devenir plus apte à me défendre contre les zombies. La gymnastique est définitivement un plus dans les techniques de combats singuliers et elle permet d'esquiver plutôt bien les coups de mes adversaires. Niveau armes, j'ai deux pistolets que mon père m'avait acheté juste avant de mourir et que j'ai récupéré au tout début de l'apocalypse : un CZ-75 et un .357 Guardian. Ils ne me quittent presque jamais. J'ai aussi un couteau, fin mais à la lame bien acérée toujours cachée sous ma jupe ou à défaut, dans ma botte. Se protéger des zombies mais se protéger des hommes ça peut aussi être nécessaire! Sous mon lit, vous trouverez un Denelli M4 mais je n'y touche jamais. C'était l'arme de Lorcàn et je la garde avec moi, comme pour conserver sa présence auprès de moi. Mais ce n'est pas mon style d'armes, je préfère les revolvers : plus petits et plus rapides à mon gout, je les manie bien mieux.

Savez-vous bien vous adapter en société ? Avez-vous appris à partager ? ✄ J'ai toujours été très douée pour m'intégrer en société, bizarrement. Malgré le fait que je ne sois pas spécialement facile à vivre, je suis toujours très bien entourée. Depuis mon arrivée en ville, j'ai retrouvé ma cousine avec qui je partage une maison et mon ami d'enfance avec qui je partage un lit. Ils sont mes repères, mes rappels de ma vie d'autrefois. Je ferai tout pour eux. En dehors de ces derniers, je pense que j'ai dans la majorité des cas, de bonnes relations avec les autres. Il m'arrive encore de jouer les manipulatrices mais généralement, pas avec ceux que je respecte. En réalité, j'ai un comportement double depuis que je suis arrivée ici, comme je l'ai toujours eu. Avec les gens que j'apprécie, je suis réellement moi. Avec ceux que je n'apprécie pas forcément mais qui possèdent quelque chose que je désire, je peux me montrer... disons sous un autre jour. Je suis une séductrice hors pair et je le sais. Je suis belle, je fais envie aux hommes et je sais que malgré mon jeune âge, ils sont nombreux à désirer plus qu'un simple échange verbal avec moi. Et je suis prête à céder à leurs caprices si je sais que je peux en retirer quelque chose. Donner l'impression d'être dominé pour dominer soi-même par la suite, c'est la clef du succès. Et je le sais depuis longtemps. Si cela fait de moi une catin? Peut-être. Mais au moins, je parviens toujours à mes fins.

L'apocalypse vient tout juste de commencer quel est le premier endroit où vous vous rendez ? ✄ Quand tout a commencé, j'étais au lycée. Inutile de vous dire que de voir la première moitié de mes camarades devenus des zombies et l'autre moitié en train de se faire manger ça m'a confortée dans l'idée que ce n'était définitivement pas un lieu pour moi. Je suis rentrée chez moi avec quelques amis mais autant avouer que je n'y suis pas restée longtemps. J'avais le choix entre rester sur place avec ma famille ou bien aller chez Lorcàn, mon meilleur ami et j'ai choisi cette seconde solution. J'ai juste pris la peine de ramasser quelques affaires à moi - dont les armes de mon père - avant de me tirer. J'ai voulu proposer à ma mère de me suivre mais une fois de plus, elle a préféré faire confiance à l'autre monstre plutôt qu'à moi. Et quand on voit où ça l'a menée... Enfin bref. Tout ça pour dire qu'au début de l'apocalypse, je me suis donc planquée dans un petit studio des bas-fonds de Houston. Jusqu'à ce que des zombies viennent nous en déloger, dans la joie et la bonne humeur ( humour humour ). De toutes les manières, nous savions tous que ce n'était qu'une question de temps avant que nous ne soyons contraints de partir.

Vous venez de trouver une place où vous cachez, quel est la première chose que vous faites ? ✄ Je vérifie qu'il ne me manque aucun morceau ? Non, sérieusement, je vérifie tout d'abord que je n'ai aucune blessure ou quoi, histoire que ça ne s'infecte pas par la suite. Après, je prends le temps de respirer et de me calmer un peu, puis de sécuriser les lieux. Ça serait plus que stupide que je me crois en sécurité alors qu'il y a un zombie pas bien loin qui attend le moindre signe de faiblesse pour me sauter à la gorge et me dévorer! Une fois que cela est fait, je mange un petit morceau et je bois de quoi me redonner les forces. Aucun endroit - à part à la limite la zone sécurisée - n'est réellement sûr à l'extérieur. De ce fait, après avoir rechargé mes armes et repris des forces, je ne m'attarderai pas et je repartirai aussi sec. Il faut toujours rester en mouvement si on ne veut pas se faire tuer.

