prénom ✄ barbie, et si vous songez à me lancer une vanne pourrie, essayez d'imaginer à quel point vous allez être original ... nom ✄ o'flaherty, trahissant clairement mes origines irlandaises. Y'en a certains qui expliquent ça comme la cause de mon trouble. Parce qu'être irlandaise et texane, c'est clairement chercher les emmerdes. âge ✄ vingt-quatre ans. sexe ✄ ben pas trop mais ... euh ... faut dire que c'est chaud de choper pendant l'apocalypse aussi. Et puis ce ne sont pas vos affaires d'abord ! Comment ça ce n'était pas la question ? nationalité ✄ américaine. origines ✄ irlandaises. votre métier avant que tout cela ne commence ✄ patiente d'un hôpital psychiatrique à quelques kilomètres de Brazoria. Je souffre d'un trouble dissociatif de l'identité, paraît qu'il y a une lesbienne en colère et légèrement violente qui squatte ma caboche. Elle se fait appeler Seena et elle n'est pas franchement sympathique m'enfin, elle m'a sauvé la peau un bon paquet de fois.qualités ✄ Barbie est brave, généreuse, optimiste, souriante, attentionnée, rusée, et même courageuse. Seena est protectrice, terre à terre, inventive, intelligente, combative, acharnée. défauts ✄ c'est juste que quand Barbie voit un zombie, elle ne peut s'empêcher de hurler à la mort, de se figer, ou de faire sa prière. Elle est aussi à l'ouest et inconsciente, toujours à se fourrer dans la merde, bizarre, perchée, naïve, parcourue de crises de panique sans explication réelle, maladroite, intrusive, trop curieuse. Seena en revanche est têtue, cassante, égoïste, sarcastique, trop franche, sans aucun tact, vulgaire. groupe ✄ i'll run away screaming.

Vous vous retrouvez en dehors de la zone sécurisée, un zombie vient de tuer votre ami et vous savez qu'il ou elle est condamné(e), que faite-vous ? ✄
Barbie. Moi je me suis immobilisée depuis un bon moment, et je fixe la scène avec des yeux exorbitants, carrément flippée. Le zombie est seul, alors pourquoi ne pas tenter de liquider ce sale morfale. Je me mords la lèvre pour éviter de pleurer en voyant mon ami étendu sur le sol, le bras déchiqueté. J'ai beau avoir vu ça une dizaine de fois, j'ai encore envie de vomir. J'emporterais bien son corps pour le brûler, le problème c'est que je ne suis pas assez musclée pour ça, et tout ce que je risque de faire c'est perdre une jambe en chemin. Alors je pourrais attendre qu'il se réveille avant de lui clouer la tête, j'aimerais bien qu'on fasse ça pour moi. Mais avec une balle si possible, parce que si on garde la même apparence qu'à notre mort au paradis, j'aime autant ne pas ressembler à Frankenstein. Je réfléchis à cent à l'heure, mais trop longtemps comme d'habitude, alors le zombie a eu le temps de terminer son petit repas et se dirige vers moi. Oh merde, merde, merde. J'ouvre la bouche sans parvenir à crier pour alerter âme qui vive, et finalement je tourne de l'oeil.
Seena. Tu dois savoir une chose ma petite poule, j'ai pas d'amis ici. La seule qui importe à mes yeux c'est Barbie. Elle a beau être aussi cruche qu'une enfant de six ans, nous ne formons qu'une seule et même personne alors j'ai pas vraiment le choix. Je sauve ses miches à répétition, et cette scène c'est un truc assez courant. Je vais pas détaler comme un lapin, tu rêves, c'est ma mon genre. Je vais sagement attendre que Monsieur ait terminé son festin pour le crever comme un chien. Un coup de perceuse à clous dans la tronche, j'vous assure que ça ne fait pas du bien. Mais généralement je préfère me démerder avec ce que je trouve sur la scène du massacre, parce que faut dire que la Barbie elle n'est pas très forte s'agissant de choisir des armes. Vous saviez qu'elle planquais un tire-bouchon dans son soutif ? Comme si ça pouvait lui servir à quelque chose. A part énerver le zombie, j'vois pas bien quelle est l'utilité de cette chose qui tortille. Bref, je le dégomme avec ce que je peux, et je défonce le crâne du type qui va se réveiller dans peu de temps, histoire qu'il ne soit pas celui qui vienne me tuer dans trois jours. Parce que là, je vous dis pas les regrets.