pseudo ✄ Desdèmone. prénom ✄ Muahaha . age ✄ vingt et uns ans. pays ✄ France. sexe ✄ Féminin. comment es-tu arrivé ici ? ✄ J'ai traqué quelqu'un . que penses tu du forum ? ✄ J'adooooooore . avatar ✄ Kaya Scodelario. personnage inventé ou scénario ? ✄ Inventé wesh. un dernier mot avant l'apocalypse ? ✄ Même pas peur .

« Scarlett… Tu es gauchère ? » « Pas particulièrement, pourquoi ? » La blonde haussa un sourcil en entendant la réponse pour le moins étrange de la petite brune. Cela faisait plusieurs mois que les pères des jeunes filles les entrainaient chacune de leur côté pour devenir comme le disait Scarlett – de super guerrières – et pour la première fois, les deux gamines étaient amenées à comparer leurs efforts. Et autant l’admettre : Rozen était bien meilleure soldat que la brune. Et pour cause : non contente d’être de six ans son ainée, elle semblait donner un intérêt tout particulier à tout cela, alors que l’américaine s’en fichait strictement. Si elle acceptait de se présenter chaque jour à l’entrainement, ce n’était que pour faire plaisir à son géniteur mais elle ne mettait strictement aucune passion ni même aucun sérieux dans sa manière de faire. Il faut dire que les armes ou encore les techniques de self-défense ne l’intéressaient pas plus que la randonnée ou encore le football. Elle, ce qu’elle aimait, c’était la musique. Et la gymnastique. Elle pratiquait d’ailleurs cette dernière depuis quelques mois déjà, sa mère ayant réussi à négocier avec le Général Everdeen qu’elle puisse s’y inscrire si elle continuait en parallèle ses cours de « super guerrière ». Elle s’était révélée plus que douée pour cette discipline : petite, souple et délicate, elle n’avait aucun mal à s’adonner aux exercices les plus complexes et les professeurs ne tarissaient pas d’éloges à son sujet. Ce n’était pas vraiment la même chose à l’école. Scarlett était ce que l’on pouvait caractériser de véritable cancre. Pourtant, elle était loin d’être stupide, tous l’avaient remarqué. Mais elle ne faisait rien, de toutes leurs carrières d’enseignants, aucun d’eux n’avait vu une élève mettre aussi peu de bonne volonté dans son travail. Elle passait son temps à dormir sur sa table, à regarder par la fenêtre ou alors à faire des gribouillis sur ses cahiers. Il arrivait aussi souvent qu’elle quitte en douce la salle et qu’ils mettent plusieurs minutes à se rendre compte qu’elle manquait à l’appel. Une vraie petite feignante doublée d’une fugueuse ! Autant dire que l’avoir comme élève était synonyme de stress et d’angoisse. Elle, ça l’amusait. Ca la divertissait de tourner en bourrique ces adultes qui pensaient pouvoir la contrôler, qui pensaient avoir de l’autorité sur elle. Elle détestait ça, ces hommes et ces femmes qui pensaient la dominer grâce à leur âge ou à leur taille. Alors elle ne se gênait pas pour leur faire la misère, au plus grand désespoir de ses parents qui ne cessaient de lui rabâcher les oreilles avec le fils Debussy. Elle ne put s’empêcher de rosir légèrement en pensant à ce dernier, bien qu’elle roulait des yeux. Alistair était tout son contraire. Il était sérieux, attentif, doué dans tout ce qu’il faisait. Ils se connaissaient depuis le berceau et passaient leur temps à se chamailler. Déjà, dans le bac à sable, elle finissait toujours par lui reverser son sceau sur la tête et on les retrouvait toujours en train de rouler l’un sur l’autre dans un coin, le rire cristallin et enfantin de la brune flottant dans les airs. Elle aimait l’embêter, le taquiner et le pousser à bout. Mais plus encore que ça, elle l’aimait tout court, même si elle était encore bien trop jeune pour comprendre ce que l’amour pouvait bien être. Elle fut tirée de ses pensées par la voix de sa cousine qui la ramena sur Terre, loin de ses pensées intimes. « Si tu n’es pas gauchère, pourquoi tu tiens ton arme de la main gauche ? » L’enfant haussa un sourcil, ne l’ayant même pas remarqué alors qu’elle finissait par répondre d’une voix quelque peu lassée « Je peux la tenir de la main droite si tu veux, je n’avais même pas remarqué. » « Attends tu arrives à tirer de la main droite et de la main gauche ? » « Bah oui comme tout le monde je suppose. » Elle fit un vague mouvement d’épaules alors que comme pour prouver ses dires, elle tirait dans une cible un peu plus loin. Scarlett était ambidextre et pour son esprit encore enfantin, tout le monde l’était donc par extension. Elle ne comprenait pas qu’elle faisait partie d’un tout petit groupe d’individus capables d’utiliser aussi bien leur droite que leur gauche. Mais Rozen, elle avait compris que sa cousine pourrait être douée. Très douée même si elle le voulait réellement. Malheureusement, elle savait également que Scarlett était une vraie tête de mule et que si elle avait décidé de ne pas se donner à fond dans quelque chose, elle ne le ferait jamais. Elle soupira, dépitée de voir le talent de l’Everdeen gâché. Mais que pouvait-elle y faire ? Si Scarlett ne désirait pas apprendre à se battre, elle ne pouvait pas la forcer à le faire. D’autant plus que si cette dernière ne se destinait pas à une carrière militaire comme leurs pères, ça ne lui servirait pas à grand-chose. Du moins, c’était ce qu’elle pensait à cette époque.

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« T’es qui toi ? C’est toi qui m’as amenée ici ? » La brunette depuis le lit d’hôpital foudroyait littéralement du regard le nouveau venu. Ce dernier, un jeune adolescent probablement du même âge qu’elle, la regardait avec un air calme et imperturbable qui la mettait mal à l’aise. Elle se sentait mal à cet instant précis, très mal. Depuis cinq ans maintenant, sa vie était devenue un véritable cauchemar. Tout avait commencé avec la mort de son père. Ce dernier avait péri au cours d’une mission tout particulièrement périlleuse laissant derrière lui une veuve éplorée et une gamine de huit ans complétement perdue. Elles qui avaient depuis toujours pris pour habitude de se reposer sur lui devaient désormais se débrouiller toutes seules. Et autant dire que cela effrayait énormément Mrs Everdeen qui, contrairement à son enfant, n’avait jamais été une femme très indépendante, si bien qu’en seulement deux ans elle avait fini par se remarier à un riche rentier de la ville de Houston. Un homme très bien sous tous rapports du moins, en apparence. En un regard, l’adolescente avait réussi à cerner la véritable personnalité de l’homme. Un monstre sous un visage d’ange. Et il n’avait pas tardé à démontrer sa réelle nature auprès de la jeune Everdeen qui malheureusement, avait été celle qui en avait payé le prix. Quel âge avait-elle la première fois que cela était arrivé ? Douze ans, peut-être même seulement onze. Les souvenirs étaient confus dans sa mémoire et elle faisait de son mieux pour justement ne pas s’en souvenir avec trop de précisions. C’était bien trop douloureux pour elle, d’autant plus depuis le dernier épisode en date qui l’avait poussée à commettre l’irréparable. Après un an de souffrances silencieuses, elle avait décidé de parler à sa mère de ce qui se passait sous son propre toit. Son beau-père s’était bien évidemment défendu, et avait soutenu qu’elle mentait et que c’était elle qui lui faisait du charme en permanence et qu’il était obligé de la repousser à chaque tentative. Elle qui pensait que sa mère la soutiendrait avait vu ses certitudes voler en éclats à cet instant précis, alors que cette dernière s’était rangée du côté de son époux. Sa mère, sa propre mère n’avait pas confiance en elle. Ça avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Elle avait fini par s’enfuir de chez elle en pleine nuit pour trainer dans les bas-fonds et finalement essayer de mettre fin à ses jours avec un morceau de verre