Combien de temps pouvez-vous courir avant d'avoir besoin de vous reposer ? ✄
Barbie. Ben je suis du genre à paniquer un peu, du coup je gaspille mon souffle trop vite. Mais je suis aussi rusée qu'une renarde, alors pas besoin de courir pendant trois plombes. Je trouverais bien un endroit où me cacher sur la route, une voiture sous laquelle me glisser, un truc du genre. Vous inquiétez pas pour moi, j'ai un instinct de survie assez élevé.
Seena. Aussi longtemps que nécessaire bébé, mais je suis plutôt du genre à me retourner pour buter le zombie plutôt que de jouer à chat. Si c'est une horde en revanche ... l'instinct de survie c'est un truc qu'on partage et il a résisté à tout. Je peux bien courir toute la journée s'il le faut, après ce ne sera peut-être pas à la même allure qu'au début et au final, je crèverai en courant.

Serez-vous capable de traverser la ville infesté de zombie pour retrouver l'être que vous aimez ? ✄
Barbie. Evidemment ! Si j'ai la chance de connaître ce sentiment qui soulève des montagnes, je serais capable de voler pour aller le retrouver. Ne dit-on pas que l'amour triomphe de tous les obstacles ? Quand ça te prend tu ne réfléchis plus de façon objective, tu n'es guidée que par une chose : être avec celui que tu aimes. Il importe plus à tes yeux que ta propre vie, puisqu'une existence dans ce monde sans cet être n'en vaut pas la peine. C'est ma conception de la chose, et les zombies n'ont qu'à bien se tenir. M'enfin, je ne suis pas sûre que ça m'arrive un jour alors bon ... je préfère autant rester loin des zombies si vous voulez bien. Dans le cas contraire je suis à peu près sûre d'y laisser la peau, étant donné ma tolérance aux mort-vivants.
Seena. L'être que ... quoi ? Non mais t'es vraiment con ou tu le fais exprès ? Comme si tu pouvais aimer quelqu'un dans ce chaos ! Dieu m'en préserve. Au mieux tu trouves une meuf à baiser, au pire ce sont des morceaux de viande totalement sacrifiables. Déjà avant l'apocalypse c'était pas la discipline que je maîtrisais le mieux, alors vous imaginez bien que ce n'est pas maintenant que je vais m'y mettre. L'amour c'est un truc qui t'affaiblit, c'est la mort assurée. Si t'es amoureux, t'as plutôt intérêt à te flinguer de suite. Bien sûr il se peut que je tombe sous le charme d'une belle donzelle fragile, mais pourquoi ce ne serait pas à elle, de traverser la ville ?