qu’elle avait ramassé sur le sol. Elle se souvenait de la douleur à ses poignets, du sang qui coule, du noir qui l’envahissait petit à petit. Mais pas du garçon qui se trouvait devant elle. Pourtant dieu seul savait à quel point il allait devenir important pour elle. Non seulement Lorcàn Dawkins-Buckley venait de lui sauver la vie mais il allait aussi devenir son meilleur. Il s’avérait qu’ils étaient en réalité dans la même classe mais que la jeune fille n’avait jamais réellement fait attention à ce dernier. Il fallait reconnaître que sécher plus de la moitié des cours ne l’aidait pas non plus à se souvenir très bien de ses camarades. Ce soir-là, il était de sortie avec quelques amis à lui quand il avait remarqué la petite brunette errer dans les bas-fonds, ce qui avait fini par attirer son attention et le pousser à la suivre. Il savait qu’elle n’était pas originaire de l’endroit et que c’était plus que dangereux pour une gamine de son genre de trainer seule dans le coin. Et heureusement qu’il avait fini par suivre son instinct car s’il l’avait laissée seule à son triste sort, elle serait probablement morte aujourd’hui. De sa funeste tentative de mettre fin à ses jours, Scarlett ne concevait plus que deux petites marques aux poignets qu’elle cachait toujours avec divers bracelets, comme honteuse d’elle-même. Mais la vérité était tout autre : elle ne voulait pas attirer la pitié sur elle pas plus qu’elle ne voulait soulever les interrogations. Ce qu’elle avait pu vivre, elle ne voulait pas en parler. Sa tristesse, son dégoût n’appartenaient qu’à elle et désormais, à Lorcàn. Les deux jeunes gens devinrent très rapidement proches et c’est ensemble qu’ils connurent la descente aux Enfers. Drogues, alcools, fêtes n’en plus finir et même sexe, rien n’était trop intenses pour eux et ils se livraient à tous les vices et à tous les dangers. Très rapidement la vie de la jeune femme prit un tournant radical : elle se mit à sécher encore plus les cours qu’auparavant, à trainer avec des hommes bien plus âgés qu’elle et à faire la tournée des bars. Elle était un papillon de nuit qui fuyait la lumière du jour. Tout ce qui pouvait être considéré comme immoral et décadent faisait partie de son quotidien. De sa vie d’avant, elle n’avait conservé que deux choses : ses cours de gymnastiques et sa passion pour le chant. Mais tout le reste, elle l’avait envoyé bouler. Elle soignait le mal qui la rongeait par un autre mal encore plus fort. De ses malheurs Scarlett avait tiré une toute nouvelle force qui la détruisait autant qu’elle lui permettait d’avancer. Son cœur d’enfant était brisé, ses rêves de petites filles, partis en fumée. Elle avait enfin ouvert les yeux sur le monde qui l’entourait. Il était pourri, à l’agonie et il ne mettrait pas longtemps à partir à la dérive. Et que dire des hommes qui le composaient si ce n’est qu’ils sont encore pires que lui ? Des bêtes sur deux pattes seulement animés par leurs désirs et leurs pulsions. Oh oui, la brunette l’avait très vite compris, les mâles n’obéissent qu’à une seule loi, cette de leur braguette. Et inutile de vous dire qu’elle avait très rapidement su comment en tirer avantage. Passer pour une catin, se comporter même comme telle ne la dérangeait plus. Après tout, c’était ce qu’elle était, non ? Du moins, c’était ce que LUI avait fait d’elle, les mots qui lui crachaient en pleine figure à chaque nouvelle attaque ne cessant de tourner encore et encore dans sa tête, comme une litanie moqueuse qui lui donnait la nausée « Tu n’es qu’une petite sal*pe. Une catin qui n’est là que pour que l’on puisse vider nos c*uilles. Et tu ne seras jamais rien de plus. Jamais. » Des mots durs, des mots cruels qui aujourd’hui encore la hantent et la persuadent que sa seule issue de secours pour survivre se trouve dans les draps des hommes. Dans le plaisir, le dégout et la honte.