Avez-vous déjà manié une arme ? En possédez-vous une ? Savez-vous bien vous en servir ? ✄
Barbie. Il faut savoir un truc, j'ai horreur des armes à feu. Dès que j'en vois une, j'ai envie de la jeter le plus loin possible, de la faire disparaître, de l'avaler s'il le faut. Bon si un zombie me fonce dessus et qu'une arme traîne à mes pieds ... il se peut que je l'emprunte l'espace d'une seconde, même si à mon avis je serais plutôt en train de me pisser dessus. Non, moi j'ai choisi un autre genre de pistolet : celui à clous. Ce qui est bien, c'est que je ne manque jamais de munitions, parce que les clous ce n'est pas bien difficile à trouver. Ce n'est pas toujours efficace du premier coup, mais si on vise bien dans le cerveau y'a pas de pépin. Je ne m'en suis servie que deux fois depuis ces quelques mois en vérité, et y'en a un que j'ai relativement loupé, mais faut pas le dire. J'affectionne plus particulièrement ma lame de rasoir de barbier, toujours glissée dans ma chaussette. Pour la petite anecdote j'étais en pleine crise de panique quand j'ai voulu m'en servir pour la première fois, contre moi-même. J'étais prête à me tailler les veines avec cette lame aiguisée, mais un zombie m'a interrompue. J'étais dans un tel état que j'ai même pas eu peur -et c'était bien la seule fois de ma vie-, et je lui ai ouvert la carotide comme du beurre. Bon j'ai tremblé tout le reste de la journée, mais ça m'a passé toute envie suicidaire, et je me suis rendue compte que ce machin pouvait s'avérer très utile. Puis si je me retrouve piégée quelque part, c'est un moyen moins barbare de partir qu'en s'enfonçant un clou dans la tronche. Pour peu que je me rate ... Enfin, j'ai décidé de glisser un tire-bouchon dans mon soutien gorge, parce qu'un type très courageux me l'a confié en m'affirmant qu'il lui avait sauvé la vie. Je crois bien qu'il m'a dit la vérité, parce qu'il y a une petite tâche rouge qui ne veut pas partir. "A enfoncer dans l'oeil bien profondément", m'a-t-il recommandé. Je suis pas bien certaine d'y arriver, mais sait-on jamais.
Seena. Comme je vous l'ai déjà dit, je suis pas fana des armes que la cruche a sélectionnées. La lame à l'ancienne elle est cool, j'ai du dézinguer des dizaines de cadavres ambulants avec ça, mais le reste est bon à jeter à la décharge. Les clous c'est bien joli, mais je m'en sers davantage pour réparer les baraques ... Je suis plutôt pour le corps à corps, et je me sers généralement directement de ce que je trouve. Ca peut-être une poutre, une grosse pierre, ma godasse, le couteau d'un mec mort, un morceau de bras tranché. Tout quoi.

Savez-vous bien vous adapter en société ? Avez-vous appris à partager ? ✄
Barbie. Je suis attachante. On me l'a toujours dit, même si on précède souvent ce qualificatif de chiante, naïve, un peu coconne, siphonnée. Je me fous dans la merde à répétition, je gobe tout ce qu'on me dit et je ne suis pas très utile pour tuer des zombies, mais j'ai pleins d'autres qualités qui peuvent servir en société. Non je ne sais pas faire la cuisine non plus, désolée. Mais je suis pleine de bonne volonté, toujours la première à vouloir partir en mission, aider les autres, et surtout les écouter. Je connais presque tous les sales petits secrets de toute le monde, parce qu'on vient se confier à la petite blonde que je suis. Mes conseils sont un peu foireux, mais au moins je prends le temps de tendre l'oreille, ce qui est plutôt rare dans ce nouveau monde. Je suis aussi assez ingénieuse, capable de construire un petit nid douillet n'importe où, de trouver des choses qui changent un peu le quotidien morose des survivants. Une boîte à musique, un appareil photo, un poster, un ours en peluche, ce genre de trucs qui paraissent complètement cons mais qui peuvent rebooster le moral. Je n'ai jamais l'air fatigué, comme une pile électrique qui s'active à longueur de journée et qui recharge les batteries de tout le monde. Enfin presque, parce que y'en a certains que ça énerve pas mal de me voir trottiner en sifflotant.
Seena. Est-ce que j'ai une gueule de Teletubbies ? Pas vraiment. Les gens ne m'aiment pas trop, et ça tombe bien parce que je le leur rend bien. Les bisounours, les imbéciles qui n'ont pas encore réalisé qu'on va tous crever, ceux qui veulent toujours sauver les autres, ça me dépasse. Je ne vais pas les insulter systématiquement, seulement je vais assister à leur mort les bras croisés, un air qui signifie clairement "je te l'avais dit" plaqué sur le visage. J'aime pas participer à des missions qui consistent à aller secourir une pauvre vieille coincée dans son immeuble, si je fais quelque chose du genre c'est parce que cette personne peut m'apporter quelque chose. Qu'elle pourra me sauver la vie un jour, aller piquer de la bouffe sans se faire tuer à la première excursion, ce genre de choses. Enfin j'avoue qu'un type qui court moins vite que toi ça peut parfois être utile à sacrifier pour t'en tirer, mais je privilégie quand même les éléments forts. Vous voyez, j'suis pas le genre de nanas avec qui ont a envie de jouer aux cartes. Cela dit on se rend bien compte que je suis parfois indispensable, parce que contrairement à d'autres égoïstes j'essaie de suivre les instructions au maximum avant de sauver ma peau. Je serais donc capable de tenter le diable pour ramener un mec indispensable à la "maison", mais si ça pue vraiment le roussi je me barre sans demander mon reste. L'autre truc, c'est que j'élabore des plans d'action rapides et efficaces quand on est dans une merde noire. Je sais comment gérer la situation, à chaque fois. Disons que je suis meilleure dans les crises.