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« Non mais franchement ce mec, quel boulet ! Hey l’intello, tu vas encore te branler sur tes livres de physique à défaut de trouver une fille qui veut bien de toi ? » Scarlett laissa un sourire moqueur fleurir sur ses lèvres alors qu’elle voyait Alistair rougir de honte à cette remarque avant que son visage horrifié ne se pose sur elle. Il faut dire qu’il avait de quoi être surpris : il ne s’attendait pas réellement à la trouver à l’université. Et pourtant, du haut de ses quinze ans, elle était nonchalamment assise sur les genoux d’un des garçons qui venaient de malmener son premier amour, séductrice et prédatrice jusqu’au bout des ongles. Elle ne put d’ailleurs s’empêcher d’éclater d’un rire goguenard – quoi qu’un peu taquin – alors qu’elle voyait le surdoué tourner des talons et s’enfuir presque en courant en direction des toilettes des garçons. Elle ne mit pas longtemps à se relever, en adressant quelques mots à l’autre étudiant pour lui dire qu’elle revenait. Elle avait envie de jouer et Alistair tombait pile poil au bon moment. La relation entre les deux jeunes gens ne s’était pas améliorée, loin de là, elle s’était même complexifiée. Un jeu du chat et de la souris c’était installée entre eux, un jeu sans queue ni tête. Et pourtant, la jeune fille ne pouvait pas s’empêcher de s’y adonner. Pourtant, elle le savait : le surdoué ne partagerait jamais ses sentiments et ils ne pourraient pas être ensemble. Il était trop pour elle la poupée trop usée et brisée. La vie était mal foutue : elle pouvait avoir n’importe quel homme dans son lit et le seul qui l’intéressait réellement ne voulait pas d’elle. Ironique n’est-ce pas ? Elle referma la porte derrière elle alors qu’elle avait fini par le rejoindre dans les toilettes des hommes, le faisant sursauter et se retourner rapidement dans sa direction. On aurait dit un animal sauvage qui venait de se faire prendre au piège et Scarlett ne put s’empêcher de sourire avec un peu de sadisme et d’amusement en se disant que finalement, c’était le cas. Il était la proie et elle était le prédateur. Et dieu seul savait à quel point elle était douée dans ce genre si particulier de chasse. Elle se rapprocha de lui d'un pas félin alors que ce dernier reculait, pris au piège alors qu'il finissait acculer contre le mur derrière lui, à la grande satisfaction de l'adolescente. Cette dernière ne mit pas longtemps d'ailleurs à se coller contre ce dernier, laissant ses doigts courir dans les cheveux bruns du jeune garçon. « Alors comme ça tu me fuis, Debussy ? » Ce dernier, balbutiait des mots sans le moindre sens alors qu'il semblait visiblement chercher un moyen pour s'enfuir loin de là jeune femme. Elle ne le montrait pas mais quelque part, ça la blessait qu'il cherche à ce point à la fuir. N'importe quel autre jeune homme de quinze ans serait plus que ravi de se retrouver seul dans une pièce et dans cette position avec elle mais non, lui semblait juste vouloir se débarrasser de sa petite personne. « Je t'ai manqué avoue-le... » Elle avait de nouveau pris la parole avec une voix chaude et sensuelle, se penchant vers l'oreille du jeune homme pour lui susurrer ces quelques mots avant de lui mordiller la peau tendre du cou. Elle voulait l'allumer, elle voulait qu'il réagisse, qu'il l'embrasse fougueusement, qu'il la pousse contre l'évier en cherchant à arracher ses vêtements. Ce n'était pas comme d'habitude. Ce n'était pas qu'une question de désir ou même juste de sexe. Elle voulait ressentir qu'elle comptait pour lui, même si ce n'était que sur un plan aussi dérisoire. Mais non, une nouvelle fois il tenta de se dérober à la prise de sa vis-à-vis qui décida pour l'en empêcher de tenter le tout pour le tout. Elle posa avec délicatesse - mais insistance - sa main sur le pantalon du jeune homme, à l'endroit stratégique de ce dernier, ce qui sembla provoquer un accroc dans la respiration du surdoué. Enfin une réaction. Cela fit sourire de plus belle la brunette qui mordilla de nouveau le brun, mais cette fois-ci au niveau de la mâchoire, alors qu'elle s'adressait de nouveau à lui de cette même voix envoûtante et enchanteresse « Si tu veux je peux m'occuper de toi de ce côté... Tu sais, je suis quand même plus douée qu'un livre de physique quantique pour... ça. » Accompagnant la parole par le geste, elle était déjà entrain de défaire le bouton du jeans du garçon et de glisser sa main dans son caleçon quand soudainement, une chasse d'eau retentit juste à côté d'eux, laissant apparaître un autre garçon qui les regarda comme s'ils étaient deux aliens. Il fallait admettre que la situation avait de quoi surprendre : deux adolescents de quinze ans dans les toilettes d'une université bien cotée, l'un rouge comme une tomate et visiblement traumatisé, l'autre une main dans le pantalon du premier. Scarlett retira d'ailleurs cette dernière alors qu'elle déposait un léger baiser à la commissure des lèvres de son vis à vis « Peut-être une prochaine fois... Bye, Debussy.» Elle avait soufflé ces quelques mots au jeune homme avant de se reculer et de tourner les talons, non sans un clin d'oeil coquin à l'autre étudiant, ce dernier ne pouvant s'empêcher de lui rendre un sourire charmeur alors qu'elle quittait les lieux sans se retourner, repartant en direction des garçons qu'elle avait quitté un peu plus tôt.