L'apocalypse vient tout juste de commencer quel est le premier endroit où vous vous rendez ? ✄
Barbie. Je n'ai pas de famille, personne dont je voudrais m'assurer la survie, alors j'erre sans but particulier. Un abri anti-atomique, c'était ça ma première idée, mais je ne sais pas du tout où en trouver un. Pareil pour l'îlot au milieu de l'Océan avec de la bouffe à volonté -parce que c'est bien connu que ces abrutis ne savent pas nager-, au Texas c'est dur de dégoter ça. Finalement je suis partie à la recherche de survivants, parce qu'être toute seule dans ce nouveau monde c'est flippant. Ouais on est peut-être plusieurs dans ma tête mais ce n'est pas comme si on pouvait se faire la conversation ...
Seena. Je vais fouiner aux alentours pour dénicher un lieu en hauteur, histoire de me mettre hors de portée des cadavres ambulants, et le tour est joué.

Vous venez de trouver une place où vous cacher, quelle est la première chose que vous faites ? ✄
Barbie. Je regarde si la douche fonctionne, s'il reste des aliments dans un coin, et je me confectionne un petit lit douillet pour la nuit.
Seena. Je vérifie que des corps ne traînent pas, puis je repars chercher de la bouffe, des médicaments, les premières nécessités en attendant le petit matin pour tout ça. Mais dans tous les cas, je ne reste pas très longtemps au même endroit, en tout cas pas si je suis seule.

« Non … non … t’inquiètes pas Jennie, on va partir d’ici, on va partir. » Je caresse le visage froid de ma sœur jumelle de mes petits doigts, le corps secoué par des tremblements incontrôlables. Les larmes inondent mes joues tandis que je me penche sur elle, posant ma joue contre son cœur pour tenter de percevoir un battement. Mais je sais qu’il ne bat plus, qu’il ne battra plus jamais. Je murmure son prénom comme une litanie, doucement, tendrement, espérant que mon chant la ramènera. Et je prie, je pleure, je veux mourir.
Mes paupières s’ouvrent brusquement et je me redresse difficilement, ravalant une grimace de douleur. Et comme à chaque fois, j’éprouve un soulagement mêlé à une tristesse infinie en constatant que ce n’est que cet éternel cauchemar. Je revis le décès de ma sœur depuis des jours, des semaines depuis que les autorités nous ont retiré de cette terrible famille. Déshydratation, malnutrition, mauvais traitements, des facteurs qui ont entraîné à terme, la mort de la petite blonde. La mienne peut-être, si j’étais restée. Mais désormais je suis en sécurité, auprès d’une famille d’accueil bien différente. Malgré tout je ne peux m’empêcher de me sentir en danger, effrayée, et je crains tous les soirs de voir cette porte s’ouvrir sur la silhouette de l’homme qui nous a détruits un peu plus chaque jour, qui a tué Jennie. Je vois son visage dans mes rêves, menaçant, souriant, et je me mets à pleurer. Dormir est une torture, rire un défi.