« Franchement, le prochain qui me sort que fumer tue, je le finis à coups de machette ! » « Sans rire, comment tu as eu cette idée ? » « J’ai vu Buffy faire ça une fois à la télévision. » Scarlett tremblait comme une feuille alors qu’elle peinait à se remettre des évènements qui venaient de se dérouler alors que son meilleur ami n’en menait pas plus large. Tout avait pourtant normalement, comme tous les jours : elle s’était rendue en cours de sport, elle s’était disputée avec Madison Halloway – cette bimbo qui passait plus de temps à laquer ses cheveux qu’à utiliser son cerveau – et elle s’était rendue dans le gymnase avant que tout ne tourne au cauchemar. Sans comprendre ni comment, ni pourquoi, la moitié des personnes présentes étaient en train de se jeter sur le reste des adolescents qui courraient dans tous les sens. Bientôt, les murs et le sol furent recouverts de sang et de restes humains alors que déjà, Lorcàn l’attrapant par le bras, elle prenait ses jambes à son cou, bientôt poursuivie par ses anciens camarades qui agissaient comme des zombies dévoreurs de chair humaine. Et c’était bien ce qu’ils étaient tous devenus alors qu’ils se relevaient les uns après les autres en poursuivant les deux jeunes gens qui durent se réfugier dans les vestiaires pour un temps avec les autres humains encore en vie. C’est là que la jeune fille eut l’idée la plus brillante de toute sa vie, à savoir, utiliser la laque de la feu Madison – qui visiblement semblait plus que pressée à l’idée de lui dévorer la cervelle, à la manière dont elle s’acharnait sur la porte – en le combinant à son briquet, objet indispensable pour tout fumeur qui se respecte. Et c’est avec ce drôle de mélange qu’elle avait réussi à mettre le feu au bâtiment, s’en échappant in extrémis alors que son camarade la tirait à l’extérieur, les hurlements de douleur des zombies retentissant dans leurs dos. Après cet épisode pour le moins chaotique les deux jeunes gens et leurs amis se précipitèrent chez Scarlett, qui possédait la plus grande maison de tous et une nouvelle fois, la brunette dut se rendre à l’évidence : le lien entre sa mère et elle était définitivement brisé si bien que cette dernière refusa non seulement d’accompagner sa propre fille dans sa fuite – préférant rester avec son mari – mais aussi de lui laisser rester ici avec ses camarades. Rentrant dans une rage furieuse, elle avait donc récupéré toutes ses affaires – ainsi que les deux armes que son père avait acheté pour elle avant sa mort et qui se trouvaient dans le coffre – et de partir avec Lorcàn et les autres pour se cacher dans le studio de ce dernier. Houston était devenu un véritable champ de bataille et les hommes ainsi que les zombies ne cessaient de s’affronter, le nombre de morts devenant de plus en plus lourd chaque jour qui passait. Dans les premiers temps d’ailleurs, les adolescents restèrent enfermés chez Lorcàn malgré les protestations vives de la brune. Il y avait un endroit où elle voulait absolument aller, il y avait une personne qu’elle voulait absolument retrouver. Lui. Alistair. Mais non, ses amis l’empêchaient toujours de partir, prétextant que ce n’était que pure folie et qu’il devait déjà être mort. Mais elle ne perdait pas espoir, elle savait qu’au fond d’elle, elle le saurait s’il était mort. Que son cœur se briserait à la seconde même où le sien cesserait de battre. Il était là quelque part, pas loin, et elle finirait par le retrouver, elle en était sûre.