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Sept ans plus tard

Il est assis devant la télé, affalé comme un gros porc en fixant l’écran, la main serrée autour d’un sandwich dégoulinant de mayonnaise. Le genre de sandwich auquel aucun des enfants qui est passé par ici n’a jamais eu droit. Bien gras, bien appétissant, à son image. Je reste un long moment sans bouger, contemplant fixement l’arrière de la tête qui dépasse du dossier jusqu’à ce que la pub se termine et que l’écran de la télévision devienne noir l’espace de quelques secondes. Alors seulement il m’aperçoit dans le reflet, se tournant vivement dans ma direction. « T’es qui toi ? Putain, qu’est-ce que tu fais chez moi ? » Il se lève d’un bond, la sauce s’écrasant sur la moquette, me faisant grimacer. C’est dégueulasse. Je relève mes deux iris clairs sur son visage bouffi, mais de toute évidence ce con ignore totalement qui est la frêle silhouette qui se tient devant lui. « Barbie ? » Il plisse les yeux sous l’effort, puis se met à rire bruyamment, ce qui ne manque pas de m’agacer sérieusement. « Ta gueule gros lard. » Je hurle presque dans la pièce, sèchement, si bien qu’il cesse de glousser et s’apprête à ajouter des mots que je ne souhaite pas entendre. « J’m’appelle Oskar, et j’suis là pour te trouer le crâne. » Ca ressemble à une réplique d’un film de série B, je vous l'accorde, faut dire que je me suis entraîné à prononcer cette phrase dans le miroir un nombre incalculable de fois. Mais jamais je n’avais éprouvé une telle satisfaction, parce que son visage de porc se décompose quand son regard tombe sur l’arme entre mes doigts : son propre flingue. J’ai toujours su où cet imbécile le planquait, et j’ignore pourquoi je ne m’en suis pas servi avant, quand cela aurait encore pu compter pour la sœur de Barbie. Je suis arrivé bien trop tard pour la protéger, pour les protéger. « Barbie, qu’est-ce que tu fais ? Attends s’il te plaît, on va s’arranger toi et moi tu veux bien ? C’est du passé tout ça, tu es devenue superbe et intel ... » Il lève les mains en signe de défense mais je ne laisse pas finir. « Quoi, t’as envie de me sauter moi aussi ? Ca te plaît maintenant les petits garçons ? » Je m’approche d’un pas, le bras tendu qui ne tremble pas, la tête penchée sur le côté. Comme un prédateur qui observe sa proie. Il n’a pas l’air de tout comprendre mais il a parfaitement saisi qu’il ne trouverait pas d’issue à cette confrontation, ne se heurtant qu’à la détermination dans mon regard. « Sale petite pute, je vais te … » Mais il n’a pas le temps de s’écarter ou de terminer sa phrase. PAN. J’appuie sur la détente et l’arme crache une balle qui transperce son gros ventre dégoûtant. Il tombe à genoux, les yeux écarquillés, se tenant la panse comme si ses doigts pouvaient stopper l’hémorragie. Remarque, vu le volume on aurait pu se poser la question. J’avance encore, pointant le flingue sur son front tandis qu’il attrape ma cheville faiblement, gémissant. Il me supplie, il OSE me supplier. « Tu pourras pas te vider les couilles avec moi désolé, t’es pas trop mon genre je préfère les nichons. » Je fais glisser le canon contre sa tempe, lentement, esquissant un sourire malsain. « Ni avec personne d’autre d’ailleurs. » PAN. Raide mort. Je soupire en m’écartant du macchabé, sursautant soudain lorsqu’un bruit se fait entendre dans un coin de la pièce. Une gamine s’est planquée derrière un fauteuil, et j’ai certainement bousillé son putain de cerveau à elle aussi, parce qu’assister à un truc pareil ça ne laisse jamais indemne. Merde, j’suis vraiment trop con. Je pointe mon arme dans sa direction et j’hésite longuement parce que finalement, c’est le mieux à faire si j’veux éviter des séquelles irréversibles pour elle et la taule pour moi. Pourtant elle me renvoie l’image de Barbie, blottie dans son coin, et j’abaisse mon bras avec regret.

Je me tortille sur la chaise que j’occupe depuis des heures, j’commence à être sacrément mal à l’aise. Ca fait trop longtemps qu’on ne m’a pas proposée une collation ou un petit encas. C’est de la torture, et la torture c’est interdit dans ce putain de pays, non ? « Avez-vous tiré sur cet homme avec cet arme, oui ou non ? » On me montre la photo d’un type gros et mort, puis celle de son flingue. Je secoue la tête en soupirant longuement, laissant retomber mon dos contre le dossier. Ca fait dix fois qu’elle me pose la même question cette fliquette, j’vais commencer à me lasser. Sauf que cette fois y’a un autre type dans la pièce, une espèce de binoclard que je soupçonne être un psy. « C’est Oskar qui l’a buté, j’vous l’ai déjà dit. J’en ai rien à cirer moi des gros lards dans son genre, j’aurais même pas pris la peine de gaspiller deux balles pour lui. » Elle pince les lèvres, mais je connais déjà sa question suivante. « Et qui est Oskar ? » J’écarte les jambes, me grattant la joue. « Un taré. Il dit qu’il a fait de la taule pour avoir foutu le feu à une caserne de pompiers, plutôt ironique non ? Malade le gars, t’as pas du tout envie de le rencontrer ma jolie. » Un sourire aguicheur déforme mes lèvres tandis que je hausse un sourcil, me mordant la lèvre. Cette meuf est canon, les uniformes j’ai toujours trouvé ça terriblement excitant. « Vous avez pourtant été retrouvée sur la scène de crime avec l’arme dans votre main et du sang sur le pantalon. Un témoin oculaire vous a vu, comment expliquez-vous cela ? » Ca, c’est moins excitant. Pourquoi tant d’acharnement, ça la rend laide. Elle me gave la gonzesse, à ne pas écouter. C’est pourtant la vérité, moi je n’y suis pour rien. Et elle a des doutes parce que son test qui sert à détecter les mensonges, je lui ai mis la misère. Rah, cet imbécile d’ex-taulard nous a tous foutu dans la merde. Je me contente de hausser les épaules en me mordant la joue, faisant courir mon regard dans la pièce exigüe. « Excusez-moi mais … pouvez-vous me donner votre prénom s’il vous plaît ? » L’intello a pris la parole en dégainant son stylo, prêt à noter cette information qu’il semble juger cruciale. C’est vrai que depuis le début, on ne m’a même pas demandé de confirmer mon identité, un peu laxistes ces flics. « Seena. Seena McCabe. » Le mec griffonne un truc pendant que la nana l’interroge du regard, puis ils disparaissent derrière la porte sans même une explication. Bande de nazes. « Et rapportez moi un coca, vous serez mignonne ! » Je crie assez fort pour pouvoir être entendue, faisant basculer la chaise sur ses pieds arrière.