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« Vas-y, Scar. N’hésite pas. Tire et fais-le rapidement. » « Non je t’en supplie Lorcàn. Tout mais pas ça. Je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas…. » La jeune fille était en larmes alors que fasse à elle, son ami recouvert de sang lui souriait tendrement. De tout leur petit groupe, ils ne restaient plus qu’eux et au cours des dernières semaines ils avaient vu tous leurs amis se faire tuer les uns après les autres. Tout avait commencé quand l’appartement de Lorcàn avait été attaqué en pleine nuit. Le lendemain, ils avaient prévu d’aller finalement cherché le fameux garçon dont Scarlett avait tant parlé, ce qu’ils n’avaient jamais eu finalement l’occasion de faire. En effet, plus de la moitié d’eux étaient morts dévorés par les zombies alors que les autres avaient miraculeusement pu s’enfuir en direction du bâtiment le plus proche qui ne semblait pas infecté de zombie, à savoir le McDonald du coin. A croire que la nourriture servie dans ce lieu n’était pas au goût des morts-vivants mais ces derniers avaient fini par les poursuivre et c’était à coups d’Hamburger et d’huile à frire qu’ils les avaient repoussé. La scène aurait pu paraître plus que comique : une bande de jeunes planqués derrière le comptoir entrain de viser des zombies qui tombaient les uns après les autres en se prenant des Big Mac ou encore des Cheeseburger en pleine tête. Scarlett avait même réussi à en mettre un K.O en le faisant trébucher sur un une pile de frites recouvertes de ketchup et s’empaler sur une le pied d’une table brisée. Cependant, comprenant que c’était un combat sans fin, les Texans avaient fini par s’emparer d’un camion de livraisons pour quitter le plus vite la ville et les monstres la peuplant. Au cours de cette partie de dégommage de zombies à cours de burgers, un jeune homme s’était rajouté à leur groupe et leur avait parlé d’une zone libre, un endroit où tous les survivants se regroupaient pour survivre et ils acceptèrent tous d’un commun accord de s’y rendre. Cependant, alors qu’ils roulaient depuis quelques temps – Scarlett dégommant et écrasant quelques zombies au passage – une horde se jeta littéralement sur le véhicule, ce qui entraina un accident dont ils ne furent que quatre seulement à survivre, deux se faisant tuer quelques temps seulement plus tard alors qu’ils erraient de ville en ville pour survivre et se rendre à Brazoria. Et là voilà elle, maintenant, debout face à son ami au sol qui s’est sacrifié pour la sauver, une seconde et ultime fois. Une horde de zombies s’était lancée à leur poursuite et s’ils avaient réussi à la semer, l’un d’entre eux les avait pris par surprise alors qu’ils se pensaient en sécurité et Lorcàn s’était interposé alors que le monstre se jetait sur sa meilleure amie, se faisant mordre à la place de cette dernière. Et maintenant, alors que l’autre zombie avait finalement été mis K.O, il la suppliait d’en finir avec lui pour qu’il ne devienne pas à son tour une de ces choses. Il semblait presque serein à la perspective de mourir alors que Scarlett, elle, était en pleine crise. « Vas-y… Pour moi. S’il te plait, Scar. » « Non, non je ne peux pas faire ça… » « Scarlett, fais le. » « Non. » « Scarlett ! » Il avait fini par la prendre par les épaules alors qu’il la regardait droit dans les yeux, l’air grave et sérieux. « Tu ne peux pas me faire ça, Scar. Tu ne peux pas me laisser devenir une de ces choses bordel. Alors presse la détente et vis. Vis pour nous deux. S’il y bien quelqu’un qui peut s’en sortir dans ce merdier, c’est bien toi. » « … mais je t’aime Lorcàn ! T’es comme mon frère ! » « Et moi aussi je t’aime. Et c’est pour ça que je te demande ce service. Ce n’est quelque chose que l’on ne peut faire qu’en famille. Alors presse la détente et libère moi Scarlett. Je te garderai une place au paradis pour quand tu me rejoindras après avoir botté le cul de tous ces foutus zombies ! » La jeune fille se recula, les larmes inondant ses joues alors qu’elle plongeait son regard dans celui tendre de son vis-à-vis. Celui-ci lui sourit avec affection alors que sans un mot de plus, sans prévenir, elle tira. Une balle entre les deux yeux. Précise, efficace. Une mort rapide et non douloureuse. Une fois cela-fait, elle s’effondra au sol, serrant le corps de son ami dans ses bras. Combien de temps était-elle restée savoir ? Allez savoir. Mais elle finit par se relever et prenant la gourmette du jeune homme qu’elle attacha à son propre foyer, elle recouvrit son corps d’essence, volant cette dernière à la voiture abandonnée juste à côté d’eux. Allumant une dernière cigarette, elle resta à la fumer comme elle rendrait un dernier honneur à son ami avant de la laisser tomber sur ce dernier, un brasier s’allumant transformant la dépouille de son frère de cœur en un bûcher funéraire alors qu’elle finissait par tourner les talons et par partir, seule survivante de tout son groupe. Elle erra seule pendant quelques jours avant finalement de rejoindre d’autres survivants et c’est ensemble qu’ils finirent par atteindre Brazoria, la zone sécurisée.