« Vous dites que plusieurs personnalités cohabitent chez moi ? Que c’est pour ça que des moments entiers de ma vie disparaissent ? » J’ai le cœur qui palpite, qui rate un battement, puis deux. Oh bon sang, il faut que je ventile, que je prenne l’air. Je soupire et inspire bruyamment, fermant les yeux quelques secondes tandis que le psychiatre attrape mes mains en signe de soutien. « Je suis conscient que cela doit être un choc pour vous, mais si nous volons travailler efficacement ensemble il faut que vous soyez consciente du problème. » Je hoche la tête en ouvrant de nouveau les paupières, encore abasourdie par cette soudaine révélation. Cela fait deux semaines maintenant que l’on m’a placée dans cet hôpital, mais le médecin ne m’a jamais expliqué la cause de mon internement. J’ai cru que c’était la faute de ma mémoire défaillante, que j’avais eu un accident expliquant ces six mois d’absence, mais au lieu de ça on me balance un trouble identitaire. Visiblement, un incendiaire nommé Oskar a assassiné l’homme qui m’a maltraitée dans mon enfance, et une forte tête lesbienne nommée Seena en a assumé les conséquences pour que je n’ai pas à encaisser la mise en marche du système répressif. Normal, oui, après tout ça arrive tous les jours … Et quel résultat ! Parce que là, tout de suite, je n’éprouve que le désir de me jeter par la fenêtre pour mettre fin à ce cauchemar. Devant mon regard trouble le doc’ s’empresse de me rassurer. « Je ne peux pas vous le garantir, mais à terme et avec un traitement adéquat, vous pourriez retrouver une vie parfaitement normale. » Je relève un peu la tête, une lueur d’espoir au fond des yeux, préférant me raccrocher à une guérison hypothétique plutôt qu’à la certitude de ma maladie. Tant pis si je dois me bourrer de cachetons, subir des électrochocs, je ne laisserai pas le contrôle de ma vie à quelqu’un d’autre, même s’il s’agit d’une partie de moi-même. Savoir qu’à toute instant mon esprit peut glisser, que je peux perdre pied et disparaître sans me souvenir de rien, c’est terriblement angoissant. « Peuvent-ils … apparaître à tout instant, n’importe quand ? » Je déglutis en crispant mes mains sur les accoudoirs, tentant de reprendre mon calme. Il m'a affirmé qu'Oskar a pris le dessus suite à mes séances de psychiatrie, que je suivais régulièrement depuis la mort de ma soeur, que cet incompétente m'a suggérée une rencontre avec mon bourreau, et que ça a fait un super court-circuit. Mais que ce n'est pas arrivé du jour au lendemain, et quand j'y pense mes pertes de mémoire ont commencé bien avant ça. On m'a parfois reproché d'avoir un comportement bizarre, et on mettait mes symptômes sur le compte de la perte de ma jumelle. Bien souvent, comme il l'a affirmé, les individus atteint d'un trouble de l'identité n'en sont pas conscients. « La plupart du temps ils ne font irruption que lors d’évènements spécifiques et particulièrement stressants, ou à cause de déclencheurs qui évoqueraient votre passé. C’est pour cela que nous allons devoir revenir sur tout cela, ce qui risque d’être difficile pour vous. » Parler de moi, de mon passé, de ma sœur, de mon bourreau, de toutes ces choses que j’ai gardées enfouies dans une partie de mon cerveau … c’est inenvisageable. Et pourtant, je me prends à murmurer un petit « d’accord » d’une voie plaintive.