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La jeune femme se releva, alors qu’elle remettait rapidement ses vêtements, son partenaire d’un court instant de jouissance étant tombé dans un sommeil des plus profonds à côté d’elle. Elle préférait quand ils étaient ainsi : feignants et complétement morts après l’effort. Au moins, ils ne tentaient pas de la retenir pour des prolongations qu’elle ne désirait pas, tout comme elle ne souhaitait pas en passer par là. Mais elle n’avait pas le choix. Cela faisait quelques mois à peine que la brunette était arrivée à Brazoria mais elle avait très bien compris que malgré le monde qui partait en dérive, les choses n’avaient pas tant changer que cela, et que si elle voulait obtenir quelque chose, elle devait se servir de son principal atout à savoir, son corps. Partant d’un pas trainant en direction de la cuisine, elle vérifia que tout se trouvait dans le panier qu’il avait préparé un peu plus tôt pour elle, à commencer par la raison principale qui avait motivé son acte du jour. Elle sourit légèrement en voyant que tout y était alors qu’elle ne se faisait pas prier pour quitter les lieux, allumant une clope sur le chemin du retour. La jeune adulte avait pleinement conscience que ce qu’elle faisait pouvait être considéré comme une certaine forme de prostitution : en échange de quelques services ou denrées, elle n’avait pas peur de visiter les draps des hommes du camp des réfugiés. Bien évidemment, ce n’était pas une chose qui se savait ici. Elle savait se montrer discrète, tout comme ses partenaires, mais ça faisait désormais partie de son quotidien. Et elle faisait avec. Alors qu’elle remontait l’allée principale, son regard finit par accrocher celui d’une petite fille recroquevillée dans un coin. Etrangement, voir cette gamine l’émue et elle s’approcha de cette dernière pour lui tendre une partie de ses provisions. Le regard de cette dernière s’illumina alors qu’elle la remerciait chaleureusement en dévorant avec une certaine férocité sa nourriture, la brunette lui caressant doucement la tête. Elle savait ce que c’était que d’être seule et perdue et nul doute que cette gamine l’était tout autant qu’elle. Elle dut cependant reprendre sa route et après s’être assurée que cette dernière n’était pas seule, elle rentra chez elle, le panier de provisions toujours à la main. Elle retrouva d’ailleurs sa cousine Rozen dans la cuisine, cette dernière lui souriant légèrement en la voyant avant de la regarder avec suspicion en raison de ce qu’elle portait. Elle était l’une des premières personnes à l’avoir retrouvée et c’était elle qui lui avait appris que son beau-père avait fait courir la rumeur comme quoi elle était morte aux cotés de sa mère. Chaque fois que la brunette pensait à ce gros porc qui trainait dans Brazoria, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir un frisson de dégout et un élan de haine farouche : pourquoi avait-il fallu que des gens biens comme Lorcàn meurent alors que lui était toujours de ce monde ? C’était tout bonnement injuste. Elle posa alors son panier sur le plan de travail alors que déjà, la blonde à ses côtés l’apostrophait. « Tu viendras à l’entrainement cette après-midi ? » Scarlett se contenta d’hocher la tête avec un léger sourire pour assurer que c’était le cas alors qu’elle prenait dans le panier ce pour quoi elle s’était donnée tant de mal, avant de partir en trottinant en direction de sa chambre. Dans son lit, les couvertures remontées jusqu’au menton, Alistair continuait de tousser alors que la sueur perlait à son front. Cela faisait plusieurs jours que le jeune homme était atteint d’une forte fièvre et la brunette avait enfin pu obtenir de quoi le soigner. Lui donnant un verre d’eau et les cachets obtenus, elle l’aida à boire alors qu’il lui lançait un regard en coin « Ce n’est pas du poison, au moins ? » « Non, l’arsenic se trouvait dans tes pancakes de ce matin, crétin. » Elle roula des yeux en lui tapant sur la tête alors qu’elle finissait par se relever pour ranger un peu la pièce , en parlant de tout et de rien, le jeune homme lui répondant de temps à autre par quelques grognements. Quand elle se rendit compte que cela faisait une vingtaine de minutes qu’elle déblatérait des absurdités sans queue ni tête sans qu’il ne trouve rien à se dire, elle finit par se retourner vers lui pour se rendre compte qu’il s’était finalement endormi. Souriant tendrement, elle alla donc le rejoindre et après avoir déposé un léger baiser sur son front, elle se blottit contre lui en fermant les yeux et en écoutant son cœur battre, doucement et régulièrement.