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Deux ans plus tard

Je foule le béton chaud de mes pieds, soupirant de fatigue. Ca pue, c’est horrible, cette odeur de chair en décomposition qui embaume toute la ville, je ne m’y ferais jamais. Mais au moins j’ai atteint mon objectif : Brazoria. C’est là que j’ai un maximum de chance de trouver des survivants. Des zombies aussi, mais ce n’est qu’un détail. En attendant je longe les murs sur la pointe des pieds, me réfugiant derrière une voiture au moindre bruit. Une pensée pour l’institut de psychiatrie me traverse, et je me dis que je préférais encore être enfermée que me retrouver libre dans ce merdier angoissant. Ca faisait deux ans que j’étais dans cet endroit, et je commençais à le considérer comme ma maison vous voyez. En plus, j’avais fait des progrès non négligeables concernant mon trouble. Oskar n’est jamais reparu, mais la colérique, égoïste et insupportable lesbienne a fait des siennes. J'étais sur le chemin de la guérison, merde. Ils me font chier ces scientifiques fous à faire mumuse avec des produits qu’ils ne maîtrisent pas. Voilà ce que ça donne, un cocktail de bons timbrés qui se réveillent d’entre les morts, comme dans les films d’horreur les plus angoissants. Et depuis ma sortie, j’ai déjà eu trois pertes de mémoire … Je grogne, la moue boudeuse, me grattant la nuque. Il commence à faire nuit, et je ne donne pas cher de ma peau si je ne trouve pas un endroit où me dissimuler. Mais d’abord, il faut que je me dégote un bon repas. J’aperçois un petit supermarché vers lequel je me dirige en trottinant, le sourire aux lèvres, poussant les portes de la boutique en dégainant mon pistolet à clous. « Bonjour tout le monde, ceci est un braquage ! Veuillez vous allonger sagement contre le sol et sortir vos portefeuilles ! » Je menace une silhouette inexistante en me dirigeant vers le premier rayon, sifflotant un air des Beatles après avoir attrapé un panier. J’embarque des conserves, des biscuits, tout ce qui peut se garder, sans oublier les bouteilles d’eau. J’ai toujours peur qu’un zombie soit tombé dans les égouts, la rivière, ou Dieu sait quoi, et que le robinet crache un liquide contaminé, alors je préfère assurer. D’ailleurs dans les films sur le sujet, ils ne prennent jamais cette précaution … Je suis en train de lorgner sur les serviettes hygiéniques quand je perçois un grognement caractéristique, mais j’ai à peine le temps de me retourner qu’une vieille en robe de chambre se jette sur moi. Je hurle à la mort, même si je sais que dans une seconde je serais foutue, prête à m'évanouir. Et ni ma pauvre arme, posée sur le rayonnage, ni mon autre personnalité –n’ayant pas le temps d’intervenir j’imagine, puisqu’elle ne prend pas la peine de se pointer- n’auront servi. Adieu monde cruel. Ce qui m’emmerde en vérité, c’est de devenir aussi moche que ces choses là. Je préfère fermer les yeux en repoussant la vieille de mes mains, attendant la douleur d’une morsure. Cela dit rien ne vient, simplement une voix qui murmure à mes oreilles. « T’es vraiment stupide ou t’as juste envie de crever ? Parce que si t’es suicidaire, j’peux te planter une flèche en pleine tête. » Lorsque j’ouvre les paupières j’aperçois un type qui me frappe doucement l’arrière du crâne. Je contemple le cadavre décapité de la chose inerte, encore choquée par cet épisode. Oh putain, j'ai eu très très chaud. J'agite ma main comme pour me ventiler, laissant échapper un rire nerveux. « Règle numéro un : toujours inspecter un endroit de fond en comble avant de prendre ses aises. » Je marmonne une faible affirmation tandis qu’il attrape un paquet de chips. Il est bizarre ce mec, en plus il a un tire-bouchon accroché autour du cou. Ouais, vraiment bizarre. Mais je sais que sur ce point, il a raison. « Allez viens gamine, je te ramène à la base. Tu sais faire quelque chose, à part t’attirer des emmerdes ? » Mon regard s’illumine tandis qu’il prononce ces mots, et j’imagine des dizaines de militaires attendant l’arrivée des survivants avec des hélicoptères près à les transporter jusqu’à un continent épargné par le virus. Mais … est-ce que ça existe ça ? « Je sais … raser les hommes à l'ancienne, mon père était barbier. » J’esquisse un large sourire en lui emboitant le pas, visiblement très fière de cette compétence tandis qu’il rit. Rah merde, j’aime pas qu’on me prenne pour une gamine. N’en pêche, je ne cracherais pas sur la protection de cet homme. « Au fait ... merci. Moi c'est Barbie. » Je cours un peu pour le devancer, lui tendant la main. Il la serre vivement, riant de plus belle. « Sérieusement ? » Je le frappe gentiment à l'épaule en lui tirant la langue, me retournant pour sortir du magasin. Finalement, il me plaît.

pseudo ✄ texte ici. prénom ✄ goddess. age ✄ 23. pays ✄ francia. sexe ✄ vous êtes bien indiscrets ! comment es-tu arrivé ici ? ✄ en avion. que penses tu du forum ? ✄ qu'il déchire sa mémé en petite culotte avatar ✄ imogen megasexy poots. personnage inventé ou scénario ? ✄ inventé. un dernier mot avant l'apocalypse ? ✄ j'veuuuuuuxx paaaaas mûûûûûrrriiiiiirrrrr !